Bouddhisme en Corée
Le bouddhisme est une religion philosophique hautement disciplinée qui met l'accent sur le salut personnel par le renoncement aux désirs terrestres afin de faire cesser le cycle interminable des réincarnations et de permettre ainsi à l'âme de celui qui s'est éveillé d'entrer dans le Nirvana. Cette religion s'est propagée hors de son lieu d'origine, l'Inde, et toutes sortes de superstitions locales et de systèmes théologiques sont venus s'y ajouter produisant ainsi une variété complexe de divinités, de sauveurs, de bodhisattvas, de paradis et d'enfers que le bouddha historique n'avait jamais mentionné. C'est ce type de bouddhisme, appelé Mahayana ou Grand véhicule, qui fut introduit en Corée au IVème siècle, par l'intermédiaire de moines missionnaires venus d'Inde et de Chine. Avec le soutien des rois, cette nouvelle religion se propagea avec force à travers les royaumes de Koguryo et Paekche. De nombreux temples et monastères furent construits et des foules de croyants converties. Au VIème siècle, moines et artisans émigrèrent au Japon avec des textes bouddhiques et des objets religieux et y jetèrent les bases de la culture bouddhique.
Lorsque Shilla unifia la péninsule en 668, le bouddhisme était devenu religion d'Etat, bien qu'il gouvernât selon des principes confucéens. La protection royale, au cours de ce bref âge d'or de Shilla unifié, entraîna un magnifique développement des arts et de l'architecture des temples bouddhiques. Le rapide déclin du royaume en moins de deux siècles ne nuisit pas au bouddhisme car la dynastie de Koryo qui lui succéda, se montra encore plus enthousiaste dans l soutien de cette religion. Durant la période de Koryo, de nombreux moines devinrent politiciens et courtisans. Certains étaient corrompus, ce qui contribua au déclin du royaume. Les arts et l'architecture bouddhiques continuèrent à s'épanouir grâce au soutien considérable des familles de l'aristocratie. Lorsque le général Yi Song-gye fomenta une révolte et se proclama roi en 1392, il bannit toute influence du bouddhisme du gouvernement et adopta les enseignements du confucianisme en tant que principe directeur pour gouverner et pour créer une nouvelle éthique. Au cours des cinq siècles de règne de la dynastie des Yi, ou Choson, toute tentative pour le renouveau du bouddhisme rencontra une forte opposition de la part des lettrés et des officiels confucéens. Cette oppression officielle se poursuivit jusque dans les dernières années de la période Choson. Lorsque les Japonais colonisèrent la Corée en 1910, ils tentèrent d'assimiler les sectes bouddhiques coréennes à celles du Japon, mais ils échouèrent au point de raviver l'intérêt des Coréens pour leur propre bouddhisme. Sous l'influence japonaise, certains moines coréens renoncèrent à la longue tradition du vœu de célibat, ce qui entraina, après la libération de 1945 et pour plusieurs années, une âpre bataille juridique opposants les sectes de moines mariés à celles des célibataires sur la légitimité du droit de propriété des temples et de leurs domaines. On assiste à l'heure actuelle à une sorte de renaissance du bouddhisme qui s'efforce de s'adapter aux changements de la société industrielle moderne. Différents ordres bouddhiques ont établi des centres urbains pour la propagation de la foi, sortant ainsi de leu longue retraite dans les temples et ermitages de montagne.
