Chine / Nucléaire : frein à main desserré
Par ERIC MEYER
Extrait du numéro 20 du Vent de la Chine du 4 au 10 juin 2012.
Avant Fukushima (06/03/11), la Chine visait pour 2020 la tête des nations du nucléaire civil, puis depuis cette catastrophe, toute autorisation avait été gelée. Au 31 mai, la reprise s'annonce, après l'approbation par le Conseil d'Etat présidé par Wen Jiabao, du plan quinquennal de sécurité nucléaire et d'action en cas d'accident contaminant.
Neuf mois d'enquête de terrain ont suffi pour conclure que les 41 réacteurs en chantier ou en activité étaient « sous contrôle », aux normes nationales et de l'AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique), en design comme en construction et utilisation. Même si certaines, potentiellement en difficulté en cas de séisme ou de tsunami, devront se mettre à niveau.
Au Parlement, en mars, Wang Binghua, patron de la SNPTC (State Nuclear Power Technology Corp.), l'un des deux groupes exploitants, avait révélé des soucis de sécurité, de niveaux 1 et 2 sur les 7 de l'échelle internationale, certains nécessitant trois ans de travaux.
Dès lors pour XuYuming (CNEA - China Nuclear Energy Association), le permis à de nouvelles centrales redevient plausible d'ici l'été, et pour Shanghai Electric, Dongfang Electric et Harbin Electric, la perspective de signer dans l'année 5GW de capacité, pour 7,9 milliards de dollars de marché public - bon pour revitaliser l'économie et décarboniser d'un cran la génération électrique –purifier l'air des villes!
Du coup, le retard pour le plan nucléaire chinois, sera minimisé. En 2011, Pékin parlait de 100GW à l'horizon 2020 (objectif auquel, dans le métier, nul ne croyait). Le nouvel objectif serait de 60-70GW, contre 11,3 GW en 2011. Au travail, Messieurs Dames, il y a du pain sur la planche !