Lisu
La préfecture autonome Lisu (ou lissou) de Nujiang se situe à quelque 300 km de Kunming, chef-lieu de la province du Yunnan. C'est là que se trouve la majorité de la population lisu, mais des Lisu habitent aussi dans d'autres endroits du Yunnan.
Histoire
La dénomination lisu est apparue pour la première fois il y a plus de 1300 ans, sous la dynastie des Tang. C'est au 8è siècle que les ancêtres de cette minorité nationale chinoise se sont installés dans le Yunnan Actuellement, l'ethnie lisu compte 574 000 habitants.
Elle a sa propre langue, mais le système d'écriture était incomplet. En 1957, c'est-à-dire quelques années après la fondation de la Chine nouvelle, le gouvernement a aidé cette ethnie à créer une nouvelle écriture ayant comme base l'alphabet latin.
Religion
Dans le passé, les Lisu croyaient en des dieux, et en la nature et pour eux, l'univers tout entier avait une ame. A partir du milieu du 19e siècle, le protestantisme et la catholicisme ont été introduits dans les régins peuplées par les Lisu. C'est ainsi qu'une partie de cette population est devenu protestante ou catholique.
Us et Coutumes
Les Lisu aiment chanter et danser. Ils chantent et dansent à coeur joie à l'occasion d'un mariage, de la chasse, de la construction d'une maison ou de la moisson. Au cours des siècles, pendant une longue période marquée par les travaux agricoles et les guerres, les Lisu ont donné naissance à de nombreux airs d'une grande poésie et tout à fait typiques. Selon le contenu, on peut les classer en une dizaine de catégories, qui évoquent notamment le travail de la terre et la fabrication des outils, la construction d'une maison, la moisson et la fête du mariage. Certains airs sont vifs et entrainants; d'autres, profonds et mélancoliques. Souvent, les chants sont accompagnés au pipa, ou par un instrument à quatre cordes propre à cette ethnie. Les mouvements de danse lisu se caractérisent par l'énergie, la vigueur et la vivacité. Dans les danses sans accompagnement, les jambes sont plus actives que les bras. Les couples de danseurs se frappent le talon afin de marquer le rythme
Cette ethnie se divise en "Lisu blancs", "Lisu noirs" et "Lisu multicolores" en fonction des couleurs de leur costume, lesquelles diffèrent selon les endroits. Le coton ne pousse pas dans la vallée du Nujiang à cause du climat. Mais grace à la fertilité du sol, les deux rives du fleuve abondent en chanvre. Depuis l'antiquité, les femmes lisu sont passées maîtres dans tous ce qui concerne le chanvre: de la culture au tissage, en passant par le récolte, et jusque très récemment, la plupart des Lisu portaient des vêtements en chanvre qu'ils avaient tissés eux-mêmes Les femmes lisu ont une prédilection pour la "jupe en cent morceaux". Il s'agit d'une jupe faite d'une centaine de morceaux de tissu de couleurs différentes, minutieusement taillés, assemblés et cousus Il exsite une histoire émouvante sur cette sorte de jupe.
A une époque très éloignée, les Lisu ont subi invasions et pillages , ce qui les a obligés à s'engager sur la voie de la résistance. Les hommes partaient sur les champs de bataille, tandis que les femmes restaient au village et supportaient toute la charge du travail et de la vie quotidienne. Les jeunes hommes lisu ont fait preuve d'une grande intrépidité devant l'ennemi et ont remporté de nombreuses victoires. Après chaque victoire, les plus vaillants ont été récompensés et ils ont enveloppé leurs trophées et leurs médailles dans des morceaux du drapeau ennemi pour les envoyer aux leurs. C'est ainsi qu'année après année, les familles ont accumulé trophées et médailles, en même temps que les bandes multicolores qui enveloppaient les colis. Les femmes ont cousu des jupes avec toutes ces bandes d'étoffe de couleurs différentes et les ont portées pour exprimer qu'elles pensaient à leurs maris. Il s'agissait également d'une marque d'honneur, car plus il y avait de couleurs, plus les exploits des combattants étaient nombreux.
Alimentation
Le maïs et le blé noir constituent l'alimentation de base des Lisu. Comme ceux-ci savent très bien chasser, la viande qu'ils prennent est très diversifiée. Les Lisu considèrent la vésicule biliaire des animaux comme un bon remède. Ils font macérer des vésicules biliaires de poulet ou de porc dans l'alcool, ou font cuire la viande de boeuf ou de mouton avec la vésicule biliaire de l'animal. Pour les Lisu, de la viande cuite sans le jus de vésicule n'a pas de goût. En effet, la vésicule biliaire a pour propriété de chasser l'odeur trop forte de la viande et de mettre en appétit.
Architecture
Les maisons des Lisu sont de deux types, en fonction de la topographie particulière des régions montagneuses. Certaines ressemblent à des boîtes dont les quatre côtés seraient formés respectivement par environ 6 mètres de rondins recouverts d'une planche.
D'autres structures sont construites de la manière suivante: on dresse d'abord sur un versant 20 à 30 pieux en bois sur lesquels est placée une planche, des tiges de bambou remplissent les intervalles entre les pieux, tandis que le haut est constitué par du chaume ou de la paille Auparavant, pour traverser le fleure Nujiang, les Lisu utilisaient une sorte de corde faite de tiges de bambou, qui était accrochée aux falaises des deux rives.
Le 28 mars 1991 est une date digne d'être écrite en lettres d'or dans l'histoire de l'ethnie lisu: un pont reliant les deux rives du Nujiang a été inauguré, marquant ainsi une étape importante dans le désenclavement de la vallée. Là où il y a un pont, il peut y avoir une route; et la route peut mener à la richesse. L'amélioration des moyens de transport a fait progresser le développement économique dans les régions lisu.
Consommation
Aujourd'hui, le mode de production agricole de cette ethnie a connu un changement radical. La plupart des terres situées sur les versants ou dans les vallées ont été défrichées et transformées en champs en terrasse, formant des paysages pittoresques. Chez les paysans, on pratique le système de prise en charge forfaitaire des terres agricoles. Des moyens de production avancés ont été introduits dans les régions peuplées par les Lisu. Les paysans sont devenus sédentaires. On peut trouver chez eux des articles de consommation modernes, comme des postes de radio, des téléviseurs ou des machines à laver.
Education
Le gouvernement provincial s'est attaché à mettre en place rapidement pour les Lisu un réseau d'enseignement englobant écoles primaires, lycées et écoles secondaires spécialiées.
Le taux de scolarité des enfants d'age scolaire a atteint 90%. Et pour former des talents de haut niveau, les autorités locales ont ouvert une classe de lisu au sein de la faculté de langues ethniques de l'Institut des Nationalités du Yunnan. La civilisation et les savoirs scientifiques modernes ont permis aux Lisu de sortir de la pauvreté et de s'engager dans la voie de l'enrichissement.
