12/11/2010 à 00:21 - Les études françaises des étudiants chinois en France
en ce qui concerne le cas de l' université de Toulon, que je connais bien, je voudrais juste rappeler, comme je l' ai déjà fait sur un autre fil de discussion qui y est consacré, que les enquêtes sont en cours.....
difficile d' affirmer quelque chose sur cette histoire d' achats de faux diplômes.
"un mois après son placement en détention provisoire, le 27 septembre, pour corruption passive,l' ancien président de l' université du Sud Toulon Var a été entendu récemment.
mais aucune demande de libération n' a été déposée.(dans l' intérêt de notre client, ont déclaré ses avocats ).
il est désormais interdit d' exercer, une commission disciplinaire ayant prononcé sa révocation définitive...(mais il a fait appel de cette décision)
la commission avait dénoncé un circuit parallèle dans le processus d' admission des étudiants étrangers, conduisant à la validation de "diplômes n' attestant pas de l' acquisition réelle de capacités".
en revanche, aucun fait de corruption n' avait été établi...l' ancien président Laroussi Oueslati reconnaissait de simples erreurs techniques et plaidait l' ignorance."
d' autre part, le cas de Toulon est complexe et conflictuel..... ça ne date pas d' hier !
tout cela sur des fonds de polémiques locales difficiles à suivre....
entre l' université et la Ville....
à propos de la place de cette université au sein d' une agglomération toulonnaise qui n' est pas une ville universitaire (entre Aix/Marseille et Nice ....)
Une université qui joue la carte sociale d' une faculté de proximité à taille humaine, mais qui a pu connaitre de gros problèmes de recrutement, d' ou l' option choisie des partenariats avec des universités étrangères (chinoises)..... sous peine d' avoir du mal à se maintenir en tant qu' université.....
Le "gonflement des effectifs permettant d'atteindre leurs objectifs " , pour reprendre ce que disait Donghai lu, est le cas de plusieurs écoles et universités de province, c' est vrai.
Je suis tout à fait d' accord avec les catégories d' étudiants définies par Talleyrand, mais je n' ai pas assez de recul pour savoir exactement la proportion de ces catégories..... aucune idée...
par contre, en marge du premier type ( effectivement constitué par des étudiants qui n'ont pas réussi à avoir une assez bonne Université...)
il y a aussi une toute petite catégorie marginale, de ceux qui ne sont pas venus étudier....mais ont réussi à utiliser cette passerelle pour venir tenter leur chance en Europe.
ils sont inscrits à l' université, mais ils ne vont pas en cours...ils travaillent, avec un remarquable courage, dans tous les emplois auxquels ils peuvent prétendre (et ils ne sont pas difficiles... restauration, hôtellerie..)
en tout cas cela existe, j' en ai connu quelques uns.
Ces étudiants sont en tout cas souvent admirables de courage, et même s' ils n' ont pas réussi à avoir de bon diplômes en chine, je trouve personnellement qu' il faut beaucoup de volonté et de courage pour partir si loin, tenter de faire quelque chose.....
c' est un courage que je n' aurais peut être pas eu à leur âge....donc, respect !!
certes, les meilleurs partent aux états unis; ou au Canada, ou encore en Australie.....
Mais pour ceux qui n' obtiendront jamais les sésames, la France reste une chance inespérée.
Pour avoir aidé nombre de ces étudiants , je pense qu' il ne suffit pas de parler un peu le français (on va dire : français conversation courante ) pour étudier... il y a les termes du droit..de l' économie...de la sociologie.... différents langages techniques que bien entendu ils ne maitrisent pas ! (déjà, pour des étudiants français....)
J' ai souvent été amené à "retraduire" les cours qu' ils reçoivent en langage plus...courant, afin qu' ils comprennent ce dont il s' agit.....
quant aux mémoires et autres travaux à rédiger..... c' était souvent la catastrophe...avec des traductions automatiques de l' anglais (contenant des barbarismes...) des copiés/collés pris sur internet, qu' ils pensaient en rapport avec le sujet....... visiblement, pour beaucoup, c' était un exercice très difficile, ce que je conçois très bien......
difficile d' imaginer que pour certains,ils aient pu pousser loin leurs études....
Pour beaucoup, passer par une école ou une petite université provinciale (Toulon; Corte; La Rochelle; Grenoble...) était un peu leur dernière chance; soit qu' il y ait des contacts entre leur université ou leur ville avec la Fac française; soit (quelques uns ) qu' ils soient passés par une agence spécialisée, en payant le service de constitution du dossier.