Eglise Orthodoxe chinoise
L'église orthodoxe chinoise est une église autonome en Chine. Avant la révolution culturelle en 1966, elle comptait 20 000 membres. Au milieu des années 1950, l'Eglise mère orthodoxe de Russie lui avait accordé l'autonomie. Aujourd'hui, le christianisme orthodoxe est pratiqué principalement par les minorités russes présentes en Chine.
PERIODE MEDIEVALE
Une mission médiévale menée par la Sainte Église apostolique catholique assyrienne de l'Orient amena le christianisme, mais cela prit fin au 9ème siècle. La stèle nestorienne et Daqin Pagoda (vestiges de l'église de l'époque) commémorent l'ère chrétienne de cette époque. Le christianisme assyrien fut réintroduit durant la dynastie Yuang, mais lors de l'arrivée de la dynastie Ming, il déclina à nouveau.
LA MISSION RUSSE
La religion orthodoxe de l'est arriva en Chine, par le biais de la Sibérie, en 1685. La même année, l'empereur Kangxi a installé 31 habitants du fort d'Albazin sur le fleuve de l'Amour. Le prêtre Maxim Leontiev, qui s'occupait des 30 autres, consacra la première église orthodoxe de l'est à Pékin. Les descendants d'Albazin sont toujours attachés à l'orthodoxie de l'est.
La première mission fut établie en 1715 à Pékin par l'archimandrite orthodoxe Hilarion. On retrouve les premières traces de cette mission dans le traité russo-chinois de Kiakhta (1727). Sous la pression de Sava Vladislavich, les chinois finirent par accorder aux russes le droit de construire une chapelle orthodoxe dans les quartiers de l'ambassade de Pékin. Le but de la mission n'était pas d'évangéliser parmi les chinois, mais plutôt de servir d'aumôniers auprès des orthodoxes déjà présents, et par la suite auprès des employés diplomatiques russes.
L'église orthodoxe n'a pas attiré beaucoup de personnes les 150ères années en Chine. En 1860, leur nombre était estimé à 200 à Pékin, les descendants russes inclus. Mais à partir de cette date, on note une nette augmentation. La mission publia quatre volumes de recherches dans les années 1850-1860. Deux hommes du clergé devinrent réputés grâce à leurs études sur le sujet, le Père Lakinf Bichurin et l'archimandrite Palladius Kafarov, qui réalisa aussi un dictionnaire de très haute qualité. Pendant la révolte des boxeurs, la mission souffrit beaucoup, notamment à cause de la destruction de sa bibliothèque.
LES LEADERS DE LA MISSION RUSSE
- Père Maxim Leontieff, 1685-1712.
- Archimandrite Ambrose (Umatoff), 1755-1771.
- Archimandrite Peter (Kamensky), 1820-1830.
- Archimandrite Policarp (Tougarinoff), 1840-1849.
- Archimandrite Ioakinf Bichurin, 1806-1821.
- Père Daniel Siviloff, 1820-1830.
- Père Avvakum Chestnoy, 1830-1840.
- Archimandrite Pallady (Kafarov), 1849-1859 and 1864-1878.
- Archimandrite Gury (Karpoff), 1858-1864.
- Père Flavian, 1878-1884.
- Archimandrite Amfilochy (Loutovinoff), 1883-1896.
- Innocent métropolitain (Figourovsky) de Pékin. Archimandrite 1897-1901, évêque de Pékin 1902-1921, archevêque de Pékin et de la Chine entière 1922-1928, métropolitain 1928-1931.
- Archevêque Simon (Vinogradov), 1928-1933.
- Archevêque Victor (Svjatin) of Beijing. Evêque de Shanghai 1928-1933, Evêque de Pékin et de la Chine entière 1933-1938, Archevêque 1938-1956.
- Saint John Maximovitch, Evêque of Shanghai 1934-~1946, Archevêque ~1946-1949.
LA REVOLTE DES BOXEURS ET LA REVOLUTION CULTURELLE
Durant la révolte des boxeurs, les chinois convertis au christianisme furent violemment attaqués. Certains des chrétiens orthodoxes figurèrent parmi les tués. Chaque année en juin, on commémore les 222 chinois orthodoxes ainsi que le Père Mitrophan,mort en 1900, icônes des martyrs de Chine.la bibliothèque de la mission de Pékin fut aussi incendiée. En dépit de la révolte, en 1902, il y avait 32 églises orthodoxes en Chine, qui comptaient près de 6000 membres. L'église dirigeait aussi des écoles et des orphelinats.
En 1949, 106 églises orthodoxes avaient vu le jour. Généralement, les paroissiens étaient des réfugiés russes. Les chinois n'étaient qu'au nombre de 10 000. La Révolution Culturelle a éradiqué presque en totalité l'église orthodoxe chinoise. Beaucoup des églises furent détruites durant cette révolution, come l'église Saint Nicolas à Harbin.
AUJOURD'HUI
La République Populaire de Chine a accordé une reconnaissance officielle à certaines communautés religieuses (protestantisme, islam, taoïsme, bouddhisme), cependant ce n'est pas le cas du christianisme (orthodoxe, catholique et romain) – le gouvernement chinois à créé l'Eglise patriotique Catholique, mais celle-ci n'est pas en communion avec Rome. La crainte des forces politiques d'autres nations serait la raison officielle avancée, et qui expliquerait que le gouvernement n'ait pas voulu reconnaitre officiellement l'église orthodoxe. La Russie serait donc visée. Cela met l'église en position de religio illicita.
Plusieurs églises continuent de se rassembler à Pékin, dans le nord est de la Chine (Heilongjiang) et aussi dans l'ouest (Xinjiang, Urumqi, Ghulja), avec l'accord tacite du gouvernement. On trouve aussi des paroissiens orthodoxes à Shanghai, dans la province de Guangdong, Hong Kong et Taiwan. En 2005, ils n'étaient que cinq prêtres, cependant plusieurs chinois sont partis étudier dans des séminaires orthodoxes en Russie, avec l'intention de revenir servir comme prêtres en Chine.
Deux anciennes églises orthodoxes à Shangai sont en passe d'être restituées à l'Eglise, car on n'y rapporte aucune activité.
LES EVENKS ORTHODOXES
Bien que beaucoup d'entre eux aient adopté le lamaisme (bouddhisme tibétain), les Evenks du côté russe et du côté chinois sont en théorie des chrétiens orthodoxes. Avec leurs cousins Evenks, et quelques tribus de Sibérie et de Chine, les Evenks font partie de ces quelques asiatiques qui ont volontairement adopté le christianisme orthodoxe durant l'expansion russe en Sibérie. Il y a environ 3000 Evenks autour de la province de Heilongjiang.
