Calligraphie - Style courant
Comme son nom l’indique, ce style, né encore une fois sous les 漢 Hàn, à la fin de la dynastie orientale (25-220), est une forme double : elle est rapide (les caractères « courent ») et usuelle (« courante »). C’est une « déformation » par simplification du tracé de la régulière. C’est pour ces raisons qu’elle est la plus utilisée de nos jours pour l’écriture manuscrite de la vie quotidienne. Elle n’est cependant pas ignorée de la calligraphie, loin de là, et n’est pas considérée comme une forme abâtardie de la régulière : elle possède en calligraphie ses propres contraintes.
On estime que son créateur serait 劉德昇 Liú Déshēng, des 漢 Hàn Orientaux. La perfection de ce style est cependant due à 王獻之 Wáng Xiànzhī (344-348) ainsi qu’à 王羲之 Wáng Xīzhī (321-379), son père, l’un des plus célèbres calligraphes chinois, tous deux sous la dynastie des 東晉 Dōngjìn, Jìn Orientaux (317-420 de notre ère).
Tracée de la pointe du pinceau ou avec un stylo, elle reste très lisible, rapide à écrire et facilement déchiffrable. Elle ne nécessite pas forcément un apprentissage séparé de la régulière car si c’est une graphie quasi cursive, les réductions subies par les caractères restent logiques : ce sont des stylisations des unités fondamentales naissant naturellement du pinceau ou du stylo quand celui-ci ne quitte plus la feuille pour un nouveau trait, lesquels se rejoignent donc plus souvent qu’en régulière. De même, les attaques des traits sont plus simples et directes (la pointe du pinceau ne pratique pas les retours en arrière caractéristiques de la régulière).
L’exemple présenté ci-dessus est un fragment de brouillon préparatoire à une calligraphie de la peintre et calligraphe Iris Yawen Hsu (徐雅雯, Xú Yǎwén). Tracé sans prétention, il illustre bien le caractère fluide et abrégé de ce style, qui reste cependant parfaitement lisible. Les trois caractères sont, de haut en bas, 風 fēng, 萬 wàn et 里 lǐ.