Energies dans le Feng Shui
PURIFICATION DANS LE FENG SHUI
L'ordre les énergies du Métal, du Feu, de l'Eau, de la Terre et du Bois...
LE METAL
Le métal est fondu par le feu; le feu est éteint par l'eau; l'eau est absorbée par la terre; la terre est consommée par le bois et le bois, à son tour est tranché par le métal.
Il s'agit donc d'une purification symbolique qualifiée de barbare (Wei).
Le but de la purification magique utilisée dans le cadre du Feng Shui classique est justement de se débarrasser d'éventuels spectres... donc des énergies perturbatrices ayant pu envahir un lieu.
Ce faisant, le praticien en Feng Shui purifie le lieu qu'il souhaite étudier et rééquilibrer mais également se protéger.
En effet, intervenir successivement de nombreuses fois dans des lieux à problèmes peut, à la longue, générer des perturbations énergétiques bien compréhensibles... car il est rare qu'on fasse venir un expert de Feng Shui lorsqu'il n'existe aucune raison à son intervention.
Dans l'ordre nous retrouverons donc le Métal avec l'épée magique (Ling Jian) constitué d'une ligature de multiples pièces chinoises (sapèques), parfois nommées Yasheng Qian - monnaies de soumission et de triomphe - percées d'un carré.
Il convient donc avec le son du Métal (Hé) - reproduisant le son de l'éclair ou celui de la soie déchirée par le métal - de trancher d'abord verticalement dans les "Quatre Directions" fondamentales (Nord, Ouest, Sud, Est) donc dans le sens des aiguilles d'une montre (Shun). Puis de trancher horizontalement dans le sens contraire des aiguilles d'une montre (Ni) en tournant sur soi-même enfin de trancher d'une manière oblique de la gauche en haut (Yang) vers la droite en bas (Yin) en visualisant la couleur blanche.
Il est également possible, dans certaines conditions, d'utiliser simplement la main, doigts réunis en "forme d'épée magique"
Le geste consiste simplement à trancher comme avec une épée.
Cette purification symbolique a pour but de "trancher ce qui s'attache au lieu".
Ce rite particulier, lié au métal, se retrouve dans bon nombre d'inaugurations puisqu'il convient de couper un ruban symbolique, sans pour autant passer pour un attardé notoire.
Ce rituel ce retrouve aussi dans la religion catholique....le signe de la croix.
On préfère donc souvent aseptiser la vérité que de purifier le lieu.
Il faut dire qu'en Chine, les acupuncteurs chinois étudient également des pratiques purificatrices qui ne seront jamais montrées aux acupuncteurs occidentaux venus étudier l'acupuncture traditionnelle car la tradition fait parfois un peu peur à ceux qui ne la pratiquent pas dans son contexte originel.
Par la suite, ces mêmes acupuncteurs occidentaux se plaignent d'être quelque peu fatigués, sinon vampirisés, par leurs propres patients.
Il y a quelques chances que les praticiens occidentaux en Feng Shui, n'ayant pas forcément toutes les données du problème oriental et particulièrement chinois, se sentent peu à peu quelque peu fatigués, sinon vampirisés, par les lieux qu'ils traitent sans le moindre rituel de purification ni de protection.
LE FEU
Après le métal vient le feu. Après avoir "tranché - donc séparé- ce qui s'accroche au lieu" encore faut-il se débarrasser de ce qui est produit.
On utilise, tout simplement, l'incinération, plus simplement, des charbons ardents sur lesquels on lançait des résines désignées globalement sous la dénomination d'encens.
Il est donc possible de distinguer simplement l'encens de purification initiale, utilisé pour nettoyer un lieu en profondeur, des encens d'entretien qui agissent plus superficiellement.
Dans le premier cas il est toujours préférable de continuer à utiliser des charbons ardents et des résines.
Ces dernières, considérées comme des "encens d'église" sont utilisées dans la plupart des temples d'orient et d'extrême orient, ainsi que dans certains rites particuliers des églises occidentales.
Le prêtre avant de dire la messe, la aussi après le crucifix qui est en métal, il procède aussi a ce rituel de l'encens pour purifier les lieux dans toute les directions.
Pour le rituel de purification initial il est traditionnel de disposer le brûle encens face au Sud et de procéder à trois fumigations successives.
Pour le rituel d'entretien il convient de tourner autour du lieu à nettoyer dans le sens des aiguilles d'une montre (Shun) en effectuant un nombre de tours impair (Yang)... Un, trois, cinq, sept ou neuf.
Ce rituel de purification ou de nettoyage s'effectue avec le son Ha - celui du brasier dans lequel on jette les substances aromatiques.
Les purifications extérieures peuvent s'effectuer avec des huiles produisant une fumée plus abondante.
Concernant le Feng Shui populaire il existe un autre moyen de purification très utilisé en Chine, ainsi que dans la plupart des pays d'Extrême-Orient puisqu'il s'agit simplement des pétards nécessaires à toute cérémonie d'inauguration et nécessairement de couleur rouge, la couleur du Feu. On inaugure la nouvelle année par des pétards, on inaugure le mariage par des pétards, on inaugure un nouveau restaurant, une nouvelle boutique, un nouveau building, un nouvel aéroport ou un nouveau président... par des kyrielles de pétards. Plus il y en a plus l'inauguration est jugée comme faste, donc bénéfique. Une fête chinoise sans pétard n'est pas une fête chinoise et encore moins une fête. Une inauguration sans pétard est un enterrement de pauvre.
Le pétard (Pao) de par son bruit éloigne les mauvais esprits et les influences pernicieuses et fait, littéralement, exploser les revenants (Gui ou Kouei). Ce qui explique, pour de nombreux chinois, que les occidentaux - les Guilo ou Kwei Lo (types fantômes, individus perturbateurs...) - aient justement horreur des pétards.
Pao signifie exploser, mais également sublimer... et proclamer.
En Chine on "proclame" (Pao) une nouvelle loi.
L'EAU
Après vient la purification par l'eau car il convient de limiter les effets en chaîne et excessifs du feu impérial. Il s'agit, encore très simplement, de procéder soit à des ablutions rituelles, que l'on retrouve dans le rite du baptême, avec de l'eau lustrale soit de projeter cet eau, et parfois du sel, sur le lieu à consacrer et à purifier.
A l'origine après avoir jeté de l'huile sur le feu, d'où une expression encore très utilisée dans un sens populaire, on jetait du sel sur le brasier, ce qui le faisait crépiter et ravivait la flamme, puis de l'eau salée ce qui produisait un son particulier (Shiii) qui, justement est le son de l'Eau (Sii - pluie glacée de l'hiver sur des ardoises) et une intense vapeur.
Désormais on se contente souvent, ne serait-ce que dans le baptême, d'une aspersion symbolique d'eau dite bénite et du dépôt de quelques grains de sel sur la langue.
Cette saveur (sapor) salée amenait la "sapience" donc la sagesse. Eau et sel sont donc toujours utilisés pour purifier un lieu ou pour se purifier symboliquement en se frottant les mains de sel avant de procéder à un rituel.
Ceux qui acceptent de faire baptiser un enfant trouvent pourtant étrange que l'on puisse baptiser un lieu avec les mêmes ingrédients. Dans une certaine mesure, pourtant, la bouteille de champagne utilisée pour baptiser un nouveau bateau procède de la même intention... et est devenue indissociable de la victoire sportive. On évacue ainsi le mauvais sort et on baptise le succès, donc le nouveau champion, au vu et au su de tous... mais on passe pour étrange si on procède de même, officiellement, avec un appartement, une nouvelle boutique ou, à plus forte raison, une société. On dissimule alors le rite sous la pratique festive. Pourquoi se cacher et risquer de bâcler un moment essentiel puisque l'on sait par ailleurs que ce "baptême" est important pour le succès futur de l'entreprise.
TERRE
Il n'est pas question de laisser l'eau s'installer sur le lieu que l'on souhaite utiliser et on utilise, ensuite, la terre pour absorber l'excèdent de celle-ci.
Cela consiste symboliquement à délimiter le lieu consacré donc à en situer les limites.
Cela se faisait jadis avec l'usage d'un carré magique (Lo Shu) à partir duquel on définissait un centre (Terre) et une périphérie ainsi que, bien souvent, une circulation symbolique.
En Chine cela était représenté par l'Empereur (Wang) qui se voulait à la jonction entre terre et ciel et qui évoluait, suivant un ordre particulier, en fonction des saisons et des périodes de la journée, dans son "Palais du Ming Tang" ( Ming = illumination, clarté, connaissance globale ).
En Occident on retrouve ce rite dans le fait de déposer une première pierre... la "pierre angulaire" ou "pierre d'achoppement" qui symbolise le point de départ de l'édifice... donc de l'oeuvre.
BOIS
Dans le rite de purification traditionnel cela consiste à délimiter l'endroit consacré au rituel... qui se trouve ainsi au "centre" de la pratique.
Cette délimitation peut être formalisée par une marche rituelle, procession ou circumambulation (marche circulaire), généralement effectuée avec de l'encens (feu) ou des instruments de musique (cymbales, tambours, flûtes...). Cet espace sacré peut également être constitué de plusieurs enceintes protectrices dont les limites sont définies par le rituel.
Celui qui officie se tourne généralement vers le Nord, suivant l'orientation chinoise, ce qui lui permet d'avoir la lumière de l'Est, donc le jeune Yang ou Yang naissant, du coté gauche et, par conséquence, le Yin à droite. De ce coté se tiennent les armes (métal).
Or les objets rituels sont considérés comme des armes destinées à combattre les influences pernicieuses.
Le lieu consacré est protégé non seulement par une entrée bien disposée et une porte solide sur laquelle, ou de part et d'autre de laquelle, on dispose des symboles représentant des gardiens.
Cet élément Bois peut s'entendre au propre et au figuré. Il représente, en effet, la régénération, le renouveau, la renaissance, la germination donc le début d'un nouveau cycle lié à la jeunesse, au printemps, au matin.
Pratiquement il s'agit donc de l'énergie vitale que représentent les plantes.
Il est fort possible d'utiliser ces plantes vivaces comme une plante verte ou un arbre miniature (Bonsaï) pour régénérer un lieu comme il est possible d'utiliser une composition florale de plantes fraîches ou même séchées.
Dans certains cas des objets décoratifs ou des cloisons de bois peuvent également apporter cette énergie régénératrice. L'éventail, producteur de vent ou de brise est également lié à l'élément Bois. Symboliquement le bois correspond également au Salut (salutation rituelle).
Ce salut se situe généralement lorsque les purifications rituelles par le Métal, le Feu, l'Eau et la Terre ont été effectuées et correspond à l'ouverture vers autre chose... donc un renouveau. Le salut est donc un élément essentiel du rituel puisqu'il se situe à la fin de celui-ci mais également au début de ce qui va se passer ensuite.
On retrouve donc ce salut dans bon nombre de pratiques traditionnelles et particulièrement dans les arts chevaleresques, ou "arts martiaux" où il a pour but tant de purifier le lieu de pratique que ceux qui y sont présents. Ce salut peut s'effectuer debout ou, plus rituellement, en forme agenouillée et suivant des axes et des orientations très spécifiques.
Lorsque le salut a été effectué l'essentiel a été dit et a été fait et les choses peuvent, enfin, suivre leur cours normal. En fait, le reste n'est plus que formalité. Dans le rituel de purification par les Eléments, le salut, correspondant au Bois (conquête) prépare un autre cycle beaucoup plus paisible qui est celui de l'engendrement (Xiang Sheng).
Ce salut peut également être remplacé par une onction utilisant une huile consacrée. Dans la tradition chinoise l'huile végétale est, en effet, rattachée à l'élément Bois car elle est issue d'une plante et sert, lorsqu'on l'utilise dans une lampe, à engendrer la lumière. Dans ce cas le Yin du Bois engendre le Yang du Feu.
On utilise des huiles parfumées comme l'huile de santal, l'huile de Ylang Ylang, l'huile de camphre. Ces huiles sont considérées comme d'excellents remèdes contre les plaies et bosses et servent également à oindre les défunts avant leur mise en cercueil. Dans certains cas il était également possible de brûler de l'huile sur une surface chauffée. Cela permet de mettre en relation l'Eau (liquide), le Bois (huile végétale ou bâtonnet d'encens parfumé), le Feu (combustion ou chaleur), la Terre (substance parfumée. Le parfum (Xiang) est rattaché à l'élément Terre) et le Métal (support, souvent un brûle encens en bronze). Donc les Cinq Eléments.