La Chine et la France approfondissent leur coopération scientifique et technologique dans la protection du patrimoine culturel
La Cathédrale Notre Dame de Paris, trésor de l'architecture gothique française, a été en proie aux flammes, en avril 2019, à cause d'un circuit électrique défectueux. Cette catastrophe de civilisation, regrettée par les peuples du monde entier, a conduit par le plus beau des hasards à une belle histoire de coopération entre la Chine et la France dans le domaine de la protection du patrimoine culturel.
A l'instar de Notre-Dame de Paris, un grand nombre de structures en bois du mausolée de l'empereur Qinshihuang, situé dans la province chinoise du Shaanxi (nord-ouest), ont été brûlées à de divers degrés au cours de l'histoire.
Entre 2019 et 2024, le musée du Mausolée de l'empereur Qinshihuang et la Fondation des sciences du patrimoine de France ont réalisé une série d'études scientifiques centrées sur la conservation des vestiges en bois et des sites en terre. Les experts chinois et français ont obtenu de nombreux résultats en matière d'identification des essences de bois, de datation du bois et de techniques de restauration, qui ont également favorisé davantage la restauration de deux sites du patrimoine culturel de renommée mondiale.
En mai de cette année, les deux parties ont officiellement signé un accord de coopération, marquant ainsi un nouveau niveau de coopération scientifique et technologique entre la Chine et la France dans la restauration du patrimoine culturel.
Le patrimoine culturel est mieux préservé lorsqu'il est ancré dans l'esprit du public. Les deux pays ont également remporté de grands succès dans le domaine de la numérisation des patrimoines culturels.
Construites entre le 4e et le 14e siècle, les Grottes de Mogao, un site du patrimoine mondial de l'UNESCO situé à Dunhuang, dans la province chinoise du Gansu (nord-ouest), abritent une vaste collection d'oeuvres d'art bouddhiques, avec plus de 2.000 sculptures colorées et 45.000 m² de peintures murales situées dans 735 grottes. Depuis leur découverte au début du 20e siècle, environ 40.000 reliques ont été emportées à l'étranger, notamment en France, un des plus grands conservateurs des reliques de Dunhuang de nos jours.
En 2020, l'Académie de Dunhuang et le Musée national des arts asiatiques - Guimet ont lancé conjointement le projet "Grottes de Dunhuang numériques", visant à partager à l'échelle mondiale les reliques découvertes dans les grottes sous forme numérique.
Le projet utilise des technologies comme la collecte numérique des reliques, l'intelligence artificielle et la réalité virtuelle, tout en attachant de l'importance à l'innovation et à l'expérience, afin de donner de nouvelles formes à la culture traditionnelle.
"L'esthétique orientale incarnée dans les grottes de Dunhuang représente une mondialité, et reflète une culture multiethnique et multirégionale", a indiqué Zhao Shengliang, directeur général de l'académie. "Nous espérons utiliser les moyens numériques pour mieux promouvoir la culture de Dunhuang dans le monde."
Selon Vincent Lefèvre, conservateur général du musée, les Grottes de Mogao sont un patrimoine culturel de toute l'humanité. Il souhaite que, grâce aux nouvelles technologies, ce patrimoine chinois merveilleux soit accessible au plus large public afin de mieux faire connaître la civilisation chinoise et humaine.
La culture des talents est essentielle au progrès de la science et de la technologie. La France et la Chine développent également une coopération accrue dans le domaine de l'enseignement supérieur pour la protection du patrimoine culturel.
A l'occasion du 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques Chine-France et de l'Année sino-française du tourisme culturel, l'Université normale du Nord-Ouest de Chine et la Fondation des sciences du patrimoine de France ont récemment signé un accord à Lanzhou, capitale du Gansu, visant à renforcer la coopération technologique dans le domaine de la préservation du patrimoine culturel.
Dans le cadre de cet accord, les deux parties prévoient de partager les résultats de leurs recherches et de promouvoir l'échange et la diffusion des connaissances scientifiques. Elles uniront leurs efforts pour créer un laboratoire commun de méthodes et d'instruments de préservation du patrimoine culturel, en menant des recherches pertinentes pour soutenir les efforts de conservation du patrimoine dans les deux pays.
"Cet accord vise à fournir un soutien scientifique et technologique avancé dans le domaine de la conservation du patrimoine culturel, notamment pour la protection des peintures murales et autres oeuvres patrimoniales", a déclaré Emmanuel Poirault, directeur de la fondation.
La signature d'une série d'accords de coopération et l'application de haute technologie offrent une occasion précieuse de promouvoir le partage des ressources éducatives et de recherche scientifique pertinentes et d'approfondir les échanges scientifiques et technologiques entre les deux pays, a affirmé Ma Shinian, vice-président de l'université.