Mo Yan
Mo Yan 莫言 de son vrai nom Guan Moye 管谟业, est un écrivain chinois célèbre, né le 17 février 1955.
Le 11 octobre 2012, il a reçu le prix Nobel de littérature pour son travail d'écrivain "qui, avec un réalisme hallucinatoire, fusionne les contes populaires, l'histoire et le contemporain".
Biographie
Guan Moye est né en à Gaomi, dans la province chinoise du Shandong, dans une famille d'agriculteurs. Il quitte l'école pendant la Révolution culturelle pour travailler dans une usine produisant du pétrole. Après la Révolution culturelle, il rejoint l'Armée Populaire de Libération et commence à écrire alors qu'il est encore soldat, en 1981. Trois ans plus tard, il accepte un poste d'enseignant au département de littérature à l'Académie Culturelle de l'Armée. En 1991, il obtient une maîtrise en littérature de l'Université Normale de Beijing.
Pour son premier roman, il prend comme nom de plume "Mo Yan" qui signifie littéralement "ne pas parler" en chinois, suite à un conseil de ses parents l'avertissant de ne pas dire tout haut ce qu'il pensait de la Révolution culturelle.
Style
Les travaux de Mo Yan sont décrits comme du réalisme hallucinatoire. Un terme déjà utilisé auparavant pour les auteurs Peter Weiss et Tomi Ungerer.
Son style, principalement fondé sur des commentaires et analyses de la société, est fortement influencé par le réalisme social de Lu Xun et le réalisme magique de Gabriel García Márquez.
Il est réputé pour aborder librement et non sans humour des thèmes ordinairement tabous comme le sexe ou la politique. Il aime s'attarder sur des sujets comme la constance de la cupidité humaine et la corruption, en dépit de l'influence de l'idéologie.
Une particularité de ses écrits, est l'effacement de la distinction entre "passé et présent, morts et vivants, tout comme le bien et le mal". Cette intelligence littéraire est certainement ce qui l'a souvent protégé de la censure.
Ses personnages féminins sont fréquemment décrits comme manquant à l'idéalisme de la femme traditionnelle. Quant aux personnages masculins, représentant le pouvoir, ils sont souvent dépeints cyniquement par l'auteur.
Oeuvres
Le premier roman de Mo Yan, Pluie tombant sur une nuit de printemps, est publié en 1981.
Mo Yan est un auteur extrêmement prolifique. En 2006, il écrit au pinceau, les 500 000 caractères de La vie et la mort me fatiguent, en seulement 42 jours. L'écriture manuelle est d'ailleurs sa seule arme face à la technologie qui "limite le vocabulaire".
De nombreux de ses écrits seront plus tard traduits en anglais et en français.
Parmi ses oeuvres :
- La Mélopée de l'ail paradisiaque, traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Messidor, 1990, Le Seuil, 2005.
- Le Clan du sorgho (红高粱家族, hóng gāoliangjiāzú), traduction de Pascale Guinot et Sylvie Gentil, Arles, Actes Sud, 1993.
- Les Treize Pas (十三步, shísān bù), traduction de Sylvie Gentil, Paris, Le Seuil, 1995.
- Le Radis de cristal (透明的红萝卜, tòumíng de hóng luóbo), traduction de Pascale Wei-Guinot et Wei Xiaoping, Paris, Philippe Picquier, 1998.
- Le Pays de l'alcool (酒国, jiǔ guó), traduction de Noël et Liliane Dutrait, Paris, Le Seuil, 2000.
- Le Clan herbivore (食草家族, shí cǎo jiāzú)
- La Forêt rouge (红树林, Hong shulin)
- Le Supplice du santal (檀香刑, tánxiāngxíng), 2001, traduction de Chantal Chen-Andro, sélectionné pour le Prix Mao Dun, Paris, Le Seuil, 2006.
- Explosion, traduction de Camille Loivier, Éditions Caractères, 2004.
- Beaux seins, belles fesses, (丰乳肥臀, fēng rǔ féi tún), traduction de Noël et Liliane Dutrait, Paris, Le Seuil, 2004.
- La Carte au Trésor, (藏宝图, Cangbao tu), traduction d'Antoine Ferragne, Paris, Philippe Picquier, 2004.
- Enfant de fer, traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Le Seuil, 2004.
- Le maître a de plus en plus d'humour, traduction de Noël Dutrait, Paris, Le Seuil, 2006.
- Le Chantier, traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Le Seuil, 2007.
- La Joie (歡樂, huānlè), traduction de Marie Laureillard, Paris, Philippe Picquier, 2007.
- Quarante et un coups de canon (四十一炮, sìshíyī pào), traduction de Noël et Liliane Dutrait, Paris, Le Seuil, 2008.
- La Dure Loi du Karma, (生死疲劳, shēngsǐ píláo), traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Le Seuil, 2009.
- Grenouilles (蛙, wā), Shanghai Littérature et Art Publishing House, traduction de Chantal Chen-Andro, Paris, Le Seuil, 2011.
- La Belle à dos d'âne dans l'avenue de Chang'a, traduction de Marie Laureillard, Paris, Philippe Picquier, 2011.
- Le Veau suivi de Le Coureur de fond, traduction de François Sastourné, Paris, Le Seuil, 2012.