23/09/2009 à 14:11 - La succession en Thaïlande ?
La question de la succession en Thaïlande est typique de tous les régimes fondés sur la succession au sein d'une famille : les qualités requises pour être un bon chef d'état (roi, empereur) ne sont pas nécessairement héréditaires et le plus souvent, lorsque le pouvoir d'un dynaste est très fort et dure très longtemps, les successeurs naturels (le plus souvent les fils du dynaste) sont corrompus par l'argent et la vie facile et sont donc rarement aptes à la succession. Rares sont d'ailleurs les familles royales où les fils sont élevés en fonction de leurs futures responsabilités. Dès lors, le problème de la succession finit toujours par se poser à un certain moment : on le voit bien en Angleterre et, dans une moindre mesure, en Belgique. Lorsqu'un président de la république ne donne pas satisfaction ou se révèle être une catastrophe pour son pays, il finit par disparaître au bout de quelques années, le plus souvent 4 ou 5 ans, c'est-à-dire un laps de temps trop court que pour permettre à la situation de devenir vraiment catastrophique (sauf exception, on l'a bien vu récemment avec Bush Junior aux EtatsUnis) et l'électeur sonne sa chance à une autre personne ou à un autre parti. C'est bien pourquoi je suis un chaud partisan du régime républicain. Autre raison : le régime monarchique est presque toujours lié à la religion et à une église, ce qui favorise le plus souvent une société infantile et infantilisante, ce qui est beaucoup moins le cas en république, fondée le plus souvent sur la notion de neutralité religieuse ou de laïcité (comme en France). Quant à la corruption, elle sévit hélas partout, à des degrés divers, mais là aussi le système de l'alternance qui est la règle en république permet de limiter les dégâts. Encore faut-il faire remarquer que certaines républiques sont des dictatures ou des monarchies déguisées, comme la Libye. Parfois cependant, la monarchie peut avoir de grands mérites : ce fut le cas en Espagne, où l'attitude courageuse du roi Juan-Carlos a évité un coup d'état et un retour à la dictature, ou en Belgique, où la famille royale joue un rôle fédérateur dans un pays divisé en plusieurs communautés antagonistes.