Tatouage
Le tatouage, appelé aussi "Wenshen" ou "Chiqing" en chinois fait référence au fait de se percer la peau avec des outils pointus, comme des aiguilles, et à la colorer pour former une variété de motifs et de veines.
En Chine, beaucoup de groupes ethniques ont cette tradition du tatouage. Les tatouages de ces différents groupes possèdent leurs caractéristiques régionales distinctes ainsi que leurs propres légendes populaires.
Les anciens Chinois considéraient le dragon comme un dieu en charge de l'eau, aussi les habitants de la région Wuyue *(de nos jours les provinces du Jiangsu et du Zhejiang) qui vivaient de la pêche, aimaient avoir des motifs de dragon, de serpent ou d'écailles de poisson tatoués sur le corps, pour les rendre semblables au dragon, et être ainsi en sécurité pendant la pêche.
Le tatouage est un symbole dénotant la musculature et la beauté du groupe ethnique Dai. Ils aiment particulièrement tatouer des écailles de poissons sur leurs jambes, ce qui est aussi en rapport au fait qu'ils vivent à côté de l'eau. De plus, les tatouages ont une fonction d'identification au clan et de restriction au mariage. Différents motifs de tatouages du groupe ethnique Li, par exemple, indiquent que ces personnes appartiennent à tel ou tel clan, et le tatouage d'une femme indique son statut marital.
Le tatouage, né il y a près de 3500 ans, était utilisé à l'origine comme un châtiment. "Qingxing", une peine qui consistait à tatouer des mots sur le visage des prisonniers était une de ces punitions, et, pour cette raison, le tatouage était lié au sens de "mal".
Après une évolution continue, le tatouage est progressivement devenu une marque de décoration personnelle. Il était jadis très populaire sous les dynasties Tang (618-906), Song (960-1279), Yuan (1260-1368) et Ming (1368-1644).
L'art du tatouage a connu son âge d'or sous la dynastie Song, et, durant cette époque, même les gens du peuple aimaient se tatouer le corps, en utilisant des aiguilles et des encres pour symboliser la chance et suivre leurs goûts esthétiques.
Dans l'oeuvre littéraire classique "Au bord de l'eau", les Bonzes Lu Zhishen*, Jiuwenlong Shi Jin et Swallow Lang Qing avaient leurs corps entièrement tatoués. Les vaillants chevaliers adoraient les tatouages, qu'ils considéraient comme une marque d'héroïsme. La tradition orale raconte que la mère de Yue Fei lui tatoua, à sa demande, quatre mots dans le dos : "Loyauté absolue et Patriotisme" 精忠报国 (Jing Zhong Bao Guo). Le tatouage est donc jugé capable d'exprimer une foi inébranlable.
En plus de ces significations d'origine, le tatouage moderne est plutôt considéré comme un art et une manière d'exprimer une recherche personnelle sur l'esthétique ou sur ses propres valeurs. De nombreux spécialistes en sociologie et en anthropologie ont commencé à étudier cette culture "pop" au goût violent selon l'opinion populaire.
NOTES
Wuyue vient de la combinaison des Royaume Wu et Royaume Yue, deux anciens royaumes de la période des Printemps et Automnes entre 770 et 476 avant J.C
Lu Zhishen 魯智深 (Lǔ Zhìshēn) fait partie des personnages les plus populaires de la littérature chinoise. Doté d'une force surhumaine, d'un courage sans bornes et d'un puissant sens de la justice, il s'avère également capable de la plus grande compassion
Yue Fei (Yao Fei ou Yuen Fei) (1103 1142), patriote et héros national chinois, connu comme le " Général protecteur des frontières ".
Egalement appelé Peng Ju, il naît dans le comté de Tang Ying de la province de Henan au sein d'une famille de l'ethnie Hakka. Cette ethnie est réputée en Chine, pour ses qualités de droiture et de bravoure.