12 jeux de la Chine ancienne
A vivre quotidiennement dans le luxe et la richesse du palais impérial, dans un cadre à la fois immense et somptueux, l'on ne pouvait toutefois pas se délester d'un sentiment pesant de solitude. Par conséquent, les jeux de la cour étaient devenus une part indispensable du quotidien des femmes qui possédaient le statut de dame de compagnie, tout comme de celui des eunuques, des fonctionnaires de la cour, voire de l'empereur lui-même dans ses appartements en son gigantesque palais. Ces jeux avaient donc été conçus pour aider à tuer le temps, tout en apportant un réel divertissement et beaucoup de plaisirs à ses participants. Voici un classement des 12 jeux les plus populaires qui se jouaient jadis dans le palais impérial de la Chine ancienne :
1- Le Touhu qui signifie littéralement "jeter dans le pot" est un jeu dont l'auteur, Touhu, avait indiqué les principes dans Le Livre des Rites. C'est un passe-temps agréable qui consiste à lancer des flèches dans un pot disposé à une certaine distance. Les joueurs devaient se placer à quelques mètres de leur cible et le gagnant était celui qui avait réussi à placer le plus de flèches dans le pot. C'est un jeu qui été le plus souvent pratiqué les jours de festivités.
2- Le Boqian est aussi surnommé Daqian, ce qui signifie "battre des pièces de monnaie". Néanmoins, on le retrouve également sous l'appellation de Zhiqian ou "jeter des pièces" ou encore Tanqian, "étalement de pièces". Dans tous les cas, le principe est le même, les participants lancent des pièces de monnaie dans leurs mains, avant de les retourner par la suite sur une surface plane. Une fois que toutes les pièces sont étalées, l'on procède au décompte des côtés face et des côtés piles de l'époque, ce qui permettra de désigner le vainqueur.
3- Le cache-crochet est un divertissement présenté par Youyang Zazu dans son roman représentatif de la dynastie Tand. Dans cette oeuvre il citera les actes de Sanqin et de Lady Gouyi. Cette dernière n'étant autre qu'une concubine de l'empereur Wu durant la dynastie des Han. L'on raconte que celle-ci avait toujours les poings serrés et ne pouvait pas les desserrer, jusqu'au jour où elle rencontra l'empereur qui découvrit un crochet dans le creux de sa paume. Par la suite, le jeu de cache-crochet est devenu très populaire et captivait généralement beaucoup de monde. Il consistait à deviner qui tenait caché le crochet.
4- Il semblerait que le Chang Hang descende directement du Woshuo et du Shuanglu, mais bon nombre de personnes tendent à pencher pour le Shuanglu. Ce jeu comporte un lot de 15 pièces d'échecs, portant chacune une teinte jaune ou noir ainsi que deux dés.
5- Un autre type de jeu bien plus folklorique qui se déroulait surtout dans les plaines centrales et le côté inférieur de la rivière Yangtze de la Chine antique : la lutte de tige d'herbe. Ce "combat" épique se tenait dans une véritable arène durant les périodes de récolte. Le nom chinois du jeu est Tabaicao dans les dynasties du Sud et du Nord, ce qui signifie littéralement "marcher sur des herbes de masse". Au sein de la dynastie des Song, c'était devenu une partie à laquelle ils s'adonnaient régulièrement, l'on trouvait d'ailleurs de nombreuses descriptions du jeu dans les oeuvres littéraires de multiples dynasties. On peut rencontrer deux différentes sortes de combats : le Wudou ou lutte martiale et le Wendou ou lutte verbale. Dans le premier cas, chaque combattant ramasse un brin d'herbe, doit traverser des lames en tirant avec toute leur force. Sera désigné vainqueur du jeu celui dont le brin d'herbe sera intacte à la fin du parcours. C'est don à la force des tractions et à l'endurance que se joue le Wudou. Par contre, le Wendou consiste en une joute verbale avec la mise en correspondance des noms de plantes cueillies par les femmes, en les désignant par antithèse. La plus forte capacité antithétique d'un candidat lui fera remporter la victoire.
6- Le combat de coqs. Plusieurs empereurs de la dynastie des Tang aimaient les combats de coqs, et en dehors de cela, l'empereur Xizong de la dynastie des Tang était également friands de combats d'oie.
7- En dehors de xiangqi ou jeu d'échecs chinois et du Weiqi ou jeu de go, le Liubo représentait un autre jeu populaire dans la Chine ancienne. C'est un jeu entre deux joueurs, chacun d'eux ayant six pièces d'échecs, d'où le nom de Liubo ou six coups de bâton. L'attirail du jeu comprend un dé, des pièces d'échecs, un échiquier, des copeaux, un couteau de coupe, un couteau de raclage et un étui. Il ya un total de 12 pièces d'échecs - 6 noirs et 6 blancs (ou rouge) dont chaque couleur représentait un côté. L'échiquier, autrement connu comme planche de bois ou qudao, est généralement un plateau carré en bois avec des rainures de différentes formes rectangulaires et des points ronds gravés en creux sur la surface blanche ou noire.
8- La coupe du Vin flottant le long d'un enroulement d'eau est la plus célèbre activité dans la Chine ancienne et surtout celle qui s'est tenue dans la ville de Shaoxing de Lanting le 3 Mars. Ce jour-là, Wang Xizhi, le célèbre calligraphe, en a tenu une. Les joueurs sont chacun assis sur le sol avec une tasse de vin mis dans le tronçon supérieur de l'eau, flottant et avec l'enroulement en aval. Comme règle, une fois que la coupe cessé de se déplacer, ils devaient prendre un verre et improviser un poème.
9- Le Shefu est un jeu de devinette sous forme de poème, expression idiomatique ou citation littéraire pour insinuer une certaine idée, tandis qu'une autre personne la devine, et utilise un autre poème, expression idiomatique, ou citation littéraire pour répondre. Le jeu ne peut donc être joué que par ceux qui ont une grande érudition.
10- Le jeu Shuanglu était un ancien jeu qui a été perdu. Similaire au jeu d'échecs, le Shuanglu aurait été un jeu populaire dans la Chine ancienne. Depuis son introduction en Chine, il est devenu populaire lors de la période des Trois Royaumes, et dans les dynasties du Sud et du Nord. Jadis, l'ensemble Shuanglu était proposé dans les magasins de vin et de thé dans le nord, de sorte que les gens puissent jouer le jeu tout en buvant du thé. Sous la dynastie des Yuan, le jeu était très apprécié par les lettrés et érudits. Pourtant, le jeu a rencontré une phase de déclin en popularité, même s'il était toujours mentionné dans les romans et pièces de théâtre.
11- Les dés, également appelés os du diable, sont de petits polyèdres réguliers utilisés comme accessoires de jeux de société. Ils sont l'un des appareils les plus anciens des jeux de hasard, et aussi générateurs de nombres aléatoires. Les dés les plus courants sont des cubes, avec chacune six faces présentant un nombre différent, et les chiffres sont disposés de telle sorte que les faces opposées à ajouter fassent sept.
12- Le woshuo ou littéralement, la détention de pièce d'échecs était un jeu étranger qui est passé dans les régions de l'Ouest, sous le règne de l'empereur Xuanwu, dans l'État de la dynastie des Wei du Nord. Le jeu est similaire au Liubo, Shuanglu et Changxing. Le shuo se réfère à une pièce d'échecs ou un échiquier, et en jouant le jeu, un dé est jeté pour décider qui doit déplacer la pièce.