Zen
Le zen (japonais 禅, « méditation silencieuse ») ou chán (禪 / 禅) en mandarin, est une forme de bouddhisme mahâyâna qui insiste particulièrement sur la méditation, ou « illumination intérieure ».
Le mot zen est la romanisation du mot japonais 禅, qui vient lui-même du mandarin 禪 chán, lui-même emprunté au sanskrit dhyāna, recueillement parfait.
Aux environs de 520, Bodhidharma, vingt-huitiéme partriarche dans la filiation indienne, l'aurait importé du sud de l'Inde en Chine. Il serait originaire de Kânchîpuram. L'école dite « Lankâ », serait à l'origine de l'école Chan. Bodhidharma aurait fondé le monastère de Shaolin et serait à l'origine des arts martiaux de l'extrême-orient. Son véritable fondateur fut cependant Hongren (602-674) et son enseignement se fondait sur le Sûtra du Diamant.
Une scission s'est produite très tôt entre école du Nord et du Sud. Celle du Nord ayant remis l'accent sur des étapes nécessaires dans la pratique du dhyāna, Shenhui (670 ? ─ 760), ami des grands poètes de l'époque que sont Wang Wei et Du Fu, a remis l'instantanéité de l'illumination au cœur du débat, la pure sagesse étant indivisible et indifférenciée.
Au XIIe siècle, le bouddhisme zen fut ensuite importé de Chine au Japon par un moine, Eisai. En peu de temps, cinq écoles majeures de bouddhisme zen étaient établies au Japon, copies des 'cinq montagnes' du zen chinois, dans des monastères de Kamakura, siège du pouvoir politique shogunal de l'époque, ou Kyoto, siège de la cour impériale. Le courant zen du bouddhisme et la pratique du zazen (la méditation assise pratiquée pour atteindre l'éveil) eut beaucoup de succès au Japon, et s'accompagna du développement par les moines de plusieurs arts et techniques typiquement japonais ou importés de Chine et adaptés au goût nippon, comme l'usage du thé ou l'esthétique simple et dépouillée.
Le zen met l'accent sur le caractère « immédiat » de l'éveil, qui peut résulter de la seule méditation, refusant l'idée de stades successifs à franchir. Version sinisée du bouddhisme, il affirme que chacun et chaque chose est « nature de Bouddha ». Pour atteindre l'éveil, il utilise parfois des kôan, questions le plus souvent absurdes que pose le maître et que le disciple doit dissoudre (plutôt que résoudre) dans la vacuité du non-sens, et, par suite, noyer son moi dans une absence de tensions et de volonté, que l'on peut comparer à la surface parfaitement lisse d'un lac reflétant le monde comme un miroir.
En français, le mot zen est aussi utilisé pour signifier un état de tranquillité, d'indifférence à l'agitation du monde ; c'est devenu dans le langage courant un adjectif synonyme de « serein »