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Néo-confucianisme

© Chine Informations - La Rédaction

Le néo-confucianisme 理學 est apparu après la Dynastie Song (960-1279) et a continué à se développer pendant 6 siècles. Il se développa à partir de l'étude renouvelée des classiques, qu'exigeaient les examens du service public impérial. Il tenta d'affermir l'éthique confucianiste en lui donnant une base métaphysique et cosmologique. il répondait aainsi à une exigence philosophique du bouddhisme qui avait introduit en Chine le goût de la métaphysique. Le néo-confucianisme enseigne qu'un principe préside à toutes les choses de l'univers et affirme que sa connaissance unit l'homme à l'univers et le guide dans ses relations personnelles, sociales et politiques.

L'École du Principe (rationalisme)

La spéculation métaphysique du Xie siècle fut synthétisée, au XIIe siècle, par le grand philosophe néo-confucianiste Zhu Xi, qui élabora les doctrines de l'école du Principe. Au XIVe siècle, ces doctrines furent adoptées pour les examens de l'administration impériale, restés identiques jusqu'en 1905. Cette école affirmait que toutes les choses sont composées de deux éléments ; le principe (li), reflet du Grand Absolu (Tai Ji), et la matière (qi). Cette dualité se retrouvait en l'esprit humain, don't la structure reproduit celle du cosmos. Étudier la nature des choses et cultiver sa personnalité permettait au sage de parvenir à l'intelligence du principe ultime, et à privilégier en soi-même le li (la nature humaine, foncièrement bonne) sur le qi (les tendances matérielles).

L'École de l'Esprit (idéalisme)

L'école néo-confucianiste de l'Esprit prit naissance aux Xie et XIIe siècles, mais ce n'est qu'à la fin du Xve siècle qu'elle trouva son véritable porte-parole dans la personne de l'érudit et homme politique Wang Yangming. Reprenant les premiers enseignements de l'école, Wang soutenait que l'esprit n'est pas une combinaison de li et qi, mais le pur li, le principe. Comme l'esprit est le principe pur, non encombré par le qi, il possède la bonté essentielle de la nature humaine. Tout le monde possède donc la bonne connaissance innée et doit seulement regarder en lui-même pour la trouver. Wang affirmait cependant que la connaissance vraiment bonne devait avoir des conséquences pratiques. Il en déduisit que la connaissance bonne et l'action vertueuse forment une unité indivisible, la première se développant spontanément dans la seconde. Après la mort de Wang, l'école de l'Esprit se tourna vers des pratiques méditatives et introspectives apparentées au Zen, et à une forme extrême d'idéalisme, se détournant entièrement du monde extérieur.

L'École des Connaissances pratiques (empirisme)

Au début de la dynastie manchoue des Qing, qui s'établit, en 1644, à la chute de la dynastie Ming, les penseurs chinois reprochaient aux néo-confucianistes d'avoir déformé l'enseignement authentique du maître en introduisant des éléments métaphysiques d'origine bouddhiste et taoïste. L'école des Connaissances pratiques rejetait à la fois la spéculation métaphysique de l'école orthodoxe du Principe et l'idéalisme subjectif des disciples de Wang Yangming. Elle appelait à un retour du concret, du quotidien, de l'objectif dans la discussion philosophique. Elle favorisa un retour aux textes classiques de la dynastie des Han, dans le but de redonner vie aux véritables doctrines éthiques et sociopolitiques du confucianisme. Cette étude engendra un esprit hautement critique et des méthodes scientifiques de vérification textuelle précise. Le plus grand philosophe de cette école fut Dai Zhen qui, au XVIIIe siècle, s'opposa à la doctrine néo-confucianiste selon laquelle la vérité ou les principes des choses existent dans l'esprit humain et peuvent être saisis par une discipline mentale. Il estimait que cette doctrine avait conduit à une introspection excessive et au mysticisme. Le principe, poursuivait-il, ne pouvait être découvert que dans les choses et ne pouvait être étudié objectivement qu'en recueillant et en analysant les données factuelles. Cependant, de telles méthodes scientifiques ne furent jamais utilisées par l'école dans l'étude du monde naturel ; elle se consacra plutôt à l'étude des affaires humaines, ce qui la conduisit à développer une érudition remarquable dans des domaines comme la philologie ou la géographie historique, mais elle ne suscita que peu de nouvelles connaissances et aucun progrès des sciences naturelles.

D'après l'Encyclopédie Microsoft® Encarta® en ligne 2003

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