Ruyi
Les visiteurs de la Cité interdite peuvent y admirer des ruyi 如意. La partie supérieure de ces objets ressemble à des fragments de nuages et ils ont un long manche en forme de S aplati. Le ruyi est souvent fabriqué de matériaux précieux – or, jade, cristal, agate, corail – parfois, de bambou et d'os, et sa fabrication a toujours été méticuleuse. On le gravait de motifs ou l'incrustait d'argent, d'or et de pierres précieuses. Les motifs – parfois simples, parfois élaborés – présentaient invariablement des messages de bon augure : longévité, fortune et bonheur.
On dit que le ruyi a d'abord été un article d'usage courant dans les ménages chinois : un grattoir pour le dos. Règle générale, il était fabriqué de bois ou de bambou, et on l'appelait laotoule (joie du vieillard).
Comme il procurait de la joie, on a commencé à le fabriquer avec des matériaux d'une plus grande valeur et on s'en servait à la fois comme objet d'art et objet courant. Durant la dynastie des Qing (1644-1911), on gardait un ruyi sur la table de chevet de la chambre impériale et un autre à côté du trône pour que l'empereur et ses concubines s'en servent. Lors de célébrations impériales (accession au trône, mariage et naissance), les nobles commandaient des ensembles de ruyi en cadeaux. Par exemple, lors du soixantième anniversaire de naissance de Qianlong (1700), ses ministres lui ont offert soixante ruyi avec filigrane d'or. En 1894, lorsque l'impératrice douairière Cixi a eu soixante ans, on lui a offert neuf fois neuf ruyi, c'est-à-dire 81. (Ce nombre symbolise une vie sans fin). L'empereur utilisait également le ruyi pour pointer la concubine de son choix parmi les candidates qu'on lui présentait.
On trouve également une collection de ruyi au temple de Confucius, à Qufu, province du Shandong. Ces ruyi ont été donnés en cadeau à ce grand sage par différents empereurs.