Les 4000 premières années
1. De la naissance de la cryptologie jusqu'au moyen-âge
Un jour, il y a environ 4000 ans, dans une ville nommée Menet Khufu, au bord du Nil, un scribe traçait des hiéroglyphes qui racontaient la vie de son maître. Cela n'avait rien à voir avec une écriture secrète au sens que l'on donne de nos jours mais cet homme grava sur la pierre funéraire des hiéroglyphes inusités. Le but n'était pas de rendre le texte incompréhensible mais plutôt de lui conférer un caractère plus solennel. C'est comme si on lisait à la place de "1863", "l'an de grâce mil huit cent soixante trois". Ainsi l'inscription contenait le premier élément essentiel de la cryptographie : une modification volontaire de l'écriture. Dès lors apparut en Egypte un engouement pour la modification des hiéroglyphes. Les scribes rédigèrent délibérément leurs écritures de façon obscure sur les pierres funéraires pour soit disant attirer l'attention des lecteurs. Cela ne fut pas le cas, car aucun dictionnaire n'était disponible. Ces inscriptions possédaient le deuxième élément essentiel de la cryptologie : le secret. Cependant cette méthode échoua complètement car au lieu de raviver les intérêts, elle éteignit jusqu'au moindre désir de lire l'introduction d'une sorte de cryptographie.
Alors que l'on peut douter d'une véritable cryptologie égyptienne, il est sûr que la Chine antique pratiquait cette technique. Ils utilisaient plus précisément la stéganographie qui vise à dissimuler le message secret. Les Chinois employaient généralement du papier ou de la soie pour le message qu'ils roulaient en boule et recouvraient de cire. Le porteur dissimulait la sphère de cire sur lui ou avalait celle-ci.
Cependant la Chine n'a jamais vraiment pratiqué la cryptographie, science appliquée englobant à la fois les techniques de chiffrement et la cryptanalyse. Pourquoi cela, sachant que ce pays a longtemps surclassé les autres civilisations ? On peut répondre par la remarque du professeur Owen Lattimore de l'université de Leeds : " Bien que l'écriture soit très ancienne dans la culture chinoise, sa pratique fut toujours limitée à une si petite minorité que l'écriture elle-même était un code". Ainsi il n'y avait aucune notion de confidentialité nécessaire pour un émetteur quelconque de message.
Chez le grand voisin de l'Ouest de la Chine, l'Inde, dont la civilisation atteignit pendant de nombreuses années un niveau élevé, plusieurs sortes de communications secrètes étaient connues. Notamment dans le célèbre ouvrage érotique le "Kama Sutra", l'écriture secrète figure parmi les soixante-quatre arts que les femmes doivent connaître. Mais aussi dans un ouvrage classique de science politique, "l'Artha-Sastra" de Kautilya, écrit entre 321 et 300 avant Jésus-Christ où il recommandait de faire appel à la cryptanalyse pour recueillir des renseignements : "…il peut essayer de se renseigner ( pour savoir l'état de la loyauté du peuple ) en écoutant les bavardages des mendiants, des ivrognes ou des fous […], ou en prenant connaissance des graffitis écrits sur les lieux de pèlerinage ou dans les temples, ou bien en déchiffrant les inscriptions ou les écritures secrètes.". Kautila en faisant voisiner la cryptanalyse avec de telles sources voulait-il en faire l'éloge ou la discréditer ? Néanmoins bien qu'il ne donne aucune indication sur la manière de décrypter, le fait qu'il en connaisse la possibilité suggère un embryon de science cryptologique. Cela a été la première mention dans l'histoire d'une cryptanalyse à but politique.
La Mésopotamie, autre grande civilisation de l'antiquité, atteignit un niveau cryptologique étonnamment moderne. On retrouva à Suse (Iran actuelle) des fragments de tablettes où à des nombres (barres sur le schéma ) correspondaient des mots.
Cependant, du fait de l'usure du temps, ces tablettes ne se sont pas conservées entièrement. Et on n'a pu savoir s'il s'agit vraiment du premier répertoire dans l'histoire de la cryptologie, mais beaucoup de chercheurs s'accordent sur cette hypothèse.
Autre grande civilisation de l'antiquité, la Grèce, avec Sparte la plus guerrière des cités grecques, a conçu le premier procédé de chiffrement militaire. Dès le 5ème siècle avant Jésus Christ elle employait un instrument appelé "scytale", le premier utilisé en cryptographie et fonctionnant selon le principe de transposition (les lettres sont mélangées). Il consistait en un axe de bois autour duquel on enroulait, en spires jointives, un ruban de papyrus, cuir ou parchemin. Le texte était écrit (en lignes droites successives parallèles à l'axe) sur le ruban qui était ensuite déroulé tel quel par le destinataire. Ce dernier réenroulait la bande sur le bâton de même diamètre que le premier. Les mots chevauchaient alors les spires et le texte se reformait. Des historiens grecs tels que Thucydide ou Plutarque mentionne l'utilisation de ce procédé par les Spartes vers 475 avant Jésus Christ pour ordonner à un général trop ambitieux de s'allier ou même 100 ans plus tard quand un général spartiate répond à une accusation d'insubordination.
Les Grecs sont aussi à l'origine de procédés stéganographiques tels que des trous représentant les lettres de l'alphabet sur un disque. Le chiffrement consistait à passer un fil de façon aléatoire dans les différents trous. Un autre procédé stéganographique était de marquer d'une piqûre d'épingle dans un livre ou tout autre document les lettres dont la succession fournit le texte secret (notamment utilisé par les Allemands pendant le premier conflit ). Polybe, écrivain grec, est à l'origine du premier procédé de chiffrement par substitution. C'est un système de transmission basé sur un carré de 25 cases :
Chaque lettre peut être ainsi représentée par un groupe de deux chiffres : celui de sa ligne et celui de sa colonne. Ainsi e=15, v=51,...
Polybe proposait de transmettre ces nombres au moyen de torches. Une dans la main droite et cinq dans la main gauche pour e par exemple. Cela permettait donc de transmettre des messages sur de longue distance. Les cryptologues modernes ont vu dans le "carré de 25" plusieurs caractéristiques extrêmement intéressantes :
* la conversion de lettres en chiffres
* la réduction de nombres, de symboles
* la représentation de chaque lettre par deux éléments séparés
Malheureusement, Polybe ne relate aucune utilisation de son procédé révolutionnaire. Les premières utilisations confirmées du principe de substitution se sont vues dans les opérations militaires avec notamment les romains et le plus grand d'entre eux : César. Il écrivait à Ciceron en remplaçant chaque lettre claire par celle située 3 rangs plus loin dans l'alphabet.
Durant le moyen-âge la cryptologie évolue faiblement car peu la pratique. Seul les moines en Europe utilisent cette science plus par jeu que par nécessité. Ils ont été probablement influencés par les Saintes écritures de "l'ancien testament" chapitre 25 verset 36 où la ville de Babylone (Babel) apparaît sous la forme de sheshak. Il s'agit d'un système de substitution traditionnelle appelé "Atbash", c'est l'équivalent de l'alphabet hébreu de a=z, b=y, c=x, d=w,...
De plus, jusqu'au moyen-âge, il n'y a eu aucune recherche suivie en matière de cryptanalyse. Celle-ci naquît chez les Arabes. Ils découvrirent les méthodes de décryptement et les consignèrent par écrit. Cet intérêt pour la cryptologie se manifesta dès 855 avec le savant Abu Bakar ben Wahshiyya qui mentionne plusieurs alphabets secrets traditionnels. Dans son livre "Kitab shank almustahann fi ma'arifat rumus al aklan" (livre de la connaissance longuement désirée des alphabets occultes enfin dévoilé). Le titre de son ouvrage démontre le côté magique que les gens se faisaient de la cryptologie. En effet, dès l'aube de son existence, elle a été employée pour dissimuler les fragments essentiels des écrits traitant de cet inquiétant sujet qu'est la magie. Des procédés stéganographiques comme les encres sympathiques, leur paraissaient peut-être inexplicables. Loin de s'inquiéter à propos de cela, les Arabes utilisèrent qu'en de rares occasions, leurs moyens de chiffrement. Cependant la science arabe en matière de cryptologie est exposée dans la "subh al-a sha", encyclopédie en 14 volumes. Elle fut achevée en 1412. Cet œuvre annonce de nouvelles méthodes de transposition et substitution, avec notamment plusieurs représentations cryptographiques pour une même lettre. Mais ces innovations sont éclipsées par une autre bien plus importante : un traité de cryptanalyse, le premier de l'histoire.
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2. L'éveil de l'occident
Alors que la féodalité du moyen-âge n'avait que peu fait avancer la cryptologie européenne, l'Italie en 1467 a réussi avec un homme d'un génie exceptionnel, Leon Batista Alberti, à faire fortement évoluer la science des écritures secrètes. Il inventa la substitution polyalphabétique, procédé permettant la correspondance de nombreux alphabets cryptés en un seul clair.
Le grand disque est fixe tandis que le second est mobile. Chacun d'eux est divisé en 24 secteurs. Il possède les 24 lettres de l'alphabet latin. Ce sont les lettres en majuscule de l'alphabet normal sans h, k, y, j, u, w et avec en plus les chiffres 1, 2, 3 et 4.
Il faut convenir d'une lettre indice dans le cercle interne, k, avec le correspondant puis l'on peut débuter le cryptogramme par la lettre de l'anneau placée en face de la lettre indice. Mais là où Alberti engage la cryptographie sur la voie de la complexité, est quand il écrit : "Après avoir écrit 3 ou 4 mots, je peux changer la position de la lettre indice en tournant le disque de façon que k soit, par exemple, sous le D. Donc dans un message, j'écrirai un D majuscule et à partir de ce point k ne signifiera plus B mais D et toutes les lettres du disque fixe auront de nouveaux équivalents."
La substitution polyalphabétique est née. Mais où Alberti va plus loin, est quand il complète sa découverte par une autre invention déterminante dans l'histoire de la cryptologie : le surchiffrement codique. En effet il constitua un répertoire de 336 groupes de mots représentés par toutes les combinaisons allant de 11 à 4444. Mais le génie d'Alberti était trop en avance sur son temps et ce n'est que 400 ans plus tard que les puissances mondiales utiliseront ce procédé de surchiffrement codique mais bien plus simplement.
Un moine bénédictin en 1518 conçut aussi un système de substitution polyalphabétique, Jean Trithème. Il utilisait un tableau qu'il appela "tabula recta".
Il chiffrait la première lettre avec le premier alphabet, la deuxième lettre avec le deuxième alphabet, et ainsi de suite.
Mais la substitution polyalphabétique évolua encore sous l'impulsion de Giovanni Batista Belaso, homme si ordinaire que l'on ne sait presque rien de lui. Il inventa la notion de clé littérale qu'il appela "mot de passe".
Clé littérale : BEL ASOBELA SOB ELASOB
Texte clair : LES ITALIENS ONT TROUVE
Si la clé est "belaso", le cryptogramme est crée par l'association entre B et L pour cet exemple. Il suffit de regarder dans un tableau comme ci-dessus pour mettre un caractère crypté et ainsi de suite pour les autres lettres. Cependant l'invention revînt à un jeune prodige, futur fondateur de la première société scientifique, Giovanni Batista Porta, qui utilisait cette notion de clé littérale avec la première substitution bigammatique de l'histoire de la cryptologie.
Il écrit en 1563 un livre "De Furtivis Literarum Notis" résumant les éléments existants en cryptologie. Il y parle d'un objet du même type que celui qu'avait conçu Alberti, de la facilité de changement de clé littérale du système Belaso et du chiffrement lettre à lettre de Trithème.
Il y aura encore des améliorations de la substitution polyalphabétique au 16ème siècle par l'utilisation d'un procédé "autoclave" (le message lui-même est la clé). C'est Cardan, médecin et mathématicien milanais qui invente ce procédé. Malgré sa brillante idée, l'application qu'il en faisait était défectueuse.
L'inventeur du second procédé "autoclave", valable celui là, est un français du nom de Blaise de Vigenère. C'est à Rome qu'il a eut son premier contact avec la cryptologie. Il y fera d'autres séjours pour renouer avec les experts cryptologues. Parmi les nombreux systèmes exposés par Vigenère, comme la façon de dissimuler un message dans l'image d'un champ d'étoiles, figure la substitution polyalphabétique. Il utilise un tableau du type Trithème : c'est le "carré de Vigenère" :
Jusqu'en 1917 ce procédé semblait indécryptable, notamment par des revues scientifiques américaines.
Cependant les gens utiliseront plus les répertoires par rapport à la substitution polyalphabétique qui nécessite plus de précision. En dépit du mythe de son inviolabilité, elle fut parfois décryptée. Mais il s'agissait de cas isolés, très espacés dans le temps, si peu fréquents que les ouvrages classiques de cryptologie ne les mentionnent même pas. Du fait de sa faible utilisation, les méthodes de décryptement étaient inexistantes.
Très vite les cryptologues insistent sur l'importance de la cryptanalyse dans la politique. Un homme, Antoine Rossignol intervient pour la royauté contre les huguenots assiégeant la ville de Réalmont en 1628. Il décrypte un message destiné aux huguenots en une heure annonçant la fin de munitions très proche des huguenots. Surprise l'armée royale fit capituler la ville malgré les remparts imposant. Avec ce haut fait, commença la carrière de celui qui allait devenir le premier cryptologue professionnel de France. Il se fit très vite une place de choix auprès du Roi. En 1630, ses décryptements l'ont rendu suffisamment riche pour construire un château à Juvisy. Le travail de Rossignol lui donnait accès à certains des plus importants secrets de l'Etat et, de ce fait, faisait de lui un homme brillant et respecté de la cour de Louis XIV. En 1682 il décède et son fils qu'il avait formé prit sa succession. Bonaventure hérita de 12000 livres et passa en 1688 de conseiller du parlement à président aux requêtes du palais. Une des plus grandes contributions des Rossignols fut de démontrer de façon éclatante à ceux qui gouvernaient la France l'importance du décryptement dans la détermination de leur politique.
Cela aboutit à la création d'un bureau spécialisé au 18ème, le Cabinet Noir. D'autres s'édifièrent dans toute l'Europe. Celui de Vienne en Autriche passait pour être le meilleur d'Europe. Les cryptanalystes utilisaient la sténographie pour plus de rapidité, ils connaissaient toutes les langues européennes. Si une était inconnue alors un fonctionnaire l'apprenait. Dix personnes travaillaient et déchiffraient 80 à 100 courriers par jour. Ils commirent que peu d'erreurs. En effet pour plus d'efficacité, une personne travaillait une semaine sur deux. L'Autriche possédait alors une très bonne politique extérieure du fait de leur puissance dans le domaine de la cryptologie.
L'Angleterre possédait aussi son Cabinet Noir. C'est sous l'impulsion de Wallis, passionné par la science des écritures secrètes, que de nombreux décryptements sur répertoire et substitution mono-alphabétique furent possible, notamment des cryptogrammes américains à destination de l'Europe. C'est le père de la cryptologie anglaise comme Rossignol l'était en France.
Sans aucun doute les succès des cryptanalystes étaient dus, dans une large mesure, à leur habileté. Cependant, selon François de Callière : "Les déchiffreurs célèbres ne doivent leur considération qu'à la négligence de ceux qui donnent de méchants chiffres, et à celle des négociateurs et de leurs secrétaires qui s'en servent mal.". Sa remarque est juste dans le sens où il y avait une mauvaise utilisation du chiffre facilitant ainsi la tâche du cryptanalyste. Les tourments politiques de 1840 renversèrent la plus grande partie de ce qui restait en Europe d'absolutisme. Le renouveau de la liberté ne tolérait plus l'ouverture des lettres par les gouvernements. En Angleterre, une formidable clameur publique et parlementaire contre l'ouverture clandestine du courrier obligea à interrompre leur Cabinet Noir. En France, il n'a cessé de dépérir depuis la révolution pour totalement disparaître. Mais simultanément allait naître une invention qui révolutionnera la cryptographie : le télégraphe.
Cette nouvelle innovation dans les flux d'information suscita de nouvelles vocations à la cryptologie. Les hommes d'affaires utilisaient des codes commerciaux pour leurs transactions. Ils remplaçaient des mots ou des phrases par de simples groupes codiques qui offraient une sécurité suffisante. Mais les commerçants et courtiers réalisèrent que le principal avantage de ces codes était quand même l'économie financière qu'ils procuraient.
Dans le domaine militaire, le télégraphe allait offrir aux généraux et autres officiers l'occasion d'exercer un contrôle continu et instantané des forces armées. Le chef militaire, installé dans un poste de commandement loin à l'arrière et informé par le télégraphe, suivait sur des cartes l'évolution de la bataille, mieux qu'il n'aurait pu le faire sur le terrain. Le temps des généraux à cheval, surveillant la bataille du sommet d'une colline comme Napoléon, était révolu.
Une situation nouvelle demandait de nouvelles théories, une nouvelle approche. C'est alors qu'un ouvrage fondamental ouvrit la cryptologie aux influences extérieures : "la cryptographie militaire" d'Auguste Kerckhoffs von Nieuvenhof. Il naquît en Hollande mais fit ses études à Aix-la-Chapelle. Il s'inscrivit à l'université de Liège où il obtint un diplôme de lettres es sciences. Kerckhoffs mettait en relief le changement apporté aux communications militaires par le télégraphe. Les chefs des armées désiraient que le chiffrement militaire possède les qualités suivantes : sécurité, rapidité et donc simplicité. Kerckhoffs avait reçu ce nouvel ordre de chose et souligna l'importance de la cryptanalyse mettant à l'épreuve les procédés de chiffrement. De ces principes de sélection d'un système de chiffrement opérationnel, il déduisit six conditions fondamentales :
* le système doit être matériellement, sinon mathématiquement, indécryptable
* il faut qu'il n'exige pas le secret et qu'il puisse sans inconvénient tomber entre les mains de l'ennemi
* la clé doit pouvoir en être communiquée et retenue sans le secours de notes écrites, et être changée et modifiée au gré des correspondants
* il faut qu'il soit applicable à la correspondance télégraphique
* il faut qu'il soit portatif, et que son maniement ou son fonctionnement n'exige pas le concours de plusieurs personnes
* le système doit être d'un usage facile ne demandant ni tension d'esprit, ni la connaissance d'une longue série de règles à observer
Par sa clarté, la qualité de ses sources, la valeur inestimable des nouvelles techniques qui y sont exposées, mais avant tout par la maturité, la sagacité et l'acuité des vues de son auteur, "la cryptographie militaire" se place au premier rang parmi les ouvrages fondamentaux de la cryptologie.
Pendant quand France Kerckhoffs dégageait, avec une extraordinaire lucidité, les principes fondamentaux qui, encore de nos jours, guident les travaux des cryptologues, un illustre savant anglais, Wheastone, sans doute plus pragmatique, enrichissait la cryptographie d'un nouveau procédé. Il s'agissait d'un cryptographe de type Alberti mais avec deux aiguilles semblables à celles d'une montre.
Le fonctionnement était pratiquement identique sauf qu'il y avait le caractère spécial "+" permettant la séparation des mots. Ainsi en gardant le même angle entre les deux aiguilles, le cryptogramme apparaissait de façon continue, sans espace.
A l'aube du 20ème siècle, le savoir en cryptographie et cryptanalyse est important. C'est dans le domaine militaire que l'on verra le plus cette science des écritures secrètes. Beaucoup de cryptologues ont découvert des procédés très complexes cependant l'utilisation par les militaires sera simplifiée car des erreurs ont été faites dans le passé pour le cryptage ou le décryptage. La France, meilleure nation cryptologique, aborde le premier conflit mondial avec de l'avance sur l'Allemagne qui pense toujours être la nation suprême par excellence et qui reste sur ses acquis. En effet, ils ne se sont pas rendu compte de l'importance de la cryptanalyse mettant à l'épreuve la cryptographie. Des hauts faits historiques ont été imprégnés par la cryptologie comme la résolution de l'affaire Dreyfus mais elle allait être décisive pour le destin du monde en raison de l'utilisation qu'elle a connue pendant les deux guerres mondiales.
Dernière édition : 24/02/2010 19h34