Katsushika Hokusai
Katsushika Hokusai 葛飾 北斎, connu plus simplement sous le nom de Hokusai ou de son pseudonyme de "Vieux Fou de la peinture", est un peintre japonais né en 1760.
Hokusai naît à Warigesui, sous le patronyme de Tokitar à Edo, dans le district de Honjō, qui constitue un centre d'impulsion plus connu sous la dénomination de Katsushika. C'est en tout point une figure emblématique de Tokyo qui vit le jour le 9e mois de la 10e année de la période Horeki. Pour l'heure, aucune information ne permet de déterminer ses véritables parents. Adopté à l'âge de trois ou quatre ans et évoluant dans un foyer où l'artisanat constitue le gagne-pain de la famille, il finit par y découvrir sa vocation grâce à son père adoptif, Nakajima Ise. Celui-ci travaille dans la fabrication de miroirs destinés à la prestigieuse cour du shogun. Hokusai, encore surnommé Tokitanō, fait déjà preuve d'un potentiel inouï pour le dessin ainsi que d'une curiosité nourrie pour la peinture. C'est ainsi qu'il suit très tôt une instruction au poste de graveur sur bois, entre 14 à 18 ans, qui correspond également à l'âge où il entra au studio de Katsukawa Shunsho. Pendant 19 ans, il travaillera durement à l'école de Katsukawa afin de devenir dessinateur spécialiste de l'ukiyo-e, tout comme graveur et auteur de fameux écrits au Japon.
Entre 1773 et 1774, il poursuit une formation au sein d'un atelier de xylographie. Le succès frappe à sa porta quand en 1775 il se met à graver par sa propre créativité six feuilles d'un roman humoristique célèbre de Sanchō, qui en constituent les dernières pages. En 1778, il entre à l'atelier du maître Katsukawa Shunsho, une icône incontournable dans la peinture d'estampes ukiyo-e, ainsi que dans la réalisation de portraits d'acteurs. C'est en évoluant dans cet atelier que débute réellement sa passion et son activité d'artisan du dessin et de l'estampe qui ne générait alors qu'un revenu assez modeste. L'année d'après, on le retrouve sous le patronyme de Katsukawa Shunrō. Ce fut une période décisive qui vit apparaître une série de portraits de sa réalisation qui obtinrent un franc succès. Toutefois, il prend la décision difficile de quitter l'atelier au décès de son maître, choix qui lui semblait pertinent à la suite d'une discorde avec le successeur de celui-ci appelé Shunko.
C'est au cours de cette période que Hokusai connut la plus grande destitution. Mais étant têtu et combattif, il continue à étudier et intègre différentes écoles dont celles de Kano Yusen, Tsutsumi Torin et Sumiyoshi Naiki. Artiste très ouvert, il n'hésite pas à s'enquérir des techniques étrangères en subissant notamment l'influence nouvelle de l'art occidental puis s'entoure de personnalités très intéressantes qui lui ouvrent de nouveaux horizons. C'est ainsi qu'il découvre la perspective en côtoyant Shiba Kokan, artiste japonais de renom. Il profite également de la présence des Néerlandais qui demeurent les seuls autorisés à amarrer à Nagasaki.
Aux alentours de 1794, il finit par réintégrer une école aux principes et à l'influence classique : le clan Tawaraya de la tradition Rimpa. L'année d'après, il fait appel au surnom de Sōri pour illustrer le recueil poétique Kyōka Edo no Murasaki, lequel fut indubitablement à l'origine de son premier succès. Très actif entre 1796 et 1799, il fait publier un grand nombre d'albums et d'estampes surimono.
Il est particulièrement indéniable que son travail influa sur l'inspiration d'une multitude de talentueux artistes occidentaux comme Gauguin, Van Gogh et Claude Monet. L'on mentionne même à plus forte raison qu'il serait à l'origine du courant artistique connu sous la dénomination de "japonisme ". A partir de l'année 1800, il lui prenait parfois l'envie de signer ses œuvres par la formule Gakyōjin, ce qui signifie "le Fou de dessin ". A travers le regard de certains Japonais, il est sans nul doute à l'effigie du père du manga, mot dont il fut l'instigateur et qui évoque singulièrement une "esquisse spontanée ".
En sortant du studio de Katsukawa, Hokusai adopte un nouveau nom, celui de Shunro au départ, puis finalement il retient l'appellation Tawaraya Sori, relative à son association avec la maison Tawaraya. La période correspondante fut très fructueuse pour l'artiste qui réalisa de très nombreuses peintures, surimono et illustrations. Le choix de l'indépendance artistique fut pour sa part bien pesé car il ne se défit de l'influence des écoles qu'en 1798 afin d'entreprendre une carrière en solo. Ayant lui-même prit des disciples sous son aile, il rebaptise l'un d'entre eux à son nom puis se renomme Hokusai Tomisa.
Son plaisir à adopter divers patronymes ne faiblit pas avec l'âge, dans la mesure où à 51 ans il décide de prendre le nom de Taito. C'est sous ce pseudonyme qu'il se fait mondialement connaître pour la création officielle du Manga. Pourtant, en 1820, il troque à nouveau son nom pour celui d'Itsu et élabore des œuvres qui demeurent jusqu'à aujourd'hui ses travaux les plus fantastiques et les plus réputés. L'on peut citer par exemple les "36 vues du Mont Fuji" qui le rendit célèbre dans tout le Japon. Parmi les 46 estampes qui composent les Trente-six vues du mont Fuji dont Hokusai est très fier, le premier chef d'œuvre représente en 1831, "La Grande Vague de Kanagawa". Travail à la fois magnifique et surprenant de fraîcheur.
En 1834, sous le patronyme de Gaky, il réalise les "100 vues du Mont Fuji" avant de s'éteindre en avril de l'année 1849, à l'âge de 89 ans. Pour célébrer la mémoire de ce perfectionniste chevronné, la communauté artistique évoque religieusement en l'honneur de son infatigable créativité: "Si j'avais eu 5 ans de plus, j'aurais pu devenir un véritable peintre". Pareillement en occident, son décès rendit ses réalisations encore plus populaires et établit définitivement sa réputation.