Révolte des Boxers (2)
La révolte des Boxers est une période clé de l'histoire de la Chine. Elle fut fomentée par la secte du Yihéquan, autrement dit « Les poings de la justice et de la concorde ». Comme son nom l'indique, ce mouvement est très loin d'être pacifiste. On entend parler d'eux pour la première fois en mars 1898. Les « Boxers » comme on les surnomme, ont manifesté dans les rues de Pékin sous un slogan très révélateur de leurs intentions. L'objectif est bien sûr de renverser le régime en place (celui des Qing) et détruire les étrangers.
Le symbole d'un poing fermé estampillé sur un drapeau blanc, ne fait que confirmer leurs intentions belliqueuses. La secte enrôle non seulement des jeunes, des vieux mais tous les corps de métiers affamés par les guerres successives qui ont épuisé la Chine.
Mais pour mieux comprendre ce mouvement, il faut revenir quelques années en arrière et repréciser le contexte dans lequel ce mouvement a vu le jour.
Pékin, 1885. La Chine est envahie de toute part par les nations impérialistes. Parmi eux, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Russie, la France, la Belgique, les Etats-Unis et le Japon. Le but des colons est de récupérer autant que possible une part du marché chinois. En parallèle, les missionnaires effectuent des activités d'évangélisation à travers toute la Chine.
Face aux envahisseurs, de petits groupes résistent à l'échelle locale en sabotant des lignes de télégraphes et des chemins de fer. Les nations impérialistes avec l'aide du pouvoir en place décident d'envoyer des troupes pour soumettre les dissidents. Les chinois subirent plusieurs défaites. Mais c'est la défaite contre les japonais en 1895 qui acheva de frustrer la population chinoise. En effet, elle était obligée de payer de lourds tributs à la nation nippone. La famine touchait toutes les couches de la population. Les terres des paysans leurs étaient confisquées. Désespérées, de nombreux chinois rejoignirent la secte des Boxers (ouvriers agricoles, bateliers, porteurs, artisans ruinés, etc…).
Le mouvement des Boxers se caractérisait surtout par l'enseignement de la boxe chinoise pour répondre aux représailles des forces de l'ordre. Dans les plus moments les plus virulents, certains associaient cette secte à des pratiques mystiques. De véritables sentiments de haines à l'encontre des occidentaux étaient alors nés. Il n'est donc pas surprenant de voir que ce mouvement devient violent et agressif. Les missionnaires, les religieuses et les convertis chinois étaient leurs cibles prioritaires.
Dans la plupart des cas, ce mouvement était soutenu par des élus locaux, comme le gouverneur de Pékin. Cependant, les évènements allaient rapidement s'enchaîner et devenir incontrôlables. Le moment le plus fort de la révolution des Boxers se déroule durant le mois de juin 1900.
Plusieurs victimes du côté occidentaux sont recensées. Le baron allemand Von Ketteler, le professeur américain Francis Hubert James, le ministre japonais Sugiyama furent assassinés.
Le 20 juin 1990, le bâtiment des légations à Pékin est assiégé par la foule et les Boxers. Un commando français appelé le Matignon réussit tout de même à libérer les assiéger. Mais un spectacle d'horreur les attendent (des corps de chrétiens chinois empalés, mutilés, des cadavres éparpillés). En réponse, les militaires et les colons ripostent avec violence en exécutant les personnes accusés d'être des Boxers par milliers. Une « politique de la terreur »a été appliquée sur l'ensemble du pays jusque dans les profondes campagnes chinoises (vols, pillages, destructions des biens, assassinats, viols).
A l'agonie, le peuple chinois, abandonné par sa souveraine qui fuit et se retire à Xi'an en octobre 1900, n'a plus le choix. En 1901 la société secrète des Boxers fut dissoute par les autorités chinoises en place. Un protocole de paix fut signé.
En résumé, la révolution des Boxers aura fait près de 30 000 victimes du côté des chinois chrétiens, et plus de 300 étrangers. Le nombre de Boxers éliminé n'a jamais été officiellement communiqué.