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Séisme en Chine: la bataille contre les épidémies a commencé
Par François BOUGON AFP - Samedi 17 mai, 21h23
SHIFANG (AFP) - Une nouvelle bataille a commencé pour prévenir les risques d'épidémies parmi les quelque 5 millions de réfugiés du séisme dans le sud-ouest de la Chine, où des miraculés continuaient samedi à être sortis des décombres.
Cinq jours après la catastrophe cinq personnes ont été sauvées samedi par des soldats qui fouillent sans relâche des montagnes de gravats à la recherche de traces de vie.
Une réplique de magnitude 6 sur l'échelle de Richter a été fortement ressentie tôt dimanche matin dans la ville de Jiangyou, dans la province du Sichuan, selon le centre chinois de sismologie (CENC) cité par l'agence officielle Chine Nouvelle. Selon les premières informations, il n'y a eu ni victimes ni dégâts.
Le nombre de cadavres retrouvés sous les bâtiments effondrés se compte désormais par milliers et le gouvernement a estimé que le bilan final pourrait dépasser les 50.000 morts.
Il a révisé à la hausse samedi le chiffre des morts confirmés, désormais de 28.881 pour l'ensemble des régions touchées lundi par le séisme de magnitude 7,9, sur une superficie grande comme trois fois la Belgique.
Le plus lourd tribut a été versé par la province du Sichuan où l'on a enregistré plus de 28.300 décès. Et ce bilan pourrait très vite s'alourdir, les autorités de Deyang estimant à 20.000 le nombre de morts dans cette seule ville du Sichuan. Parmi les quelque 198.000 blessés, 15.858 sont dans un état critique.
Plus de 4,8 millions de personnes sans abri ont dû être relogées à la hâte dans des installations de fortune, souvent dépourvues des conditions sanitaires élémentaires après la destruction des réseaux de distribution d'eau potable.
Cette promiscuité, combinée à la présence de centaines de cadavres en décomposition et de millions de carcasses d'animaux pourrissant dans la chaleur humide, inquiète les autorités.
"Combattre les épidémies est la tâche la plus urgente et la plus importante qui nous attend maintenant", a déclaré samedi Wei Chao'an, vice-ministre de l'Agriculture lors d'une conférence de presse.
Le ministère de la Santé a reconnu qu'il ne pouvait pas exclure l'apparition d'épidémies de grande ampleur.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé dans un communiqué diffusé depuis son siège de Genève que "parer à des flambées de maladies transmissibles est désormais la question de santé publique cruciale à laquelle est confrontée la République populaire de Chine".
Le représentant de l'OMS en Chine, le Dr Hans Troedsson, a déclaré dans le communiqué que Pékin semblait avoir réagi de façon appropriée à l'immense défi sanitaire et logistique posé par le séisme, particulièrement dans la région de l'épicentre.
Les carcasses de 12,5 millions de volailles et de porcs constituent également un risque important de maladies, comme la grippe aviaire, l'encéphalite B et la rage. Le ministère de l'Agriculture a demandé qu'elles soient rapidement enterrées.
Dans les rues de Shifang, ville proche de l'épicentre, les soldats, les policiers et les sauveteurs portent un masque sur le visage, plus cependant pour lutter contre l'odeur des cadavres que pour se protéger d'éventuelles maladies, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La municipalité distribue des prospectus sur les risques d'épidémie, conseillant notamment de faire bouillir l'eau du robinet.
"Il faut en priorité tenter de reloger les réfugiés, et garantir une eau potable afin d'empêcher les épidémies", a averti Feng Zijian, directeur du Centre de contrôle et de prévention des épidémies de Chine, sur le site internet China.com.
"Il faut également sans tarder enterrer sur place les cadavres car les capacités de crémation ne sont pas suffisantes", a-t-il ajouté.
Toutefois, un expert de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé que les risques d'épidémie ne viennent pas des corps en décomposition, mais de l'eau polluée et de la promiscuité dans les centres d'accueil, avec un pic de danger entre 10 jours et un mois après une catastrophe.
Le ministre de la Construction, Jiang Weixin, a annoncé l'envoi de 48 purificateurs d'eau dans les zones les plus sinistrées, dont chacun peut traiter 30 à 50 tonnes d'eau par jour, pour 5.000 à 10.000 personnes. Le ministère va également tâcher d'acheminer au plus vite des toilettes mobiles.
Un autre danger menace les réfugiés dans la région de Qingchuan, au Sichuan.
Plus de 2.000 personnes y ont été évacuées de crainte qu'un lac artificiel formé par des éboulis sur le cours d'une rivière ne déborde, provoquant une inondation sur 40 km de long.
L'armée a mobilisé près de 150.000 hommes pour organiser les secours, dégager les routes, parachuter des vivres et de l'eau. Des spécialistes japonais, russes, sud-coréens et singapouriens participent aux recherches, avec des chiens renifleurs.
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http://fr.news.yahoo.com/afp/20080517/twl-chine-seisme-prev-5fb7533.html