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LIENS COMMERCIAUX
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"Travail forcé" ou protectionnisme voilé ?

© Chine Nouvelle (Xinhua) - Liang Yunfang,Zhou Xiaozheng,W, Le 31/05/2024 18:33

Alors que les politiciens de Washington entonnent avec ferveur "l'Amérique d'abord" pour séduire les électeurs, les Etats-Unis, autoproclamés "défenseurs des droits de l'homme", dévoilent de plus en plus leur vraie nature de défenseurs obstinés de leur programme commercial protectionniste.

Dernier exemple en date, l'administration Biden a interdit les importations en provenance de 26 entreprises chinoises supplémentaires en raison de prétendues inquiétudes concernant le "travail forcé" dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

Ces accusations infondées ne sont guère plus qu'un prétexte pour dissimuler les véritables intentions inavouables de Washington. Le Département américain de la sécurité intérieure a donné un indice en annonçant cette mesure, déclarant que cette nouvelle interdiction faisait avancer un "plan d'application de la législation sur le textile", dont il avait précédemment déclaré qu'il visait à "égaliser les conditions de concurrence pour l'industrie textile américaine".

Les entreprises nouvellement visées comprennent des négociants en coton et des entrepôts, dont la majorité exercent leurs activités en dehors du Xinjiang. Toutes les importations de coton en provenance du Xinjiang et de ses produits en aval ont déjà été bloquées depuis janvier 2021.

L'administration Biden n'est cependant pas très loquace sur le fait qu'en tant que premier exportateur mondial de coton, les Etats-Unis sont ceux qui bénéficieront le plus de l'interdiction du coton du Xinjiang, qui représente un cinquième de la production mondiale et plus de 90 % de la production chinoise.

Selon les connaisseurs de cette industrie, ce qui inquiète vraiment Washington, c'est l'influence croissante de la Chine dans la chaîne industrielle mondiale du coton. La production de coton dans le Xinjiang a augmenté de 40% entre 2014 et 2020 selon les données officielles, ce qui a mis à rude épreuve les nerfs des Etats-Unis, désireux de maintenir leur position dominante sur le marché international du coton.

Bien que la Chine soit toujours un importateur net de coton, la plupart des importations provenant des Etats-Unis, la possibilité de réduire sa dépendance à l'égard du coton étranger augmente, car l'utilisation plus large des machines et des technologies intelligentes réduit le coût du coton du Xinjiang tout en améliorant sa qualité. La Chine est déjà le premier producteur mondial de textiles et de vêtements.

Ebrahim Hashem, ancien conseiller du président du Bureau exécutif d'Abou Dhabi, qui a effectué une visite de trois semaines au Xinjiang l'année dernière, a déclaré au site d'information Guancha.cn que les sanctions contre le coton du Xinjiang n'avaient rien à voir avec la prétendue question du "travail forcé", mais visaient la chaîne industrielle du coton du Xinjiang, y compris le secteur du textile et de l'habillement en aval.

Le coton et les textiles ne sont pas les seuls à être la proie des sanctions américaines. Depuis que la soi-disant "Loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours (Uyghur Forced Labor Prevention Act)" a été promulguée en décembre 2021, 65 entreprises chinoises ont été inscrites sur la liste des sanctions, dans les secteurs du textile et de l'habillement, de l'agriculture, du polysilicium, des plastiques, des produits chimiques, des batteries, des appareils ménagers, de l'électronique et des additifs alimentaires.

La Chine est un fournisseur mondial majeur dans bon nombre de ces secteurs industriels. En plus du coton, le Xinjiang occupe une place importante dans la production mondiale de polysilicium, de concentré de tomate et d'éoliennes.

Les tentatives visant à perturber le rôle unique du Xinjiang dans ces chaînes industrielles sont conformes aux pratiques égoïstes de certains politiciens américains, qui consistent à abaisser le niveau de la concurrence industrielle mondiale au nom de la montée en gamme.

En forçant les entreprises à abandonner ou à remplacer les produits du Xinjiang, les Etats-Unis faussent gravement les relations commerciales internationales normales, et provoquent des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement mondiales.

D'après un rapport du New York Times datant de 2022 et citant des chiffres du secteur, environ un million d'entreprises dans le monde seraient soumises à cette mesure d'application, sur les quelque 10 millions d'entreprises qui achètent, vendent ou fabriquent des biens matériels dans le monde.

Telle une "épée de Damoclès" au-dessus de la tête de ces entreprises, la soi-disant "Loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours (Uyghur Forced Labor Prevention Act)" a considérablement fait augmenter les coûts de mise en conformité.

Des marchandises d'une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars ont été refusées par les douanes et les autorités frontalières des Etats-Unis. Au début de cette année, des milliers de véhicules de marques étrangères auraient été bloqués dans les ports et certaines pièces auraient dû être remplacées avant qu'ils puissent être livrés.

L'administration Biden, sourde aux maux de tête et aux pertes subies par les entreprises, ne ménage aucun effort pour attirer les votes des Américains en cette année électorale, même au détriment de l'économie mondiale.

Un examen plus approfondi des industries piliers du Xinjiang remet facilement en question la thèse du "travail forcé". La plupart du coton du Xinjiang est récolté par des machines. Plusieurs usines de polysilicium dans la région sont hautement automatisées et numérisées, ce qui est typique d'une industrie à forte intensité de technologies et de capital. Il n'y a tout simplement pas besoin de main-d'oeuvre, et encore moins d'avoir recours au "travail forcé".

En revanche, de nombreuses industries nationales que le gouvernement américain recherche à protéger de leurs concurrentes étrangères progressent lentement dans leur transformation et leur modernisation. Les entreprises ont été laissées à elles-mêmes pour sombrer ou surnager dans une concurrence féroce, semant un mécontentement croissant parmi les électeurs..

La prospérité des industries repose sur autre chose que le protectionnisme. Un exemple concret est que les mesures protectionnistes prises par les Etats-Unis dans la sidérurgie au cours de la dernière décennie n'ont pas permis d'enrayer les pertes d'emplois. La U.S. Steel, une société emblématique créée il y a plus d'un siècle, a consenti en décembre dernier à être rachetée par un sidérurgiste japonais.

En brandissant le bâton du "travail forcé", l'administration Biden trompe les Américains au détriment de leur propre bien-être. L'entrave au commerce ne fera qu'attiser l'inflation, qui reste un des plus grands défis financiers pour 80% des électeurs américains, d'après un récent sondage du Financial Times.

Pire encore, l'économie américaine risque de manquer les opportunités d'apprendre et d'évoluer grâce à la concurrence mondiale. Il est peut-être prudent de rester sur une île isolée, mais au fil du temps, on risque de perdre la capacité de naviguer.

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