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LIENS COMMERCIAUX

Une Chine ouverte aux viandes ovine et caprine malgaches permettra d'accélérer la modernisation agricole du pays, selon un responsable

© Chine Nouvelle (Xinhua) - Ling Xin,Raherivelo Nathan,Eri, Le 13/09/2024 19:07

Le marché énorme de la Chine qui s'ouvre à la viande de mouton et de chèvre de Madagascar devrait stimuler la croissance de production des éleveurs locaux et accélérer la modernisation agricole du pays africain, a estimé Michel Anondraka, directeur général de l'agriculture et de l'élevage auprès du ministère malgache de l'Agriculture et de l'Elevage, lors d'une récente interview accordée à Xinhua.

Une cargaison de viande de mouton et de chèvre congelée en provenance de Madagascar a été dédouanée dimanche dernier par les douanes de Changsha, dans la province chinoise du Hunan (centre), marquant ainsi les premières importations chinoises de ces types de viandes en provenance d'Afrique et une avancée importante dans le commerce de viande entre la Chine et l'Afrique.

"Grâce à cette exportation, les éleveurs (malgaches) auront un marché sécurisé, ce qui stimulera leur production et augmentera leurs revenus et rapportera des devises", a estimé M. Anondraka.

Historiquement, Madagascar exportait déjà des animaux vivants vers des îles voisines comme Maurice et les Comores, mais cette fois-ci, c'est un marché beaucoup plus vaste, avec une méthode différente.

"Avec la Chine, l'exportation de viande présente un avantage supplémentaire : les sous-produits restent à Madagascar et peuvent être valorisés localement", a expliqué le haut fonctionnaire malgache. Cette transition vers l'exportation de viande au lieu d'animaux vivants pourrait permettre de retenir davantage de valeur ajoutée dans le pays, a-t-il dit, assurant les petits éleveurs du soutien de son ministère.

"Nous allons inciter les jeunes à s'engager dans l'entrepreneuriat et à contribuer au développement du secteur de l'élevage", a par ailleurs promis M. Anondraka.

Des innovations technologiques sont déjà en cours, notamment avec la numérisation du suivi des animaux grâce à l'utilisation de boucles électroniques pour identifier les petits ruminants, a-t-il dit. Selon lui, son ministère est ainsi en train de mettre en place une base de données et une plateforme numérique pour suivre les déplacements des animaux.

Le directeur général aspire aller encore plus loin dans la coopération sino-malgache en matière de modernisation agricole. En effet, la mécanisation et l'utilisation de techniques innovantes pour améliorer la productivité du secteur agricole sont des domaines prioritaires dans cette collaboration.

"L'élevage à Madagascar souffre encore de faibles niveaux de productivité, mais avec l'apport de nouvelles technologies, nous espérons inverser cette tendance", a déclaré le haut fonctionnaire.

Avec la convention signée entre Madagascar et la Chine et un marché déjà établi, le pays se tourne désormais vers une exploitation plus rentable et durable de ses ressources animales.

Ainsi, depuis le début du partenariat avec la Chine, des progrès significatifs ont été constatés, en particulier avec l'introduction de technologies comme le riz hybride, qui a permis d'augmenter considérablement les rendements. En augmentant la production locale et en garantissant des débouchés commerciaux aux éleveurs, cette coopération pourrait réduire la pauvreté en milieu rural.

Lors du dernier sommet du Forum sur la coopération sino-africaine qui s'est tenu du 4 au 6 septembre à Beijing, la Chine a annoncé dix actions de partenariat pour soutenir l'Afrique dans des domaines stratégiques comme l'agriculture et le commerce. M. Anondraka a salué cette initiative, y voyant "une opportunité majeure" pour la modernisation de l'agriculture malgache et l'augmentation de la productivité dans le secteur de l'élevage.

Il a jugé essentiel le passage à une agriculture à grande échelle, soutenue par des technologies avancées et des équipements modernes fournis dans le cadre du partenariat avec la Chine. "Nous attendons de cette coopération un appui matériel qui nous permettra de développer des valeurs ajoutées et de créer des emplois", a-t-il déclaré.

Le haut fonctionnaire a aussi souligné que le maintien de normes sanitaires élevées était crucial pour rassurer les consommateurs chinois et "pérenniser" cette exportation. "Nous allons fournir des efforts pour garantir la qualité et la sécurité des produits exportés afin d'éviter toute entrave à ce commerce", a-t-il promis.

Madagascar s'est fixé un objectif ambitieux : quadrupler sa production de petits ruminants pour atteindre 30 millions de têtes d'ici 2028.

Cet objectif sera atteint grâce à une combinaison de techniques modernes et à l'intensification de la production, soutenue par les efforts du ministère et de ses partenaires chinois, a indiqué le directeur général.

L'exemption des droits de douane pour la majorité des produits malgaches importés est considérée comme un "soutien majeur", selon lui. Elle "est un incitatif fort pour nous pousser à augmenter la production. C'est un appui énorme et il est de notre responsabilité de faire preuve d'efficacité pour atteindre nos objectifs", a conclu M. Anondraka.

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