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Le grand Voyage d'Alex et Mi


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06/01/2013 à 01:40 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Est ce les fêtes qui vous calment? aucune réction sur le 14ème jour et l'arrivée à Chngsha et la nuit de folie. Aucun commentaire sur le 15ème jour... Bon nous continuons le voyage avec le 16 ème jour en espérant toujours vous intérresser et animer un peu mon topic sur le Forum. Bonne lecture!!!


16éme jour - Famille et colis  - 26 Septembre - Changsha

Réveil en speed, le frère de Mi est arrivé à Changsha. Moi qui rêvait de prendre un gros petit déjeuner au restaurant de l'hôtel c'est foutu. On se rend en taxi dans les quartiers populaires et on le retrouve avec un ami, une longue journée commence.1er arrêt dans un appartement magasin qui appartient à la cousine 2 et son mari. On fait la connaissance d'une de leur fille, une petite brunette sympathique et très dégourdie. Je suis en nage, on m'assoie face à un ventilateur. Nous buvons un thé et à peine sec on file voir d'autres membres de la famille dans le quartier et acheter de l'alcool que le frère de Mi veut ramener au village. Dans ce magasin on me prend pour un Russe alors que je m'intéresse pourtant au vin Français. A chaque fois le même scénario, on nous fait asseoir sur des sièges disparates et plus ou moins solides, on nous donne à boire et à manger des arachides à éplucher et des graines de tournesol. Des cigarettes qu'on nous offre encore et toujours, mes poumons n'en peuvent plus. 

Nous voyons aussi un vendeur de viande de plein air,  Lol il débite des morceaux de porcs sur son billau à l'arrière de son vélo....A midi, la petite cousine nous emmène au resto. Des supers raviolis frits qui sont supers bons, et aussi un plat de taro violet font parti des nombreux plats commandés. Je me demande aussi comment manger un oeuf dur car je n'arrive pas à l'attraper et le tenir avec mes baguettes.2 litres de bières, c'est mon fois qui n'ne peut plus. Déjà des heures que je suis Mi sans rien comprendre, c'est dur pour moi mais le principal c'est qu'il soit heureux et cela se voit sur son visage. Les chinois ne se disent jamais vraiment bonjour ou au revoir. On enchaîne à nouveau les échoppes des quartiers populaires. Mi me laisse même un moment seul le temps d'aller retirer de l'argent et se renseigner des billets de train pour rentrer à Pékin à la fin du voyage. La journée me semble une éternité. Nous repassons à l'hôtel, direction La Poste. Une employée aimable et patiente nous explique le fonctionnement et nous dit que les douanes françaises sont compliquées et que notre colis n'est pas sûr d'arriver ou dans le meilleur des cas dans 3 mois et peut être ouvert. C'est un transport en bateau qui peut être couplé à l'avion. Elle regarde l'intérieur du colis en fouillant un peu puis le ferme et le scotche. Je commence à remplir le bon pour l'envoi mais mon nom, prénom et adresse sont trop long pour rentrer dans les cases. Mi une fois de plus assure et rempli un nouveau bon avec ses coordonnées, coût de l'opération colis: 263 Y. Pendant ce temps je compte la centaine de timbre qu'elle accepte de nous vendre. 6Y par enveloppe et parfois jusqu'à 7 timbres pour les atteindre. Pour les cartes déjà écrites et prêtes à poster, elle me met à disposition un petit pot de colle et un pinceau pour faire tenir les timbres. Dans 20 jours, mon courrier inondera les boites aux lettres de mes amis et famille. Plus d'une heure à la poste et c'est reparti. Marche, Taxi et nous sommes à nouveau dans sa famille. De cacahuètes en cigarettes l'après-midi se passe. Dur de ne rien comprendre, le rhume et la fièvre me font plus subir que vivre pleinement ces moments là. Je m'ennuie, heureusement ma petite soeur m'appelle pendant une bonne demi heure au téléphone et ce lien avec la France est toujours bon. Vers 18H30, cousin 1 (gros ventre) nous invite au resto juste de l'autre coté de la rue. Je n'en peux plus, 5 litres de bière et la bouffe qu'il faut goûter par politesse. J'ai tellement envie que Mi soit fier de moi. Je feins juste une allergie au poisson pour ne pas en manger. Nous retournons chez eux pour le début de soirée. Je suis un peu perdu, Changsha c'est la capitale du Hunan mais là je découvre les classes populaires et je suis surpris de l'écart de niveau de vie entre cousin gros ventre et son frère. Chez cousin gros ventre, ils vivent à trois générations dans le même appartement et le magasin est tenu par sa belle-fille. La fille de cousin gros ventre n'a que 19 ans et elle est déjà maman, d'ailleurs là aussi je remarque qu'elle est restée en pyjama pour aller au resto. Chez eux c'est sommaire, pas de décoration, des piments qui sèchent à même le sol, des chiottes turcs dans ce qui doit aussi être la salle d'eau, rien d'extraordinaire, juste de la simplicité et de la joie de vivre. Les chinois se contentent de ce qu'ils ont. Nous avons vu beaucoup d'enfants aujourd'hui, je me suis souvent senti observé, épié voir dévisagé dans ces quartiers. Nous rentrons à l'hôtel dans notre luxueuse chambre. Un désaccord surgit, je veux absolument me rendre dans un bar ou un lieu gay à Changsha mais Mi ne veut pas et prétexte ne pas connaître. Finalement, on se couche. Le sommeil nous prend lorsque cousin4 téléphone pour nous annoncer qu'il arrive dans ¾ d'heure à notre hôtel. On se relève et se prépare à sortir. Finalement il ne vient pas et n'est pas joignable. Je met à profit ce temps d'attente pour écrire encore mes cartes et ce journal. Quelle journée encore, je suis naze.

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07/01/2013 à 18:17 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Nous continuons le récit avec de nombreuses photos. Je vous laisse apprécier....

17éme jour - 

Retrouvailles, galères, visites et KTV!

27 Septembre –

Changsha


Mi debout 6H30, Alex 7H. On profite enfin du petit déjeuner compris dans nos nuits d'hôtel. Une vraie salle de restaurant avec de nombreux buffets. Même avec de la bonne volonté je comprend que je ne pourrais pas goûter à tous les plats qui nous sont offerts. Les grands plats aux formes de soucoupe volante proposent de la viande, une autre partie du buffet offre des salades et autres crudités, un endroit pour les pains et aussi des boissons chaudes et froides à volonté. Mi me dit que nous pouvons aussi aller prendre des plats cuisinés chauds que des cuisiniers cuisent à la demande sous nos yeux, et bien sur des tas de fruits à dispo. Moi je fais un vrai festin: Nouilles sautées, jambon cuit, lard, saucisses de poulet, pain beurré, café, jus de fruits et fruits du dragon. Je me suis un peu gavé mais c'est du pur bonheur. 



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x" width="px" align="" alt="illustration" >Suite à une mauvaise communication, nous comprenons alors que les filles sont déjà arrivées à l'aéroport de Changsha une heure plus tôt que celle ou nous pensions les récupérer. Nous repassons par notre chambre, Rudy le frère de coeur arrive et nous partons dans une course folle pour les récupérer. En France, il aurait perdu 10 fois son permis. Lignes blanches, dépassement par la droite, bandes d'arrêt d'urgence et lorsque le feu est rouge, il se déporte et emprunte le passage pour piéton alors que nous sommes en voiture et que des véhicules peuvent arriver de coté. Je rajoute qu'il téléphone en roulant et il a même réussi à manger un bol de nouilles pratiques avec des baguettes , une fois fini les déchets ont simplement étés jetés par la fenêtre. Moi comme dans le film Taxi, je me retiens de ne pas vomir quand la voiture s'arrête. Une heure environ avec pause à la station service mettre de l'essence et nous retrouvons Véronique et Florence. Elles ont l'air fatiguées mais contentes de nous retrouver. Nous retournons plus calmement vers l'hôtel et nous les laissons s'installer dans leur chambre d'un appart-hôtel louée au coin de la rue du notre. Les galères commencent. Mi reçoit un appel de la réception lui indiquant que seulement trois nuits ont été réglées et que  si nous souhaitons dormir ce soir dans notre chambre il faut aligner d'autres billets. Le cousin3 a du négocier 3 nuits et non pas 4. Nous mangeons au même endroit qu'hier soir avec les cousins de Mi, Rudy et les filles. Les piments sont présents dans tous les plats, ça pique et je ne sais pas comment je vais pouvoir tenir. 
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Les galères continuent, nous essayons d'acheter des billets pour pékin dans un ticket-office mais on nous annonce qu'il n'y a plus une place disponible dans aucun train en direction de pékin pour les dates du 5,6 et 7 octobre. Comment faire pour rentrer à pékin car le 8 c'est retour en France. Bon, on va gérer tout de front. Nous retournons à l'Hopesky et laissons les filles découvrir notre superbe chambre pendant que je boucle les valises, fourrant tout et n'importe comment dans les bagages. A notre tour nous prenons une chambre pas très cher au même appart-hôtel que les filles et une fois nos affaires juste déposées direction la grande gare de Changsha. 
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Rien à faire, on fait la queue patiemment 3 guichets de suite et chaque fois la même sentence: aucun billets. On tente le marché noir, avec les nombreux vendeurs mais les tickets sont nominatifs normalement et là même les vendeurs n'arrivent pas à nous trouver quoi que ce soit. On verra plus tard, on réfléchit tout en prenant un bus pour le mont Yuelu. Nous commençons l'ascension mais je m'essouffle vite et d'un commun accord nous prenons une navette, un espèce de minibus ouvert pour atteindre le sommet. Un peu de marche, quelques photos mais rien d'exceptionnel à ce site surtout par temps de brouillard. Heureusement dans la navette qui nous redescend, le chauffeur est plus sympathique, ralentit pour que l'on prenne des photos et nous laisse peu avant la sortie découvrir quelques jolies vues. Une petite glace et nous sortons du site. Comprenant la difficulté de trouver un taxi, nous nous postons chacun à un coin du carrefour et la quête d'un taxi se fait très longue. Sans succès nous prenons finalement le bus, debout et serrés, on entreprend de descendre sur ce qui forme une ile dans Changsha. Entre deux bras de fleuve, une partie de la ville est très active. Des commerces, des travaux surtout et aussi des vestiges d'une manif anti japon avec des bâtiments aux vitres cassées et les stigmates de violents heurts. Nous marchons vraiment longtemps avant d'enfin trouver un taxi. Alors qu'on s'engouffre dedans tous les 4, j'aperçois un vrai magasin de fleurs. Un fleuriste à l'occidentale qui me semble fait partie d'un réseau de transmission. Mais trop pressé et malgré l'envie je ne prend pas le temps de rentrer dedans ou d'admirer plus les fleurs. 

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x" width="px" align="" alt="illustration" >On se rend directement au restaurant ou cousin 3 et des amis à lui nous attendent depuis une heure. Les chinois mangent tôt. 19H on les retrouves mais le repas ne durera qu'une heure et demi, en effet il a fait la fête la veille et n'est pas très en forme, il s'excuse mais ne viendra pas faire la fête avec nous ce soir. En partant, nous rigolons encore lorsque Mi nous signifie que l'amie du cousin porte un sac Fion. 

x" width="px" align="" alt="illustration" >Un petit débriefe du restaurant: Poulet noir (la peau et les os sont noirs et moi je trouve ça petit pour un poulet),raviolis, intestins de porc, bière, clopes, et bien sûr piments partout encore. Rentrés à l'appart-hôtel à pied, nous prenons la décision d'acheter des billets d'avion pour pékin. Après avoir vérifié qu'il me reste des sous sur mon compte en France, j'utilise ma carte Visa pour régler les 364€ que coûtent les billets qui nous ramènerons à Pékin le 5 Octobre. Un tâche sur le sol m'intrigue, dans la précipitation j'ai placé le gel nettoyant pour le visage de Mi ouvert et la tête en bas dans la valise. Le flacon est vide, mon nouveau costume, un jean et la valise sont souillés. Pas grave, on se laisse pas abattre. Une douchette mais c'est forcement moins bien que dans le grand hôtel et hop c'est reparti. Un taxi nous dépose devant un KTV. C'est le nom des Karaokés en Chine, il y'en a partout et les chinois sont très friand de ce genre de soirée. Des petites salles privatives avec des tubes fluo, un grand écran ou défilent les paroles des chansons choisies sur la console, une table pour poser les verres et les grignotages qu'on a achetés et bien sûr deux micros. Nous payons pour une heure puis une autre mais nous aurions mieux fait de prendre directement le forfait soirée. 500Y la soirée pour nous quatre mais quelle éclate. J'ai découvert que Mi chante très bien et à vraiment un joli brin de voix. On s'est tous les 4 bien amusés et lâchés. 

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Nous rentrons à pied, inconsciemment je dois être en train de m'habituer à marcher. Un peu d'Angry Bird sur la tablette et je commence à écrire ma journée. Mi s'est endormi devant une chaîne de télé locale. Dans la salle d'eau, des bébêtes courent sur les murs mais ça me fait sourire. Le principal c'est que les billets d'avion pour rentrer à Pékin soient achetés. A force des clims et des ventilos, j'entretiens ma crève. Les taxis fenêtres ouvertes qui alternent avec la sueur des efforts physiques, tout est réuni pour rester un peu malade. Klaxon, clopes, bière, j'en peux plus, allez bonne nuit, je dors.
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09/01/2013 à 09:36 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Bonjour!

Nous sommes le 9 Janvier et Hier soir mon ordinateru à rendu l'âme.
Impossible de l'allumer, rien ne répond et aucun signe de vie. Je suis bien embété car comme de bien entendu, je n'ai pas fait de sauvegarde de quoi que ce soit et tous mes documents, mes images et mes musiques sont prisonniers de cette carcasse informatique. Je dois donc suspendre temporairement mon récit jusqu'à nouvel ordre. Je suis à angers chez ma maman et mon beau-père va ce soir essayer de désosser la bécane pour récupérer ce qu'il peut. De mon coté j'envisage d'achjeter un nouvel ordinateur en fonction du prix. Donc patience tout le monde. j'espère pouvoir vite continuer le récit. Je suis joignable par tel et je vais continuer d'emprunter les ordis de mes proches dans les jours à venir. Merci de votre compréhension.
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11/01/2013 à 00:14 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Voilà! j'ai acheté iun nouveau PC et mon beau-père à réussi à sauver mes données de l'ancien ordinateur. Je peux donc continuer le partage et je publie le 18ème. J'ai beaucoup d'émotions en relisant ces lignes car c'est l'arrivée à Maotangzhen chez les parents de Mi et je découvre ses origines. C'est aussi la clé et beaucoup de réponses pour moi à son comportement ses réctions et son moide de vie. Je remercie encore Véronique et Florence d'avoir partagé ces moments là avec nous car c'était un réel soutien de pouvoir communiquer en Français lorsque Mi lui vivait pleinement ses retropuvailles. Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter et réagir. Désolé il y a peu de photos car pas pensé à sortir l'appareil au moment ou nous vivions autant d'émotions.


18éme jour – En route vers ses racines.- 28 Septembre – Changsha/Maotangzhen

Pour la première fois je n'écris pas le soir mais au matin du 29 septembre. Je ne pensais pas un instant vivre une journée pareille avec de telles émotions. On se lève, j'ai mal dormi. Le lit était vraiment dur comparé à l' Hopesky Hotel, je suis toujours malade et la clim. Pendant la nuit n'a rien arrangé.Je suis d'humeur chafouine et on se dispute un peu avec Mi. Nous bouclons les valises en prenant soin cette fois de mettre les produits d'hygiène sous plastique. La porte 1022 ne veut plus se fermer, nous descendons payer notre nuit et faire état de cet imprévu.Mi et moi prenons un faux taxi, les filles prennent un vrai et nous rejoignons le quartier populaire ou habitent les cousins. Nous faisons halte dans l'échoppe familiale avant de manger un repas à emporter de fast-food du roi du poulet. La famille de Mi est tellement prévenante. Boissons, grignotage, ils sont toujours prêt à faire le nécessaire pour notre bien-être. Une heure plus tard, c'est l'heure du bus. Nous attendons près d'une barrière rouillée, un gros car s'avance dans ce marché, les commerçant rangent un peu leurs affaires et rentrent un peu les stores. Je suis stupéfait de voir un tel engin s'aventurer à cet endroit. Mi nous informe que nous allons devoir monter dans le bus sans s'occuper de nos valises. Cousin gros ventre et sa belle-fille sont allés en éclaireur et sont déjà dans le bus pour nous réserver des places. Lorsque les portes s'ouvrent c'est la cohue, les gens se précipitent, crient et s'empoignent presque pour avoir une place. Pris dans cette folie, nous nous retrouvons assis dans le bus. Florence contre la vitre et moi à ses cotés, Véronique et Mi derrière nous. Plus un seul siège disponible et les gens continuent de monter. Je m'inquiète de nos valises mais Mi me dit que sa famille s'est chargé de les mettre en soute au milieu des volailles, sacs de riz et autres bagages. Un bus prévu pour une cinquantaine de personne et même sans compter je vois que nous sommes plus de 60. les moins chanceux sont debout, des mini tabourets en plastiques passent pour asseoir les gens dans l'allée centrale. Nous sommes serrés, je me demande si l'espace entre les sièges n'est pas plus petit qu'en France. Les passagers écrasés et enchevêtrés, bref prêt à dégueuler le bus démarre. Un homme en chaussette passe de repose-bras en repose-bras, parfois il marche et monte un peu sur les gens, il lui manque un bras et il parle fort. Mi essaye de me rassurer et me signifie que cet homme compte le nombre de passagers. Une grosse dame chinoise au pull vert entre en scène, je la surnomme la poissonnière. Dehors depuis le début du chargement, elle rentre dans le car et à son tour parle fort j'ai le sentiment qu'elle crie et qu'elle fait la loi. Le bus roule en marche arrière sur une bonne distance et tout doucement lorsque enfin nous retrouvons le sens de circulation et les rues principales de Changsha, 30 minutes pour sortir de ce quartier, guidé par la poissonnière et d'autres acolytes. Je demande à Mi combien de temps va durer ce calvaire. Mon pied est coincé entre le siège avant et les personnes entassées dans l'allée. 2H30 me répond t'il. Tellement mal installé, je ne peux pas bouger, pas question de prendre la tablette pour jouer ni de faire quoi que soit. J'ai peur que l'on arrive pas au bout du trajet, j'ai peur que nos valises ne soient plus dans les soutes à l'arrivée, que faisons nous quatre touristes dans ce moyen de transport local. Bien sur, tout le monde parle en chinois et très fort. Certains sont assis à trois voir quatre avec enfant sur des sièges pour deux. Le bus s'arrête à plusieurs reprises pour monter encore quelques passagers alors que peu descendent et ça c'est tout au long du trajet. La grosse dame pousse les gens pour récupérer les 60 Kuai du trajet par personne. Au final plus de 4 H de bus ou je vois une maman changer son enfant et laisser la couche sale et lingettes au sol, des hommes manger et mettre les déchets au sol dont le jus qui coule sous les sièges et assis devant nous, un jeune chinois en costume s'autorise à fumer fenêtre ouverte , nous sommes bon pour le vent et les cendres. Je garde un très fort souvenir de ce voyage en car, je suis pétrifié tout le long du trajet. Après l'autoroute, nous traversons des villes et villages plus ou moins gros. Les routes sont sinueuses et parfois nous ne voyons même plus le bord de la route mais que du vide depuis nos fenêtres, le commun des automobilistes ne s'y risquerait guère mais notre car lui ne recule pas. Je prend quand même le temps de regarder les paysages, c'est déjà tellement différent de la ville. Des constructions ou des démolitions, des rez de chaussée qui font boutique, des rizières, des champs, des travaux, ou sommes nous? Je n'ai plus de repères, nous sommes loin de nos standards européens. Arrivés dans ce que j'appelle un bourg, le bus qui commence à se vider, s'arrête. Nous descendons du car, je suis complètement perdu. Debout au milieu d'un carrefour, Mi et les filles récupèrent les valises. Moi je ne comprend rien, c'est déjà un début d'attroupement. Ils ne doivent pas voir souvent de blanc, certains enfants en ont même jamais vu. Ils nous regardent, parfois s'approchent, je ne sais pas comment réagir.Mi abrège cette situation et nous ordonne de monter dans une voiture. Les 3 grosses valises sont mises debout dans le coffre qui reste ouvert, nous sommes 3 avec nos sacs derrière et Mi se met passager avant avec un gosse et une valise. Le chauffeur est un proche ou un ami de la famille, je ne sais pas. Lorsque je m'exclame qu'il me manque ma valise, bagage à main, Mi pointe du doigt le scooter qui nous précède, dessus, son frère, sa belle soeur, leur bébé et ladite valise. Nous roulons un peu plus de 10 minutes sur des routes, chemins en lacet qui nous enfoncent dans la montagne. Ce n'est pas un joli bitume mais plutôt de grandes plaques de ciment alignées d'une largeur peu évidente pour que s'y croisent des voitures. Je suis comme dans un état second lorsque la voiture s'arrête dans la cour. Je n'ai même pas prêté attention au monsieur debout au bout du chemin (c'est le père de Mi). Trop centré sur mon état pitoyable, trempé de sueur, fatigué et courbatu par ce voyage, je sors du véhicule. Nous avons rejoint ce que j'appelle un hameau, les maisons sont dispersées à différentes hauteurs de la montagne, je crois que je n'ai jamais vu ça, je ne sais pas bien ou je suis mais peut-être au fin fond de la Chine. Pendant les 6 ou 7 kilomètres qui nous séparent du bourg j'ai vu au sol de grand tapis recouvert de riz et aussi des piments qui sèchent au sol. Je suis totalement dépassé par ce que nous vivons. Nous rentrons dans cette maison sommaire. Un bâtiment de plein-pied divisé en 6 pièces. Les murs sont en parpaing tout juste lissé de ciment, le sol est lui aussi en ciment brut, aucune décoration, peu de mobilier, je suis vraiment surpris de découvrir la maison ou mon amoureux à grandi. La maman de Mi arrive enfin dans la pièce et alors que ce sont les retrouvailles entre une mère et son fils qu'elle n'a pas vu depuis trois ans, c'est moi qui craque et m'effondre. C'est très fort comme moment, pas d'embrassades ni de câlins, elle se tient face à lui, le sourire et les yeux embués, il n'y a pas de larmes pour eux. Elle le touche légèrement à la taille et lui dit qu'il a changé un peu, cette maman à ses yeux qui pétillent de fierté de joie et de bonheur, Mi reste égal à lui même et agit comme s'il n'était parti que quelques jours et c'est sur mes joues que les larmes coulent. Peut-être trop sensible, je n'arrive pas à contenir mes émotions. Mi ne comprend pas pourquoi je pleure et pense que c'est du aux nouvelles conditions de vie du voyage pour les jours à venir. Un peu remis, nous découvrons les pièces qui nous servent de chambre. La notre, aussi brut d'aspect est composé d'un point d'eau dans le coin, d'un bureau fait de quelques contreplaqués assemblés, d'une armoire assez massive et du fameux lit. Prenez un encadrement de lit, enlevez les lattes et mettez un fond en bois, déroulez une natte composées de petits carrés de bambous et vous obtiendrez le lit local. Se retrouver comme ça dans un endroit si sommaire, découvrir les racines de Mi et les origines de son enfance décuplent mes émotions. Il y a tellement d'intensité dans ces moments. C'est peu-être trop pour moi, ou trop d'un seul coup. Je ne réalise pas encore ce que vont être les prochains jours. Nous offrons une partie des cadeaux, politesse française pour les gens qui nous reçoivent. Mi m'avait bien dit que sa maman ( qui porte la culotte) préférerait de l'argent, mais elle ouvre son paquet et nous remercie pour le parfum puis le range. Je pense qu'elle ne le portera peut-être jamais alors que moi je pensais faire bien avec mon N°5 de Chanel, symbole de luxe à la française. On ne change rien, échange de cigarettes et début des visites de courtoisie aux maisons voisines, forcement des proches ou des cousins de Mi. Nous sommes toujours bien accueillis, on nous propose des petites chaises en bambou, on nous offre du thé à boire, des arachides et entre deux sourires aux enfants, nous prenons des photos. 18H30, la nuit tombe, Mi a demandé à sa maman de laver du linge. Ma petite valise cabine entièrement remplie de linge sale se retrouve étendue, caleçons et chaussettes compris dehors dans le vent des montagnes. C'est très drôle car ils ont des cintres très grands ou l'on peut poser une serviette sans la plier. Bref des mètres de fil alignent nos vêtements aux tailles et couleurs différentes. Nous passons à table. Une table carrée ou nous nous nous serrons à 8 ou plus. Plats sur la table et chacun son bol et ses baguettes. Le riz est à disposition dans son cuiseur. L'écuelle d'oignons et de viande préparée sans piments pour nous me ravit. Un autre plat contient du brocolis, une autre de la courge géante en morceaux, etc. Coté boisson l'alcool de riz ne passe pas pour moi, c'est tellement fort pour moi. Les filles elles en boivent un peu.Retournés dans la pièce principale nous nous installons devant le grand écran et nous regardons Astérix et Obélix mission Cléopâtre qui passe en Français sous-titré chinois., incroyable au fin fond de nulle part. On fume des clopes, on mange des fruits et nous jouons avec Zhou Long le neveu de Mi âgé d'un an et demi. Pour info, les toilettes turques et la douche sont dehors ou plutôt dans le prolongement de la petite construction ou nous avons mangé sur le coté de la maison. Les toilettes, c'est un carré de faïence pas plus grand qu'une feuille A4 posé au milieu de la terre avec une planche en bois en guise de porte. La douche c'est comme une cabine en béton ou seul le flexible et la pomme de douche indique que c'est bien là que nous devrons nous laver. Il est l'heure de se coucher, nous rejoignons notre chambre, je me demande si je vais tenir le coup avec des conditions de vie aussi sommaires, précaires et même dans mes souvenirs de scoutisme et camping, je ne me rappelle pas avoir vécu ça. Après que tout le monde soit passé au point d'eau pour se laver les dents, la maman de Mi vient discuter avec son fils un long moment, Mi m'indique que je peux me coucher, un peu gêné, je me met discrètement en calbut et me glisse sous la couette. La maman de Mi à décidé que nous allions dormir tête bêche. Personne ici n'a l'air de savoir ce que sont des homosexuels et donc je ne cherche pas à contester le mode de couchage, après tout j'ai de la chance je dors avec Mi et personne ne se pose de question.Une longue, même très longue nuit s'annonce. Il n'y a pas de volets et elle sera ponctuée de nombreux réveils.

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Changsha
11/01/2013 à 02:34 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Les grands hôtels avec buffets à volonté et les grands restaurants, ce n'est pas ce qui manque à Changsha même si c'est bien plus cher que la moyenne. Par contre on peut aisément y manger des plats "occidentaux" comme des morceaux de viande de boeuf en outre !

Changsha est devenue ma ville d'adoption, alors au cas où tu repasserais dans le coin, fais moi sigen qu'on se rencontre !
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Xian
12/01/2013 à 02:12 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Alex,

De vos ailes de géant,vous avez su prendre votre envol
tel un cygne sur la Chine à l' ouvrage
vous nous faites partager vos rêves ,altier éole
votre amitié,votre amour et votre curiosité au passage.

Vous savez aussi saisir des opportunités
De France , il est doux de voyager
de ce concours , vous voulez être le premier
à nous faire découvrir la suite de votre journal ,O combien merveilleusement contée !

bonne chance et merci encore pour ce partage,
bonne année 2013 à vous 2, Mi et vous .
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12/01/2013 à 15:58 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Daweide a écrit :
Les grands hôtels avec buffets à volonté et les grands restaurants, ce n'est pas ce qui manque à Changsha même si c'est bien plus cher que la moyenne. Par contre on peut aisément y manger des plats "occidentaux" comme des morceaux de viande de boeuf en outre !

Changsha est devenue ma ville d'adoption, alors au cas où tu repasserais dans le coin, fais moi sigen qu'on se rencontre !


REPONSE :

Cher Daweide, d'abord merci pour ton message car même si je sais que j'ai des lecteurs assidus j'ai plaisir à lire et discuter sur les réactions des forumers.

Donc, je me rend compte seulement maintenant qu'effectivement nous n'avons pas découvert tout Chnagsha. En effet j'étais déjà un peu perdu de me retrouver en Chine et c'est Mi qui gérait tout. pendant les 4 jours puis lors du passage au retour, nous avons simplement vu les mêmes quartiers, celui du grand hotel Hopesky qui m'a marqué et les quartiers populaires. L'hotêl Aviation  au retour était pas mal non plus mais je crois que nous devrons retourner en Chine pour redécouvrir le pays, et bien sur passer par Changsha pour voir ses cousins et faire ta rencontre. 

Dans les écrits à venir, je parle du restaurant Leduc ou nous avons mangé. Tout ça pour dire que moi ça me fait beaucoup de bien de voir des compatriotes et ça me reconne un peu de repères vu que je ne parle pas Chinois et que Mi est avec les siens.

Donc Changsha comme je l'ai déjà dit je ne sais plus ou, c'est surerment une de mes étapes préférée du voyage passé. Je n'imagine même pas retourner en Chine sans y retourner. et puis c'est sur la route come on dit pour aller chez les parents de Mi. donc un jour je suis sur qu'on se verra!



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12/01/2013 à 16:12 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
TINTIN 66 a écrit :
Alex,

De vos ailes de géant,vous avez su prendre votre envol
tel un cygne sur la Chine à l' ouvrage
vous nous faites partager vos rêves ,altier éole
votre amitié,votre amour et votre curiosité au passage.

Vous savez aussi saisir des opportunités
De France , il est doux de voyager
de ce concours , vous voulez être le premier
à nous faire découvrir la suite de votre journal ,O combien merveilleusement contée !

bonne chance et merci encore pour ce partage,
bonne année 2013 à vous 2, Mi et vous .


REPONSE :

Merci Tintin pour cette prose si joliment tournée. Je prend ça comme un compliment et vous en remercie.

Je rebondis rapidement car je suis un amoureux des mots et de mes 30 ans j'aime me laisser aller à l'écriture. Je m'autorise donc à décortiquer un peu votre texte.

L'envol, des ailes de géant, je n'étais plutôt qu'une fourmi dans ce pays mais c'est vrai qu'il m'a fallu dépasser beaucoup d'appréhension avant de partir faire ce voyage et je me suis souvent dépassé une fois là-bas.
Le cygne, je ne sais pas, bien souvent le vilain petit canard, le rebelle ou dumoins celui qui ne veut pas rentrer dans le rang qui n'aime pas être conventionnel.  Je fais allusion à mon choix d'être avec un homme ce qui souvent encore peut déranger. BrefMerci pour le cygne.

Ensuite comme je le dis depuis le début, ce journal est avant tout un partage. Je suis heureux de pouvoir participer au concours et bien entendu je serais ravi de gagner mais c'est avant tout le plaisir de pouvoir exprimer ce que j'ai vécu au travers des mots.
J'ai plaisir lorsque les gens comprennent ou ressentent ce que nous avons pu vivre là-bas avec mon conjoint.  
Pour moi beaucoup de découvertes et de dépassement de soi mais aussi de l'émotion, des surprises bref un voyage qui change ma vie. Pour Mi c'est bien sur un retour aux sources bien que pas assez long (4 jours sur 1 mois de voyage) et c'est aussi sa manière par son comportement de me montrer la façon dont il tiient à moi et me faire comprendre son comportement, ses réactions, son fonctionnement.

Bref Merci, Merci, Merci Tintin pour votre gentil et joli commentaire. Bonne année à vous aussi et à vos proches .

Merci aux lecteurs et suivez la fin du récit il reste une petite dizaine de jours à publier.

parc eque la Chine est une découverte et que ce voyage aura changé l'être que je suis, jamais je n'oublierais ou me lasserais de vivre et raconter encore et encore cette histoire de notre grand voyage.

 alex - dreamers85
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14/01/2013 à 08:28 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Si jusqu'à présent vous avez suivi notre périple et vous avez constaté à quel point j'avais le coeur léger ou comment les sourires et la notion de plaisir avait pris place, et bien le 19 ème jour vous raconte une journée ordinaire à la campagne mais raconte aussi le mal-être et le manque de France auquel j'ai été confronté et je dis souvent qu'en Chine j'ai vécu toutes les émotions, là ce sont les moins bonnes. Bonne lecture et Merci encore aux lecteurs assidus. J'espère vous faire voyager et ressentir un petit peu de ce que l'on a vécu là-bas.

19éme jour – 

La chute, l'enfant et les larmes.- 

29 Septembre –
 Maotangzhen

La nuit a été rude, le lit était tellement dur et je ne suis pas habitué à dormir tête bêche avec mon amoureux. Vers 2H du matin j'ai eu envie d'aller aux toilettes mais dans un environnement inconnu ce n'est pas si simple, je me suis levé j'ai traversé la chambre puis la pièce principale avant de me trouver bloqué devant la porte, sans bruit et dans l'obscurité j'ai ouvert le verrou puis j'ai traversé la cour et enfin trouvé le lieu d'aisance. Bref 7H, il fait jour et tout le monde se lève peu à peu, la maman de Mi est déjà au taquet. J'hésite un peu pour me doucher et j'opte pour la douche en claquettes pour ne pas poser mes pieds sur le béton. Mes affaires sont posées sur une fine planchette de cageot et un rideau protège cette porte mal fermée. Une fois propre et habillé, j'avale un bol de soupe avec des nouilles, particulier comme petit-déjeuner. Une camionnette est arrivée dans la cour et je propose mon aide pour décharger de lourds blocs de terre. A quoi cela va servir? Je me pose dehors sur une chaise et j'écris ce journal de bord que je vous livre aujourd'hui. La maman de Mi m'apporte à manger un espèce de pain précuit fourré au sucre et au sésame ainsi que des fruits. Ensuite, nous partons en promenade. Florence, Véronique, Mi, son Frère avec son fils dans les bras qu'il va porter tout au long de la ballade et moi. L'excursion devient une épreuve de force pour moi, je ne suis pas sportif et je ne suis pas habitué à faire de la marche, en plus ça grimpe entre les plateaux des rizières. Nous faisons quelques haltes ici et là, on ne s'assoit pas mais Mi et son frère saluent des gens qu'ils connaissent et échangent quelques mots. Trempé par la sueur et à bout de souffle je m'extasie pourtant de la beauté des paysages et je cueille par ci par là des fleurs dans cette végétation abondante et sauvage.Au bout d'un moment, nous atteignons un magnifique petit temple perdu dans la montagne. Il n'y a personne d'autres que nous à cet instant et je tombe littéralement sous le charme. Des bouddhas bien sur avec des offrandes, dans le coin un tambour, dehors de l'encens qui finit d'embaumer l'air. Cet instant est juste magique. Nous prenons des photos à notre aise et reprenons le chemin du retour. Je marche en premier et par sursaut de courage je prend un peu d'avance sachant que je serai vite rattrapé. Les chemins sont étroits et lorsque je me retourne un peu pour voir mes compagnons , c'est là que le sol se dérobe sous mes pieds. Je tombe de ma hauteur et roule jusqu'au plateau plus bas. Ce n'est pas très bas et pourtant le temps de la chute suffit à me ramener les images de mon accident de voiture en 2001. Je n'ai rien de cassé et je ne suis même pas sonné, j'ai juste eu tellement peur. Je suis là étendu et j'ai perdu l'appareil photo dans la chute. Je me relève assez vite et mesure le ridicule de la situation. Mes vêtements sont terreux, je fouille dans les herbes et retrouve l'appareil photo, commence alors le retour à leur niveau. Je suis un peu défaitiste, comment un gros comme moi va pouvoir remonter à leur niveau? Les paysans du coin eux doivent bien le faire puisque le riz à été coupé à mes pieds. Je décide alors de m'accrocher aux herbes , Mi et son frère, à genoux m'attrapent par les coudes et dans un dernier élan je me hisse à leurs pieds. Enfin à leur niveau, un peu par fierté, je préfère reprendre la route. Nous rentrons à la maison. Un voisin sourit en regardant mes vêtements sales, les chinois seraient ils moqueurs? Je me change et rejoint tout le monde pour le repas.Non pas que ce soit mauvais, mais je n'en peux déjà plus de cette cuisine si différente. Je mange car mon corps réclame mais je n'éprouve que peu de plaisir car la nourriture est si différente de mon quotidien. En plus dans cette région beaucoup de piment dans les plats et nous mangeons uniquement avec des baguettes. Complètement cassé, je me pose un instant sur notre lit pour écouter de la musique, un peu de chinoise et surtout Lara Fabian mon idole, ça me fait du bien d'entendre sa voix et me retrouver dans ses textes. Le sommeil m'emporte, je ne m'aperçois même pas que Mi est passé éteindre la tablette. Après 2H de sommeil, on me tire du lit pour aller voir les hommes du village affairés autour de l'étang qui se vide depuis la fin de matinée. Comme une grande baignoire, un petit tourbillon se forme près du trou qui évacue l'eau. C'est pas gagné, ce n'est pas un petit trou d'eau et je pense que ça va durer un moment. C'est pendant cette opération étang que je comprend l'intérêt que me porte un enfant du hameau. Je crois que c'est seulement pour jouer avec l'Ipad qu'il me colle, mais en fait il en est tout autre. «Cheu Wan San» (c'est le nom et prénom que j'avais compris) est un enfant de neuf ans, il vit chez sa grand mère quelques maisons plus haut dans le hameau. Son père a du partir travailler à la ville et il le voit rarement. Sa mère est parti avec un autre homme, donc c'est sa grand mère qui l'élève. Là c'est les vacances et lorsqu'il a vu les laowaï arriver, c'était comme si il voyait des extra-terrestres ou le père Noël. Ce jeune garçon n'en revenait pas que je sois si rond avec un gros ventre. A cet instant il ne me lâche plus. Il soulève mon polo pour voir mon ventre, me tripote les bras, c'est presque gênant comme situation et puis il me parle. Il me regarde toujours droit dans les yeux quand il me parle en chinois. Notre rencontre est récente et je ne parle que Français mais peu importe, Mi n'est pas toujours présent alors il nous reste le langage des signes.Je ne peux pas expliquer mais cet enfant a peut-être trouvé un référent masculin en moi et moi je crois que je m'attache à lui, il réveille un désir enfoui, celui d'un jour être père. Revenons à nos poissons. Nous les observons les pieds dans la vase. Parfois la vase et l'eau au dessus des genoux, ils ramassent et pêchent les poissons à l'aide de petites nasses, de filets et autres sacs en plastique épais. Le frère de Mi en attrape même à la main. Je ne sais pas si ce sont des carpes car je n'ai pas de formation en poissonnerie mais ce sont de très gros poissons. Mi les redescend au fur et à mesure à la maison, il passe à coté de moi avec aussi un énorme crapaud. Je ne sais pas si on l'a mangé ou ce qu'il est devenu d'ailleurs. Il fait noir, les filles ont du mal à prendre des photos, nous préférons rentrer à la maison et nous rendre utile. Nous gonflons quelques ballons que nous accrochons aux grilles des fenêtres en vue du mariage. Par moment aujourd'hui j'ai rencontré de petits moments d'ennui, comme à chaque fois depuis le début du voyage, je me réfugie dans la chambre avec la tablette. L'heure du dîner arrive. Mon corps et mon esprit refuse. Je sature de ce voyage, de cette bouffe. La fatigue, le manque et le mal-être prennent le dessus. Je mange sans plaisir, Mi m'invite à quitter la table puisque je ne suis pas capable de garder le sourire. C'est très important pour les chinois cette notion de face. Je ne peux pas en tant qu'invité me comporter comme ça.La tension entre moi et les autres s'installe doucement. Cheu Wan San qui a du sentir mon mal-être est remonté chez lui chercher un cadeau pour moi, c'est avec son grand sourire et ses mots en Chinois qu'il m'offre deux carrés de chocolat. Cela paraît absurde mais pour moi de manger du chocolat à ce moment et au milieu de nulle part, c'est un peu de réconfort. Je crois vraiment que cet enfant à beaucoup d'instinct, il est très intelligent et j'espère qu'il ira loin.Le père de Mi nous demande de faire nos valises. D'autres invités vont venir dormir chez eux pour le mariage et il a décidé de nous envoyer à l'hôtel dans le village. Arrivés à l'hôtel, je rentre dans un mutisme complet, je ne dis même pas bonne nuit aux filles qui sont déjà dans leur chambre et on s'engueule avec Mi qui me reproche mon comportement du soir. Je suis dans un état un peu second, je craque larmes et sanglots, entre explications et disputes, je suis persuadé d'être au bout du voyage, je me sens au bout de tout, les idées noires m'obsèdent.C'est tard dans la nuit, après avoir fait pleuré Mi que je me calme et m'endors avec encore du chagrin. Le lit est dur, j'ai fini d'écrire ma journée le coeur lourd, demain sera un autre jour.

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La maison des parents de Mi


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Mi et sa grand-mère maternelle


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Paysage


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Paysage

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Vu pendant la promenade

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La fine équipe

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Une vache la patte prise dans une corde le long de la route.

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Zhou Rong le neveu de Mi et toujours la fine équipe.


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Scène de vie ou Rez de chaussée .


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Ciotrouimes pour les poules?

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il y a aussi de belles demures perdues dans la montagne.


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Jolie vue et bruleur d'encens lorsque nous arrivons au temple perdu tout en haut de la montagne.


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La cloche à l'intérieur du temple

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Et le tambour bien évidemment.

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Magnifique Bouddha


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Sacré dénivellé par moments... je pense juste peu de temps avant la Chute.


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L'étang qui a été vidé....

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Sourires...
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18/01/2013 à 00:51 - Le grand Voyage d'Alex et Mi
Le vingtième jour est plus court, nous sommes à la campagne chez les parents de Mi et au moment ou j'écris ces lignes il est tard et nous devons nous coucher car le lendemain c'est mariage du frère de mi. Je m'excuse par avance si cette journée manque de détails et vous donne rendez vous très vite pour une autre grande journée. A titre perso, suite à une petite intervention chirurgicale pour Mi, mes publications seront un peu espacées. Je vous remercie de votre compréhension et vous souhaite bonne lecture.

20éme jour –

De la prière au cochon - 

30 Septembre –

 Maotangzhen  



Nous avons dormi à l'hôtel et mon moral est revenu. Je culpabilise un peu de m'être mi dans un tel état et du comportement de la veille.

 Levés à 8H, nous commençons la journée par des petits pains au sucre. Mi est formidable, il n'est pas fâché. Je ne sais pas si c'est les chinois ou seulement lui, mais ce qui est passé doit rester du passé.

On vient nous chercher avec nos valises au bourg. La journée se passe très calme chez les parents de Mi et alentours. Dans chaque maison ou l'on rentre, un thé nous est servi et on nous propose des graines en tout genre et des arachides. Oncles, tantes, cousins j'ai l'impression qu'ils sont tous parents dans le hameau, et si ce n'est pas le cas alors Mi appelle ça des proches.

 Nous montons même chez la grand-mère maternelle de Mi. Je ne sais pas comment fait cette petite femme pour monter et descendre chaque jour à travers champs pour aller de sa maison à celle de Mi. La maison a un sol en terre et les murs sont de briques et de bois. Même les parents de Mi avec leur maison sommaire ont plus de confort.

Je mange un gâteau de la lune et nous suivons sa grand mère dans une pièce qui chez nous serait une grange. Nous avons traversé deux pièces sombres avec de vieux meubles et beaucoup de bric-à-brac. 

Un plateau avec des offrandes est posé sur une petite table, un portrait du grand père est accroché tout là-haut et Mi et sa grand mère entament un rite qui me surprend. Ils font comme des incantations en brûlants des carrés de papier. La fumée passe par le plateau avec la nourriture avant de monter vers le toit. Mi qui n'est pas croyant et ne pratique aucune religion, suit sa grand mère et se prosterne légèrement devant le portrait tenant des bâtons d'encens à la main. 

Après ce moment particulier, nous regagnons la pièce de vie et mangeons à nouveau graines et cacahuètes. Redescendu chez ses parents c'est l'heure du déjeuner. Je ne suis pas vraiment réjouit mais je garde le sourire pour ne pas renouveler mon comportement de la veille. Je goûte à tout malgré l'abondance des piments.

 De thé en thé la journée passe et c'est là que tout à coup, en passant dans la cour j'assiste à un spectacle ahurissant. Le gros cochon que j'avais vu tranquille dans son box, est tiré par le groin à l'aide d'une corde au milieu de la cour. 3 mini-bancs sont collés et il est couché dessus à la force des hommes.

D'un grand coup de couteau planté à la gorge, il succombe. Je vous arrête tout de suite, certes c'est impressionnant mais j'avais déjà assisté à la tuerie d'un cochon pendant mon enfance dans la ferme chez des cousins. Le sang à giclé partout, d'abord un peu au sol et sur les vêtements mais rapidement une grande bassine neuve a été posée en dessous pour récupérer le sang.

L'animal  est ensuite posé sur un lit de paille de riz, il est ébouillanté, de grosses théières d'eau chaude lui sont versées dessus. Il est pelé avec la lame d'un grand couteau puis passé au chalumeau.

Le traiteur ou plutôt l'homme du village qui s'occupe des réceptions, va ensuite passer des heures jusqu'après la tombée de la nuit à le découper, le vider en prenant soin de bien trier chaque morceau et ne rien jeter même pas le gras car tout sera cuisiné.

Arrive le repas du soir, les proches et la famille sont réunis dans la pièce principale. Plusieurs tables mais nous sommes au moins trente personnes à boire et manger dans la bonne humeur. C'est la veille du mariage, les parents de Mi s'assoient peu, ils veillent au bien-être de chacun. 

La journée m'a parue un peu longue. Je fais à nouveau nos valises en prenant soin de mettre les tenues pour le mariage et nous sommes reconduits à l'hôtel. Très vite, on se couche et on dort. 



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La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.