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Qidan

© Chine Informations - La Rédaction

Les Qidans 契丹 ou Khitans (mot qui a donné Cathay, l'ancien nom français de la Chine, le mongol Xiatad et le russe Kitaï : Chine) sont un peuple proto-mongol, fondateur en 907 de la dynastie chinoise des Liao.

Ils étaient organisés en une confédération de huit tribus dirigées par un khan élu pour une durée déterminée dans une des tribus. Son successeur est systématiquement élu dans une autre tribu. Ce système commence à se désintégrer au VIe siècle siècle, chaque khan s'efforçant de faire reconnaître sa propre tribu comme dominante afin que le khan soit désormais toujours désigné dans celle-ci.

Au début du Xe siècle siècle, l'ancien système tribal est progressivement remplacé par un féodalisme nomade, implanté définitivement à l'époque de la dynastie Liao. Le pouvoir du khan devient héréditaire, comme la propriété foncière et le titre des nobles soutenant le khan.

Société

La société féodale nomade des Khitan est complexe. La couche inférieure est composée d'esclaves privés de droits, prisonniers de guerre ou criminels condamnés à l'esclavage. Les peuples soumis doivent payer un impôt aux seigneurs sur la terre desquels ils vivent. Les pâtres libres Khitan, plus favorisés, sont de plus en plus dépendant de leur seigneur au fur et à mesure que la féodalité évolue. La classe supérieure est composée de seigneurs féodaux laïque et ecclésiastiques et de la famille du khan ou de l'empereur.

La population opprimée par le renforcement de la féodalité se révolte de plus en plus à partir du Xe siècle, mais ces luttes, canalisées par les seigneurs, se confondent avec les querelles dynastiques et la société n'évolue pas.

L'administration du pays est divisé en deux : l'Office de la Horde du Nord s'occupe des affaires de la région nomade, l'Office de la Horde du Sud administre la population agricole.

Economie

Au VIIe siècle, l'élevage occupe la plus grande place dans leur économie. L'agriculture et l'artisanat se développent dans les siècles suivants, surtout dans les régions en contact avec la Chine.

Dans l'empire khitan du Xe siècle, les pâtres libres sont exemptés d'impôts, mais doivent assurer le service postal. Seul les peuples soumis sont assujettis à l'impôt. Au contact des Chinois, les populations du sud de l'empire se sont sédentarisées et l'agriculture domine. Les Khitan construisent des villes fortifiées, des palais, des routes et creusent des canaux d'irrigation.

Il existe deux sortes de propriétés foncière dans l'empire Liao : la propriété d'État, ou vivent au Nord des soldats pâtres et au Sud, des agriculteurs. L'autre est la propriété privée des aristocrates et le domaine concédé aux monastères bouddhistes. Cette propriété privée, affermée à des pâtres et des agriculteurs, est donnée en fief par le khan aux seigneurs féodaux qui en disposent sans restriction.

Le commerce, avec les barbares du Nord et les sédentaires de Chine du Sud occupe une place importante, sous forme généralement de troc. Vers le XIe siècle, une monnaie de bronze apparaît.

Culture

L'écriture existe sous deux formes : la grande écriture khitan, tirée de l'écriture chinoise et utilisée pour les inscriptions officielles, et la petite écriture khitan, peut-être une variante de l'écriture ouïgour.

Les chroniques chinoises rapportent que la vie littéraire est importante à Pékin à l'époque de la dynastie Liao. Les empereurs eux-mêmes s'adonnent à la littérature et à la poésie, des savants khitan rédigent des ouvrages historiques. Sculpture, peinture et musique sont appréciées.

Le chamanisme reste la religion des khitan du Nord. Dans l'empire Liao, le confucianisme deviendra la religion d'État. Le bouddhisme, très populaire, détient le plus grand pouvoir.

Histoire

Les Qidans sont mentionnés pour la première fois par les chroniques chinoises en 405-406. Ils nomadisent alors sur les bords du Kara-muren, et font partie de la confédération Donghu (Tong-hou).

Ils effectuent des raids à la frontière chinoise à partir de 695. L'année suivant, ils menacent Pékin. L'empereur Tang demande de l'aide au khan des Turcs Tujue (T'ou-kiue) qui les écrasent.

Abaoji (A-pao-ki)

De 907 à 926, le chef Abaoji (A-pao-ki) parvient à unifier les tribus Khitan et fonde la dynastie Liao. En 924, il chasse les Kirghiz de haute Mongolie.

Abaoji meurt au cours d'une offensive contre l'empire toungouse des Pokhaï en 926. A la suite de cette campagne, les tribus djürchet des forêts de l'Oussouri, apparentés aux Mandchous, se soumettent aux Khitan qui étendent alors leur empire jusqu'à la frontière de la Corée.

La veuve d'Abaoji accède au pouvoir. Elle favorise l'élection par les nobles de son fils puîné, Yelü Deguang (Ye-liu Tö-kouang). Souveraine rusée et cruelle, elle condamne à mort ses adversaires en leur disant qu'elle les envoie en ambassade chez son mari défunt.

Yelü Deguang (Ye-liu Tö-kouang)

Après la conquête du royaume Bohai en Corée du Nord (931), Deguang participe au renversement de la dynastie Tang en Chine (936). Le nouvel empereur Jin lui donne le nord du Hebei (Ho-pei) (Pékin) et du Shanxi (Chan-si) (Datong, Ta-t'ong).

Le 25 janvier 947, il entre dans Kaifeng, pille la ville et rentre à Pékin avec la cour chinoise prisonnière. Il fonde officiellement la dynastie Liao qui règne sur la Chine du Nord jusqu'en 1122.

Le Kara Khitaï

Menacé par les Djürchet (tribus toungouses) établis en Mandchourie (deuxième dynastie Jin, 1115), les Khitan sont expulsés de Chine par les Djürchet en 1125-1126. Ils s'enfuient vers l'Ouest. Le dernier empereur Liao meurt en captivité.

Menés par Yelü Dashi (Ye-liu Ta-che, 1130-1142) une partie d'entre eux retournent au nomadisme pour fonder l'état bouddhique de Kara Khitaï (Khitan noirs) dans l'est du Turkestan occidental qui dure de 1130 à 1218. Ils soumettent les régions de Tourfan et de Koutcha puis se présentent aux frontières des Karakhanides, aux prises avec les Karluk de l'Ili et les Kangli du nord de la mer d'Aral. Yelü Dashi entre à Balasaghun (sur le Tchou), en dépose le Karakhanide et s'installe à sa place. En 1144, ils atteignent l'Amou-Daria.

Djebe, général de Gengis Khan, prend possession du Kara Khitaï à la faveur d'une révolte de la population turque de l'empire en 1218. A la mort de Gengis Khan en 1227, le Kara Khitaï devient l'appanage de son fils Djaghataï (Khanat de Djaghataï)

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