Comme je le rappelais récemment dans
écrire pour lire, "on fait souvent une erreur majeure en présentant les caractères chinois comme des images globales (des pictogrammes) qu'il faudrait en quelque sorte photographier mentalement pour les retenir tels quels : en réalité, comme nos mots, même s'ils se donnent sous l'apparence de la simultanéité, ils se déploient dans l'ordre de la succession, la succession hiérarchique de leurs composants : clefs, blocs composants (simples ou complexes mais d'autant plus utiles à connaître qu'ils indiquent souvent la prononciation).
Comme je l'ai déjà montré ici, il faut donc aller
de l'analyse à la synthèse."
L'écriture chinoise constitue une formidable combinatoire dont les éléments - simples ou composés -, ont trois fonctions possibles (ils peuvent d'ailleurs en remplir plusieurs à la fois) : sémantique (classificatoire ou non, pictographique ou idéographique), phonétique ou purement graphique.
S'il en allait autrement, si chaque caractère était parfaitement
"indépendant" de tous les autres, il serait totalement impossible de retenir le sens des quelque 8000 formes usuelles et des quelque 50 000 formes répertoriées des caractères chinois.
J'ajoute que la plupart des mots chinois sont aujourd'hui des mots de deux syllabes et qu'ils s'écrivent, en conséquence, avec deux caractères.