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Tibet et bouddhisme

© Chine Informations - La Rédaction

Partout au Tibet on sent l’influence du bouddhisme: les bannières de prière colorées flottent au vent, les tas de pierres mani reposent au bord des routes, la fumée d’encens monte des monastères et temples, les moines en robe pourpre font tourner patiemment les moulins à prière.

Le Tibet a une population de 2,7 millions d’habitants, dont 92 % de Tibétains, et la majorité pratique le bouddhisme tibétain. Il y a actuellement plus de 1 700 monastères, temples et sites religieux au Tibet, et comme partout ailleurs en Chine, la liberté religieuse jouit de la protection de la loi.

Pour conserver le patrimoine des sites religieux et culturels et fournir davantage de lieux aux laïcs pratiquants, le gouvernement central a injecté plus de 400 millions de yuans (48,3 millions de USD) dans la restauration et la construction de monastères et sites religieux à travers le Tibet.

Lampes au beurre

« C’est tellement instructif! », s’exclame une Tibétaine d’âge moyen en écoutant un guide au monastère de Jokhang raconter l’histoire et des anecdotes du monastère et du bouddhisme tibétain.
« J’adore ces récits. J’ai grandi avec eux », dit-elle. Elle et son mari font un voyage spécial de chez eux, dans la banlieue de Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet, pour rendre hommage au Bouddha au monastère de Jokhang, deux fois l’an.

Pour les bouddhistes locaux, un monastère est sacré. Les monastères du Tibet reçoivent tous les jours des fidèles laïcs, et ceux de Jokhang à Lhasse et de Tashilhunpo à Xigaze sont remplis de bouddhistes.

Les lamas de Tashilhunpo ont dit que le nombre de pèlerins s’est accru ces dernières années grâce à l’amélioration des transports. Tous les monastères du Tibet sont gratuits pour les fidèles qui y vont prier, bien que certains imposent des frais d’entrée aux touristes.

Les fidèles laïcs vont au temple demander la bénédiction du Bouddha. Ils ajoutent aussi du beurre dans les lampes qui brûlent nuit et jour devant la statue. Les pèlerins de l’extérieur achètent habituellement un sac de beurre solide pour mettre dans les lampes tandis que les croyants des environs apportent une bouteille de beurre fondu.

Les aumônes aux monastères et temples constituent une part importante de la visite. Peu importe combien l’on donne, si l’offrande est pieuse. Et si l’on donne un gros billet, les lamas rendront la monnaie, ce qui n’est aucunement offensant.

Prostration

À l’extérieur, des fidèles font tourner les moulins à prière et récitent des mantras en marchant dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, ce qu’on appelle « circumambulation » ou marche rituelle. D’autres se prosternent ; en récitant des mantras, ils joignent les mains au-dessus de leur tête, puis les descendent jusqu’à la poitrine, fléchissent les genoux et enfin se prosternent de tout leur long, le front touchant le sol. Ils se relèvent et répètent le mouvement.

La prostration peut s’accomplir en un même endroit ou le long du chemin, comme on en voit sur les routes qui mènent à Lhassa. Habituellement, les pèlerins partent de leur lieu d’habitation et exécutent une prostration totale tous les trois pas. Il faut parfois des dizaines de jours pour arriver à destination.

Le 4 du VIe mois du calendrier tibétain est particulièrement important, car c’est le jour où le chef spirituel de l’Asie, Sakyamuni (565-486 av. notre ère) fit sa première prédication après avoir reçu l’« Illumination ». Ce jour-là, tous les monastères et temples sont remplis à pleine capacité.

Pendant que je prenais des photos au monastère de Jokhang, deux garçonnets tibétains m’ont saluée. Les frères étaient venus avec leurs parents, se prosternant pendant les vingt jours de route. Ils s’intéressaient surtout à mon appareil photo numérique et étaient ravis de regarder l’écran. Le premier m’a montré son couteau tibétain, l’autre son talisman. « Une femme ne peut le toucher », a crié l’un d’eux quand j’ai avancé la main. « Mais cela ne fait rien, puisque tu ne le savais pas », a-t-il ajouté poliment.

Bannières de prière

Après huit heures en bus dans les monts enneigés de Lhassa à la préfecture de Shannan, les voyageurs ensommeillés furent tout à coup ramenés à la réalité par les longs fils de petits drapeaux rouges, jaunes, bleus, verts et blancs qui formaient une toile d’araignée dans la montagne. C’était une vision étonnante sur un fond de ciel bleu cristallin et de nuages blancs.

Chaque couleur représente un élément de l'univers, et chaque drapeau porte une prière qui, soufflée par le vent, apporte le bien-être à l’humanité et répand la vertu dans le monde.

Ces bannières remonteraient à la religion primitive bön, plus tard incorporée au bouddhisme tibétain. Les drapeaux colorés ornent presque toutes les scènes du Tibet : montagnes, lacs, monastères, maisons ou tentes et même d’énormes rochers et de vieux arbres. Nous en avons même vus flotter côte à côte avec le drapeau national sur le toit de maisons dans les villages tranquilles de la préfecture de Shannan.

Tas de pierres mani

Le Yungbolhakang, qu’on dit le plus ancien palais du Tibet, fut construit au IIe siècle av. notre ère au sommet d’une colline à Shannan. À l'époque du Ve dalaï-lama, il fut restauré en temple.

Sur la route vers le Yungbolhakang, nous avons croisé un enfant d’une dizaine d’années tenant fermement une pierre de la grosseur d’un poing contre son front pendant qu’il récitait un mantra. Puis, il a déposé la pierre avec les autres entassées au bord de la route, avant de s’éloigner avec son père.

Les Tibétains appellent ces pierres mani. Les tas de pierres, en forme de pyramides ou ronds, sont communs au Tibet. Habituellement, le mantra universel, Om Mani Padme Hum, est inscrit sur ces pierres plates, galets ou roches, et des images de déités et de grands bouddhistes ainsi que des écritures sacrées y sont aussi gravées.

Les fidèles érigent partout ces tas de mani pour manifester leur piété envers les enseignements du Bouddha. Quand ils rencontrent un tas de mani, les passants circulent autour dans le sens contraire des aiguilles d’une montre en priant pour la santé, la paix et le bonheur.

Croyance religieuse, un choix personnel

La maison de style tibétain de Lhachug, un homme de 63 ans, compte dix pièces sur deux étages. Une pièce du second étage sert de chapelle familiale. Des lampes y brûlent constamment devant une statue du Bouddha.

Lhachug est un fermier à l’aise de Nedong dans la préfecture de Shannan. Les foyers comme le sien ont généralement un endroit réservé à la prière. Les moins fortunés accrochent un tangka (une peinture religieuse tibétaine), qu’ils utilisent pour leurs exercices de piété. Les bouddhistes tibétains, surtout les plus âgés, chantent des soutras et prient tous les jours. La foi est leur façon de vivre. Certaines familles invitent des moines à tenir une cérémonie religieuse à la maison les jours de fêtes importantes ou à l’occasion d’un mariage ou de funérailles.

Il y a tout de même des Tibétains qui ne croient pas. Benba Toinzhub, membre d’un organisme gouvernemental à Xigaze, dit avoir grandi hors de toute religion, bien que les membres de sa famille soient tous bouddhistes.

« Encore aujourd’hui, je me dispute avec mon père à ce sujet, dit Benba, mais je n’ai jamais pu persuader mon père d’abandonner sa foi. » Son père n’essaie plus de montrer les vertus du bouddhisme à son fils, et ne lui demande que d’être la meilleure personne possible et d’avoir bon cœur.

Bouddhisme tibétain

Le bouddhisme fut apporté au Tibet au VIIIe siècle par Padmasambhava, un maître de l’Inde. Il s’y ancra rapidement et le Tibet devint le refuge des enseignements bouddhistes quand tout fut détruit ailleurs. Il existe quatre lignées principales du bouddhisme tibétain, le Nyingma, le Gagyu, le Gelug, et le Sagya. On appelle parfois le bouddhisme tibétain Vajrayana (Petit Véhicule) pour le distinguer du Mahayana (Grand Véhicule) et du Thereavada (Voie des ancêtres), mais le bouddhisme tibétain embrasse plusieurs des principes du Mahayana, surtout le désir d’atteindre l’illumination au bénéfice de tous les êtres vivants.

Le bouddhisme tibétain se distingue des autres formes par sa croyance en la réincarnation de certains lamas ou tulku comme le dalaï-lama. Le dalaï-lama est reconnu comme le chef spirituel de toutes les lignées du bouddhisme tibétain et l’émanation du bouddha de la Compassion.

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