La Chine met en garde contre le durcissement des sanctions contre la RPDC
Un envoyé chinois a mis en garde jeudi contre le durcissement des sanctions visant la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
La situation actuelle dans la péninsule coréenne est caractérisée par des tensions persistantes et des confrontations croissantes qui ne servent les intérêts de personne. C'est la dernière chose que la Chine souhaite, a souligné Geng Shuang, représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations Unies.
Le règlement de cette question ne peut être dissocié de la construction d'une confiance politique mutuelle et d'un climat positif. Renforcer aveuglément les sanctions et les pressions ne contribuera pas à résoudre les problèmes, mais sera au contraire contre-productif. Se laisser aller à une logique d'alliances militaires et à l'obsession de la confrontation ne fera qu'exacerber davantage l'antagonisme et les tensions, rendant l'objectif de dénucléarisation et de maintien de la paix et de la stabilité dans la péninsule encore plus insaisissable, a-t-il affirmé.
"La Chine appelle une fois de plus toutes les parties à adopter une approche rationnelle et pragmatique, à rester attachées à un règlement politique de la question, à reprendre leurs contacts, à renforcer la confiance mutuelle, à relancer le dialogue dès que possible et à faire davantage pour la paix et la stabilité dans la péninsule. La communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, devraient également créer des conditions favorables à cette fin", a-t-il déclaré dans une explication de vote, peu après que le Conseil de sécurité a voté sur un projet de résolution qui visait à proroger le mandat du Groupe d'experts assistant la Commission des sanctions de la RPDC.
La Russie a opposé son veto au projet de résolution déposé par les Etats-Unis.
La Chine a toujours soutenu que les sanctions n'étaient pas une fin en soi mais un moyen. Les sanctions visant la RPDC devraient servir à la dénucléarisation de la péninsule, à l'ouverture d'un dialogue et de négociations entre les parties et au règlement politique définitif de la question de la péninsule, a déclaré M. Geng.
Il est préoccupant de constater que les sanctions sévères prises contre la RPDC ont en fait exacerbé les tensions et les confrontations, tout en ayant un impact négatif grave sur la situation humanitaire et les moyens de subsistance sur place, a-t-il affirmé.
La Chine a participé de manière constructive aux consultations sur le projet américain. Elle apprécie et soutient la proposition russe visant à fixer une date limite aux sanctions contre la RPDC et à procéder à des examens périodiques de la situation. La Chine estime que cette proposition, si elle est adoptée, constituera une importante amélioration du régime de sanctions, et donnera l'impulsion nécessaire à une sortie de l'impasse actuelle. Malheureusement, la proposition russe n'a pas été prise en compte, a déploré M. Geng.
Le projet de résolution a été mis aux voix alors même que le mandat du Groupe d'experts n'avait pas encore expiré et que les parties avaient encore le temps de se consulter, si bien que la Chine a dû s'abstenir, a-t-il expliqué.
La position de la Chine sur la question de la péninsule coréenne est très claire. La Chine s'est toujours engagée à maintenir la paix et la stabilité dans la péninsule, à y faire progresser en parallèle la dénucléarisation et la création d'un mécanisme de paix, et à résoudre les problèmes par le dialogue et la consultation, a-t-il déclaré.
En tant que proche voisine de la RPDC, la Chine continuera à oeuvrer activement au maintien de la stabilité, à promouvoir la négociation, et à jouer un rôle constructif dans la promotion d'un règlement politique, la reprise rapide du dialogue et la construction d'une paix et d'une stabilité à long terme en Asie du Nord-Est, a conclu M. Geng.