Techniques traditionnelles de filage, tissage, teinture et broderie du coton de la minorité Li
Les techniques de tissage et de teinture de la minorité ethnique Li ont une longue histoire et des caractéristiques uniques. Les Li produisent principalement des textiles de lin, de coton, du brocart, des produits imprimés et teints (y compris la teinture par noeuds), des broderies et de longs dessus de lit (un genre de brocart, le plus délicat à réaliser).Les femmes Li sont douées en filage et tissage, et montrent surtout leur ingéniosité dans le filage et le tissage du coton "bombax" et du coton local. Dès la période précédant la dynastie Song (960-1279), les femmes Li savaient déjà comment tisser. Elles pouvaient tisser des draps de lit et des rideaux en couleur. Les "dessus de lit Yazhou" ont toujours été vendus dans les Plaines Centrales. Dans le vieux temps, dans les zones habitées par les Li, vous pouviez voir un textile puis un autre et de la broderie réalisés par les femmes Li quel que soit le village de montagne visité.
Selon des traces historiques, les techniques traditionnelles de filage et de tissage du coton des Li ont une histoire vieille de plus de 2000 ans. Depuis la dynastie Han (207 av.J.C- 220 après J.C), les brocarts "Li" ont été offerts en hommage aux dirigeants féodaux des dynasties ultérieures. Cheng Bingzhao, un poète de la dynastie Qing (1644-1911) fit une fois l'éloge du travail d'artiste exquis du brocart "Li" en ces termes : "Le brocart Li est aussi beau et brillant que le soleil dans le ciel". Le brocart "Li" est autant apprécié parce qu'il est exquis dans sa confection, beau dans son dessin, pratique, et qu'il possède les caractéristiques de filage, tissage, teinture et broderie de l'ethnie.
La technique de teinture par noeuds consiste à nouer, plier, attacher, ou tordre l'étoffe pour en préserver certaines parties de la teinture. Les motifs ainsi créés diffèrent totalement de l'impression sur tissu ou du batik.
Bombax est un genre d'arbres principalement tropicaux. Ils sont natals aux secteurs tropicaux en Afrique occidentale, le sous-continent indien, l'Asie du Sud-Est, aussi bien que les régions subtropicales de l'Asie orientale et l'Australie du nord. Des noms communs pour le genre incluent l'Arbre de Kapok, Simal, l'Arbre Rouge de Coton, le Kapok et simplement Bombax.
Les quatre techniques
La minorité Li possède ses propres techniques de filage, tissage, teinture et broderie et, dans des zones différentes, en a aussi créées selon ses propres préférences.
Filage : les outils principaux sont le rouet à main et le rouet actionné par une pédale. Le filage par utilisation du rouet à main est la plus ancienne technique de filage. Avant que les textiles en coton soient répandus, les textiles de lin sauvage étaient majoritaires dans les zones habitées par la minorité Li. Les gens épluchaient les fibres de lin sauvage qu'ils ramassaient aux saisons pluvieuses et les transformaient en matériau de base après immersion et rinçage. Après teinture, ils le filaient à la main ou au rouet puis le tissaient.
Teinture : les teintures sont à base de plantes sauvages ou cultivées. Ces teintures se caractérisent par des couleurs vives, de la vitesse de prise et des ressources abondantes. La teinture est un savoir empirique important du peuple Li. Dans la région de dialecte Meifu on trouve aussi une technique de teinture par noeuds, appelée "teinture Jiaoxie" dans le vieux temps. Cette technique suit l'ordre "nouer en premier, puis teindre et finalement tisser" et elle a intégré les processus de fixation des noeuds, de la teinture et du tissage de façon nette. C'est unique en Chine.
Tissage : Il existe principalement deux types de métiers à tisser, le métier à tisser actionné par une pédale et le métier "Juyao".Le métier "Juyao" est plutôt ancien, semblable à celui utilisé par le clan Banpo il y a six ou sept mille ans. Les femmes Li pouvaient utiliser le métier "Juyao" pour tisser des motifs exquis, somptueux et compliqués. Le métier à tisser est même loin devant les grands jacquards modernes dans la technologie du tissage jacquard.
La teinture par noeuds Li
La teinture par noeuds joue un rôle majeur dans l'impression et la teinture chez les Li ; elle s'appelait "Jiaoxie" dans le passé. Les matériaux bruts sont noués, teints et filés puis tissés en tissu de couleur. La teinture est principalement faite à partir de feuilles de plantes, de fleurs, d'écorces ou de racines d'arbres. La teinture minérale naturelle est auxiliaire.
La technique de teinture par noeuds des Li a été rapportée dans beaucoup de livres. Dans de nombreux documents, "Jiehua Li" fait justement référence à la minorité Li qui est douée en teinture par noeuds.
Actuellement, la teinture par noeuds Li est répandue dans les régions de dialectes Meifu et Ha, en particulier dans la région de dialecte Meifu. Dans cette région, il existe des portants réservés à la teinture par noeuds, et les motifs sont fins et exquis. Dans la région de dialecte Ha, toutefois, il n'y a pas de portants réservés à la teinture par noeuds. Les gens attachent un bout de la ligne verticale à leur taille et l'autre à leurs pieds. Les motifs consistent en lignes épaisses et irrégulières. Le procédé de teinture par noeuds consiste, en simplifiant, à dessiner le motif, nouer, teindre, reteindre, rincer etc …Cependant, la recherche de dessin du motif peut-être omis par les femmes Li, des dessins variés étant déjà inscrits dans leur mémoire.
Le nouage, appelé aussi "empaquetage" joue un rôle crucial dans la teinture par noeuds. Il en affecte directement le résultat. Lorsque le nouage est terminé, les écheveaux sont descendus du portant en bois puis teints. Après avoir été teints de façon régulière, ils vont sécher pour permettre à l'indigo d'être oxydé et séché à l'air. Puis les écheveaux sont teints, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils atteignent la couleur requise. Lorsque le processus de teinture est terminé, les écheveaux sont dénoués, rincés à l'eau claire pour enlever le surplus de couleur, puis séchés. Les lignes verticales (trame) vont alors présenter un motif. Les gens peuvent alors tisser les lignes horizontales de couleur (chaine) avec le métier à tisser "Juyao".Alors, un morceau d'une exquise oeuvre d'art naîtra.
Le procédé Li " teinture par noeuds en premier puis tissage", bien qu'il diffère de la méthode des autres groupes ethniques "tissage en premier puis teinture par noeuds", non seulement permet au motif de libérer toute sa finesse, mais ajoute aussi davantage de changements de couleurs et fait que le motif présente une gradation de couleur distincte. Un tel genre de halo chromatique formé naturellement sans couches rend le brocart plus exquis et d'une efficacité artistique supérieure.
Dessus de lit Loong
Le dessus de lit Loong est un trésor parmi tous les brocarts Li. Il est réalisé grâce à l'intégration des techniques de filage, teinture, broderie et tissage. Son procédé de fabrication est compté comme le plus difficile et le meilleur en filage, tissage, teinture et broderie. Il se caractérise par son travail exquis, ses couleurs vives, ses motifs élégants et ses styles variés. C'est un artisanat et une valeur culturelle et artistique des plus hauts parmi tous les brocarts Li. Aussi était-il devenu le trésor de la région de Hainan offert aux dirigeants de toutes les dynasties. Le dessus de lit Loong est aussi appelé "Grand dessus de lit" ou "dessus de lit Yazhou"
NOTES
Les Li 黎族 (Lí Zú) (Hlai) sont l'une des 56 minorités ethniques vivant en Chine Ils étaient un peu plus de 1,2 million à la fin du XXe siècle.
La majorité des Li vivent au large de la côte sud de la Chine sur l'île-province de Hainan, où ils sont les indigènes les plus nombreux.
Pendant la dynastie Sui ils étaient désignés par le nom Liliao, et à présent ils se nomment eux-mêmes les Sai.