Airpocalypse
"Airpocalypse" 末日空气 (mòrì kōngqì) est un terme inventé pour décrire le niveau de pollution extrême qui touche certains pays d'Asie et plus particulièrement la Chine.
Définition
Le terme "Airpocalypse", qui peut sembler un peu barbare, est né de l'association entre les mots "air" et "apocalypse". On le rencontre de plus en plus souvent dans les titres des journaux du monde entier. Ce terme désigne un phénomène des plus alarmants concernant la pollution atmosphérique.
Les grandes métropoles asiatiques et notamment chinoises sont les plus gravement touchées. Certains jours, les niveaux enregistrés dans des villes comme Pékin, dépasse de 30 à 40 fois le plafond de pollution recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Origines et composants
Ce phénomène résulte de la présence en trop grande quantité de gaz nocifs et de particules flottantes dans l'air que l'on respire.
Sont jugées particulièrement dangereuses les particules PM2.5 – d'un diamètre inférieur ou égal à 2,5 microns –, qui pénètrent profondément dans les poumons et peuvent être la cause de bronchite chronique, asthme, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde ou encore problèmes placentaires. Ces particules en suspension dans l'air augmentent en Chine essentiellement à cause de l'industrie, la circulation automobile et la combustion du charbon. Cette dernière est la première source de chauffage pour des millions de Chinois. Il n'est donc pas surprenant de constater des pics de pollution en hiver.
Parmi les autres composants relevés par des chercheurs lors d'épisodes de pollution particulièrement fort, l'on trouve :
- Des centaines d'espèces microbiennes dont certaines sont dangereuses pour les voies respiratoires ;
- Du monoxyde de carbone, lié au trafic automobile important, les centrales à charbon et le mauvais fonctionnement des chauffages domestiques. Circulant dans le sang, il peut provoquer un manque d’oxygénation du système nerveux, du coeur et des vaisseaux sanguins et amener à des maux de tête, nausées, vomissements, vertiges, et même la mort.
- Du dioxyde de soufre dont la Chine est l'un des plus grands émetteurs au monde en raison de sa combustion massive de charbon et de ses industries polluantes. Son inhalation irrite les voies respiratoires et provoque des inflammations et peut obstruer les bronches.
- Des oxydes d'azote essentiellement émis par les véhicules, les usines à charbon, le chauffage domestique ou encore les industries lourdes. Ils peuvent altérer la respiration et provoquer des bronchites.
- De l'ozone, principal polluant du smog qui enveloppe de nombreuses villes chinoises. Il se forme par réaction chimique avec les autres gaz émis par les véhicules et l'industrie. Il peut être la cause d'inflammations des bronches, gênes respiratoires et irritations oculaires.
Conséquences
Il devient difficile de voir à quelques mètres devant soi. Les voitures sont parfois même obligées d'allumer les phares pour pouvoir circuler car la ville entière est plongée dans un brouillard immense. Certains vols sont même annulés et des écoles fermées.
La situation est tellement catastrophique que l'OMS ne cesse de déclencher la sonnette d'alarme pour avertir le gouvernement chinois du danger.
Dans certaines villes, l'"airpocalypse" peut affecter la vie économique et sociale. Le tourisme dans les métropoles chinoises, a par exemple enregistré une baisse significative de 15% en 2013. Il faut dire que certains jours l'atmosphère est particulièrement étouffant et certains monuments touristiques deviennent complètement invisibles. Sans compter les pertes liées à une éventuelle cessation d'activités -imposée ou non par l'Etat- pour cause de pollution. C'est ce qui est arrivé à Hurbin en octobre 2013, lorsque les habitants se sont réveillés au petit matin dans un brouillard nocif après une seule nuit. Le niveau de pollution de la ville étant 50 fois supérieur au niveau autorisé, toutes les activités de la ville ont du être arrêter pendant au moins 48h.
Conséquences sur la santé
D'un point de vue médical, les services de santé de Pékin enregistrent depuis les années 2000, une augmentation importante des allergies.
Mais le plus alarmant est de constater le nombre croissant de malades du cancer du poumon dans la capitale. En 10 ans, la mortalité due au cancer du poumon y a été multipliée par quatre, faisant de la maladie la première cause de décès à Pékin ; Les professionnels de santé et d'hygiène ont vite fait le lien avec les épisodes d'"airpocalypse". En novembre 2013, le premier cas au monde d'un un cancer du poumon a été diagnostiqué chez une fillette de 8 ans et les médecins ont attribué la cause à la pollution atmosphérique.
La pollution de l'air provoque désormais des centaines de milliers de morts prématurées chaque année en Chine.
Mesures de lutte
Le gouvernement avec l'aide de l'OMS ont mis en place des mesures d'urgence pour réduire le fléau.
Premièrement, une circulation alternée est de rigueur dans les villes où le taux est largement dépassé. Un jour sur deux, les voitures dont les plaques d'immatriculation se terminent par un chiffre pair peuvent circuler et inversement.
Un autre plan d'attaque est de trouver un arrangement pour équiper et approvisionner tous les foyers chinois en gaz naturel, surtout pendant l'hiver. Cette démarche pourrait être salutaire pour les chinois.
Puis, il reste le problème de la surpopulation des villes importantes chinoises ainsi que ainsi que les usines qui se sont installés à proximité. Les vraies mesures concrètes tardent à être mises en place car elles vont en effet coûter très chères au gouvernement chinois.
Pour l'instant, Pékin s'est contenté de mieux informer la population ainsi que le monde sur son état de santé atmosphérique et ce, régulièrement.