Confucianisme Coréen
La pensée de Confucius ne comporte aucune référence au surnaturel, à l'exception d'un ordre divin impersonnel auquel on se réfère comme étant le Ciel, et qui n'interviendrait pas dans les affaires humaines aussi longtemps que prévaudraient sur terre un ordre relatif et un bon gouvernement. En ce sens, le confucianisme était une religion sans dieu, comme l'était à l'origine le bouddhisme. Mais avec le temps, le sage et ses principaux disciples furent canonisés par leurs successeurs pour pouvoir mieux inculquer leurs doctrines aux gens du peuple sans instruction.
La littérature confucéenne fut introduite dans la péninsule en même temps que les premiers documents écrits en chinois, vers le début de l'ère chrétienne. Les Trois Royaumes de Koguryo, Paekche et Shilla ont laissé des documents qui mentionnent l'existence d'une influence précoce du confucianisme. A Koguryo, par exemple une université confucéenne centrale fonctionnait déjà au Ivème siècle, de même que des écoles confucéennes privées de province. Paekche établit des institutions semblables à peu près à la même époque, tandis que Shilla, comme d'habitude, fut le dernier à adopter l'influence étrangère.
La cour de Shilla unifié envoya des délégations d'érudits dans la Chine des Tang afin d'observer directement les travaux des institutions confucéennes, puis, de rapporter une grande quantité de documents sur le sujet. Bien que le bouddhisme fut la religion d'Etat, le confucianisme constitua la base philosophique et structurelle du gouvernement, de sorte que l'avènement de la dynastie Koryo au Xème siècle, celui-ci ne subit aucun changement dans sa forme, hormis le fait que l'influence du bouddhisme ne cessa de croître.
La dynastie des Yi, ou Choson, d'orientation confucianiste, souvent critiquée pour ses luttes de pouvoir politique et ses querelles de clans liées aux diverses interprétations de la doctrine confucéenne, connut pourtant l'âge d'or de la renaissance en Corée.
Le confucianisme coréen englobait tout un système d'éducation, de rituels et d'organisation civile. Le concours d'entrée dans la fonction publique, ou kwago, conçu selon le système chinois au Xème siècle, encouragea beaucoup l'étude des classiques confucéens et contribua à inculquer les valeurs du confucianisme aux Coréens. Aujourd'hui encore, leurs coutumes, habitudes et schémas de pensée restent imprégnés des enseignements confucianistes.
