Hong Kong : Que deviendrait la région si elle ne défendait pas ses droits ?
Les manifestations qui se déroulent en ce moment au cœur de Hong Kong ont pour but de protéger la démocratie que Pékin essaie d'étouffer graduellement dans la région spéciale qui a été rétrocédée à la Chine en 1997.
Les citoyens de l'ancienne colonie britannique n'acceptent pas qu'on leur ôte notamment le droit à l'élection au suffrage universel.
Le refus de Pékin pour l'élection du Chef de l'exécutif en 2017 est un premier pas vers la suppression du système politique tel que le connaissent les Hongkongais.
Et si ces derniers se laissent faire, les habitants de Hong Kong risquent de voir disparaitre dans les prochaines années de nombreuses autres libertés sans lesquelles il sera difficile de s'accommoder.
La liberté d'expression est la première des libertés individuelles en danger. Commémorer chaque année le massacre de Tian'anmen ou encore exprimer librement ses idées politiques, philosophiques ou même artistiques pourrait être dans un certain nombre de cas, systématiquement sanctionné par un séjour en prison.
La liberté de la presse est également un enjeu de taille. Si elle venait à disparaître, l'information serait canalisée et uniformisée par le gouvernement central. Le contrôle de la presse ferait disparaitre de nombreux médias non conformes à la politique du pays. Il serait impossible de traiter librement de sujets comme le Tibet et le Dalaï Lama, Taïwan, les îles Diaoyu, etc. Nombre de journalistes qui se permettraient de critiquer le gouvernement seraient considérés comme des dissidents et emprisonnés. Ceci sans compter sur le fait que lorsque le gouvernement central décide qu'un sujet en particulier doit être couvert, tous les médias doivent suivre l'ordonnance, limitant la diversité, la compréhension du monde et mettant un véritable coup de frein à l'ouverture d'esprit.
La fin de la liberté religieuse telle qu'on la connait dans la région serait désolant pour les près de 12% de chrétiens et autres musulmans ou juifs. De nombreux courants religieux du protestantisme sont en effet considérés en Chine comme sectaires et leurs membres sont sanctionnés.
La censure des livres, de la radio, de la télévision et des films est un véritable fléau en Chine. Priver le peuple de la diversité culturelle et lui imposer une sorte de sélection peut être vu comme un lavage de cerveau.
Et que dire de la censure d'Internet qui empêche l'accès à de nombreux sites d'information –souvent plus objectifs que les médias chinois- ainsi qu'aux réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou dernièrement Instagram. En outre, l'utilisation de Baidu comme remplaçant à Google est quant à elle une expérience rarement fructueuse et intéressante.
L'Histoire nous montre que liberté et la démocratie se gagnent mais sont rarement acquises et les jeunes Hongkongais l'ont bien compris.
La Rédaction