Les chaussures et l'étiquette dans la Chine ancienne
Les anciens Chinois avaient de nombreuses règles d'"étiquette" dans leur vie quotidienne, qui incluaient leur façon de se chausser.
Les règles de la dynastie Zhou (1100-256 av J.C) stipulaient que les gens devaient enlever leurs chaussures avant de pénétrer dans la maison, que les chaussures et chaussettes devaient être éloignées lors des banquets, et que les ministres rencontrant l'Empereur devaient, eux aussi, enlever à la fois chaussures et chaussettes. Toutefois, les pieds nus étaient un tabou aux occasions des cérémonies de culte.
Dans la Chine ancienne, des chaussures différentes étaient portées pour convenir aux occasions particulières. Les chaussures de mariage étaient soit roses soit rouges et brodées d'oiseaux propices et de motifs floraux. Sous la dynastie Han (206 av J.C-220 ap. J.C), les mariées portaient des sandales de bois, peintes avec des motifs floraux et attachées avec cinq brides de soie aux couleurs vives. Les mariées Mandchoues de la dynastie Qing portaient des chaussures de tissu bleu, brodées du double caractère "bonheur" rouge.
Les chaussures pour défunts étaient connues comme "Chaussures de Longévité", en rapport à leur futur vêtement éternel dans l'au-delà. Entre 206 av J.C et 420 ap J.C, dès leur décès, tous les empereurs portaient des chaussures de jade. Sous la dynastie Qing, quand un empereur mourait, toutes ses chaussures étaient brûlées. Quand l'Empereur Guangxu (1875-1909) mourut, 104 paires de ses chaussures furent incinérées. Pour les gens ordinaires, les chaussures étaient bleues, noires ou marron pour les hommes, tandis que les femmes portaient des chaussures brodées de couleurs vives. Les semelles pouvaient être brodées d'un dessin de fleur de lotus et d'une échelle, symbolisant l'ascension du défunt au paradis. Toutefois, les personnes plus âgées qui célébraient réellement leur longévité et espéraient des retours heureux portaient des chaussures "Caractère du Bonheur" (des chaussures brodées du caractère signifiant "bonheur").
Dans la Chine féodale, le statut des gens pouvait être perçu selon les chaussures qu'ils portaient.
Sous les Dynasties du Sud (420-589), les gens du peuple étaient autorisés à porter des chaussures de paille ou de tissu de fibres grossières de couleur bleue, verte ou blanche uniquement, alors que les nobles portaient des chaussures de cuir ou de soie.
Les dirigeants des Jin Orientaux (265-317), dans leur dégoût des marchands, et souhaitant qu'ils soient immédiatement reconnaissables, décrétèrent que leur façon de se chausser devrait comprendre une chaussure noire et une blanche.
La dynastie Qing stipula que les chaussures "jaune vif" étaient exclusivement réservées à l'Empereur, les "jaune d'or" étaient pour les nobles et celles d'un ton "jaune-abricot" pour les gens du peuple.
Les changements dans la culture de la chaussure Chinoise reflètent ses rapports étroits avec les conditions naturelles et géographiques de la Chine; ils manifestent aussi des changements sociaux ,économiques et culturels, ainsi que des goûts des dirigeants et des gens du peuple à différentes périodes.