Voilà! j'ai acheté iun nouveau PC et mon beau-père à réussi à sauver mes données de l'ancien ordinateur. Je peux donc continuer le partage et je publie le 18ème. J'ai beaucoup d'émotions en relisant ces lignes car c'est l'arrivée à Maotangzhen chez les parents de Mi et je découvre ses origines. C'est aussi la clé et beaucoup de réponses pour moi à son comportement ses réctions et son moide de vie. Je remercie encore Véronique et Florence d'avoir partagé ces moments là avec nous car c'était un réel soutien de pouvoir communiquer en Français lorsque Mi lui vivait pleinement ses retropuvailles. Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter et réagir. Désolé il y a peu de photos car pas pensé à sortir l'appareil au moment ou nous vivions autant d'émotions.
18éme jour – En route vers ses racines.- 28 Septembre – Changsha/Maotangzhen
Pour la première fois je n'écris pas le soir mais au matin du 29 septembre. Je ne pensais pas un instant vivre une journée pareille avec de telles émotions. On se lève, j'ai mal dormi. Le lit était vraiment dur comparé à l' Hopesky Hotel, je suis toujours malade et la clim. Pendant la nuit n'a rien arrangé.Je suis d'humeur chafouine et on se dispute un peu avec Mi. Nous bouclons les valises en prenant soin cette fois de mettre les produits d'hygiène sous plastique. La porte 1022 ne veut plus se fermer, nous descendons payer notre nuit et faire état de cet imprévu.Mi et moi prenons un faux taxi, les filles prennent un vrai et nous rejoignons le quartier populaire ou habitent les cousins. Nous faisons halte dans l'échoppe familiale avant de manger un repas à emporter de fast-food du roi du poulet. La famille de Mi est tellement prévenante. Boissons, grignotage, ils sont toujours prêt à faire le nécessaire pour notre bien-être. Une heure plus tard, c'est l'heure du bus. Nous attendons près d'une barrière rouillée, un gros car s'avance dans ce marché, les commerçant rangent un peu leurs affaires et rentrent un peu les stores. Je suis stupéfait de voir un tel engin s'aventurer à cet endroit. Mi nous informe que nous allons devoir monter dans le bus sans s'occuper de nos valises. Cousin gros ventre et sa belle-fille sont allés en éclaireur et sont déjà dans le bus pour nous réserver des places. Lorsque les portes s'ouvrent c'est la cohue, les gens se précipitent, crient et s'empoignent presque pour avoir une place. Pris dans cette folie, nous nous retrouvons assis dans le bus. Florence contre la vitre et moi à ses cotés, Véronique et Mi derrière nous. Plus un seul siège disponible et les gens continuent de monter. Je m'inquiète de nos valises mais Mi me dit que sa famille s'est chargé de les mettre en soute au milieu des volailles, sacs de riz et autres bagages. Un bus prévu pour une cinquantaine de personne et même sans compter je vois que nous sommes plus de 60. les moins chanceux sont debout, des mini tabourets en plastiques passent pour asseoir les gens dans l'allée centrale. Nous sommes serrés, je me demande si l'espace entre les sièges n'est pas plus petit qu'en France. Les passagers écrasés et enchevêtrés, bref prêt à dégueuler le bus démarre. Un homme en chaussette passe de repose-bras en repose-bras, parfois il marche et monte un peu sur les gens, il lui manque un bras et il parle fort. Mi essaye de me rassurer et me signifie que cet homme compte le nombre de passagers. Une grosse dame chinoise au pull vert entre en scène, je la surnomme la poissonnière. Dehors depuis le début du chargement, elle rentre dans le car et à son tour parle fort j'ai le sentiment qu'elle crie et qu'elle fait la loi. Le bus roule en marche arrière sur une bonne distance et tout doucement lorsque enfin nous retrouvons le sens de circulation et les rues principales de Changsha, 30 minutes pour sortir de ce quartier, guidé par la poissonnière et d'autres acolytes. Je demande à Mi combien de temps va durer ce calvaire. Mon pied est coincé entre le siège avant et les personnes entassées dans l'allée. 2H30 me répond t'il. Tellement mal installé, je ne peux pas bouger, pas question de prendre la tablette pour jouer ni de faire quoi que soit. J'ai peur que l'on arrive pas au bout du trajet, j'ai peur que nos valises ne soient plus dans les soutes à l'arrivée, que faisons nous quatre touristes dans ce moyen de transport local. Bien sur, tout le monde parle en chinois et très fort. Certains sont assis à trois voir quatre avec enfant sur des sièges pour deux. Le bus s'arrête à plusieurs reprises pour monter encore quelques passagers alors que peu descendent et ça c'est tout au long du trajet. La grosse dame pousse les gens pour récupérer les 60 Kuai du trajet par personne. Au final plus de 4 H de bus ou je vois une maman changer son enfant et laisser la couche sale et lingettes au sol, des hommes manger et mettre les déchets au sol dont le jus qui coule sous les sièges et assis devant nous, un jeune chinois en costume s'autorise à fumer fenêtre ouverte , nous sommes bon pour le vent et les cendres. Je garde un très fort souvenir de ce voyage en car, je suis pétrifié tout le long du trajet. Après l'autoroute, nous traversons des villes et villages plus ou moins gros. Les routes sont sinueuses et parfois nous ne voyons même plus le bord de la route mais que du vide depuis nos fenêtres, le commun des automobilistes ne s'y risquerait guère mais notre car lui ne recule pas. Je prend quand même le temps de regarder les paysages, c'est déjà tellement différent de la ville. Des constructions ou des démolitions, des rez de chaussée qui font boutique, des rizières, des champs, des travaux, ou sommes nous? Je n'ai plus de repères, nous sommes loin de nos standards européens. Arrivés dans ce que j'appelle un bourg, le bus qui commence à se vider, s'arrête. Nous descendons du car, je suis complètement perdu. Debout au milieu d'un carrefour, Mi et les filles récupèrent les valises. Moi je ne comprend rien, c'est déjà un début d'attroupement. Ils ne doivent pas voir souvent de blanc, certains enfants en ont même jamais vu. Ils nous regardent, parfois s'approchent, je ne sais pas comment réagir.Mi abrège cette situation et nous ordonne de monter dans une voiture. Les 3 grosses valises sont mises debout dans le coffre qui reste ouvert, nous sommes 3 avec nos sacs derrière et Mi se met passager avant avec un gosse et une valise. Le chauffeur est un proche ou un ami de la famille, je ne sais pas. Lorsque je m'exclame qu'il me manque ma valise, bagage à main, Mi pointe du doigt le scooter qui nous précède, dessus, son frère, sa belle soeur, leur bébé et ladite valise. Nous roulons un peu plus de 10 minutes sur des routes, chemins en lacet qui nous enfoncent dans la montagne. Ce n'est pas un joli bitume mais plutôt de grandes plaques de ciment alignées d'une largeur peu évidente pour que s'y croisent des voitures. Je suis comme dans un état second lorsque la voiture s'arrête dans la cour. Je n'ai même pas prêté attention au monsieur debout au bout du chemin (c'est le père de Mi). Trop centré sur mon état pitoyable, trempé de sueur, fatigué et courbatu par ce voyage, je sors du véhicule. Nous avons rejoint ce que j'appelle un hameau, les maisons sont dispersées à différentes hauteurs de la montagne, je crois que je n'ai jamais vu ça, je ne sais pas bien ou je suis mais peut-être au fin fond de la Chine. Pendant les 6 ou 7 kilomètres qui nous séparent du bourg j'ai vu au sol de grand tapis recouvert de riz et aussi des piments qui sèchent au sol. Je suis totalement dépassé par ce que nous vivons. Nous rentrons dans cette maison sommaire. Un bâtiment de plein-pied divisé en 6 pièces. Les murs sont en parpaing tout juste lissé de ciment, le sol est lui aussi en ciment brut, aucune décoration, peu de mobilier, je suis vraiment surpris de découvrir la maison ou mon amoureux à grandi. La maman de Mi arrive enfin dans la pièce et alors que ce sont les retrouvailles entre une mère et son fils qu'elle n'a pas vu depuis trois ans, c'est moi qui craque et m'effondre. C'est très fort comme moment, pas d'embrassades ni de câlins, elle se tient face à lui, le sourire et les yeux embués, il n'y a pas de larmes pour eux. Elle le touche légèrement à la taille et lui dit qu'il a changé un peu, cette maman à ses yeux qui pétillent de fierté de joie et de bonheur, Mi reste égal à lui même et agit comme s'il n'était parti que quelques jours et c'est sur mes joues que les larmes coulent. Peut-être trop sensible, je n'arrive pas à contenir mes émotions. Mi ne comprend pas pourquoi je pleure et pense que c'est du aux nouvelles conditions de vie du voyage pour les jours à venir. Un peu remis, nous découvrons les pièces qui nous servent de chambre. La notre, aussi brut d'aspect est composé d'un point d'eau dans le coin, d'un bureau fait de quelques contreplaqués assemblés, d'une armoire assez massive et du fameux lit. Prenez un encadrement de lit, enlevez les lattes et mettez un fond en bois, déroulez une natte composées de petits carrés de bambous et vous obtiendrez le lit local. Se retrouver comme ça dans un endroit si sommaire, découvrir les racines de Mi et les origines de son enfance décuplent mes émotions. Il y a tellement d'intensité dans ces moments. C'est peu-être trop pour moi, ou trop d'un seul coup. Je ne réalise pas encore ce que vont être les prochains jours. Nous offrons une partie des cadeaux, politesse française pour les gens qui nous reçoivent. Mi m'avait bien dit que sa maman ( qui porte la culotte) préférerait de l'argent, mais elle ouvre son paquet et nous remercie pour le parfum puis le range. Je pense qu'elle ne le portera peut-être jamais alors que moi je pensais faire bien avec mon N°5 de Chanel, symbole de luxe à la française. On ne change rien, échange de cigarettes et début des visites de courtoisie aux maisons voisines, forcement des proches ou des cousins de Mi. Nous sommes toujours bien accueillis, on nous propose des petites chaises en bambou, on nous offre du thé à boire, des arachides et entre deux sourires aux enfants, nous prenons des photos. 18H30, la nuit tombe, Mi a demandé à sa maman de laver du linge. Ma petite valise cabine entièrement remplie de linge sale se retrouve étendue, caleçons et chaussettes compris dehors dans le vent des montagnes. C'est très drôle car ils ont des cintres très grands ou l'on peut poser une serviette sans la plier. Bref des mètres de fil alignent nos vêtements aux tailles et couleurs différentes. Nous passons à table. Une table carrée ou nous nous nous serrons à 8 ou plus. Plats sur la table et chacun son bol et ses baguettes. Le riz est à disposition dans son cuiseur. L'écuelle d'oignons et de viande préparée sans piments pour nous me ravit. Un autre plat contient du brocolis, une autre de la courge géante en morceaux, etc. Coté boisson l'alcool de riz ne passe pas pour moi, c'est tellement fort pour moi. Les filles elles en boivent un peu.Retournés dans la pièce principale nous nous installons devant le grand écran et nous regardons Astérix et Obélix mission Cléopâtre qui passe en Français sous-titré chinois., incroyable au fin fond de nulle part. On fume des clopes, on mange des fruits et nous jouons avec Zhou Long le neveu de Mi âgé d'un an et demi. Pour info, les toilettes turques et la douche sont dehors ou plutôt dans le prolongement de la petite construction ou nous avons mangé sur le coté de la maison. Les toilettes, c'est un carré de faïence pas plus grand qu'une feuille A4 posé au milieu de la terre avec une planche en bois en guise de porte. La douche c'est comme une cabine en béton ou seul le flexible et la pomme de douche indique que c'est bien là que nous devrons nous laver. Il est l'heure de se coucher, nous rejoignons notre chambre, je me demande si je vais tenir le coup avec des conditions de vie aussi sommaires, précaires et même dans mes souvenirs de scoutisme et camping, je ne me rappelle pas avoir vécu ça. Après que tout le monde soit passé au point d'eau pour se laver les dents, la maman de Mi vient discuter avec son fils un long moment, Mi m'indique que je peux me coucher, un peu gêné, je me met discrètement en calbut et me glisse sous la couette. La maman de Mi à décidé que nous allions dormir tête bêche. Personne ici n'a l'air de savoir ce que sont des homosexuels et donc je ne cherche pas à contester le mode de couchage, après tout j'ai de la chance je dors avec Mi et personne ne se pose de question.Une longue, même très longue nuit s'annonce. Il n'y a pas de volets et elle sera ponctuée de nombreux réveils.
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