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Malgré tout (relation avec une femme taïwanaise)


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19/09/2010 à 23:03 - Malgré tout (relation avec une femme taïwanaise)
Bonsoir.

Je viens chercher parmi vous des conseils sur la relation à une femme taïwanaise bien particulière. Issue d'un milieu traditionnel, coque de noix sur l'océan de la modernisation qui l'entoure, nous nous sommes rencontrés il y a un peu plus d'un an en Angleterre. Nous nous sommes rencontrés sur Internet. Nos échanges extrêmement longs avant la première rencontre me laissaient présager une femme ouverte, curieuse et désireuse d'entreprendre et de découvrir. Tous les deux jeunes et enjoués, les échanges étaient dynamiques et intéressants.

Pendant 6 mois, nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises, puis j'ai passé deux mois, ayant travaillé dur pour économiser, avec elle en Angleterre où elle finissait son Master. Les premiers conflits sont apparus au sujet d'une ancienne relation qu'elle eut là-bas et qu'elle dissimule à sa famille. Insistant sur le fait que je dois également le taire et, si la question m'est posée par sa famille, affirmer qu'elle était vierge lorsque je l'ai rencontrée... Je lui proposai à cette époque de venir vivre en France. Après de longues discussions, nous tombâmes d'accord et elle vint vivre en France. Elle prit des cours de français, qu'elle ne suivit pas jusqu'au bout. Quant à moi, je pris des cours de chinois et possède aujourd'hui un petit niveau. Durant tout ce temps, sa famille ne fut jamais informé de notre relation, elle ne leur révéla qu'après 7 mois de relation, quelques semaines avant de quitter l'Angleterre. Ce fut un moment très difficile, ses parents lui dirent des choses très dures et elle pleura beaucoup. Je tentais aussi bien que mal de la consoler. Sa famille lui reprocha d'être entré en relation avec moi et de ne pas rentrer à Taïwan, comme il était convenu.

Une fois en France, sa famille commença à exercer de lourdes pression, qu'elle répercutait sur moi, pour que nous nous marrions. Je protestais, indiquant que le mariage viendrait mais qu'il ne pouvait pas être « exigé » aussi brutalement, que l'amour était un acte de don réciproque. Malgré tout, je fis ma proposition début Novembre. Proposition qu'elle déclina, indiquant qu'elle préférait retourner en Angleterre chercher un visa.

En Décembre, nous allâmes ensemble à Taiwan. Je découvris sa famille, son milieu de vie. Ce fut un choc pour moi. Cela ne se passa pas trop mal, bien que je ne pus guère parler avec sa famille, mon chinois étant encore très limité. Mais l'expérience l'affecta profondément. Je découvris la relation qu'elle entretenait avec l'une de ses nièces, une relation maternelle. Nièce dont elle prit soin depuis ses 2 mois. Je découvris la profondeur de ses liens avec sa famille. Cette expérience me fit sentir à quel point son « amour » était divisé. Durant le séjour, elle menaça de ne pas repartir avec moi. Malgré tout elle revint. Mais la relation fut très différente. A plusieurs reprise, j'entendis son souhait de vivre à Taïwan avec moi, où elle pourrait ainsi avoir tout ce qu'elle désire : sa famille et notre relation. Il n'en fut jamais question au départ de notre relation. Il me fallait d'abord finir mes études, mon Master en Hautes Etudes Internationales et peut-être un Doctorat. Et toutes mes perspectives de carrières se trouvent en France, ce n'est qu'ici que je pourrai offrir un niveau de vie et des conditions idéales. Elle, ayant fait un Master en Science de l'Education, je lui proposais d'appuyer, via mes relations, sa demande d'intégrer une université lorsqu'elle aurait finit ses études de français.

Lorsqu'elle revint, elle prit à nouveau des cours, qu'elle n'achevait pas. Elle partit soudainement en Février pour Taïwan, où elle restait 2 mois. Elle revint en Avril, après de dures négociations. Je lui promettais un mariage sans lui donner de date fixe. Je lui demandais tout de même un effort de compréhension réciproque et de communication. Elle revint mais les choses se passèrent fort mal. Chaque jour, me demandant d'une manière impérative et infantile la date de notre mariage, m'épuisait davantage. En Juin, après des mois de disputes et des nuits où elle ne me laissait pas dormir, un comportement agressif, j'échouais à mes études de chinois, ce qu'elle me reprocha âprement. Depuis notre retour en France, après le premier voyage à Taiwan, elle s'était considérablement rapprocher de sa famille. Ses appels duraient des heures 5 à 6 fois par semaine. Mon mode alimentaire (je mange biologique), ma vision de l'éducation (éducation explicative et situationnelle), ma vision de la santé (médecine douce, prévention par le mode de vie) lui semblaient intolérables. J'essayais de lui faire comprendre en lui donnant des articles, livres (en anglais), etc., qu'elle ne lisait jamais et refusait même de lire. Nous avions discuté de tout cela au tout début de la relation et je fus très honnête : elle semblait curieuse et intéressée.

Devant une telle situation, je retardais le mariage, lui demandais un effort de compréhension, une attitude moins agressive, de me laisser dormir la nuit et aussi de ne pas laisser sa famille interférer sans cesse dans notre relation.

En Août dernier, elle repartit à nouveau à Taïwan. Emportant cette fois-ci avec elle toutes ses affaires. Elle prétendit repartir pour travailler plusieurs années et revenir ensuite. Je comprenais vite qu'il s'agissait en réalité de sa dépendance émotionnelle avec sa famille et de sa nostalgie (le panel complet des symptômes de ce que les anglais appellent « homesick »). Après deux petites semaines, je lui faisais part de mon souhait de mettre un terme à la relation. J'enlevais ma bague de fiançailles, supprimais les photos et coupais les liens « internet » avec elle. Elle prit très peur et par attachement, que je reconnais, à mon égard, elle décida de revenir. Elle doit maintenant revenir à la fin du mois, le billet est réservé. Nous devrions nous marier en Octobre.

Elle prétendit toujours que l'absence de mariage était la raison de son comportement. Ou encore qu'en l'absence de mariage, elle se sentait comme un « fantôme » à vivre ici avec moi. Ses propos me blessèrent énormément. Je ne pus pas me résoudre à mettre un terme à la relation. Etant issue d'une famille aisée, elle s'apprête donc à renvoyer tous ses cartons en France et à revenir à la fin du mois. Le périple lui aura coûter au bas mot 4000€.

Nos disputes ne cessent pas pour autant. Nous reconnaissons tous deux que l'intégrité de nos sentiments a été très altérée. Lorsque je lui demandais s'il ne serait pas plus sage de mettre un terme à notre relation, elle refusait et s'emportait dans des colères. Les négociations furent très rudes et je mis beaucoup de conditions. Elle me demanda d'accepter sa famille. Elle m'écrivit qu'elle aimait sa famille davantage que moi, mais que c'était un sentiment naturel. Ses parents étant partis en voyage, elle garde sa nièce jusqu'à la fin du mois, avant de revenir, et s'est remise dans un rôle quasi maternelle à son égard qui me blesse beaucoup : elle m'accorde peu de temps, sa nièce s'interpose dès que nous échangeons ... L'amour qu'elle porte à sa famille me donne le sentiment d'être à l'étroit, de ne pas être vraiment aimé et d'être toujours second. La voir prendre systématiquement la défense de sa famille contre moi, ou utiliser le "Nous", "Notre, "Maison" ("home" en anglais)pour désigner elle et sa famille ou la maison de ses parents, me déchire un peu plus à chaque fois dans mon sentiment de solitude. Une solitude accompagnée mais pourtant réelle...

Qu'est-ce qui appartient à la différence culturelle et qu'est-ce qui appartient au choix individuel ? En allant à Taïwan, je découvris une société somme toute assez normale, avec ses statistiques de divorce, ses traditions en disparition, accélérée sous le coup d'une jeunesse supportant de plus en plus difficilement l'étouffement familial, sa division politique et ses supermarchés géants de la mondialisation.

Je viens chercher vos conseils tant toutes mes certitudes ont été brisées. Si vous m'avez lu jusqu'ici, soyez en remercier et si, surtout, vous avez connu de près ou de loin des situation similaires, n'hésitez pas à me le faire savoir.

Dernière édition : 25/09/2010 20h56

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20/09/2010 à 07:23 - Fantôme errant
Je n'ai pas l'habitude de répondre au courrier du coeur de Chine information mais votre long message m'a touchée et je crois pouvoir vous expliquer l'un des propos de votre fiancée :

Elle prétendit toujours que l'absence de mariage était la raison de son comportement. Ou encore qu'en l'absence de mariage, elle se sentait comme un « fantôme » à vivre ici avec moi. Ses propos me blessèrent énormément.


Traditionnellement, une fille n'appartient pas à sa famille paternelle mais à celle de son mari ; en l'absence de mariage et en cas de décès, elle ne peut pas s'insérer dans la lignée des ancêtres, elle devient en effet un "fantôme errant" entre l'au-delà et la terre...

Mais votre situation ne peut évidemment pas s'expliquer seulement par les différences culturelles et je ne crois pas que le forum puisse vous permettre de résoudre vos problèmes d'incommunicabilité, quelle que soit la bonne volonté des uns et des autres. Un psycho-clinicien proposant des thérapies de couple me semblerait plus à même de vous aider.
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Xian
20/09/2010 à 09:24 - Un conseil avisé....
Laoshi,je ne suis pas complètement d accord avec vous et cela pour 2 raisons :

1. je suis marié avec une chinoise et les conditions du mariage, même si elles ont été plus simples, n 'en demeurent pas loin similaires.
2.je ressens le même isolement en Chine sur des décisions prises par ma femme et sa famille ( surtout sa mère et son père) ou parfois , il faut aussi l avouer , je me sens exclu ou dans certains cas ne pas avoir la même voix au chapitre)....
Permettez moi aussi de vous donner un conseil avisé....de mon vécu.

Votre amie vous aime, vous pouvez en être persuadé mais son amour pour ses parents est naturel,filial,intemporel,sensible et ne peut entrer en compétition avec le vôtre.Elle a simplement besoin de ses 2 amours pour être entière, ne pouvant en concéder ou en abandonner aucun.
Quant à vivre à Taiwan ou en France, cela ne changera rien à l affaire ( si ce n est comme vous le dites de meilleures opportunités professionnelles pour vous comme pour elle).
D' après ce que j ai compris, la valeur de l' argent n' est pas la même pour vous et pour elle ( et cela n 'a rien à voir avec la culture) : vous vous demandez comment vivre aisément avec un travail et elle ne pense pas à cela mais à se rapprocher de sa famille sans vous perdre).
Vous perdre ressemblerait à un échec personnel et permettrait aussi de donner raison à sa famille du choix de suivre des études en Angleterre et celle de n être pas rentré immédiatement comme convenu....

Tout cela pour vous dire que ce n 'est pas simple et si vous le voulez, nous pouvons correspondre par M.P...n hésitez pas et surtout ne baissez pas les bras... l' amour triomphe toujours de tout....

Dernière édition : 20/09/2010 09h24

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20/09/2010 à 21:58 - Malgré tout (relation avec une femme taïwanaise)
laoshi a écrit :

Traditionnellement, une fille n'appartient pas à sa famille paternelle mais à celle de son mari ; en l'absence de mariage et en cas de décès, elle ne peut pas s'insérer dans la lignée des ancêtres, elle devient en effet un "fantôme errant" entre l'au-delà et la terre...

Mais votre situation ne peut évidemment pas s'expliquer seulement par les différences culturelles et je ne crois pas que le forum puisse vous permettre de résoudre vos problèmes d'incommunicabilité, quelle que soit la bonne volonté des uns et des autres. Un psycho-clinicien proposant des thérapies de couple me semblerait plus à même de vous aider.


Cette précision m'a permis de lui soumettre l'explication, sans le nier elle ne l'a pas confirmée non plus. Les structures culturelles traditionnelles ne sont peut-être pas explicitées consciemment et elles ressurgissent sous forme d'angoisse ou de mal être inconscient. En tout cas il ne semble pas que les formes traditionnelles de la culture chinoise soient réellement connues, elles semblent simplement "vécues".

J'ai envisagé à plusieurs reprises de trouver un thérapeute de couple, malheureusement je n'en ai trouvé aucun à Paris qui parlerait à la fois français et chinois.


Votre amie vous aime, vous pouvez en être persuadé mais son amour pour ses parents est naturel,filial,intemporel,sensible et ne peut entrer en compétition avec le vôtre.Elle a simplement besoin de ses 2 amours pour être entière, ne pouvant en concéder ou en abandonner aucun.
Quant à vivre à Taiwan ou en France, cela ne changera rien à l affaire ( si ce n est comme vous le dites de meilleures opportunités professionnelles pour vous comme pour elle).


Cette différence culturelle est sans doute la plus difficile. Voici ce que m'a permis d'apprendre mes recherches sociologiques sur le sujet :

Dans plusieurs cultures, les mariages arrangés sont des traditions contrôlées depuis plusieurs générations. Les parents prennent leurs fils ou leurs filles par la main pour qu'elles / ils soient marié(e)s selon le même procédé. Beaucoup de parents et d'enfants ressentent une grande pression pour se conformer à la communauté.
Cette réalité, en disparition dans la culture chinoise, n'en persiste pas moins dans certaines familles.

Pour ces familles, les mariages d'amour sont considérés comme un échec des parents à conserver le contrôle de leurs enfants. Dans ces structures familiales, entre autres chinoises mais aussi certaines cultures africaines et sud américaines, la relation intra-générationnelle est considérée comme plus importante que la relation maritale. Le mariage est alors considéré comme un simple moyen d'agrandir la famille.

La stabilité et l'endurance de la structure familiale sur le long terme prévaut sur la relation maritale. Seule la lignée paternelle descendante prévaut.

Cela permet de comprendre (mais en aucun cas, en tant qu'esprit libre, d'accepter) pourquoi les choix décisionnels reviennent toujours aux parents. Lors de mon séjour à Taïwan, à aucun moment il ne m'a été demandé les endroits que je voulais visiter ou ce qu'il me plairait de faire. Beaucoup de comportements "naturels" peuvent s'expliquer par des fonds culturels.

Je m'excuse pour le caractère mélo-dramatique de mon premier message. Pour être vraiment honnête, en tant qu'occidental qui a grandi dans un monde libertaire, la relation privilégiée de mon amie à sa famille m'affecte profondément tant mon amie est dépendante émotionnellement. En effet on ne se sent guère qu'à demi-aimé et ce n'est donc pas sous la forme d'une compétition que se présente le problème mais sous la forme d'une fragmentation de l'attention et des sentiments qui complique toute la vie.

Pour l'instant rien n'est décidé et je reste très hésitant. Je vous remercie de vos conseils et de vos expériences.

Dernière édition : 20/09/2010 22h57

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21/09/2010 à 07:35 - Très juste
Jean a écrit :
Les structures culturelles traditionnelles ne sont peut-être pas explicitées consciemment et elles ressurgissent sous forme d'angoisse ou de mal être inconscient.


Votre analyse me semble très pertinente. L'inconscient culturel joue en effet dans les conduites un rôle aussi important que l'inconscient individuel. Je crois qu'il existe des consultations d'ethnopyschologie à Saint-Anne, tout près du quartier chinois donc. A l'origine, ces consultations étaient destinées aux immigrés africains. L'offre linguistique s'est peut-être diversifiée depuis. Je suppose en tout cas que vous pourriez obtenir des renseignements en frappant à cette porte.

L'analyse que vous faites des mariages arrangés me semble aussi très juste. J'ai une amie indienne, à Paris, qui, bien que s'étant mariée elle-même par amour avec un français, a beaucoup de peine à ne pas reproduire avec ses enfants le comportement traditionnel : les mères, selon elle, savent mieux que leurs enfants choisir celui ou celle qui leur conviendrait !
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21/09/2010 à 10:36 - Malgré tout (relation avec une femme taïwanaise)
Bonjour Jean,

comme Laoshi, je n' ai pas l' habitude de répondre à ces sujets de discussion....par nature trop complexes, et il y a tant de cas particuliers qu' il est très difficile de donner un avis.
Néanmoins, votre message m' a touché....


Je ne pense pas qu' on puisse vous aider sur ce forum à résoudre votre problème...
c' est trop personnel... !
cependant, peut être que d' en parler va vous aider à y voir plus clair en vous même , et de vous confronter à des expériences diverses.....

je préfère cependant vous envoyer un message privé.....
consultez la messagerie interne, vous en verrez l' icône (une enveloppe) dans la barre des taches de la page C I, en bas de votre écran.

à bientôt !
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21/09/2010 à 12:22 - Malgré tout (relation avec une femme taïwanaise)
Vous savez quand on épouse une chinoise, on épouse sa famille aussi

Je ne vous connais pas et sur quelques messages c'est difficile de donner des conseils mais la vie en couple (surtout entre deux cultures différentes) c'est des sacrifices et peut-être est ce vous qui n'est peut-être pas assez sûr de vos sentiments pour les faire ?

Etes vous suffisament amoureux pour accepter son mode de vie et de vivre avec sa famille (à la chinoise)? c'est une question à laquelle vous seul pouvez répondre...
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21/09/2010 à 20:34 - Malgré tout (relation avec une femme taïwanaise)
lililele a écrit :
Vous savez quand on épouse une chinoise, on épouse sa famille aussi

Je ne vous connais pas et sur quelques messages c'est difficile de donner des conseils mais la vie en couple (surtout entre deux cultures différentes) c'est des sacrifices et peut-être est ce vous qui n'est peut-être pas assez sûr de vos sentiments pour les faire ?

Etes vous suffisament amoureux pour accepter son mode de vie et de vivre avec sa famille (à la chinoise)? c'est une question à laquelle vous seul pouvez répondre...


Cette façon de renvoyer la problématique à la solidité de mes sentiments (et pourquoi pas des siens ? Car après tout, est-ce moi qui semble instable dans mes sentiments ?) ne me va pas.

Je veux bien, si l'on veut, que certaines causalités soient absolues, que par exemple au-delà de certains seuils chimiques toute forme de vie périclite. Mais des causalités du type "quand on fait ceci, il faut aussi faire cela ou accepter cela" me paraissent assez inconscientes. Toutes les idées ne se valent pas quant à leur corrélativité.

Mes 3 années d'Histoire du droit publiciste et privé m'ont permis d'appréhender l'évolution des structures sociétales dans le temps. La structure sociétale chinoise traditionnelle n'est pas si fondamentalement originale, elle se retrouve dans la plupart des sociétés à divers stades de leurs transformations.

Aussi ne puis-je pas considérer comme "figée" une société qui, au contraire, doit, comme le droit qui l'accompagne, toujours être remise en question. Ce ne sont que par ces ajustements que l'on sort partiellement de l'inconscience culturelle pour entrer dans des logiques cumulatives constructivistes, qui, au vu des libérations qu'elles ont apportées, entre autres aux femmes mais aussi aux hommes et aux enfants, sans doute méritent un minimum notre considération.

Aussi ne vivrai-je ni avec ma famille, qui est mon origine et non mon futur, ni avec la sienne, qui est son origine et non son futur. L'assistance réciproque des membres d'une famille n'a aucun besoin de la promiscuité ou de la dépendance émotionnelle. Ce sont là les artefacts de formes sociétales à mes yeux défuntes.

Mais sans doute vais-je lui demander d'annuler son billet d'avion. C'est regrettable car j'aurai tant aimé l'aider et qu'elle puisse également m'aider ainsi que se donnent deux êtres amoureux. Mais pour se donner, il faut s'appartenir et je ne crois plus qu'elle s'appartienne. On rencontre une jeune femme intelligente et curieuse et qui, un beau jour après avoir revu sa famille, devient subitement dogmatique et traditionaliste. Les chaînes de l'un ne peuvent pas devenir l'esclavage de l'autre. L'amour n'a pas cette forme et s'il est trop idéel pour le présent, alors c'est qu'il est encore à inventer et à construire.

Je pense pas qu'il s'agisse d'un problème uniquement culturel. Ce sont là aussi des choix individuels face à une culture.

Un certain nombre de sujets, postés par des membres, m'ont éclairé sur plusieurs points. Notamment https://chine.in/forum/chine-que-faire-divorcer_8882.html où les remarques des intervenants sont instructives :


Maintenant elle est rentrée chez elle et elle est certainement "reconfrontée" a sa culture. Parfois cette "confrontation" est active : critiques/commentaires des parents, des amis, de la famille... qui ne comprennent pas qu'elle puisse etre mariee a un etranger ou qu'elle puisse vivre en France. Cela peut aussi etre passif, votre femme comparant inconsciemment son mode de vie a celui de ses anciens amis, de sa famille... et vivant assez mal les differences.


Voici pourquoi une amie chinoise, aujourd'hui âgée et retraitée, m'a dit un jour qu'elle avait du couper les liens avec sa famille, qui aurait proprement détruit sa capacité à s'adapter par leurs pressions et leurs commentaires. Le sempiternel rappel de la dépendance affective ne sert qu'à torturer ceux qui veulent en être les esclaves.

Soyez tous remerciés de vos remarques et je reste disponible (le soir uniquement), si vous souhaitez converser plus loin. J'accepte volontiers la critique.

Dernière édition : 22/09/2010 00h15

Ce message a été supprimé. (Par Jean.D, le 21/09/2010 20h40)

Doublon pour une raison inconnue. A supprimer.

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22/09/2010 à 13:30 - Malgré tout (relation avec une femme taïwanaise)
Normalement je n'interviens plus sur ce site. Mais compte tenu de ton problème je pense devoir passer outre la règle que je me suis fixée.

Elle est Taïwanaise, vous vous êtes rencontrés sur le net, elle était en Angleterre, elle semblait ouverte d'esprit, vous avez eu un départ encourageant...

J'ai connu au cours de ma recherche une histoire comparable : Elle était de Chongqing, nous nous étions rencontrés sur le net, elle était en Hollande, elle semblait ouverte d'esprit, nous avons eu un départ encourageant...

Elle finissait son Doctorat... Elle décida de me rendre visite 3 jours avec son fils et refusa que je participe à ses frais de voyage...

Je devais lui rendre visite 3 mois plus tard à Pékin ou elle travaillait dans un institut de recherche... Finalement elle n'a pas pu attendre et m'a demandé de la rejoindre en Hollande avant de partir pour Pékin...

Je l'aimais. Elle m'aimait. Patatras ! ! !

Elle commençait toutes ses phrases par « In China... », édictant ainsi la règle séculaire qu'il allait, à l'avenir, falloir suivre... Inquiétant pour une personne vivant à cheval sur les deux cultures.

Regardant ma maison avec ses fenêtres équipées de volets en bois :
- Pourquoi ta maison a-t-elle des gros volets en bois ?
- Réponse évidente de celui qui réside dans ma région : Pour se protéger des voleurs.
- Non ! Ce n'est pas ça !
- Renversé : Aaaaaaaaaaaah ? ? ? ? ? Euuuuuuuuh... D'après toi, ce serait pourquoi ?
- Le froid.
- Tu sais ici au bord de la Méditerranée, nous avons peu besoin de nous protéger du froid...
- La pluie.
- Pour ce qu'il pleut ici ... ? ? ?
- Le vent.
- Pour le vent il y a des fenêtres avec des vitres. Sans la blâmer, je commençais quand même à m'interroger sur les conditions dans lesquelles elle habitait en Chine et en Hollande.
- Reprenant du poil de la bête : Bon, puisque je ne suis pas capable de t'expliquer pourquoi j'ai mis des volets et une grosse porte en bois, retournes toi et va demander aux voisins, que tu vois dans la rue, pourquoi ils ont fait pareil.
- Coup de poing à l'estomac : Ce n'est pas pour ça ! Je le saurai, je me renseignerai !
- Oufffff... Allait-elle trouver une explication sur Internet ? Ou à la bibliothèque de Pékin ? ? ?

Voyant une gaine d'air qui dépassait d'une fenêtre d'un bâtiment, elle me questionne. Je lui réponds que c'était probablement le rejet d'air chaud d'un climatiseur mobile, ce qu'immédiatement elle conteste (Elle contestait beaucoup... D'ailleurs elle contestait tout ce qu'elle n'avait pas appris dans un livre Chinois...).
Comprenant qu'elle ne connaissait pas ce type d'appareil, je me laisse aller à lui expliquer comment marche un climatiseur, à elle, la scientifique... Elle aurait du savoir... Elle me regardait avec admiration, buvant mes paroles... Mais elle ne comprenait strictement rien de ce que je lui expliquais. Sensation bizarre.

Je la fais courte car il y aurait un livre à écrire (Peut-être le ferai-je un jour). Ca faisait quatre ans qu'elle était en Hollande et elle n'avait strictement rien changé des ses habitudes allant jusqu'à être incapable de manger quelque nourriture occidentale que ce soit y compris le bacon de Hollande qui est si bon.

On aurait dit qu'avec une grosse pelle mécanique on avait pris sa maison en Chine et qu'on était venu la poser telle quelle en Hollande...

Elle m'a achevé le jour ou sans aucune précaution elle est partie sur son vélo branlant et a traversé toute la ville avec ma sacoche (contenant mes papiers et mon argent) simplement posée dans la caisse dont elle avait équipé son porte bagage...

Je l'ai accompagnée à l'aéroport direction Pékin, je lui ai dit au revoir et sans jamais me retourner, j'ai pleuré. J'ai traversé l'aéroport en pleurant. J'ai rejoint la voiture et j'ai bien du faire encore 100 km avant de m'arrêter.

Voilà ! Te donner un conseil ? Bien difficile !

Alors voici le dénouement de mon histoire :

Quand on se marie, normalement c'est pour la vie. Oui, je sais... Plus personne n'y croit parce que plus personne n'a envie de faire des efforts pour bien choisir son conjoint et pour non seulement respecter le contrat mais aussi se respecter en reconstruisant en permanence la relation qui chaque jour subit inévitablement des dégradations. Pourtant c'est possible, je l'ai fait pendant 39 ans.

En tout cas, une chose est sûre pour moi, tout le monde n'est pas fait pour être marié. Et parmi ceux qui le sont, les individus ne sont pas forcément interchangeables.

Aussi, il y a intérêt à viser juste ! A cette fin, je m'étais fixés des critères non pas de sélection, je ne suis pas assez fort pour ça, mais des critères de non acceptabilité. Je sais... Je sais... Certains vont dire que ce faisant je généralise, que je n'ai pas le droit de me positionner en supérieur qui choisit une épouse comme un morceau de viande etc. Arrivé à ce niveau de raisonnement c'est ce qu'habituellement j'entends.

Mais je n'ai rien à faire de leurs observations. C'était moi qui allais me marier, pas eux. Pour eux, peu m'importe si pour des raisons qui sont les leurs (Romantisme, feelings etc. bref la tirade habituelle) ils s'engagent dans des unions qui vont à coup presque sûr craquer rapidement, déchirant ainsi des familles et désorientant gravement les enfants éventuels.

Moralité ?

Et bien d'abord dans mon histoire j'ai préféré – avec une grande peine – mettre un terme à cette union qui ne pouvait que mal se terminer. Elle ne pourrait jamais établir une relation durable avec un individu normalement équilibré. C'est dur à dire mais elle n'était pas mariable.

Ensuite, je me suis dit que mes critères de non acceptabilité n'étaient pas assez sévères. Alors, j'ai révisé ma position.

Sur le conseil de mon médecin Chinois qui était amicalement fort intéressé pour voir comment un grand amoureux devenu veuf allait pouvoir s'en sortir malgré son âge et après une telle déprime, je faisais sauter la limite basse d'âge que je m'étais pourtant fixée avec une certaine audace, je dois en convenir. Mais je n'ai pas à en rougir, je suis un mec et un mec c'est fait comme ça.

Et puis je me promettais que la prochaine fois, le coup de celle qui à l'air ouverte d'esprit et qui est entièrement verrouillée, on ne me le ferait plus : Je m'orientais donc en direction d'une femme d'affaire, car elle au moins, ce serait une femme de caractère, ce qui ne me gène pas, et elle serait de par sa profession habituée à jouer « grand angle » !

Qu'on ne me dise pas que je l'ai choisie comme sur un catalogue ! Quand j'ai ouvert le tiroir, j'en ai trouvé une nuée et à ce moment j'ai pu laisser libre cour aux feelings et au romantisme.

Par sagesse, je me suis intéressé à la plus âgée qui se trouvait être plus jeune que la précédente (Non, non, ne critiquez pas, j'en étais plus inquiet que ravi), la précédente étant en l'occurrence bien plus jeune que moi ce qui ne l'avait pas empêché de m'avouer : « Tu es trop jeune pour moi »...

Et depuis, ensemble nous traçons notre sillon... Non, le ton n'est pas le bon.

Je reprends : Et depuis, à tous les deux, avec volonté et courage et nous bâtissons la vie avec ambition et sommes heureux.

Quant à Taiwan et Hong Kong, j'avais essayé mais n'avais jamais réussi à trouver une personne avec qui je pouvais m'entendre.




La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.