Quel avenir pour les paysans chinois?

..."La Chine comptabilise 20 millions de chômeurs issus de la fermeture des entreprises chinoises essentiellement composés de migrants paysans" ...

La Chine adoptera des mesures draconiennes permettant de développer les régions rurales et l'agriculture en 2009, bien qu'on fasse cette année face aux défis les plus durs de la dernière décennie, a dit le gouvernement central, dimanche premier février.

La récession du marché global des ressources, les inquiétudes croissantes du public sur la sécurité alimentaire et la diminution rapide de la demande en mains-d'oeuvre, notamment pour les travailleurs migrants ruraux, sont parmi les problèmes les plus critiques auxquels fait face la campagne chinoise, selon un document, qui avait été discuté au cours d'une conférence centrale (annuelle) sur le travail tenue en décembre et publié le premier février.

Ce premier document à vocation d'orientation politique de la nouvelle année a été conjointement publié par le Conseil des Affaires d'Etat et le Comité central du Parti communiste chinois et il met en lumière l'importance de l'agriculture.

« Le développement de l'agriculture et des régions rurales en 2009 revêt une importance particulière », indique le document.

« les forces potentielles les plus grandes pour l'accroissement de la demande intérieure résident dans les régions rurales; la fondation pour réaliser une croissance économique régulière et relativement rapide est basée sur l'agriculture; et dans notre travail actuel pour assurer et améliorer les conditions de vie de la population, l'accent est mis sur les paysans.

Le gouvernement envisage cette année de lancer des projets de sécurité sociale et de mieux protéger les droits de terre des paysans et les droits des travailleurs migrants ruraux à l'emploi.
Le problème des droits de paysans était au centre de l'attention nationale, à la fin de l'année dernière, après qu'un document à vocation d'orientation politique publié en octobre avait autorisé la libre cession de terre parmi paysans.

Selon les statistiques antérieurement établies par le Ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale, 10 millions des 130 millions de travailleurs migrants de Chine sont rentrés chez eux sans travail. Après la Fête du Printemps, les conséquences de la perte d'emploi, connue par des ruraux, commencent à se font sentir.

“Faciliter l'emploi des paysans est une tâche dure et importante dans notre travail rural de l'heure actuelle”, a dit Hui Liangyu, vice-Premier ministre lors de son inspection dans la province de l'Anhui le premier février.

“Nous devons renforcer la formation professionnelle pour les forces de travail rurales, embaucher un plus grand nombre possible de travailleurs migrants dans le travail de construction et aux nouveaux postes d'intérêt public, et soutenir activement les travailleurs migrants ruraux qui étaient rentrés dans leurs villages natals pour qu'ils relancent leurs activités rémunératrices”.

Le document demande aux départements gouvernementaux aux niveaux central et locaux d'adopter des mesures permettant de créer des emplois et d'augmenter les revenus des paysans. Des compagnies sont appelées à prendre une plus grande responsabilité sociale, tout en accordant aux travailleurs migrants ruraux un traitement d'emploi préférentiel.

Des politiques assouplies sur l'emploi et des opportunités plus grandes de formation sont également encouragées.

Parallèlement, les départements gouvernementaux locaux doivent augmenter leurs investissements pour appliquer des mesures politiques préférentielles de taxe et de frais à ceux qui ont perdu leur travail en villes pour les aider à trouver un nouveau travail dans leurs bourgs ou cantons, dit le document.

Le document appelle également les départements concernés à établir des mesures d'assurance vieillesse fondamentale qui s'adaptent aux conditions rurales et pour les travailleurs migrants. Cela pour garantir leurs droits.

L'agriculture demeure le chaînon le plus faible dans l'économie chinoise, ce qui est considéré comme un grand écart entre les villes et les campagnes.

Le document, le sixième du genre sur l'agriculture et des problèmes ruraux, appelle également les autorités à adopter des mesures résolues pour éviter la diminution de la production céréalière et assurer l'expansion régulière de l'agriculture et la stabilité rurale.

Plusieurs ministères centraux ont déjà commencé à contribuer de leur part à investir davantage dans l'agriculture. Le ministre de l'Agriculture, Sun Zhengcai, a également promis d'utiliser les subventions de 10 milliards de yuans (environ 1,46 milliards de dollars) pour acheter des machines agricoles cette année.

Durant les années comprises entre 2004 et 2006, les subventions se sont élevées chaque année à moins de 1 milliard de yuans (147 millions de dollars).

Le gouvernement a alors élevé ce niveau jusqu'à deux milliards de yuans (294 millions de dollars) en 2007 et l'a doublé en 2008.

La Commission d'Etat pour le Développement et la Réforme a annoncé qu'elle continuera à augmenter les prix d'achat de céréales d'environ 16% cette année, le niveau le plus élevé depuis l'application d'une telle politique en 2004.

“Ce qui aura une influence plus profonde, parce que les revenus des paysans augmenteront, avec la hausse des prix. Tout ceci aidera à stimuler la consommation intérieure”, a dit Liu Jingliang, analyste du marché alimentaire rural basé à Beijing.

On prévoit que le revenu net des paysans atteindrait 5 177 yuans (761 dollars) par personne cette année, selon un rapport de l'Académie des Sciences sociales de Chine publié fin décembre 2008.

Si cet objectif sera réalisé, le taux de croissance du revenu des paysans chinois dépasserait 6% pendant six années consécutives. En 2008, le revenu net des paysans était en moyenne de 4 761 yuans (700 dollars) par personne.