La mère d'un autiste, un témoin des progrès de la cause de la réadaptation des autistes en Chine
Le matin, dans un centre de réadaptation et d'enseignement spécialisé pour enfants, environ 300 autistes, y compris des enfants et des adultes, reçoivent des formations à la réadaptation ou des soins de jour.
Le centre a emménagé il y a deux ans dans son nouveau site, situé dans l'arrondissement de Nanming, à Guiyang, capitale de la province du Guizhou, dans le sud-oust de la Chine. Il bénéficie d'une grande réduction du loyer à l'aide du gouvernement local. Son environnement et son équipement se sont beaucoup améliorés grâce à des soutiens gouvernementaux et à des dons de particuliers et d'institutions.
"Je suis témoin des progrès de la cause de la réadaptation des autistes en Chine", a déclaré la responsable du centre Zhao Xinling, qui, âgée de 64, est aussi mère d'un autiste. Depuis plus de 20 ans, elle travaille sur la réadaptation des personnes atteintes d'autisme.
L'autisme est un trouble permanent du développement neurologique qui se caractérise par des difficultés de communication et d'interaction sociale, ainsi que par des intérêts restreints et des comportements stéréotypés.
Le 2 avril est la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. Selon des études, la prévalence de l'autisme est en hausse dans le monde ces dernières années, ce qui est devenu un grave problème de santé publique.
Depuis son premier cas signalé en 1982, la Chine compte maintenant plus de dix millions de personnes souffrant du trouble du spectre autistique.
Le fils de Mme Zhao est un membre de ce groupe. Il est né en 2000 et a été diagnostiqué comme étant atteint d'autisme grave lorsqu'il avait deux ans. A cette époque-là, le Guizhou n'avait aucun établissement de réadaptation pour les autistes.
En 2003, grâce au soutien d'un programme britannique, Mme Zhao a créé le centre, le premier établissement du Guizhou pour la réadaptation des enfants souffrant de troubles de développement, dont l'autisme. En 2016, elle y a mis en place une section pour les autistes adultes.
Afin d'acquérir les connaissances et les concepts avancés en matière de réadaptation des autistes, Mme Zhao a visité plusieurs institutions de réadaptation, hôpitaux et écoles des grandes villes chinoises, et s'est également rendue au Japon pour des visites de terrain.
"Sans l'aide de diverses parties, il m'aurait été très difficile de persévérer aussi longtemps", a estimé la responsable. Au début de la création du centre, on manquait de tout. Par la suite, on reçoit de plus en plus d'aides du gouvernement et de la société, a-t-elle poursuivi.
Des volontaires apprennent aux enfants autistes à peindre, à fabriquer de la teinture textile et à jouer du tambour. Ils aident également à vendre les oeuvres des enfants par le biais d'Internet afin de permettre aux familles d'autistes d'obtenir plus de revenus, a-t-elle précisé.
Plus tôt les enfants autistes reçoivent des formations à la réadaptation, mieux ce sera. Maintenant, les enfants âgés de 0 à 6 ans participant à des formations dans le centre obtiennent tous des subventions gouvernementales grâce à des programmes mis en oeuvre par le pays.
"Ce qui a le plus changé, c'est la compréhension et l'acceptation progressives de la communauté autiste par le public", a indiqué Mme Zhao. Grâce à ses efforts déployés depuis 2006 pour l'éducation intégrée, le centre a coopéré avec une vingtaine d'écoles maternelles, primaires et secondaires dans la ville de Guiyang, et plus de 2.000 enfants autistes peuvent ainsi faire leurs études dans des écoles ordinaires.
Au cours des deux dernières décennies, Mme Zhao a aidé plus de 7.000 enfants autistes. "Bien qu'il reste encore de nombreux défis à relever, j'ai confiance en l'avenir", a souligné la responsable.
"J'espère que les parents sortiront eux aussi de leur solitude, ouvriront leur coeur fermé, affronteront l'autisme de manière positive, l'accepteront et profiteront d'une vie différente", a-t-elle ajouté.