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Pourquoi la Chine ne cède pas sur le yuan


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16/10/2010 à 06:11 - Pourquoi la Chine ne cède pas sur le yuan
La «guerre des monnaies» sera au menu du G20 qui aura lieu en Corée, les 11 et 12 novembre prochains. Depuis plusieurs mois, la pression s'accentue sur la Chine pour qu'elle réévalue le yuan. Malgré le léger assouplissement annoncé en juin dernier, Pékin fait de la résistance.

Le débat n'est pas fini. Les membres du G7, réunis à Washington pour un dîner le vendredi 8 octobre, ont convenu que les mouvements désordonnés et excessifs de taux de change n'étaient pas souhaitables. Sous la pression des pays occidentaux, qui l'accusent de maintenir artificiellement bas le niveau du yuan, la Chine a refusé de changer de cap. Elle a indiqué qu'elle poursuivrait la réforme de sa politique de change à son propre rythme.

«Nous continuons de penser que la Chine a besoin d'un régime de change fondé sur le marché», a expliqué le gouverneur de la Banque centrale chinoise People's Bank of China, Zhou Xiaochuan. «Je crois que la différence, c'est qu'en Chine, nous considérons qu'il s'agit d'une évolution progressive, graduelle, plutôt que d'une thérapie de choc». Traduction, selon Société Générale CIB : Zhou Xiaochuan estime qu'une appréciation rapide du yuan n'est pas un remède aux déséquilibres mondiaux.

La «cible facile»

«Sur le long terme, en effet, les Occidentaux cherchent à rééquilibrer les relations commerciales et espèrent voir l'économie chinoise dépendre davantage de la consommation intérieure que des exportations», explique Wei Yao, économiste Chine chez Société Générale CIB. Selon elle, les grands rendez-vous internationaux comme le G20 offrent une plateforme idéale aux Etats-Unis ou à l'Europe pour accentuer leur pression politique sur Pékin, faisant de la Chine «une cible facile». De fait, personne n'a critiqué les récentes interventions du Japon sur le marché des changes, souligne Société Générale CIB dans une note récente.

De son côté, l'empire du Milieu joue la montre, en mettant en avant ses propres inquiétudes concernant les perspectives économiques mondiales. Des inquiétudes par ailleurs partagées aux Etats-Unis et en Europe. Le gouverneur de la Banque centrale chinoise a également souligné que l'impact d'un relèvement soudain du yuan sur la croissance économique chinoise était hautement incertain. «La Chine souhaite donc attendre que toutes ces incertitudes soient levées avant de réévaluer sa devise», décrypte Wei Yao.

L'obsession de la stabilité

Cette attitude est aussi une question de culture politique, ajoute l'économiste. «Les autorités chinoises prennent toujours des décisions politiques graduellement, avec un souci de cohérence.» Un rythme lent qui ne concerne pas seulement la question du yuan, mais toutes les réformes engagées par Pékin. «Le mot 'stabilité' revient toujours dans les discours politiques, car il s'agit d'un concept très important pour un aussi grand pays», note Wei Yao.

Bien sûr, Pékin protège aussi ses intérêts en restant inflexible sur sa politique monétaire. «La Chine est capable de générer de la croissance en dehors des exportations, mais l'export est très important pour maintenir l'emploi dans les usines du pays», analyse Wei Yao. En septembre, le gouvernement a indiqué que le chômage touchait 22% de la population active dans le pays, notamment dans les zones rurales. «L'enjeu du chômage est crucial et les autorités redoutent le risque de troubles sociaux», souligne l'économiste. D'autant plus que la Chine doit désormais affronter la concurrence de pays où la production est encore moins chère, comme le Vietnam ou le Bangladesh.

Risque de bulle

Enfin, considérant le montant des réserves de changes de la Chine, le gouvernement ne peut se permettre de voir le billet vert, le yen et l'euro baisser trop vite. Et par la même occasion, voir ces actifs se déprécier soudainement. «La revente des devises étrangères et l'afflux massif de yuan en Chine feraient planer le risque de l'apparition d'une bulle spéculative», souligne Wei Yao.

Zhou Xiaochuan de la People's Bank of China a toutefois assuré que «la devise deviendra de plus en plus forte». Mais cette appréciation du yuan se fera petit à petit et devra garantir cette fameuse stabilité à laquelle les Chinois tiennent tant. Les discussions seront sans aucun doute difficiles au prochain G20, car le rythme de Pékin sera toujours trop lent pour ses partenaires commerciaux, les Etats-Unis en tête.

Source: Le Figaro
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16/10/2010 à 11:52 - Pourquoi la Chine ne cède pas sur le yuan
Très intéressant cet article ! Merci
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16/10/2010 à 14:20 - Pourquoi la Chine ne cède pas sur le yuan
pour rester dans le sujet, voici un article intéressant, sur le monde.fr , par Georges Ugeux, PDG de Galileo Global Advisors, une mini banque d'affaires internationale a New York. De 1996 a 2003, il a été Executive Vice President International du New York Stock Exchange. :

http://finance.blog.lemonde.fr/2010/10/11/l%E2%80%99avenir-de-l%E2%80%99economie-mondiale-depend-il-du-cours-du-yuan/

L'avenir de l'économie mondiale dépend-il du cours du Yuan?

Washington, 11 octobre 2010

A entendre les déclarations des dirigeants des pays occidentaux, si les Chinois avaient la bonne idée de laisser le Yuan (également appelé le renminbi) s'apprécier, par exemple de 50%, ce serait la fin des déséquilibres économiques qui menacent les marchés des changes et l'équilibre du commerce mondial.

Politiquement, c'est astucieux : nos économies ne connaissant qu'une croissance faible, plutôt que d'utiliser les remèdes -parfois pénibles- dont nous disposons pour améliorer notre compétitivité, et donc bien évidemment l'emploi, « il n'y a qu'à » reporter le blâme sur le Yuan. Bref, si nous, pauvres occidentaux, ne parvenons pas à assurer la croissance dont nous avons besoin pour soutenir l'emploi, c'est la faute des Chinois.

Il est presque gênant de voir que les Américains enfourchent cette trompette, relayée a leur demande par les Européens lors du sommet Europe Asie de la semaine dernière a Bruxelles

[....]

De là à attribuer tous nos maux au cours du Yuan, il y a une marge qui me semble être franchie en Occident avec une désinvolture qui manque de sérieux et d'intégrité. Ce n'est pas de cette manière-là que nous construirons l'avenir de l'économie mondiale.

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16/10/2010 à 14:26 - Pourquoi la Chine ne cède pas sur le yuan
un autre article, sur le monde diplomatique, cette fois :

Une menace de rétorsion financière cousue de fil blanc:
et si Pékin cessait d'acheter la dette américaine


Ventes d'armes à Taïwan, réception du dalaï-lama à la Maison Blanche, éventualité de sanctions internationales contre l'Iran... A ces contentieux entre la Chine et les Etats-Unis s'ajoute celui des taux de change. Le président Barack Obama accuse Pékin de sous-évaluer sa monnaie pour doper ses exportations. Mais la Chine est aussi un partenaire précieux, qui finance les déficits américains. Rivales géopolitiques, les deux puissances sont liées par la monnaie. Que se passerait-il si cela cessait ?

la suite de l' article :

http://www.monde-diplomatique.fr/2010/04/BAKER/19034
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16/10/2010 à 18:59 - Pourquoi la Chine ne cède pas sur le yuan
Pour compléter ces informations, voici comment CCTV présente cette "guerre des devises"

Chine : le taux de change du renminbi ne peut pas être responsable des problèmes de l´économie américaine

Source: CNTV.cn | 10-16-2010 12:19

Le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Yao Jian, s'est de nouveau exprimé sur le taux de change du renminbi face au dollar... Il a indiqué que la balance commerciale favorable de la Chine contre les Etats-Unis ne pouvait justifier la réévaluation forcée du renminbi, et que le taux de change du renminbi n'était pas responsable des problèmes de l'économie américaine.
Selon Yao Jian, le déséquilibre des échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis est décidé par la situation économique et la structure commerciale des deux parties.
Comme les compagnies américaines ont d'énormes investissements en Chine, beaucoup de marchandises exportées de la Chine vers les Etats-Unis sont produites par les sociétés américaines en Chine, et les Etats-Unis ont un excédent commercial de 10 milliards de dollars contre la Chine dans le secteur des services. Donc, le commerce entre les deux pays est équilibré dans l'ensemble et le taux de change du renminbi est raisonnable.
Yao Jian(Porte-parole du ministère chinois du Commerce)
"Les Etats-Unis ne doivent pas transférer leurs problèmes intérieurs, comme le chômage et la question économique, à d'autres pays. Le taux de change du renminbi ne doit pas être le bouc émissaire des problèmes économiques des Etats-Unis."
Yao Jian a indiqué que la Chine continuera ses réformes monétaires en fonction de ses propres conditions.
Zhang Xiaomei, CCTV

La guerre des changes s´envenimeSource: CNTV.cn | 10-16-2010 12:24

Le recul continu du dollar pourrait entraîner une diminution des exportations et un bond de l'inflation dans plusieurs pays. Pour éviter que leur monnaie nationale ne continue de grimper face au dollar, le Japon, le Brésil et l'Inde sont intervenus à plusieurs reprises sur le marché des devises dans des escarmouches qui pourraient dégénérer en une guerre des changes à grande échelle
Ces derniers jours, les marchés boursiers du monde entier se sont montrés particulièrement volatiles, les termes "d'envolée des cours" et de "nouveaux records" ne cessant de faire la une. Et les chiffres parlent d'eux mêmes:
Le 15 octobre, le yen a passé la barre des 81.14 yen pour un dollar en séance.
Le même jour, la roupie indienne s'est appréciée contre le dollar à 44:1, un plus haut de 2 ans.
Une semaine plus tôt, le 8 octobre, l'Euro a atteint un plus haut de huit mois contre le dollar américain. Même chose pour le dollar australien qui se hissait à un plus haut de 27 ans contre le billet vert.
De nombreuses monnaies ont été plongées dans la spirale de l'appréciation par la faiblesse du dollar et pour protéger leur économie, beaucoup de pays ont exécuté des mesures d'urgence.
C'est ainsi que le 15 octobre, la banque centrale indienne a annoncé une nouvelle intervention sur les marchés. Le même jour, le Japon annonçait la mise en place de mesures semblables avant le 22 de ce mois. Leur emboîtant le pas, le premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva, a lui aussi dévoilé des dispositions visant à juguler l'appréciation de la monnaie thaïlandaise, le bat. Singapour, le Brésil, l'Australie ont aussi annoncé ou sont en train de réfléchir à des mesures d'intervention sur les marchés des devises.
Les difficultés que traversent les marchés financiers internationaux ont remis au goût du jour "la guerre des changes", une expression qui fleure bon la crise de 29 et les leçons amères qu'elle avait inculquées à nos aïeuls. La guerre des changes renvoient à un mouvement généralisé de dévaluation délibérée des devises dans lequel chaque pays s'efforce de protéger la compétitivité de ses exportations et de protéger ou d'étendre ses parts de marché. De telles pratiques présentent le risque d'un abandon des mécanismes de coopération internationaux qui laisseraient alors place à une escalade des dévaluations. L'avantage que gagnerait un pays a dévaluer sa monnaie serait très vite annulé par les dépréciations successives des autres devises. Les experts préviennent d'ailleurs que les pays développés tout comme les pays émergents n'ont rien à gagner d'une guerre des changes qui pourrait dégénérer en guerre commerciale qui ne ferait que des perdants.
Rédacteur: Tao Ruogu


Etats-Unis : report de 6 mois de la publication d´un rapport sur le taux de change

Source: CNTV.cn | 10-16-2010 12:24
Le Département américain au Trésor a annoncé que la publication, initialement prévue vendredi, d'un rapport sur l'économie internationale et la politique du taux de change serait reportée de 6 mois.
Le Département au Trésor a annoncé que les chefs d'Etat, les ministres des Finances, les gouverneurs des banques centrales des pays membres du G20 et de ceux de la région asie-pacifique vont participer dans les prochaines semaines à des sommets décisifs. Ces rencontres pourraient permettrer davantage de sécurité et l'assurance d'une croissance plus équilibrée. Ce report pourra être enrichi des conclusions de ces sommets importants.
Le Secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a déclaré que la devise chinoise s'est appréciée de 3% environ par rapport au dollar depuis juin dernier.
La Chine a annoncé en juin vouloir réformer les mécanismes de taux de change et permettre une appréciation selon les fluctuations du marché. Depuis le 2 septembre, le yuan s'apprécie au rythme d'un pour cent par mois.
Geithner a déclaré également que l'appréciation du yuan témoigne de la puissance croissante de l'économie chinoise et des efforts pour stimuler la consommation intérieure. Avec un yuan plus fort, la Chine a fait une contribution essentielle à la croissance économique mondiale.
Geithner a affirmé qu'une reprise mondiale économique plus forte, plus équilibrée et durable nécessitait le concours de nombreuses nations, et pas seulement de la Chine ou des Etats-Unis. Des réformes politiques sont nécessaires dans les grandes économies.
Des analystes estiment que le Secrétaire américain au Trésor devrait expliquer dans le rapport le taux du yuan actuel, en ajoutant le soi-disant "sous-évaluation du yuan" ou en qualifiant la Chine de "manipulatrice de devise". Mais malgré la soi-disant "guerre des devises", le Trésor américain sur le taux de change du yuan n'est pas encore parvenu à des conclusions définitives.
Timothy Geithner (Secrétaire américain au Trésor)
"La Chine doit pouvoir choisir elle-même la politique de son pays. C'est dans leur intérêt d'aller vers un système plus flexible. Cela leur permettra de mettre en place leurs politiques. Cela leur permettra de les aider à réduire les risques d'inflation en Chine."
La législation américaine stipule que le Trésor doit remettre au Congrès un rapport sur l'économie internationale et la politique du taux de change tous les 6 mois. Depuis que Barack Obama est président des Etats-Unis, 3 rapports du Trésor ont affirmé que la manipulation du taux de change ne bénéficiait à aucun partenaire commercial. Geithner a déclaré que "qualifier la Chine de manipulatrice du taux de change" pourrait avoir des conséquences."
Selon les médias américains, alors que les élections de mi-mandat approchent, l'administration Obama souhaiterait éviter d'apparaître hostile envers la Chine, ni d'être responsable d'une guerre commerciale entre les deux pays. En fin de compte, reporter la publication de ce rapport sensible est peut-être le meilleur choix pour les Etats-Unis.
A Hei, CCTV.

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16/10/2010 à 23:57 - Qui appuiera sur le bouton en premier ?
La question est de savoir comment cela va se dérouler, et quand la bulle éclatera.
Encore un jeudi noir à l'horizon, sachant que l'on n'en est plus au premier depuis 20 ans, dont une des récentes avec la bulle internet.
La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.