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LIENS COMMERCIAUX

Xi Jinping, le réformateur (1)

© Chine Nouvelle (Xinhua) - Lei Ming,Zhou Xiaozheng,Han So, Le 15/07/2024 16:43

Le dirigeant chinois, Xi Jinping, met en place une série de nouvelles réformes qui détermineront la trajectoire de croissance de la deuxième économie mondiale, alors que la direction du Parti communiste chinois (PCC) a entamé lundi matin une réunion de quatre jours à Beijing.

A la cérémonie d'ouverture de la troisième session plénière du Comité central du PCC, Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC, a présenté un rapport de travail au nom du Bureau politique du Comité central du PCC et a donné des explications sur un projet de décision en matière d'approfondissement global de la réforme et d'avancement de la modernisation chinoise.

La troisième session plénière du 20e Comité central du PCC est considérée comme étant équivalente aux précédentes "troisièmes sessions plénières" qui se sont tenues sur le thème de la réforme, notamment celle de 1978, lorsque Deng Xiaoping a lancé la réforme et l'ouverture.

Pendant la période préparatoire de l'actuelle session plénière, M. Xi s'est employé à promouvoir la réforme, exhortant à "émanciper davantage les esprits, à libérer et à développer les forces productives sociales, et à libérer et à renforcer la vitalité sociale", afin de "donner une forte impulsion et des garanties institutionnelles à la modernisation chinoise".

Cela a fait naître l'espoir d'un nouveau cycle de réformes profondes, dissipant les préoccupations quant à la "stagnation" de la réforme en Chine ou à "l'essoufflement" de l'économie chinoise.

Depuis que M. Xi a accédé au poste le plus élevé il y a plus de dix ans, la Chine est entrée dans une "nouvelle ère". La force économique du pays s'est accrue, et son prestige international a continué de croître. La réforme est la marque de cette ère.

Cependant, confrontée à une myriade de défis anciens et nouveaux, la Chine se trouve maintenant dans une période critique pour accélérer le rythme de sa réforme.

LA REFORME NE S'ARRETERA PAS, L'OUVERTURE NE CESSERA PAS

M. Xi est considéré comme un nouveau réformateur exceptionnel du pays après Deng Xiaoping.

Les deux dirigeants ont fait face à la même mission : moderniser la Chine, mais dans des contextes bien différents.

Lorsque M. Deng a lancé la réforme et l'ouverture à la fin des années 1970, le PIB par habitant de la Chine n'était que d'environ 200 dollars. Sa cause de réforme et d'ouverture partait quasiment de zéro.

En 2012, alors que M. Xi a été élu secrétaire général du Comité central du PCC, la Chine est devenue la deuxième économie mondiale, avec un PIB par habitant de plus de 6.000 dollars. Cependant, la croissance a changé de vitesse, et de nombreux avantages, notamment les coûts de la main-d'oeuvre faibles, ont commencé à s'amenuiser.

Au lieu de se reposer sur les lauriers de ses prédécesseurs, M. Xi s'est engagé à poursuivre la réforme, tout en étant conscient des difficultés de la tâche.

"La partie facile du travail a été réalisée à la satisfaction de tous. Ce qui reste, ce sont les os durs qui sont difficiles à mâcher", a-t-il affirmé.

Au cours de la dernière décennie, plus de 2.000 mesures de réforme ont été mises en oeuvre, permettant au pays d'éliminer l'extrême pauvreté, de promouvoir un développement intégré entre les zones urbaines et rurales, de lutter contre la corruption, de soutenir les entreprises, de stimuler l'innovation et de faire avancer une "révolution verte".

Grâce à ces mesures de réforme, l'économie chinoise a non seulement maintenu une croissance robuste, mais a également plus que doublé depuis 2012, consolidant ainsi le statut du pays en tant que principal contributeur à la croissance mondiale.

Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires, car la Chine fait maintenant face aux besoins toujours croissants de sa population pour une vie meilleure, et est confrontée à des défis majeurs tels que la pression économique à la baisse à la suite de la pandémie de COVID-19, ainsi que les risques associés au secteur immobilier, aux dettes des gouvernements locaux et à certaines institutions financières de petite et moyenne taille.

En quête d'un meilleur avenir pour le pays et le peuple, M. Xi a salué la réforme et l'ouverture comme "un moyen crucial" dans la réalisation de la modernisation chinoise et l'extension du miracle du développement du pays.

M. Xi a réitéré l'importance de la réforme lors d'une session d'étude de groupe du Bureau politique du Comité central du PCC cette année. Quelques semaines plus tard, lors des "deux sessions" politiques, il a mis l'accent sur l'approfondissement des réformes dans divers secteurs "pour supprimer les obstacles au développement des forces productives de qualité nouvelle".

"La réforme est la force motrice du développement", a souligné M. Xi en mai lors de son inspection de la province du Shandong. Durant ce voyage, il a convoqué un symposium pour demander l'avis des représentants d'entreprises et d'universités sur la manière d'approfondir davantage la réforme.

"Il est évident que la réforme occupe une place importante dans l'esprit de M. Xi, et je pense qu'il a une bonne compréhension de toutes les questions relatives à la réforme", a déclaré Huang Hanquan, directeur de l'Académie de recherche macroéconomique de Chine, qui a participé au symposium en tant qu'orateur invité.

Plus tôt, M. Xi avait affirmé aux membres des milieux des affaires, de la stratégie et de l'enseignement américains qui se sont rendus à Beijing au printemps, que la Chine planifiait et mettait en oeuvre "une série de mesures importantes pour approfondir la réforme de manière globale". La Chine favorisera constamment un environnement commercial orienté vers le marché, fondé sur le droit et internationalisé, a souligné M. Xi, ajoutant que cela créera un espace de développement plus large pour les entreprises des Etats-Unis et des autres pays.

L'engagement de M. Xi envers la réforme s'est avéré constant.

En 1969, alors qu'il n'avait pas encore 16 ans, M. Xi a été envoyé à Liangjiahe, un village de la province du Shaanxi dans le nord-ouest de la Chine, pour y effectuer des travaux agricoles. Là, il a connu la faim. L'aspiration du jeune homme à cette époque était de s'assurer que les personnes vivant dans son village puissent manger à leur faim.

La volonté de réforme de M. Xi découle également de l'aspiration du peuple à une vie meilleure. Les mesures de réforme qu'il a mises en oeuvre à Liangjiahe, notamment l'introduction du biogaz, la création d'une forge et l'ouverture d'un magasin de produits de première nécessité, visaient à améliorer la vie des villageois.

L'engagement de M. Xi envers la réforme a été influencé par son père, Xi Zhongxun, un ancien révolutionnaire et un champion de la réforme et de l'ouverture. En 1978, Xi Zhongxun a été nommé responsable principal dans la province du Guangdong, dans le sud de la Chine. Il a ensuite aidé à construire les premières zones économiques spéciales du pays, dont Shenzhen, Zhuhai et Shantou.

Toujours en 1978, Xi Zhongxun a chargé Xi Jinping, qui étudiait à l'Université Tsinghua, de mener des recherches sur le terrain concernant le système d'exploitation forfaitaire à base familiale dans la province de l'Anhui, dans l'est de la Chine. Xi Jinping a rempli un cahier entier, recueil qu'il a conservé pendant de nombreuses années.

La réputation de réformateur de M. Xi s'est renforcée à mesure que sa carrière politique avançait.

Au début des années 1980, il a lancé des expériences de réforme dans le district déshérité de Zhengding, dans la province du Hebei, en commençant par un essai de contrats de prise en charge forfaitaire des terres, faisant de Zhengding le premier district au Hebei à adopter cette pratique.

En 1985, le magazine "Jeunesse de la Chine" a publié un article sur la transformation du district. Il cite un secrétaire du comité du Parti pour un district d'une province voisine, en visite à Zhengding. Selon lui, "ici, vous n'entendez pas les gens scander 'réforme', mais la réforme est partout".

"En passant en revue ces années, l'une des choses que nous avons accomplies a été de libérer nos esprits", a indiqué M. Xi en évoquant les réformes qu'il a menées à Zhengding.

Après Zhengding, M. Xi a été affecté à Xiamen, une zone économique spéciale de la province du Fujian, où il a mené la création de la première joint-venture bancaire de Chine, la Banque internationale de Xiamen. Après sa prise de fonctions en tant que gouverneur du Fujian, M. Xi a mené la réforme de la tenure forestière collective, qui a ensuite été élargie à l'ensemble du pays. Cette initiative est connue comme étant une autre étape révolutionnaire pour les réformes rurales chinoises après le système d'exploitation forfaitaire à base familiale.

Pendant son mandat de chef du comité du Parti pour la province du Zhejiang, M. Xi a proposé une initiative pour promouvoir le développement par le biais de la modernisation industrielle. Il a activement soutenu les entreprises privées, et encouragé les hommes d'affaires à "venir directement" à son bureau pour les questions importantes. Il a également élargi les réformes au Zhejiang au-delà des sphères économique et politique, en abordant les domaines culturel, social et écologique.

L'image de réformateur de M. Xi a laissé une forte impression pour les personnalités internationales. En septembre 2006, Henry Paulson, alors secrétaire américain au Trésor, a effectué une visite en Chine et a choisi Hangzhou, capitale du Zhejiang, comme première étape. Il a estimé que M. Xi était le "choix idéal" pour sa première rencontre en Chine, le qualifiant de "genre d'homme qui sait comment atteindre un but".

M. Paulson a plus tard raconté que, durant une autre rencontre avec M. Xi en 2014, le dirigeant chinois avait déclaré : "je me préoccupe principalement de la réforme et des questions qu'elle soulève".

En 2007, en tant que chef du comité du Parti pour Shanghai, M. Xi a anticipé la nécessité de réformes pour faire passer l'économie de la ville à un développement axé sur l'innovation, améliorer sa compétitivité en tant que centre financier international, et renforcer son rôle de chef de file en matière de réforme et d'ouverture du pays.

Après avoir accédé à la fonction suprême du Parti en 2012, la première inspection de M. Xi dans le pays l'a amené à Shenzhen, sur les traces de son père. Là-bas, il a déposé une corbeille de fleurs devant la statue de Deng Xiaoping dans le parc de Lianhuashan, prenant un engagement ferme envers la réforme : "la réforme ne s'arrêtera pas, et l'ouverture ne cessera pas !"

La troisième session plénière du 18e Comité central du PCC, convoquée en 2013 sous la direction de M. Xi, est considérée comme une étape majeure, à l'instar de la troisième session plénière du 11e Comité central du PCC sous M. Deng en 1978, qui a marqué le début de l'ère de la réforme. L'événement de 2013 représente l'aube d'une nouvelle ère de réforme.

Durant cette session, M. Xi a listé une série de défis auxquels est confrontée la Chine dans son développement, dont la corruption, un développement non durable et les questions environnementales. Il a souligné que "la clé pour résoudre ces problèmes réside dans l'approfondissement de la réforme".

Lors de la session a été approuvée une décision sur "des questions d'importance capitale relatives à l'approfondissement global de la réforme". Un journal espagnol a estimé que M. Xi avait lancé les réformes économiques, sociales et administratives les plus profondes en Chine depuis 30 ans.

Plus d'un mois plus tard, la Chine a annoncé la décision de créer le groupe dirigeant central pour l'approfondissement global de la réforme, dirigé par M. Xi. C'est la première fois dans l'histoire du Parti qu'un organe de direction consacré exclusivement à la réforme a été créé au niveau central. Plus tard, ce groupe est devenu la Commission centrale pour l'approfondissement global de la réforme, avec M. Xi comme directeur.

"Pour les réformes difficiles et importantes, M. Xi a pris les décisions finales", a rappelé une personne proche du processus décisionnel. Cette personne a également révélé que M. Xi avait méticuleusement révisé chaque projet de réforme majeure, en y apportant des modifications au mot près.

S'AVENTURER DANS LA MONTAGNE MEME EN SACHANT QU'IL Y A DES TIGRES

Les réformes menées par M. Xi sont fondées sur des considérations réfléchies issues de ses nombreuses années de pratique, avec toute une série de conceptions au plus haut niveau.

Il a cité l'ancien dicton chinois "se débarrasser de ce qui est dépassé en faveur du neuf" pour appeler à l'action, estimant que la réforme et l'innovation sont des gènes culturels inhérents à la nation chinoise.

M. Xi a fait preuve de lucidité quant à l'orientation de la réforme. Il a mis en garde contre l'imitation des systèmes politiques d'autres pays, affirmant une fois qu'une réforme niant l'orientation socialiste ne mènerait qu'à une "impasse".

"Ce qui ne peut être changé doit être résolument maintenu tel quel", a-t-il déclaré.

Pour ce qui doit être changé, M. Xi a exigé des actions fermes, exhortant à créer des conditions favorables à la réforme, même si elles n'existent pas encore. Les tâches nécessaires comprenaient l'élimination de tous les obstacles qui limitent la vitalité des entreprises et entravent le libre fonctionnement du marché.

D'une portée, d'une ampleur et d'une intensité sans précédent, les réformes de M. Xi ont couvert les domaines de l'économie, de la politique, de la culture, de la société, de l'écologie, de l'édification du Parti, de la défense nationale et de l'armée, entre autres.

Il a développé une méthodologie pour la réforme dans la nouvelle ère : "gérer correctement les relations entre l'émancipation de l'esprit et la recherche de la vérité à partir des faits, entre le progrès dans son ensemble et les percées dans les domaines clés, entre la conception au plus haut niveau et "la traversée de la rivière en tâtant les pierres", entre l'audace et le maintien d'un rythme régulier, ainsi que la recherche d'un équilibre entre la réforme, le développement et la stabilité.

Il a mis l'accent sur la poursuite de la réforme d'une manière systématique, holistique et coordonnée, ainsi que sur le respect de l'esprit pionnier du peuple. Les fonctionnaires ont également été invités à "établir le nouveau avant d'abolir l'ancien" et à veiller à ce que le moment et l'intensité de la réforme soient appropriés pour obtenir de bons résultats.

"Il a corrigé la mentalité consistant à mesurer le succès du développement uniquement en fonction de la croissance du PIB et a permis à la réforme de toucher réellement les intérêts particuliers de certains", a indiqué un fonctionnaire du Shaanxi.

Il a rappelé que M. Xi avait donné plusieurs instructions pour sévir contre la construction illégale de villas par des fonctionnaires en collusion avec des entreprises dans les réserves naturelles des monts Qinling. Cela reflétait également la résistance locale rencontrée par la réforme dans le domaine de l'écologie à l'époque.

M. Xi a fait avancer les réformes dans l'adversité et a dû briser les blocages des intérêts particuliers. "Nous devons avoir le courage de 'nous aventurer dans la montagne même en sachant parfaitement qu'il y a des tigres' et continuer à faire avancer la réforme", a-t-il noté.

Moins de 20 jours après son accession au poste suprême, M. Xi a supervisé la formulation de la "décision en huit points" sur l'amélioration de la conduite des responsables du Parti et du gouvernement, afin de résoudre des problèmes chroniques tels que les privilèges des officiels, les banquets extravagants et d'autres formes de gaspillage de l'argent des contribuables. Ce règlement a plus tard été salué comme un "changement de donne" pour la gouvernance de la Chine.

Sur cette base, M. Xi a lancé une "tempête" anti-corruption sans précédent. La lutte contre la corruption est bénéfique pour la purification de "l'écosystème politique" et de "l'écosystème économique", et elle est propice au redressement de l'ordre du marché et à la restauration du marché tel qu'il devrait être, a-t-il poursuivi.

La campagne anti-corruption "tolérance zéro" continue de battre son plein. Au cours de l'année écoulée, elle a fait des vagues au sein de secteurs comme la finance, les céréales, les soins de santé, le développement et la fabrication de semi-conducteurs et les sports.

Des centaines de hauts fonctionnaires, de dirigeants de banques et de directeurs d'hôpitaux, et même des personnalités comme le président de l'Association chinoise de football et l'ancien entraîneur en chef de l'équipe nationale de football masculin, ont fait l'objet d'enquêtes ou d'inculpations.

M. Xi a insisté sur la nécessité de réformer le Parti, appelant à "l'auto-révolution la plus complète".

Sous sa direction, un système d'application intégrale d'une discipline rigoureuse dans les rangs du Parti a été mis en place, et un bon système de réglementation du Parti a pris forme. Il a amélioré le système d'inspection et établi le système de supervision nationale, pour "confiner le pouvoir dans une cage institutionnelle".

Il a par ailleurs lancé une réforme sans précédent des institutions du Parti et de l'Etat.

Cette réforme a été celle qui a attiré le plus d'attention dans le processus de réforme, a estimé Li Junru, ancien vice-président de l'Ecole du Parti du Comité central du PCC. "M. Xi utilise la réforme pour relever les défis uniques auxquels le Parti est confronté et pour construire un parti politique marxiste plus fort et plus puissant", a-t-il ajouté.

Cette réforme a permis de démanteler les intérêts particuliers. M. Xi a appelé à être déterminé à "offenser quelques milliers de personnes au lieu de décevoir les 1,4 milliard de Chinois".

Il a poussé l'auto-révolution du Parti à guider le changement social. Le Parti a pris l'initiative d'éliminer les déficiences institutionnelles dans le développement social pour libérer les forces productives, comme l'a expliqué Liu Bingxiang, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC.

A cet égard, M. Xi a préconisé de promouvoir pleinement la gouvernance basée sur la loi, s'efforçant de résoudre les problèmes de longue date de la primauté du pouvoir sur la loi et des relations personnelles sur les principes juridiques.

Il a un jour dénoncé le phénomène selon lequel "l'argent peut acheter l'exemption de peine et même acheter la vie". A une autre occasion, il a déclaré : "l'économie de marché socialiste est une économie basée sur le crédit et l'Etat de droit".

Il a donné des instructions pour la formulation et la révision d'une série de lois, y compris la loi anti-monopole, qui ont fourni la base juridique au système d'évaluation de la concurrence loyale.

Le système juridique des droits de propriété intellectuelle a également été amélioré. Dans une affaire type en 2020, la légende américaine du basketball Michael Jordan a remporté un procès à Shanghai, une entreprise chinoise ayant été condamnée à cesser d'utiliser "Qiao Dan", la traduction chinoise de Jordan, dans son nom et dans les marques de ses produits.

Les réformes de M. Xi n'ont pas seulement conduit à une transformation économique. Il a affirmé que l'essence de la modernisation résidait dans la modernisation des personnes. Encourager la "confiance culturelle et la fierté nationale" au sein du peuple chinois est devenu un objectif clé de la réforme.

En 2012, M. Xi a intégré la "confiance dans la culture" dans le rapport du 18e Congrès national du PCC. Il a ensuite intégré ce concept aux "Quatre confiances" du socialisme à la chinoise, décrivant la confiance dans la culture comme une "force plus fondamentale, plus profonde et plus durable".

Les réformes de M. Xi signifient également un remaniement du marxisme pour l'adapter à la nouvelle ère, en intégrant ses principes de base aux réalités spécifiques de la Chine et à sa culture traditionnelle raffinée. En conséquence, les réformes de la Chine ont pris une nouvelle signification philosophique.

Dans son message du Nouvel An en 2017, M. Xi a déclaré que "le cadre principal des réformes, qui ressemble aux 'quatre poutres et huit piliers' d'une maison, a été essentiellement établi dans divers domaines". Pour ceux qui connaissent l'architecture traditionnelle chinoise, cela signifie que la maison a pris forme et peut encore être perfectionnée.

M. Xi a orienté les réformes vers un objectif primordial : maintenir et améliorer le système du socialisme à la chinoise et moderniser le système et la capacité de gouvernance de la Chine.

Il s'agit, sans aucun doute, d'un processus long et difficile.

SEULS LES REFORMATEURS PEUVENT AVANCER, SEULS LES INNOVATEURS PEUVENT PROSPERER

L'année où M. Xi a accédé au poste le plus élevé, le taux de croissance économique annuel de la Chine est tombé en dessous de 8% pour la première fois depuis 1999.

La crise de la dette en Europe a gravement nui au commerce extérieur de la Chine et la réglementation de l'immobilier a fait chuter la demande intérieure. Un analyste d'une banque étrangère a indiqué que "l'économie chinoise est confrontée à sa période la plus critique depuis près de 30 ans".

Sans se décourager, M. Xi a identifié la direction que devait prendre la réforme. Convaincu que le développement reste la clé de la résolution de tous les problèmes, il a fait de la promotion du développement la priorité absolue de son programme de réforme.

M. Xi a signalé que l'économie chinoise était entrée dans une nouvelle phase de développement et a proposé une nouvelle philosophie de développement caractérisée par une croissance innovante, coordonnée, verte, ouverte et partagée. Il a lancé la réforme structurelle du côté de l'offre, poussant l'économie sur la voie d'un développement de haute qualité et oeuvrant à la construction d'un nouveau mode de développement.

Après des années de réforme structurelle axées sur l'offre sous l'?il de M. Xi, une nouvelle génération de produits fabriqués en Chine jouit d'une popularité croissante dans le monde entier. Il s'agit notamment des appareils électroménagers économes en énergie, des produits électroniques intelligents, des équipements sportifs fabriqués à partir de nouveaux matériaux, et des avions de ligne gros-porteur.

La surcapacité dans certains secteurs a été efficacement traitée. Pour l'instant, fin 2022, l'industrie sidérurgique avait éliminé la capacité obsolète et excédentaire totalisant environ 300 millions de tonnes, soit plus de deux fois la production totale d'acier brut de l'Inde cette année-là.

Pour promouvoir la réforme structurelle du côté de l'offre, M. Xi montre l'exemple de façon clairvoyante. Il y a une décennie, la plupart des voitures sur les routes de Chine étaient des véhicules à essence de marques étrangères. En 2014, durant sa tournée d'inspection au sein de SAIC Motor, important constructeur automobile chinois, il a mis l'accent sur l'importance de développer des produits répondant à divers besoins, tout en soulignant la nécessité de développer les véhicules à énergie nouvelle (VEN) pour renforcer la position de la Chine dans le secteur automobile.

Au cours de la décennie qui s'est écoulée depuis, M. Xi est devenu un fervent partisan des voitures électriques. Il s'est rendu dans des entreprises automobiles et des laboratoires, et s'est montré très intéressé par l'essai des modèles de fabrication nationale. Il a encouragé les constructeurs automobiles à se concentrer sur la qualité des produits et à entretenir la concurrence sur le marché.

Le secteur de l'énergie nouvelle fait en effet partie de la vision de M. Xi des "forces productives de qualité nouvelle". Cette expression nouvelle mentionnée d'abord par M. Xi lors de ses inspections locales l'année dernière est rapidement devenue le terme à la mode pour l'économie chinoise, mais M. Xi avait commencé à le mettre en pratique bien avant cela.

Durant les années 1970, dans le village de Liangjiahe, M. Xi a pris l'initiative d'introduire des installations de production d'énergie au biogaz dans la province du Shaanxi, permettant aux villageois d'utiliser du biogaz pour l'éclairage et la cuisson, remplaçant l'utilisation traditionnelle du bois. Cette initiative précoce peut être considérée comme un exemple de l'utilisation de "forces productives de qualité nouvelle" à l'époque.

M. Xi est un ardent partisan du marxisme. Il considère la notion de forces productives comme "la cause ultime de tous les changements sociaux et politiques".

Le développement des forces productives de qualité nouvelle, caractérisées par l'innovation et la haute qualité, est un appel à l'action lancé par les décideurs politiques chinois pour surfer sur la nouvelle vague de la révolution technologique en cours dans des domaines tels que l'intelligence artificielle, la biologie synthétique, la nanotechnologie et l'information quantique par le biais de la réforme. Il s'inscrit également dans la stratégie de développement axée sur l'innovation proposée par M. Xi.

Il a comparé le manque de forte capacité d'innovation de la Chine au "talon d'Achille" d'un géant économique. "Seuls les réformateurs peuvent progresser, seuls les innovateurs peuvent prospérer, et seuls ceux qui réforment et innovent l'emporteront", a-t-il déclaré.

Sous sa direction, la réforme dans le domaine de la science et de la technologie a progressé avec une intensité sans précédent. Poussé par une série de mesures favorables à l'innovation, un nouveau système de mobilisation des ressources à l'échelle nationale a été mis en place pour réaliser des percées technologiques clés, le premier groupe de laboratoires nationaux du pays a été créé, tandis que le rôle principal des entreprises en matière d'innovation a été renforcé.

Les effets sont évidents. En 2023, la Chine s'est hissée au 12e rang de l'indice mondial de l'innovation publié par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, alors qu'elle se trouvait au 34e rang en 2012.

D'après des données publiées en 2023, la Chine a dépassé en 2022, pour la première fois, les Etats-Unis en tant que premier pays en termes de contributions aux articles de recherche publiés dans le groupe des revues de sciences naturelles de haute qualité du Nature Index.

Malgré des années de répression et de sanctions liées aux puces de la part des Etats-Unis, le géant chinois des télécommunications Huawei a réussi à lancer ses nouveaux smartphones haut de gamme en 2023. Beaucoup y ont vu la preuve que les mesures prises par certains pays occidentaux pour tenter de contenir le secteur technologique chinois n'étaient guère efficaces.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire. M. Xi a averti que "la recherche fondamentale est la source de l'innovation scientifique et technologique. Bien que la Chine ait réalisé des progrès importants dans la recherche fondamentale, l'écart avec le niveau international avancé reste évident".

Il a appelé à davantage de réformes institutionnelles pour renforcer la recherche fondamentale, ainsi qu'à un soutien accru à l'innovation originale, et à un développement accéléré des technologies stratégiques, de pointe et révolutionnaires.

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