CCTV condamnée à dédommager un Français pour violation de droits d'auteur
Cela faisait près de 4 ans que l'auteur-compositeur français Philippe RICHARD (de son nom chinois Filipou) clamait devant la justice chinoise que sa chanson "Beijing 2008, Un monde, un rêve", composée en 2007 à l'occasion des Jeux Olympiques de Pékin, lui avait été volée par les DARBO, une famille de diplomates français installés à Pékin.
Arman DARBO était quelques années auparavant l'élève de Philippe RICHARD et ce dernier avait accepté -à la demande des parents et pour soutenir la carrière de chanteur de l'enfant-, que celui-ci interprète exclusivement un extrait de ladite chanson dans l'émission 66 minutes sur M6, en mai 2008.
Malgré l'interdiction de l'auteur, le jeune Arman alors âgé de 6 ans interpréta également "Beijing 2008, Un monde, un rêve" lors de l'émission Dafengche diffusée sur CCTV le 1er août 2008, tout en remplaçant le nom de Philippe RICHARD par celui d'un auteur-compositeur Canadien.
Après que ce dernier ait nié être l'auteur de l'oeuvre, l'avocat du père du jeune Arman DARBO a déclaré devant la cours que l'auteur des paroles et de la musique de la chanson interprétée pour CCTV était un Français anonyme, et que le travail de mixage avait été réalisé par ledit auteur-compositeur. Lorsque la Cour lui a demandé comment prendre contact avec ledit anonyme, l'avocat du père d'Arman DARBO a répondu que la personne en question était décédée.
Les déclarations de la famille DARBO ne tenant pas debout et grâce à de nombreuses preuves glanées par Philippe, le 22 mars 2012, la cour supérieure de justice de Pékin a condamné CCTV et la famille DARBO à présenter des excuses publiques et à payer des dommages-intérêts.
La famille DARBO n'avait pourtant pas facilité la tâche à Filippe en jouant la carte de l'immunité diplomatique et en impliquant les médias ou même l'UNESCO et la présidence de la république française dans l'affaire. L'Elysée avait d'ailleurs félicité cette famille pour sa participation aux Jeux Olympiques de Pékin.
Pour Philippe RICHARD, installé en Chine depuis plus de 22 ans, c'est un grand soulagement et une grande victoire.
Un grand soulagement car il regagne ainsi sa crédibilité d'auteur-compositeur mais aussi d'enseignant. Il avait en effet été menacé de ne pas voir renouvelé son contrat à L'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) et de se voir obligé de rentrer en France.
Une grande victoire, car ce procès démontre que même face à des "géants", la propriété intellectuelle peut se défendre en Chine.
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La Rédaction