La coopération sino-malgache dans le riz hybride transforme la production agricole à Madagascar
Les initiatives chinoises, notamment dans le domaine du riz hybride, contribuent à la modernisation agricole à Madagascar, offrant des opportunités pour réduire la pauvreté et lutter contre l'insécurité alimentaire, a récemment confié dans un entretien à Xinhua, Philibert Rakotoson, représentant assistant de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Madagascar.
Selon cet ancien secrétaire général du ministère malgache de l'Agriculture et de l'Elevage, les variétés de riz hybride à haute productivité ont permis d'augmenter les rendements rizicoles sur la Grande Ile jusqu'à trois fois par rapport aux résultats précédents, atteignant jusqu'à huit tonnes par hectare chez les agriculteurs ayant bénéficié des interventions chinoises.
En augmentant la production nationale, Madagascar réduit sa dépendance vis-à-vis des importations de riz, qui s'élèvent à des centaines de milliers de tonnes par an, permettant ainsi des économies de devises qui peuvent être réinvesties dans d'autres domaines de développement, explique-t-il.
Le riz étant un aliment de base pour les Malgaches, l'amélioration des rendements grâce aux variétés hybrides contribue non seulement à la sécurité alimentaire, mais aussi à l'augmentation des revenus des producteurs, réduisant ainsi la pauvreté dans les zones rurales, estime Philibert Rakotoson.
Pour lui, il est essentiel de transformer la riziculture à Madagascar en deux branches distinctes : l'une axée sur la production commerciale pour le marché international et l'autre dédiée à la subsistance pour satisfaire les besoins locaux.
Dans ce contexte, M. Rakotoson souligne que pour rendre le riz malgache compétitif sur les marchés régionaux et africains, à la hauteur des pays asiatiques, il est crucial de promouvoir les variétés de riz hybride à haute productivité en collaboration avec la Chine.
Sans compétitivité sur les marchés internationaux, se reposer uniquement sur le marché intérieur de Madagascar conduit à une surproduction et à une baisse des prix, entraînant des pertes après récolte, explique l'expert.
Pour éviter ce cycle de baisse de production, il propose de développer les infrastructures pour accéder aux marchés extérieurs, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l'agriculture en Afrique.
La recherche est également essentielle pour le développement agricole, estime M. Rakotoson, car elle permet d'adapter les variétés aux conditions locales.
MECANISATION ET NUMERISATION
Pour le riz hybride, les recherches menées ont d'abord permis d'identifier les variétés adaptées à Madagascar avant de les diffuser, trouvant ainsi trois variétés performantes qui peuvent désormais être vulgarisées dans les régions rizicoles du pays, indique-t-il.
L'expert insiste aussi sur la nécessité de moderniser l'agriculture malgache, qui passe par deux aspects essentiels : la mécanisation et la numérisation.
M. Rakotoson suggère de développer la coopération avec la Chine en matière de mécanisation agricole, de numérisation et de connectivité, telles que le développement de plateformes technologiques pour la circulation des informations. Selon lui, ces mesures importantes aideront les producteurs à accéder à de meilleures informations et interviennent en soutien à la commercialisation.
Un autre aspect important de la coopération sino-malgache est le transfert de technologie qui s'est matérialisé par la formation de techniciens, de producteurs et d'associations paysannes.
Philibert Rakotoson souligne que, depuis plus de dix ans, la Chine a formé des centaines de techniciens malgaches, tant du secteur public que privé, dans la production de riz hybride.
Comme Madagascar manquait de techniciens, notamment en milieu rural, les coopérants chinois ont joué un rôle clé en formant des producteurs et des associations paysannes sur les technologies de production de riz hybride et l'élevage de petits ruminants dans le nord de Madagascar, explique-t-il.
En outre, la coopération entre Madagascar, la Chine et la FAO représente un modèle de coopération Sud-Sud, assure M. Rakotoson. Un projet tripartite exemplaire a, au cours de sa première phase, permis de tripler les rendements du riz des producteurs ayant collaboré avec les coopérants chinois, atteignant jusqu'à huit tonnes par hectare, indique l'expert. La deuxième phase est en préparation, mais elle devra attendre la formation d'un nouveau gouvernement pour avancer, conclut-il.