........Libération du dissident chinois Huang Qi
PEKIN (AP) — Le dissident chinois Huang Qi, qui avait critiqué Pékin pour sa gestion du séisme meurtrier de 2008 dans la province du Sichuan, a été libéré vendredi. Condamné fin 2009 à trois ans de prison, il a précisé qu'il ne savait pas s'il allait être maintenu comme d'autres militants en résidence surveillée.
Agé de 48 ans, Huang Qi a expliqué que les autorités lui avaient pris ses carnets et l'avaient averti qu'il ne devait pas entrer en contact avec d'autres dissidents ou quitter son logement trop souvent.
Le militant chinois a quitté la prison de Dazhu où il était détenu, déclarant que huit agents à bord de deux véhicules de police l'avaient escorté vers Neijiang, où il vit, dans la province du Sichuan (sud-ouest).
Sa libération intervient alors que certains dissidents, dont le militant Chen Guangcheng relâché en septembre, sont assignés à résidence sous des conditions très strictes depuis la fin de leur détention. En outre, plusieurs centaines d'avocats, de militants et d'intellectuels ont été interrogés, arrêtés et maintenus à leur domicile ou ont disparu ces derniers mois après des appels lancés sur internet à des manifestations pacifiques dans le pays.
Huang Qi avait critiqué la réponse des autorités chinoises au tremblement de terre qui avait fait près de 90.000 morts dans la province du Sichuan. Il avait été condamné fin 2009 à trois ans de prison pour possession illégale de secrets d'Etat, un chef d'accusation souvent utilisé pour réprimer la dissidence et emprisonner les militants.
Dans un entretien à l'Associated Press, il a précisé qu'il éprouvait un sentiment d'incertitude en dépit de sa libération. "Maintenant, tout peut se produire", a-t-il dit, exprimant toutefois sa satisfaction de "voir sa famille" et un "grand nombre de ses amis".
Il a annoncé son intention de se rendre à Chengdu la semaine prochaine, tout en précisant qu'il ne savait pas s'il allait être placé en résidence surveillée quand il recommencerait à travailler sur les questions relatives au respect des droits de l'Homme. "Il y a toujours un risque dans ce que nous faisons, mais il est de notre devoir et de notre responsabilité de donner une voix à ceux qui sont dans le besoin", a ajouté Huang Qi.
Le militant avait purgé une peine de cinq ans de prison pour subversion jusqu'en 2005 suite à la mise en ligne sur internet d'articles à caractère politique. AP