06/09/2008 à 10:05 - La Bretagne, reine de l'apprentissage du chinois à l'école le 8/4/2007 à 10h28 par Déborah CLAUDE (AFP)
Académie "laboratoire" pour l'apprentissage de la langue chinoise, la Bretagne compte chaque année de plus en plus d'élèves choisissant d'apprendre le mandarin dès la classe de sixième, si bien que la région recherche activement des professeurs.
Afficher l'image Echange franco-chinois dans un lycée breton
Echange franco-chinois dans un lycée breton
Fait "rare et exceptionnel", selon l'inspection académique, dix écoliers de l'école expérimentale bilingue Dong Fang de Jinan (province de Shandong, côte est de la Chine) ont passé la semaine à Rennes, fruit d'un échange scolaire avec l'école primaire Robert Doisneau.
"Ce partenariat est symbolique du dynamisme du chinois dans l'académie de Bretagne qui est la première académie de province à apprendre le chinois", a commenté Jean-François Pasturel, chargé de la carte des langues à l'inspection académique.
En effet, 1.300 élèves bretons étudient le chinois et "la demande a augmenté de 35% par rapport à la rentrée dernière", souligne Isabelle Pillet, professeur de chinois et inspectrice régionale pour la région Bretagne.
La demande ne faiblit pas. "Cette semaine, 90 personnes sont venues à la réunion d'information sur la sixième bilingue anglo-chinois à Rennes, la salle était comble", explique Patrick Lemonnier, chargé de mission langues à l'académie.
Sur toute la Bretagne, une vingtaine de professeurs enseignent le chinois, mais "on a besoin de plus en plus d'enseignants, on en manque, il faut parer au plus pressé", renchérit Mme Pillet, pour qui la Bretagne est une académie "laboratoire" en la matière.
Delphine Signé a appris le chinois en classe de quatrième à Rennes, il y a 20 ans. Elle revient de Pékin où elle a vécu six ans et fait actuellement un remplacement en collège et en lycée.
"Apprendre le chinois dans un monde globalisé, c'est indispensable", observe cette jeune femme, qui a fait son premier voyage scolaire en Chine à Jinan en 1990 lorsqu'elle était au lycée. "La langue chinoise est passée d'un statut exotique et mystérieux à une langue utile, c'est une révolution", analyse-t-elle.
Boom économique de la Chine oblige, le mandarin engrange 30% de demandes supplémentaires chaque année en France, où plus de 12.000 élèves l'étudiaient en 2005. Leur nombre pourrait atteindre les 20.000 à la rentrée 2007.
Quant à la difficulté de cette langue, Delphine Signé estime que ce n'est "pas plus compliqué qu'une abstraction mathématique". "Les élèves peuvent obtenir un excellent niveau à l'oral". Et "en chinois il n'y a pas de conjugaison!", vante-t-elle.