Je ne confonds pas la démocratie avec la majorité en place, Michelem ! Je dénonce inlassablement les entorses du pouvoir actuel à la lettre et à l'esprit de la Constitution, ses tentatives pour bafouer la séparation des pouvoirs, ses manoeuvres pour manipuler l'opinion, la casse des services publics (entre autres par la grève et par les manifestations qui, même sous le règne de Nicolas I°, restent un droit démocratique) ; les Français ont voté, la majorité qu'ils ont portée au pouvoir ne me plaît pas plus qu'à vous mais voulez-vous
« dissoudre le peuple » ?
Vous dénoncez notre
« démocratie représentative où le pouvoir en place s'accoquine avec le monde de la finance pour casser tous les services publics et piller les richesses en spéculations éhontées ». Vous avez parfaitement raison mais ce n'est pas le PCC qui peut protéger les Chinois d'un tel danger ! Car, comme je le disais plus haut,
« les oligarques chinois (au niveau régional plus encore peut-être qu'au niveau national) sont en train de faire main basse sur toutes les richesses du pays à l'abri du Parti ». Quant aux services publics, la santé, l'éducation, les retraites etc., dont le Conseil National de la Résistance avait posé les principes et que Sarkozy est en train de détruire méthodiquement, ils restent, en grande partie, à construire en Chine !
Sur l'existence des corps intermédiaires et les travaux des sociologues, je suis ouverte à toute proposition bibliographique : donnez-moi des titres, je ne manquerai pas de les lire ! Je ne vois pas en Chine QU'un état policier ; j'y vois un Etat traversé par des contradictions dont témoigne mon message précédent et j'affirme que l'alternative n'est pas entre le Parti et le chaos mais entre les réformateurs,
« convaincus que l'écoute, le dialogue et la justice sociale renforceraient le Parti au lieu de l'affaiblir » et une vieille garde partisane du tout répressif.
Je constate que trop souvent ceux qui refusent leur soutien aux dissidents chinois se font les alliés inconditionnels de ce qu'ils croient être
« LE » PCC alors qu'ils ne font que soutenir les nostalgiques de l'aile la plus réactionnaire du PCC (en l'occurrence, le sinistre Zhou Yongkang, partisan d'un Etat policier). J'estime plus juste, quant à moi, de soutenir les dissidents qu'on emprisonne, quand bien même ils auraient partie liée avec le China Pen Center !
Michelem a écrit :Ce qui me gêne un peu c'est l'appartenance de Liu Xianbin au China Pen Center, financé par la NED ....organisation Américaine ...Vous me direz que je vois le mal partout ...
Suggérez-vous que Liu Xianbin soit peu ou prou
« vendu » aux Américains ? Que voulez-vous dire par
« appartenance » ? Voulez-vous dire seulement que certains de ses textes sont disponibles sur le site internet de cette organisation américaine ?
Voilà la charte de cette organisation non-gouvernementale financée par la NED à hauteur de 152,950$ :
« Le Chinese Pen Center se propose de promouvoir la liberté d'expression en Chine.
Ses activités incluront :
la traduction de documents sur la liberté d'expression en Chine,
la publication d'ouvrages interdits en Chine pour permettre aux lecteurs chinois d'avoir accès à divers points de vue et à divers travaux littéraires en dépit de la censure officielle,
l'organisation de campagnes locales et internationales de défense des écrivains et des journalistes emprisonnés. »
Pour moi, l'Amérique n'est ni l'Empire du mal ni l'Empire du Bien ! Il faut la dénoncer lorsqu'elle soutient les dictatures (comme elle l'a fait au Chili ou en Argentine par exemple) et la soutenir quand elle agit pour la liberté !
Si la Chine n'interdisait pas à ses intellectuels de publier leurs travaux en chinois, sur des sites chinois, ils n'auraient pas besoin de le faire sur le site du China Pen Center ! Reprocher aux dissidents chinois d'y publier leurs textes, c'est reprendre à son compte l'acte d'accusation du PCC au nom duquel Liu Xianbin purge actuellement 10 ans de prison.
L'acte d'accusation contre Liu Xianbin lui reproche en effet
« d'avoir écrit et diffusé ses articles sur internet ». « Ces articles, ajoute-t-il,
ont été publiés à l'extérieur des frontières de la Chine continentale, entre autres People and Human Rights, Beijing Spring, China Weekly, Democratic China, China Human Rights Semi-weekly. Il a calomnié la politique de dictature démocratique du peuple conduite par le Parti communiste chinois en la qualifiant de ”gestion autocratique” et il a, en plusieurs occasions, incité ses lecteurs à renverser le régime politique du pays et le système socialiste ».
Il faut choisir son camp, et ce n'est pas une poignée de dollars qui me fera choisir le camp de la répression contre celui de la liberté !