La danse du dragon perpétue un témoignage vibrant de la richesse culturelle et de l'esprit d'unité au Shanxi

Dans le dynamisme des festivités du Nouvel An chinois et de la fête des lanternes, Guo Chengyi, une silhouette svelte et musclée façonnée par plus de 30 ans de danse du dragon, est particulièrement sollicité.

A 57 ans, M. Guo, capitaine d'une équipe de danse du dragon dans le district de Xiaodian, à Taiyuan, capitale de la province chinoise du Shanxi (nord), est un véritable pilier pour les villageois, incarnant la tradition vivante de cette pratique reconnue comme patrimoine culturel immatériel de l'arrondissement de Xiaodian.

Les membres d'une équipe adulte de plus de 30 personnes et d'une équipe de jeunes de plus de 20 personnes, présentant des âges compris entre 10 et plus de 50 ans, sont guidés par M. Guo au-delà de leurs activités quotidiennes comme l'agriculture et l'éducation, vers la maîtrise de l'art ancestral de la danse du dragon.

Ce symbole puissant de la culture chinoise, incarnant force, courage et bonne fortune, est au coeur des festivités du Nouvel An, paradant dans les rues au son des tambours pour appeler à une année prospère.

L'équipe de M. Guo, dont la présence est désormais requise pour des occasions aussi diverses que les inaugurations, anniversaires, mariages ou cérémonies de fondation, peut se vanter de performances qui rapportent jusqu'à 10.000 yuans (environ 1.390 dollars) pour les adultes et 4.000 yuans (environ 556 dollars) pour les jeunes, avec plus de 100 spectacles annuels.

Dans le district de Yanhu de la ville de Yuncheng, au Shanxi, la tradition séculaire de la danse du dragon, vieille de plus de 600 ans, continue de s'épanouir avec désormais six dragons au lieu d'un seul. Et c'est sous le crépuscule, portés par le tumulte des percussions, que dragons majestueux et nimbes de fées offrent un spectacle où la grâce côtoie la force, où les dragons s'élèvent et plongent en un ballet à la fois robuste et délicat.

A la tête de la danse, un maître de 89 ans, Jing Huaimin, héritier du patrimoine culturel immatériel de la danse du dragon de Yanhu, veille depuis l'âge de 18 ans à la transmission de cet art. Sous sa direction, les dragons s'enroulent et se déploient en des tableaux évoquant la solidarité et le progrès, culminant dans une chorégraphie où le dragon protège et entoure les plus jeunes, un spectacle d'une splendeur éblouissante.

Cette année, l'équipe de danse du dragon du village de Guijiaying, également à Yuncheng, a même étendu son art au-delà des frontières du village, avec des représentations dont le coût peut atteindre plus de 3.000 yuans (environ 417 dollars). Et dans la cité antique de Xinzhou, au Shanxi, les visiteurs ont été enchantés par les performances de l'équipe de Nanguan, où deux dragons, l'un rouge et l'autre jaune, s'entrelacent en des scènes de légende et de félicité.

La renaissance de la danse du dragon à Nanguan, après une interruption de six ans, représente bien plus qu'une opportunité commerciale pour le capitaine de l'équipe, Wang Peilin.

"C'est le réveil de souvenirs joyeux, l'animation de la vie communautaire, et le renforcement du lien social", explique M. Wang.