Guo Wei
Guo Wei 郭伟 est considéré comme l'un des peintres réalistes chinois les plus importants. Né à Chengdu, dans la province du Sichuan, Guo Wei est diplômé du département gravure de l'Institut des Beaux-arts de Sichuan en 1989.
Biographie
Dès le début de sa carrière, son style très marqué et le choix de sujet abordé lui a placé à l'avant-garde d'une communauté éclectique d'artistes. Guo Wei commença d'abord par une petite série d'oeuvres peintes d'après des portraits photographiques de sa fille, les parties de l'oeuvre qui frappent d'entrée sont les aspects les plus sombres de la superposition entre la jeunesse et la culture urbaine contemporaine. Guo Wei croie fermement que la compréhension de la culture est chez l'enfant, une métaphore de la réalité par rapport au reste du monde vivant. Son sujet de prédilection est ancré dans des jeux de scènes dans lesquelles pose la jeunesse urbaine. Ces oeuvres mettent en évidence les aspects les plus sombres qui en ressortent du monde le plus profond et néfaste du milieu des adultes.
Guo Wei peint des portraits déconcertants de l'enfance en milieu urbain et l'angoisse chez les adolescentes. Ses personnages à peine sorties de la puberté sont une métaphore de la transformation de la société, en l'occurrence chinoise, dans laquelle Guo Wei vit. Cet artiste peu banal exprime par ce moyen les difficultés croissantes d'une génération en Chine, en particulier celle de l'après ouverture de la Chine à l'Occident. Ces oeuvres reflètent le choc des cultures et des moeurs entre l'Ouest et la République populaire de Chine. Ses tableaux représentent généralement les jeunes de quartier exprimant leur rébellion et leur mépris de la société ainsi que des éléments dérangeant pour l'oeil des adultes dont notamment des poses très suggestives. Souvent, ses personnages ne portent pas de sous-vêtements, parfois ils sont même représentés nus ou dans des tenues provocatrices s'ils sont habillé. Tout est mis en oeuvre pour que la société ou les parents désapprouvent leurs actes, que ce soit par les postures provocatrices et les attitudes ou encore par les éléments qui peuvent les accompagner telles les armes à feu ou les cigarettes.
Ces enfants représentés sont de la génération de la politique de l'enfant unique. Leur unicité les rends égocentriques, uniques et se croient plus important que tout.
La génération actuelle pousse encore plus loin cet état de chose car bien qu'imprégné des traditions de leurs familles et de leur culture, la jeunesse actuelle est exposée à une foule d'information et de données provenant de l'Occident. L'artiste essaye donc de réveiller chez les jeunes la conscience de leur identité profonde et des valeurs traditionnelles chinoises.
Avec son frère Guo Jin, Wei Guo a su insuffler un renouveau dans le domaine de l'art nouveau en Chine. Leurs oeuvres ont été exposées dans plusieurs expositions importantes.
La nouvelle génération de 1990 dont les deux frères font parti, a adopté « la vie quotidienne » comme sujet principal de création d'art contemporain. En opposition au concept du « sublime » de leurs ainés où tout était magnifié à outrance avec des messages sublimés, « la vie quotidienne » a insufflé une nouvelle voie à l'art. On peut aussi noter l'ironie à travers le niveau de vie affiché et les valeurs contrastées entre les deux courants artistiques.
Comme tous les artistes de sa génération, son oeuvre est plus portée sur l'expérience de la vie quotidienne dans le contexte urbain. Ces oeuvres ne sont plus la représentation de l'idéal de la vie de campagne ou du nationalisme chinois comme la génération précédente d'artistes. La génération d'artistes contemporaine à Guo Wei est plus portée vers les sentiments simples et authentiques et l'expérience de la vie dans son ensemble ou encore des phénomènes sociaux qui les régissent.
Cette époque marque aussi le début de voyages à l'étranger pour de nombreux artistes chinois et même l'émigration pour certains. La situation des artistes qui était restée en Chine était effroyable.
De 1990 à 1993, Guo Wei a approfondi et expérimenté à travers une série d'oeuvres dont on peut noter « Maison bleue » et « Binding Up ». L'artiste garde un vif souvenir de cette période. Il avoue avoir été profondément influencé par l'artiste français du nom de Santa Fé qui a été sa source d'inspiration pour la première série de travaux. Il avait appris à mieux utiliser son temps pour finir une oeuvre, méthode qui n'était pas encore commune en Chine à cette période.
Durant toute la décennie 1990, son travail avait pour ligne directrice la mise en avant de la vision pessimiste et assez brutale de l'essence de la nature humaine dans la vie contemporaine. Son coup de pinceau est sûr, concis avec en toile de fond des couleurs représentant la morosité pour mettre en évidence la négativité de sa composition.
Guo Wei dépeint l'évolution et l'avenir du peuple chinois à travers la génération qui la constitue réellement.
Des tableaux dépeignant les rituels familiaux ou se mêlent détente, humour sont aussi une de ces caractéristiques. Ces scènes familiales ont pour but d'indiquer les relations entre la société réelle et le monde extérieur. Les moustiques sont aussi une constante dans les oeuvres de cet artiste épris de réalisme. Ces moustiques ne sont pas seulement utilisés comme éléments décoratifs mais surtout pour rappeler au spectateur que les problèmes font partie de la vie mais surtout qu'ils sont inévitables.
Ses peintures incitent le public donc à la réflexion à travers l'observation. Guo Wei expose son point de vue «La vie quotidienne sont les ingrédients de base de mes travaux. Les scènes et les images sont représentées de ce que j'ai vu, entendu, mémorisé. Après tout, ils sont les produits d'une sorte de mélange. J'ai été élevé dans l'éducation du réalisme. Il fut donc inévitable que le réalisme n'influence pas mon travail.»
Enfin, Guo Wei s'installe dans son propre studio à Beijing, en 2008. Il élargit alors ses expérimentations et laisse plus de plas à son développement artistique.
Pourtant, comme l'a noté plusieurs critiques, ses travaux récents attestent d'un ton plus apaisé qui a été inspiré par l'humour, les jeux de rôle et le fait de rêver qui est beaucoup plus caractéristique de l'oeuvre de son frère, Guo Jin. Ce faisant, il s'est ouvert à d'autres horizons et sa peinture en témoigne.
Peintures
