Racisme : L'hôtel Zadig et Voltaire interdit aux chinois ?

Je viens de lire un article qui m'a choqué dans un premier temps sur NEXT de Libération :

Zadig et Voltaire ne veut pas de touristes chinois dans son hôtel

Après l'hôtel Armani à Milan, un hôtel Zadig et Voltaire ouvrira ses portes en 2014 rue de Grenelle, à Paris. L'établissement de 3.000 mètres carrés devrait également comprendre un restaurant et une boutique. Mais comme l'a expliqué Thierry Gillier, le fondateur de la marque, au site Women's Wear Daily, tout le monde ne pourra pas dormir dans l'une des quarante chambres:

«Ce sera un hôtel un peu privé, qui ne sera pas ouvert à tous. Nous allons sélectionner les invités. Ce ne sera pas ouvert aux touristes chinois par exemple.»

Avouez que c'est choquant et cela semble être purement du racisme selon cet article... Mais quand on regarde le texte source de Women's Wear Daily, la citation est la suivante :

«It will be a slightly private hotel, not open to everybody, with 40 rooms. We are going to select guests. It won't be open to busloads of tourists, for example.»

Cette dernière phrase peut être traduite par : "Il ne sera pas ouvert aux cars de touristes, par exemple".
OUF! Avouez que ce n'est pas tout à fait la même chose !!! 

C'est dingue comment une fausse information comme celle-ci peut vite faire le tour du net.

On la retrouve sur Europe 1, aufeminin.com, Actu Orange, BFMTV, ...

Maintenant c'est si facile de rectifier un article.
Sinon c'est que le traducteur était vraiment mauvais.

On peut lire: It won't be open to chinese tourists

Speaking to WWD, Zadig + Voltaire founder and owner Thierry Gillier said of the new venture:

“This was a project dear to our hearts. We are going to select guests. It won't be open to Chinese tourists, for example. There is a lot of demand in Paris — many people are looking for quiet hotels with a certain privacy.”

Um, what? Besides being a totally inexcusable and shocking display of blatant racism, it's also a really dumb thing to say to a trade paper. Racism is usually not a draw for a new hotel, and in this case, all press is definitely not good press.A fact which Gillier may have realized because soon after people noticed the offending comment, WWD amended the article, replacing “Chinese tourists” with “busloads of tourists.” However, because this is the internet, it was already way too late: Vogue UK had already included the quote in their story and other news sources followed suit.

Intéressant ! Elle vient d'où et date de quand cette capture d'écran ?

hier dans la libé:

http://next.liberation.fr/mode/2012/09/28/zadig-et-voltaire-ne-veut-pas-de-touristes-chinois-dans-son-hotel_849519

La version originelle de l'article reste

http://i.imgur.com/OriRr.jpg

Les propos ont bien été tenus mais effacés par la suite dans les publications.

Oui en effet, il semble qu'il ait bien dit cela... Mais à mon avis, cela lui a échappé et il voulait bien dire "pas ouverts aux cars de touristes", non ? 

Je travaille dans l'hôtellerie, et je confirme avoir entendu cette phrase des centaines de fois.

Il y a plusieurs explications :
- la première est que pour beaucoup de gens, un asiatique est un chinois
- la seconde est que les hôtels n'aiment pas les touristes, pour eux ce n'est que le "matelas", qu'une assurance de faire complet
- la troisième est que les agences de réservation pratique beaucoup plus des réservations groupées avec les asiatiques qu'avec les occidentaux (les occidentaux et ceux du moyen-orient étant individualiste et les africains, sud-américains n'ayant pas toujours les capacités de voyager)
- la quatrième revient sur le touriste, qui majoritairement va prendre un brunch plutôt un qu'un breakfast, il dévalise littérallement les buffets du petit-déjeuner, et entre des occidentaux qui vont venir chacun leur tour et chacun à sa table, et des asiatiques qui viennent tous ensemble, le ressenti est différent, on a l'impression que les asiatiques dévalisent plus, or c'est faux, je trouve qu'ils mangent plus léger que les américains et nord-européens (scandinaves et germaniques)

Bref, tout ça n'est qu'une question de chiffres, comme toujours.