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Votre carnet de voyage en Chine


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Hangzhou
06/07/2009 à 12:32 - Votre carnet de voyage en Chine
salut,
je me permets de poster deux textes en guise de carnet de voyage. c'est le genre de mail que j'envoie aux connaissances pour leur donner qqs nouvelles de chine. ca cause un peu tourisme donc je le poste, ca vous interessera p.e (si ca plait, je mettrai les prochains)


Pour ceux qui ne le sauraient pas, je suis actuellement en Chine, plus precisement a Hangzhou.
Voici donc quelques nouvelles pour vous parler un peu de la vie de l'autre cote du globe.
Voila une bonne semaine que je suis ici; apres mon arrivee a hongkong, j'ai passe une petite journee dans la megapole, le temps de me perdre dans la ville grouillante d'activite au pied des buildings de verre. rien de bien bien passionnant pour celui qui vient moins en touriste qu'en immigrant.
Le lendemain, j'ai pris le metro direction shenzhen, la ville “chinoise du continent” la plus proche, histoire de payer mon billet pour hangzhou moins cher. Bien que territoire chinois depuis 97, HK a garde un statut particulier qui lui a permis de conserver sa monnaie, le dollar hongkongais, son systeme judiciaire (...), en bref une certaine independance economique et politique. Bon point pour nous, un visa n'est pas necessaire pour y sejourner, mauvais point, la ville est considere comme destination a l'internationale et un billet HK-Pekin vaut 3 fois plus cher qu'un Shenzhen-Pekin.
Hazard du calendrier, je souhaite prendre le train juste au moment de la fete Qingming, la fete des morts chinoise, et weekend prolonge pour tout le monde. C'est egalement un moment privilegie ou les honnetes travailleurs chinois rentrent dans leur famille passer quelques jours de conge (et epousseter leurs tombes par la meme occasion).
D'apres moi, une expression qui qualifie le mieux le systeme D chinois est “ quand tu crois qu'il n'y en a plus,eh bien y en a encore”
M'y prenant bien entendu au dernier moment, toutes les places du train etaient déjà vendu. Toutefois, après avoir un peu insiste, on me propose, joie immense, une place “debout” en me precisant gentillement que s'il restait une place couchette, je pourrais la demander aupres du controleur. Je crois que j'ai perdu ce mince espoir quand je me suis retrouve, 30 minutes avant le depart, devant une foule de 500 personnes debout dans ce qui devait ressembler a l'origine a une file indienne, attendant tous l'acces au quai pour se jeter dans les wagons.
Donc la place debout, le principe en est tout simple, vous patientez debout dans le couloir central et esperer tres fort que les personnes situes a proximite descendront a la prochaine gare pour prendre leur place.
Me voila donc parti pour un chouette trajet de 16 heures de train. Pour tout dire, ce n'est pas si terrible quand on y repense (apres, bien apres). L'atmosphere y est plutot sympathique, les gens savent que le trajet sera long et restent tres cordiaux avec les voisins (que ce soit celui qui braille dans son telephone a 2h du mat' ou celui endormi qui lui bave dans le cou, le chinois est cordial, et c'est tout a son honneur en ce moment precis).
Pour le reste, ca reste un train chinois, ca fume, ca boit, ca rote, ca crache par terre, ca sent la sueur, ca resonne de cris et de sonneries telephoniques a toute heure ( forcement, c'est pas vraiment les gens de la haute qui voyagent en classe “cage a poules)”
Dieu merci, j'ai qd meme pu m'asseoir vers minuit, cad 10 heures après notre depart, et finir ma nuit correctement ( cad affale et bavant sur le voisin).
J'arrive enfin a Hangzhou, 6h du matin, ciel bas et gris, 15 degres C, il pourrait neiger sous un ciel bleu que je m'en foutrais royalement puisque tout ce qui m'importe a ce moment précis, c'est de trouver un lit pour finir ma nuit. 7 heures plus tard, ah oui tiens, il fait pas terrible comme temps. Mais plus chaud que Paris au moment de mon depart donc bon...
Hangzhou... ville chinoise dans la province du Zhejiang, a 300 kms a l'ouest de Shanghai, la ville moderne, un lac magnifique avec 3 petites iles, des collines verdoyantes a l'ouest et au sud, et une riviere, large comme 20 fois la Seine, rejoignant la mer qqs dizaines de kilometres plus loin. L'ete y est chaud sans etre etouffant, l'hiver y est doux (si on excepte les coups de froid de ces 2 dernieres annees).
c'est un peu ma ville prefere en Chine. On sent qu'il y fait bon vivre. L'agglomeration a beau compter pres de 8 millions d'habitants, on peut trouver des endroits en pleine nature et au calme a quelques minutes de velo du centre.
En fait, on sent une difference entre Hangzhou et d'autres agglomerations chinoises, cette ville est riche. Le Zhejiang est une des provinces les plus riches de Chine, l'economie y prospere depuis quelques dizaines d'annes et de nombreux chinois ont gravi a toute allure l'echelle sociale. Et bien que ces nouveaux riches nous paraissent parfois un peu ploucs, ils claquent leur pognon comme c'est rarement permis dans un pays socialiste. M'est d'avis que si mao barbotait pas au plafond de son cercueil de verre, il se retournerait volontiers dans sa tombe. Mais laissons le grand timonier faire des bulles et revenons a ces hangzhouren. Dans cette ville qui a les moyens, les grandes marques de luxe internationales s'affichent, hugo boss, cerruti, Armani et tout ca aux prix europeens( on m'a propose une ceinture, un truc tout simple pour retenir mon pantalon, pour la somme rondelette de 190 euros). Les grands concessionaires auto ont aussi pignon sur rue, mazeratti, rolls-royce, Porsche... c'est d'ailleurs une des rares villes chinoises ou l'on peut, avec un peu de chance, croiser plus d'une Ferrari dans la meme journee.
En dehors de ce cote un peu tape-a-l'oeil (qui est qd meme loin de concerner la majorite de la population), les gens y sont sympathiques, un peu moins spontannes qu'a pekin (selon les principaux interesses) mais relativement ouverts. En fait, la principale plaie de Hangzhou, c'est ses touristes. En periode de vacances nationales, la ville et la region en generale est envahie par ces troupeaux de lemmings a casquette jaune suivant comme des moutons la voix criarde du megaphone leur servant de guide. Ils sont sans gene, mal polis, se croient les rois du monde et se foutent royalement d'abandonner leurs kleenex usages au milieu d'un jardin zen. Donc un conseil pour vos vacances reussis, venez hors-saison.
D'un point de vue touristique, la ville a qd meme beaucoup d'atouts. Sous la dynastie des Song du sud, elle fut capitale d'empire puis quelques siecles plus tard, sous les Ming, elle fut le lieu de retraite de nombreux lettres et artistes qui y produisirent quantite d'oeuvres avec toujours pour inspiration son lac (le lac de l'ouest), ses collines et ses pavillons dissemines dans la nature. Le lac en lui-meme vaut le detour, une promenade a pied permet d'en faire le tour en 3 heures, legerement a l'ecart de la circulation. On y croise des ponts (dont le fameux pont brise de la legende du serpent blanc), des pavillons et couloirs ombrages et la fameuse digue Sudongpo (du nom d'un celebre poete chinois et gouverneur de la ville) bordee de saules pleureurs. Aux alentours, on peut egalement apercevoir des pagodes, des temples et autres chinoiseries si depaysantes. Attention toutefois, la mignonne petite pagode apercue en journee peut parfois se reveler, la nuit, d'un kitsch absolu avec son et lumiere (entre le pantalon a paillette des annes disco et les decorations de noel outdoor du voisin)
Mais ce que je decouvre actuellement et qui m'enchante, ce sont toutes les petites ballades a pied que l'on peut faire dans les collines environnantes. A 3 arrets de bus du centre-ville, la topographie change, le terrain monte brusquement, et tout en suivant quelques volees de marches en pierre, on gagne rapidement le sommet des collines, a peine quelques centaines de metre au dessus du lac, d'ou l'on jouit, par temps clair, d'une vue magnifique sur la region ou d'une vue (tout court)sur la ville.
J'allais oublier de vous parler du the. Tout pres de Hangzhou, un village est connu pour la qualite de son the. Le the “du puit du dragon” est repute comme l'un des 10 meilleurs de Chine. Au flanc de ces collines, on apercoit ces champs de the et chaque jour, des dizaines de chinoises, chapeau sur la tete et panier d'osier a la ceinture, allant cueillir ces precieuses feuilles. En toute honnetete, il faut des papilles de connaisseurs pour l'apprecier a sa juste valeur mais dans tous les cas, on peut bien s'en jeter une rasade a l'heure de la sieste, c'est que des bonnes choses a ce qu'on dit.
pour ceux que ca interesse, j'ai poste qqs photos sur le blog www.guoli8.skyblog.com



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Hangzhou
06/07/2009 à 12:34 - Votre carnet de voyage en Chine
pour vous parler de moi (puisque c'est de ca qu'il est question), ecoutez, rien de bien nouveau.

Ma situation n'a pas vraiment change depuis mon arrivee. Je loge dans une auberge de jeunesse dans un village au sud de la ville (attention toutefois, le village dans les collines reste dans le registre urbain) ou il fait bon ne rien faire d'autre que de regarder le bambou pousser. Les habitants profitent de leur temps pour farnienter et, a l'occasion arnaquer du touriste (faut bien vivre) mais jamais a l'heure de la sieste. Pour donner un exemple concret, je vais chez le coiffeur (aahhh.....merci) qui m'aborde dans un anglais approximatif. Je lui repond poliment en anglais pour m'adapter a la situation et le voici qui m'annonce le prix de 30 yuans/ la coupe (3 euros, ce qui plutot onereux pour le lieu, a savoir un repaire de bouchers capillaires de tout ce qu'il y a de plus commun). A la fin du massacre, et apres avoir fait connaissance en chinois, le tarif est finalement tombe a 15 yuans (mes cours de chinois auront fini par payer). Les animaux domestiques y sont les rois (meme pas bon a manger, c'est dire). je passe mon (long) temps libre a decouvrir la region, visiter la ville et parfaire ma connaissance de l'immense univers sinologique. Je viens d'ailleurs de lire un article sur les periodes fastes de Hangzhou, cad la culture neolithique Liangzhu (3400-2250 av. notre sauveur) fameuse pour son travail du jade. Le royaume de Wuyue, au 10eme s., pose egalement les bases du devellopement et marque la differenciation culturelle de la region, avant bien sur que celle-ci ne se cristalise autour de la cour imperiale (ou plutot ce qu'il en reste, vu la debacle honteuse de leur fuite vers le sud apres l'invasion des barbares du nord) qui installe ici meme sa nouvelle capitale fondant par la meme occasion l'ere dynastique des Song du sud. Mais je laisse votre curiosite naturelle prendre le dessus qui, si le temps le permet, vous fera plonger avidement dans la premiere encyclopedie venue en quete d'infos complementaires. En voila assez pour la partie culturelle.

En ce qui concerne la belle ville de Hangzhou, la vie y serait ideale si l'ete et ses chaleurs n'arrivaient pas au grand galop. Apres un printemps tres agreable (ensoleille, ni chaud, ni froid), le mercure s'affole doucement mais surement (autour de 35 degres c). A cela s'ajoute une humidite importante qui vous fait suer a grosse goutte au moindre effort (un vrai clip de rap americain de qualite). Et ce n'est qu'un debut, la canicule proprement dite devant atteindre son maximum d'ici un mois ou deux. (eh !? qui a dit qu'on se plaignait ?)
Cote professionnel, c'est le calme plat.
Donc en attendant des jours meilleurs, je claque mon pognon cherement gagne l'ete dernier en visitant les sites touristiques de la chine et dont je vais parler ici.

Un site naturel fameux (et situe a 4 heures de bus, a peine, de Hangzhou) est le domaine des Montagnes Jaunes, dans la province de l'Anhui.

Il s'agit d'un massif montagneux de type (voir wikipedia) age de (voir wikipedia) et forme par (voir wikipedia) qui offre aujourd'hui des paysages d'apics, crevasses et autres curiosites minerales tres impressionantes. Bien qu'elles ne fassent pas partie des monts sacres chinois, le site est connu et reconnu par tous les chinois comme un site naturel majeur. Il a inspire de nombreux artistes qui y sont venu puiser leur inspiration dans la contemplation des sommets escarpes, des mers de nuage et des incroyables pins chinois, fixes sur les parois les plus abruptes.

Aujourd'hui, on peut tenter l'ascension par les 4 versants, avec plus ou moins de difficultes (mais bon, si les empereurs l'ont fait, y a pas de raison), tout en admirant dans le desordre, la pierre venue en volant, le pic de la tortue, celui des chats capturant la souri, le singe observant la mer de nuage, la botte de l'immortel et autres sites aux noms poetiques (enfin...). Pour les moins sportifs, de tres beaux telepheriques vous font atteindre le sommet en moins de temps qu'il ne faut aux marcheurs pour mouiller leur t-shirt.

Et si vous appreciez la marche, la solitude et l'air pur, attendez d'etre au sommet ... vous allez pas etre decu !

On y trouve en vrac deux hotels 4 etoiles, un supermarche, une banque, un guichet postal, un terrain de basket et nombreuses autres commodites d'usage parce que, c'est bien connu, la montagne ca va deux minutes mais bon... Pour les plus chanceux et les leve-tots, un lever de soleil au dessus d'une mer de nuage est un moment des plus privilegies. Pauvre de moi, j'ai plutot vecu le reveil-matin chinois a 4h du mat, la foule de touristes et l'apparition du soleil vers 9h30 apres dissipation des brumes matinales. Mais j'y retournerai.

A noter egalement les nombreux petits villages de minorites Hui dissemines dans la region, un peu moins frequentes que ceux du Zhejiang et Jiangsu(voir plus bas).

Apres la montagne, rien de tel qu'une bonne bouffee de gazoil pour reprendre des couleurs.

J'ai ainsi pu faire un tour a Nankin, la ville elue plus beau massacre de l'annee 1937, mention TBh (terrifiante barbarie humaine). Pour plus de details, voir la « guerre sino-japonaise illustree », les films « Nanjing Nanjing » ou « john Rabe » bientot sur les ecrans.

la ville moderne est moderne, sans plus, mais la colline zhongshan ou reposent les premiers empereurs ming (les petits enfants ayant ensuite demenage sur pekin) et le pere de la republique chinoise, Sunyatsen, permet de faire de jolies ballades a l'ecart des embouteillages.
Ensuite, je me suis attaque au mont Putuo ...(roulement de tambour)... le 1er mai !

Le mont Putuo est un des hauts lieux touristiques de la Chine et un centre de pelerinage bouddhique important. En effet, apres avoir echoue sur l'ile, secoue par une belle tempete, un moine japonais decida de consacrer le lieu a la divinite Guanyin, boddisattva de la compassion a laquelle il avait adresse une ultime priere de salut (reaction toute naturelle en cas de danger immediat). Depuis, les vieilles devotes et jeunes mariees se bousculent au portillon des monasteres pour demander, en autre, une elevation garantie dans l'apres-vie ou une descendance male, en fonction des besoins du moment. La lente ascension du systeme capitaliste etant ce qu'elle est (ou la lente decadence du socialisme, c'est selon), la foi a de nouveau rapidement attirer les marchands dans le temple et les plus prevoyants auront eu soin de prendre en plus des batonnets d'encens dedies a la divinite, une somme consequente et en liquide dedie quant a elle aux proprietaires des lieux.

Comptez 200 yuans de billet d'entree sur l'ile (mais elle est pas a tout le monde l'ile?), plus 5 a 15 yuans d'entree pour chaque temple, monastere ou quelconque autel consacre. Le service de bus est efficace mais pas gratuit. Rajoutez a cela l'hebergement de 150 a 7000 yuans selon le confort requis, qui va du cagibit a la suite presidentielle. Enfin, les innombrables echoppes-restaurants de crustaces, certes reputes mais hors de prix (et quand je dis hors de prix, je sous-entends aussi cher qu'en France), dont les vaillants herauts arpentent le bitume dans le but d'attirer le client. Et a ce jeu, tous les moyens de couillonnade sont bons et certains n'hesiteront pas a vous garantir une grossesse providentielle XY si vous mangez de leur poisson (anecdote veridique).

Apres Putuo, nous avons egalement passe une nuit a camper sur la plage.

Laissez moi vous raconter une aventure (encore ?!) qui m'est arrive. La scene se passe sur l'ile de Zhoushan. Apres avoir paye un droit d'entree (ah ces chinois), on accede a une grande plage de sable roux, ensoleillee et dans une atmosphere de vacances a peine troublee par le bruit des jetskis et buggies en location (je critique pas, j'en ai loue un). A la fin de la journee, on installe la tente dans l'intention de passer la nuit sur place. D'autres jeunes chinois avaient d'ailleurs eu la meme idee et arrivaient les uns apres les autres charges de materiel de camping et autre ustensile de grillade. C'est alors que (suspense) un employe vient nous informer que le camping est interdit apres 18h et que le seul moyen de passer la nuit ici est de louer une chambre dans l'hotel installe a quelques centaines de metre, au risque de se voir mettre a la porte par d'improbables nervis. Precisons qu'il n'est ecrit nul part que le camping est interdit ou non. Les jeunes campeurs et nous meme, refusant de bouger, nous decidons d'attendre l'heure fatidique et de voir ce qui va se passer. Resultat...rien, bezef, calme plat. On a plus revu personne. Il s'est en fait avere que le type etait le responsable de l'hotel et qu'il cherchait a intimider les campeurs ignorants tout en les invitant a payer une chambre pour la nuit. Je crois que l'histoire a failli degenerer (pour lui surtout) quand il a essaye d'empecher une bande de jeune chinois, passablement enerves, de faire un barbecue sur la plage.

La fin a beau (parfois) justifier les moyens, ca ne rend pas les gens tres sympathiques. Mais ca fait une histoire a raconter (quoi ? c'est tout ? ben ouais...desole)
Autre paragraphe, autre ambiance. Ce weekend, nous avons tente l'aventure du village traditionnel au sud du Yangtse ouvert au touriste, un magnifique reseau de canaux, de petits ponts et autres pecheurs en costume traditionnels. Sur la brochure, c'est tres beau, manque juste le tarif de l'entree, a filer une attaque au pauvre touriste socialiste nord-coreen ayant reussi a fuir son regime pour le bonheur socialiste chinois, le bain de foule dans les venelles multi-centenaires et le harcelement (j'ai pas trouve de mot plus juste) des vendeurs en tout genre postes a chaque maison (donc tous les 5 metres). Le charme bucolique du coin prend la fuite tous les matins a l'arrivee du 1000eme touriste de la journee (grossomodo 30 min apres l'ouverture du parc).
J'ai egalement passe 2 journees a Shanghai, a une heure de train d'ici, magnifique exemple des contrastes ou un homme peut claquer en une soiree plus d'argent que ne gagnera jamais son voisin. L'architecture est demente, la foule grouille dans les rues commercantes et la ville a l'air d'etre sans arret en activite. La faune du (ou plutot l'un des) quartier des bars, situe dans l'ancienne concession francaise, est un medley d'occidentaux friques, de jeunes fashion et autre people branches, de vieux beaux a la recherche de proies chinoises faciles, de jeunes filles venales qui revent d'etre entretenu en echange de quelques caresses, ou l'alcool coute plus cher qu'a Paris et ou la plus belle perle rentre avec le plus gros porte-monnaie, fatalement vide avant l'aube.
Sinon ils passent de la musique sympa...

Mais je ne donne que mon impressione de touriste, n'ayant jamais vecu dans cette ville.

Pour les nostalgiques de Pekin, la ville a change (c'est le moins qu'on puisse dire) depuis 2007. En dehors des nouvelles lignes de metro (tres pratiques), la nouvelle tour CCTV (a defier les lois de la pesanteur) et les nombreux amenagements pre-olympiens (Xizhimen a bien change), on sent que l'air est different. Moi que la pollution n'avait jamais vraiment marque, j'ai senti un air comme qui dirait purifie. La vue sur les buildings se fait plus lointaine et le bleu du ciel se rapproche de l'horizon. Attention, c'est pas encore la Suisse (l'attente a un feu rouge pres du periph a l'heure de pointe vous tire des larmes comme le film Titanic ne l'a jamais fait) mais c'est quand meme mieux que si c'etait pire. Sinon les djeun's portent des lunettes de vue sans verre et le nouvel accessoire des mecs branches est un sac a main, top tendance (c'est peut-etre la meme chose en europe, j'avoue que j'y perdu le fil depuis l'epoque ou les jeans se portaient a l'envers)

Voila pour les nouvelles a tendance touristique.

Il y a quelques photos sur guoli8.skyblog.com si ca vous interesse.
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Hangzhou
06/07/2009 à 13:07 - Votre carnet de voyage en Chine
petite info supplementaire pour les futurs touristes, il existe depuis qqs mois un systeme de velib a hangzhou, tres pratique.
on se procure une carte magnetique en echange de 300 yuans (200 de caution et 100 de reserve) a un gichet quelconque et on peut retirer un velo a n'importe quel borne (et il commence a y en avoir beaucoup). la 1ere heure est gratuite puis ca coute 1 kuai de l'heure supplementaire. velos dispo jusqu'a 21h. bon point : 1 velo sur 5 est equipe de siege-bebe. mauvais point : le standard de taille est legerement inferieur a celui occidental, bref, on est un peu a l'etroit.
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07/07/2009 à 08:52 - Superbe !
Merci pour ces carnets de voyage photographiques et textuels ! Les deux se complètent admirablement et donnent vraiment envie de faire un voyage de six mois (au moins !) en Chine pour en découvrir l'infinie diversité. Peut-être à la retraite ?...
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15/07/2009 à 15:55 - ♥`Voyage.....
♀`It's a pleasure to post in this site...!♀





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15/07/2009 à 19:31 - Votre carnet de voyage en Chine
J'ai lu avec beaucoup de plaisir votre carnet de voyage et regardé les photos .Un humour "second degré" dans l'écriture, et des commentaires très originaux ...J'avais "raté" le début ,je me suis rattrapée et j'attends la suite des aventures !!!

PS parmi les photos, j'ai reconnu le petit jeu d'érudition ...
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17/07/2009 à 23:29 - Carnet
tout ça est riche d'informations textuelles ou visuelles

merci beaucoup
pa
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20/07/2009 à 06:41 - L’hiver a Wuhan
Voici des notes que j'ai prises cet hiver.
j'aurais voulu incorporer des photos mais je n'ai pas trouve comment faire

Cet hiver est différent. Je me souviens du premier hiver ici, il y a trois ans : j'écrivais à mes amis qu'on pouvait regarder le soleil à l'oeil nu, que le ciel se perdait dans le Chang Jiang (Yangzi) surnommé—pourquoi ?—le fleuve bleu. Leur masse continue d'un gris jaune enserrait le pont numéro un dans une tenaille émergeant de sous ses piles pour se refermer mollement sur du flot des voitures. En fait, ce ciel d'eau sale n'était pas spécifique à l'hiver, c'était ainsi en toutes saisons. Mais cet hiver, les journées sont souvent claires. De ma fenêtre je vois le Dong Hu (le Lac de l'Est) étinceler, des barques aux dais rouges dont je devine les fleurs s'y promener nonchalamment et les délicats tirets blancs des esquifs d'avirons s'y poursuivre tels des gerris, ces insectes à longues pattes qui se déplacent pas à coups à la surface de l'eau.

L'hiver est annoncé chaque année par l'arrivée en masse d'insectes que les nouvelles recrues confondent avec des moustiques, mais qui n'en sont pas. Ils ne piquent pas et ne vous bourdonnent pas aux oreilles, mais ils ont l'apparence de moustiques. Ils viennent seulement mourir devant les fenêtres par centaines. Le long du lac, leurs cadavres forment par endroit des tapis de plusieurs centimètres d'épaisseur. C'est le moment ou les poissons sont à la fête. Par temps calme, ils ponctuent le lac d'éclaboussures d'argent lorsqu'ils tentent d'attraper ces proies faciles puis retombent avec des petits bruits secs, en d'innombrables cercles dont les ondes s'entremêlent.

Mais c'est quand on commence à voir les poissons—depuis les chapelets de petit poissons argentés aux énormes carpes Tuantoufang (celles ayant échappé à la pollution de la fabrique municipale de cigarettes de Wuhan Tuantoufang)et dont les écailles sont larges comme des pièces de un yuan—les mètres de saucisses, les pathétiques canards écartelés, et même les quartiers de mouton ou de porc qui sèchent aux fenêtres, dans les rues et les ruelles, au bord du lac, partout, c'est à ce moment-là qu'on sait qu'on est vraiment entré dans l'hiver. Tous ces mets qui font le régal des Wuhanais, s'assaisonnent le long de Dong Hu Lu, aux gaz d'échappement et à la poussière grasse et noire des réchauds au charbon omniprésents à Wuhan en toute saison. Nous ne parlerons pas des insectes qui viennent s'y suicider. Les Chinois ont tellement connu de disettes (la dernière famine de 1960 étant certainement bien présente dans la mémoire des millions d'entre ceux qui ont plus de 50 ans) que, même en cette période d'abondance, ils ne peuvent s'empêcher de faire des réserves.

L'hiver, c'est aussi les manchettes par-dessus les doudounes, accessoires de mode assortis aux manteaux et qui peuvent même inclure des dentelles ; les enfants engoncés dans tant de vêtements superposés sur le haut du corps qu'ils doivent marcher les bras écartés, mais qui ont malgré tout leur petit cul a l'air dans leurs culottes fendues ; ce sont les oranges et les mandarines débordant jusqu'au milieu des ruelles ; les femmes qui vaquent à leurs occupations en pyjamas molletonnés et chaussons en forme de mickeys, de nounours ou de tout autre mignardise ; les hommes eux privilégient les chaussons en forme d'énormes dogues marron qui s'assortissent mieux avec leurs pyjamas de couleurs plus discrètes ; c'est aussi le moment ou apparait, sur les étalages ambulants, le plus important échantillonnage de semelles qu'on puisse imaginer : a fleurs, en pseudo peau de léopard, brodées de dragons et de phoenix, en feutre, en coton...

Le long des rues les marchands de marrons, patates douces, de soupe se succèdent sans oublier le tofu qui pue qui empeste les rues sur des dizaines de mètres. Les Chinois, contre toute vraisemblance, le disent délicieux. Ceci dit, nous mangeons bien du munster et du livarot...

Dans la vitrine d'un coiffeur de Wuluo Lu une dizaine de femmes sont alignées face à la rue, toutes drapees de capes rouges, et arborant leurs bigoudis et teintures.

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09/08/2009 à 20:29 - Des îles de Hong Kong aux villages traditionnels dongs. 1ère partie.
Impression chinoise n°1 : l'intimité des latrines chinoises.

Dans ce bus qui me conduit à Yangshuo, je repense à mes premiers jours en Chine. Pour l'instant, pas de grands bouleversements.
J'ai passé mes longues heures de voyage de Paris à Hong Kong le plus agréablement possible. A moitié dans les vapes, au beau milieu du désert des Qatar, j'avais eu la crainte d'y rester bloquée. "Mais pourquoi diable ce jeune homme de l'aéroport griffonne-t'il mon billet? Et maintenant, il m'annonce que je n'ai pas la place réservée sur le site de la compagnie aérienne???" Heureuse surprise : je réalise que je venais d'être reclassée en business class ! Navette de bus particulière, siège-lit massant, ronce de noyer, produits de beauté de luxe offerts, caviar, foie gras, chardonnay... J'avais atterri à Hong Kong fraîche et dispo et pu profiter tout à loisir du superbe trajet de l'aéroport de l'île de Lantau à la Cameron Road, dans le quartier des routards. Le soir, j'avais découvert le pittoresque marché de Temple Street et ses étals de délicieuses et parfois étranges spécialités culinaires, et la magie de la baie sous la pluie et la brume.

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Canton s'était averée un peu plus dépaysante. J'avais profité avec bonheur de l'ambiance particulière de l'ancien quartier colonial de Shamian : exercices de taï chi, chants et danses populaires, jeux de dominos chinois... Le spectacle était partout.
Je m'étais étonnée des étalages du célèbre marché de Qinping : bocaux d'hippocampes, bassines de scorpions ou serpents, amas d'ailerons de requins, champignons bizarres, sacs remplis de mouches, larves ou coléoptères, produits de pharmacopée inconnus...
Je m'étais imprégnée de l'ambiance appaisante et colorée des temples bouddhistes et taoïstes, parmi les effluves parfumées des cônes d'encens et des chants psalmodiés des moines. J'avais admiré les boutiques d'articles de prière alentour.
J'avais pris en pleine face, au détour d'une étroite ruelle typique, un Canton plus moderne, aux grandes avenues aérées et aux magasins de mode, décoré de fanions, de lanternes et d'enseignes rouges.
Pas de doute, j'étais bien dans cette Chine aux multiples facettes.

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Ma première tentative pour quitter Canton s'était soldée par un échec et une grosse frayeur. Mon chauffeur de taxi, sous prétexte d'éviter les bouchons, m'avait promenée dans toute la ville avant de me laisser à une station de bus locaux... juste à côté de mon point de départ. J'avais dû le menacer d'un appel à la police touristique pour qu'il baisse le prix exorbitant demandé et j'avais fini par l'abandonner sans payer, sous le regard amusé du policier qui venait de me renseigner. J'eus la chance de demander mon chemin à une jeune Chinoise dont l'apparence douce tranchait avec la froideur habituel des Cantonais. Elle se fit un devoir de m'accompagner jusqu'à la gare et me paya même mon ticket de bus ! Elle voulut m'inviter dans sa famille, mais je ne m'attendais pas à ce que tous les bus soient complets, et elle avait déjà tant fait pour m'aider...
Le lendemain, j'avais enfin pu prendre mon bus pour Yangshuo. Ah, les joies d'une grande gare routière au moment de Xinming, la Fête des Morts ! D'abord trouver l'entrée, puis la zone des départs, se faire orienter vers la bonne porte d'embarquement... Heureusement que mon bus était encore plus en retard que moi ! Ensuite bouchonner pour sortir de la ville et de la province, tenter d'oublier les soubressauts de la route et les sollicitations de sa vessie... Enfin, la pause tant espérée. J'avais eu quelques lectures sur la vétusté des toilettes publiques des villes, mais j'avais été rassurée de lire les efforts entrepris ces dernières années. Rien n'aurait pu me préparer à ce que j'étais sur le point de vivre.
Imaginez... Vous suivez un groupe de femmes vers la zone qui vous est réservée. Vous entrez dans une petite pièce rectangulaire en béton légèrement éclairée. Et là, devant le spectacle qui s'offre à vous, vous vous mettez à prier. Prier, mais pourquoi donc ? Prier, pour qu'une latrine des extrémités se libère quand sera venu votre tour. Prier, pour ne pas avoir à vous accroupir les fesses à l'air devant ces femmes qui attendent leur tour. Prier, pour avoir droit à ce peu d'intimité qui pourrait vous être offert si vous avez la chance... Prier, pour la chance de ces latrines des extrémités. Prier, parce que devant vous, ce petit muret n'offre aucune intimité à ces jeunes femmes accroupies, les jambes écartées au-dessus de ce caniveau qui relie toutes ces latrines. J'ai dû prier tellement fort que j'ai eu la chance !
Ah, ma dépaysante Chine...



Impression chinoise n°2 : Le culte des ancêtres.

Mon bus mettra 14 heures pour atteindre Yangshuo. Je décide d'arrêter là mon périple plutôt que de poursuivre vers Guilin, ma destination initiale à une heure de route. Il est déjà 23h, il fait nuit noire, mais la ville est encore très animée. Je croise le chemin d'une jeune assistante professeur d'Anglais et accepte son invitation de dormir à l'école d'Anglais, dans un grand appartement. Le lendemain, Joyce m'emmène prendre mon premier petit-déjeuner traditionnel dans une petite échoppe au bord de la route : un grand bol de nouilles chinoises agrémenté de viande, légumes et de sauce épicée. Après m'avoir aidé à trouver l'hôtel que je cherchais, elle m'invite à partager leur repas, préparé par un des responsables de l'école, ancien cuisinier. Plusieurs plats de viande, légumes et poissons cuisinés de différentes façons sont disposés sur la table, et chaque convive pioche directement avec ses baguettes ce qui lui fait envie. Chacun dispose d'un bol pour l'incontournable riz gluant qui accompagne chaque bouchée. Un vrai délice.

Dans l'après-midi, je pars à la découverte des berges de Yangshuo, accompagné de l'un des jeunes professeurs. Nick vient d'arriver à l'école et connaît assez peu la ville. Comme Qingming vient de débuter, les pains de sucre et la montagne résonnent des milliers de pétards que les familles font exploser à la mémoire de leurs ancêtres. Le culte des ancêtres est en effet extrêmement important en Chine et une famille manquerait à son devoir si elle n'honorait pas ses ancêtres régulièrement. Ce culte mêle croyance et superstition. Les Chinois pensent en effet que les ancêtres sont toujours parmi eux. Ils choisissent donc toujours un lieu avec un bon feng shui et une superbe vue, pour implanter leurs tombes, véritable maison de leur ancêtre. Des magasins entiers sont consacrés aux articles de tombes. On y trouve des maisons en papier, des machines à laver, des voitures et une multitude d'accessoires de la vie quotidienne en carton. A Hong Kong, je découvrirai toute une rue consacrée à ses articles et aux cercueils magnifiquement travaillés. A l'occasion de la fête de Qingming, qui dure plusieurs jours, les familles nettoient les tombes, y accrochent des papiers rouges, des billets et des pétards, y déposent des offrandes de fleurs, nourriture et boisson. L'explosion des pétards doit être la plus bruyante possible pour que les ancêtres constatent à quel point leur famille pense à eux et les honore. Il n'est d'ailleurs pas rare que la montagne prenne feu...
Qingming était l'un des sujets favoris des peintures traditionnelles chinoises. Sous les Song (960 à 1279), Zhang Zeduan a fait un tableau fameux, intitulé "Qingming Shanghetour" (Scène de vie le long du fleuve le jour de Qingming). Cette peinture sur soie (5,5 m de long sur 0,25 m de large), une des plus précieuses de Chine, est conservée dans le Musée du Palais Impérial (la Cite Interdite Pourpre) à Pékin. Elle représente une vue panoramique de la vie sociale de l'époque : une route à circulation intense au bord de la rivière, des foires sur les champs, des villages pleins de vie, des ruelles bondées de gens de professions diverses et d'age divers : fonctionnaires, marchands, soldats, lettrés et porteurs, ainsi que hommes, femmes, jeunes et vieux. Le tableau totalise environ 500 personnes et une vingtaine de bêtes, sans compter des véhicules, chaises à porteurs, ponts et bateaux. Plus de 700 ans plus tard, j'ai le sentiment d'être transportée dans cette peinture : la rivière Lee sur ma droite, une route bondée de personnes de tout âge et condition portant parfois des volailles en cage (civils habillés plus ou moins richement, militaires,...), le passage de quelques véhicules, les bateaux, des marchands ambulants, la montagne ponctuée de tombes et de la fumée des pétards... Malgré la modernité des habits, des moyens de transport et des échoppes, l'ambiance est restée identique.

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Qingming est non seulement le jour du culte des ancêtres, mais aussi le signe annonciateur du printemps. Han Hong, poète sous les Tang, y a consacré un joli poème :

* Les chatons fleurissent profusément à travers la capitale,
* Une scène significative du paysage printanier.
* Sous le souffle du vent d'est le jour de l'Aliment froid,
* Les saules pleureurs se courbent dans la cour imperiale.
* Quand la nuit tombe doucement,
* Les chandeliers s'allument dans le Palais Han.
* Vers les cinq grandes maisons des nobles,
* S'envole la fumée argentée des bougies.

Le jour précédent Qingming s'appelle Hanshi (aliment froid en français). Ce nom a son origine dans une anecdote historique : Durant la Période des Printemps et Autonmes, au 7ème siècle, le Duc Xiao, le monarque de l'Etat de Jin, nourrissait l'intention de priver de ses droits à la succession le prince héritier Shen Sheng, son fils ainé, au profit de Li Ji, l'enfant de sa concubine favorite. Plus tard, Shen Sheng fut assassiné, et le second fils Chong'er s'enfuit, ayant appris que le même sort lui était réservé. Le fugitif et son entourage vécurent de vagabondage pendant 19 ans, "sans feu ni lieu". Un jour, il était à l'agonie après plusieurs jours de famine. Un de ses sujets fidèles, Jie Zitui, préleva un morceau de chair sur sa propre jambe et le servit à son maitre, qui se remit rapidement de sa faiblesse extrême. En 636 av. J.C., Chong'er réussit finalement à monter sur le trône, avec le titre officiel de Duc Wen de l'Etat de Jin. Au lendemain de son intronisation, il récompensa sa suite d'époque, sans se remémorer pourtant l'offrande de Jie Zitui. Celui-ci, le coeur brisé, quitta le pays. Lorsque le Duc se rappela plus tard la fidélité de Jie, il envoya des gens à sa recherche. Ayant appris sa demeure, le Duc s'y rendit en personne pour lui demander de pardonner sa négligence et de retourner dans le palais ducal. Mais Jie refusa son offre et se retira dans les profondeurs des montagnes, si bien que personne ne l'a plus trouvé. Des fonctionnaires proposèrent au duc d'incendier la région montagneuse pour forcer Jie à en sortir et lui assurer une vie aisée. La proposition fut acceptée. On mit le feu dans les montagnes. L'incendie dura trois jours. Jie Zitui fut retrouvé, adossé à un grand arbre et portant sur le dos sa mère. Mais ils étaient morts tous les deux. Fortement navré, le Duc decréta la construction d'un monastère à la mémoire de son plus fidèle sujet et l'interdiction d'allumer le feu à l'anniversaire de sa mort. Tout le pays devait manger l'aliment froid ce jour-là, qui s'appela "Hanshi". (Source : chine-informations.com)



Impression chinoise n°3 : Programmes télévisés.


Le lendemain, Nick emprunte deux vélos à l'école et nous pédalons au milieu des pics karstiques jusqu'à un village à une dizaine de kilomètres, Fuli. Le marché est malheureusement terminé et nous déjeunons dans un des rares endroits ouverts et à l'hygiène semble t'il correcte. Seules deux grandes tables rondes et une télévision occupent la vaste pièce et je remarque que les autres convives sont tout à coup totalement captivés par l'émission télévisée. Ce que je prends pour une tribune politique est en réalité la diffusion d'un procès pénal. Nick m'explique qu'il n'est pas rare de pouvoir regarder ce genre de programme "éducatif". Toutes les étapes du procès sont diffusées, que ce soit le témoignage de l'accusé, des victimes, le réquisitoire du procureur, la délibération ou la sentence finale. On va même jusqu'à interviewer les condamnés à mort dans leur cellule juste avant leur exécution, afin qu'ils témoignent de leurs erreurs et montrent leur repentir. Par ces programmes éducatifs, le Parti entend marquer les esprits pour éviter que d'autres ne commettent les mêmes fautes. Nick me raconte un procès qui a eu un grand retentissement : celui d'un chauffeur de taxi qui avait volé et molesté un touriste. A l'issue du procès télévisé, le chauffeur avait été condamné à mort. Je n'ose imaginer la culpabilité que ce touriste va ressentir toute sa vie, et suis soulagée de ne pas avoir alerté la police lors de ma mésaventure cantonnaise...
La télévision diffuse maintenant ce que je prends d'abord pour une publicité. Il faut dire que cela ressemble fortement à celle qu'on nous diffuse actuellement sur l'Armée de Terre... Nick m'explique qu'il s'agit en réalité d'un clip vantant les mérites de l'administration. Une jeune femme en tenue militaire hivernale entonne un long chant patriotique, alors que des images de la dernière catastrophe défilent à l'écran. On y voit les villes et les campagnes recouverts par la neige, les hélicoptères de l'Armée chargés de vivres et de couvertures, venant approvisionner la population affamée et gelée, les techniciens électriques dégelant les câbles électriques qui ploient sous le givre, les pompiers venant au secours des gens coincés dans leur maison et des plus démunis... Il s'agit là de rassurer la population et de lui montrer que le pays est capable de venir à bout des épreuves les plus difficiles et même de braver les éléments, que le Parti prend soin coûte que coûte de sa population.
Avant de continuer notre promenade au bord de la rivière Li, je fais un détour par les toilettes, à côté de la cuisine. J'ouvre la porte et me trouve nez-à-nez avec... des poulets en cage. Les locataires des lieux peuvent ainsi déposer directement leurs fientes dans les toilettes!...
Nous nous promenons en discutant sur les berges tranquilles de la rivière. Nick s'étonne que je voyage alors que mes parents s'inquiètent lorsque je pars. A 28 ans, le jeune homme doit en effet systématiquement demander l'autorisation de ses parents s'il veut s'absenter...

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Je passe la soirée avec Luc, le Français propriétaire de l'hôtel Hong Fu Palace, et ses amis. J'étais allée le voir pour qu'il me donne des tuyaux de visite, nous avions sympathisé, parlé voyage, et j'avais décidé d'emménager dans une des superbes chambres de son hôtel, l'ancienne demeure d'un riche négociant.

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Impression chinoise n°4 : Point besoin de mots pour de jolies rencontres.

Le jour suivant, je m'installe dans la superbe suite Napoléon de l'hôtel de Luc. Celui-ci a donné des consignes et je suis déjà accueillie en amie. Un des guides travaillant avec lui, David, un ancien professeur d'Anglais d'origine chinoise, me prodigue maints conseils afin que je puisse découvrir les environs de Yangshuo en marchant et avec les transports locaux. Au début peu rassurée à l'idée de me perdre en randonnant seule, je m'aperçois vite que les locaux font tout pour me faciliter la découverte. J'emprunte une très agréable route pour me rendre à la colline de la Lune (Moon Hill). Il n'est pas étonnant que ces magnifiques paysages aient tant inspiré les peintres et poètes. Ce n'est que pics karstiques recouverts de verdure et parfois entourés de brume, petites habitations traditionnelles, vastes champs verdoyants. Je traverse la rivière Jingbao et l'endroit est tellement magique que des hordes de bateaux en bambous l'ont envahie. Je m'arrête un moment pour regarder un de ces bateaux glisser sur l'eau. La douce mélodie traditionnelle chantonnée par une femme à son bord ajoute au charme de ce moment de contemplation.

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Autour de moi, les collines portent les noms poétiques de Pic du Lotus de jade ou Pics Porte-Pinceaux. Après avoir dépassé le site du Grand Banian, un banian tellement vieux qu'il a fini par devenir une forêt à lui seul, j'arrive en bas de la colline de la Lune. Je m'assied quelques instants pour lire et me reposer, bien vite rejointe par une petite dame d'un âge avancé. Elle insiste pour monter avec moi et me vendre de l'eau. Je commence l'ascension en espérant la semer mais elle est tenace et bien mieux entraîner que moi, et surtout, elle se ménage ! Au bout d'une longue et pénible montée, encouragée par ceux qui descendent, j'arrive au sommet. Mon effort est largement récompensé. Le panorama sur les pics, cours d'eau, villages et champs est splendide et l'arche qui constitue la colline ajoute au charme et à la singularité du lieu.

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Je décide de poursuivre vers le village de Gaotian (prononcez Gaotine). Juste en face de Moon Hill, je découvre des pisciculteurs en plein travail. Vêtus de grands imperméables verts et de chapeaux de paille, de l'eau jusqu'au dessus de la taille, un couple et leur fille trient les poissons dans différents filets. Voyant mon intérêt pour leur travail, la jeune fille ne cesse de me gratifier de jolis sourires. D'ordinaire très gênée à l'idée de photographier sans autorisation, je n'ai besoin d'aucun mot pour comprendre l'invitation à filmer et prendre des photos.

Un peu plus loin, c'est la contemplation des travaux des champs qui m'arrête quelques instants.
Alors que j'approche de Gaotian, j'aperçois une femme et son gros bébé, assis au bord de la route. Elle doit attendre son mari qui travaille dans les champs. Elle répond à mon "Ni hao" par un grand sourire surpris. Elle est tellement heureuse, curieuse et surprise de voir une touriste blanche se promenant par ici que je décide de m'asseoir à mon tour. Sans que nous ayions besoin de mots pour communiquer, je comprends qu'elle est heureuse que son bébé puisse voir mon visage d'occidentale de si près et que je lui dise bonjour en chinois. Je prends une photo de ce gros visage étonné. La maman est émerveillée et fière de voir son enfant sur le petit écran de mon appareil. Nous passons de longues minutes ensemble à communiquer sans un mot, magie de rencontres simples... Les gens de Gaotian et des proches environs semblent peu habitués à la présence de touristes, les enfants m'accompagnent de leurs sourires et de leurs rires, charme de l'Asie... Cette gentillesse et cet accueil valent bien tous ces splendides paysages, qui seraient bien fades sans cela...

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Impression chinoise n°5 : Hot Dog Pot.

Ah, la beauté des marchés traditionnels ! Celui de Fuli a lieu les jours finissant par 2, 5 et 8 et David me l'a recommandé, le plus intéressant des environs d'après lui. Je décide donc de prendre un minibus local, pour une poussière de yuans. J'adore prendre ces petits véhicules, agréable moment de partage avec la population locale. Le marché n'est pas aussi touristique que le prétend le routard et les exposants sont fiers de me voir regarder tout ce qui nous entoure de façon aussi avide. Je ne retiens plus ma curiosité qui amuse bien plus qu'elle ne dérange. Comment ne pas retrouver ses yeux d'enfant quand on voyage dans des contrées si exotiques ? Et en matière d'exotisme, je vais être servie...
On trouve à peu près de tout sur ce marché : des distributeurs de miel, de la nourriture, des fruits et légumes, des objets ménagers, du tabac séché, des jeux pour enfants, des vêtements, des CD, des produits de pharmacopée chinoise...
Des hommes se font couper les cheveux et la barbe, des femmes font réparer leurs bijoux, d'autres cirer les chaussures. Des groupes sont attablés autour de diverses spécialités culinaires.

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Un groupe d'hommes attire plus particulièrement mon attention. Ils sont assis sur de petits tabourets autour d'une table basse où trône un caquelon à fondue. Ma curiosité me pousse à m'approcher et à observer le contenue de la fondue. Aussitôt, les hommes me font signe de m'approcher. Ils veulent absolument que je me joigne à eux. Devant mon refus, ils insistent, me tendant cigarettes et boissons. Je finis par céder, partagée entre curiosité égoïste et envie de leur faire plaisir. Cette façon si simple de partager réchauffe décidément le coeur. Ils me désinfectent des baguettes avec de l'alcool de riz, en font de même pour mon bol, me dotent d'un récipient de sauce et d'un gobelet. Ils veulent absolument que je goûte leur fondue.

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J'insiste pour savoir de quoi elle se compose, mais mes compagnons ne parlent que le mandarin ou le dialecte de leur région. Je leur montre mon petit livre d'illustrations. Ils me répondent que l'animal de la fondue n'y figure pas. Ils trient pour moi ce qui représente pour eux les meilleurs morceaux : les abats, le coeur... La fondue (hot pot...) est agréablement épicée et le goût de la viande ne m'évoque rien de connu. Comme j'insiste toujours, un de mes comparses mime à quoi ressemble l'animal : des oreilles dressées et petites, une taille petite à moyenne et me fait son cri... ressemblant vaguement à un aboiement. Comme l'un d'eux n'avait pas reconnu les caractères chinois pour chien dans mon dictionnaire, je me rassure en me persuadant que je suis en train de déguster... un bébé buffle d'eau. Il faut bien se rassurer comme on peut... J'ai beau leur expliquer que je n'ai pas très faim, ils ne cessent de me servir encore et encore alors que mon bol n'est pas fini. Je profite du départ d'une partie de la troupe pour m'éclipser après les avoir chaudement remerciés.
Après avoir passé de longues heures à profiter du marché, je rentre à Yangshuo en suivant la rivière Li. Je retraverse le village, à la recherche du petit pont de pierre. Je retrouve la montagne, ponctuée du rouge et gris des nombreuses tombes et animée du bruit des pétards. Qinming dure vraiment très longtemps cette année.

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La promenade s'avère encore plus agréable que celles que j'ai faites jusqu'à présent. Outre la magnificence des pics karstiques, j'assiste aux scènes de la vie locale : femmes lavant le linge dans la rivière ou discutant, accompagnées d'enfants, à l'ombre d'un arbre, paysans travaillant dans les champs, pilotes de bateaux en bambous transportant des touristes,... Tous sont surpris de me voir marcher le long de la rivière plutôt que de me promener à vélo sur la route, et essaient d'échanger quelques mots. Je traverse des villages à l'extrême précarité et on n'est pourtant qu'à quelques kilomètres d'une ville moderne, touristique et riche... Je découvre un enfant jouant dans une décharge à ordures. C'est manifestement la première fois qu'il voit une occidentale et il s'enfuit en hurlant.
Plus loin, je m'aperçois que je suis sur la mauvaise rive de la rivière et je n'ai plus d'autre chemin pour poursuivre que la route. Une vieille femme, voyant mon désarroi, me mène, au travers des dédales de son village, vers l'embarcadère pour l'autre rive. On m'annonce que les traversées sont terminées et je n'ai d'autre choix que de rentrer par la route.
A peine rentrée, je demande à Luc comment on dit chien en chinois. La sonorité du mot ressemble étrangement à ce que me disaient ces messieurs du marché, mais je continue à me mentir...
Le lendemain, je décide de faire un peu de farniente et de profiter de la ville. Je commence par le marché, en terre battue. Lorsque j'entends les cris de désespoir d'un chien, je me dirige vers la partie réservée à la vente de viande de chien. Je me remémorre les images du boucher d'autrefois, où la viande en partie découpée était suspendue à des crochets, sauf que là il s'agit de chiens... Je dois en avoir le coeur net et interroge un commerçant derrière sa vitrine de viande; et cette viande si ressemblante à ma fondue... J'ai bien mangé du chien, de la fondue de chien, hot dog pot...
Alors, si vous allez dans le Sud de la Chine un jour, ne croyez pas tous ces guides papier : la viande de chien est très chère en ville; mais à la campagne et dans les petites villes, on laisse les chiens se reproduire librement et, croyez-moi, il y en a beaucoup !



Impression chinoise n°6 : le charme bientôt perdu d'un village ming.

Remise de mon expérience culinaire quelque peu déroutante (étonamment, mon estomac fragile d'occidentale ne m'a jamais fait de misère en Chine), j'emprunte un minibus local pour le Pont du Dragon. La visite de ce site, construit sur la rivière Yulong en 1412, est le prétexte d'une agréable randonnée, du pont à Yangshuo.

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Le cheminement au travers de vastes champs et vergers, suivant constamment la rivière, donne une toute nouvelle dimension, aux pics karstiques qui se reflètent dans l'eau. Aux bruits des insectes et de la rivière, se mêlent parfois les cris de quelques touristes appeurées par le passage de leur radeau de bambous sur les rapides. Je m'amuse à les observer et à filmer la dextérité de certains pilotes remontant le cours d'eau.

Parfois, je découvre de rares habitations faites de briques jaunes. Sans la présence d'une vache devant l'une d'elles et le papier rouge porte-bonheur sur les portes et les tombes, on pourrait croire qu'elles sont abandonnées.

Après m'être faufilée à travers les champs, parfois sans autre chemin que les sillons tracés par les paysans ou des pierres au-dessus d'un cours d'eau, j'arrive au pont qui mène au village ming de Jiu Xian. Je suis accueillie par un vieux monsieur portant un carton décoré de rouge et d'inscriptions chinoises. Il se met rapidement à poser devant mon objectif, mais je sais bien ce qu'il attend de moi et je fais celle qui ne comprend pas : j'ai toujours refusé de payer pour une photo et je n'ai aucune intention de payer un droit de passage pour le pont dont il s'est arrogé la propriété. Beau joueur, il me fera de grands sourires lorsque je quitterai Juixian.

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Jiuxian possède de très anciennes demeures à l'architecture ming, ce qui en fait un village de plus en plus fréquenté par les petits groupes de touristes. Ce beau village, encore à l'écart des grands circuits touristiques, risque fort de ne plus le rester bien longtemps et les premiers effets de cette nouvelle notoriété se font déjà sentir. Je suis d'abord accueillie par deux petits garçons habillés de la même façon. Loin d'être effrayés à ma vue, ils se mettent à me fouiller les poches et essayer de me prendre tout ce que j'ai sur moi et que j'accepterais de leur donner... Bien qu'encore très jeunes, leurs mimiques et gestes dénotent parfois la violence dont ils pourraient faire preuve s'ils se sentaient en force.

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Le village benéficie d'un environnement privilégié, digne du meilleur feng shui, avec la rivière et les pics karstiques tout autour. La découverte de l'architecture ming est très agréable. Je sens néanmoins de plus en plus le poids d'un mercantilisme qui grandit peu à peu. Comme je suis seule, on ne me réclame pas d'argent pour les visites, mais je remarque vite que les autres touristes, accompagnés de leur guide, sont obligés de rétribuer les gens du village pour pouvoir le visiter. Comme c'est la sortie des classes, les enfants les poursuivent de leurs sollicitations pour obtenir quelques pièces ou bonbons. Et, à ma grande surprise, alors que les touristes viennent de partir, certains enfants se mettent... à me taper ! En chemin, d'autres essaient de m'effrayer en me mettant un serpent sous le nez. Quel dommage que ce si beau village soit devenu un lieu aussi inhospitalier !
La beauté des paysages pour rentrer à Yangshuo me font heureusement bien vite oublier mes désagréments et je finis la journée par une délicieuse fondue... de poisson cette fois !

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Impression chinoise n°7 : de joyeuses funérailles...

Alors que David m'avait déconseillé la visite des temples Wen et Wu de Gongcheng qui me couterait cher d'après lui, une femme travaillant pour une agence de voyages et rencontrée dans la rue, m'explique que je peux sans problème m'y rendre en minibus local. Stephen, un ami chinois de Luc, me confirme l'information et me recommande fortement cette visite. Sur leurs conseils, j'emprunte un premier minibus qui me mène à l'intersection près du marché de Fuli, puis un second minibus m'emmène en suivant vers Gongcheng. Les chauffeurs de bus et leurs occupants s'efforcent de me faciliter le trajet et s'assurent que je ne me trompe pas. Il faut dire que mes nouveaux amis écrivent toujours sur mon calepin ma destination en chinois, ce qui me facilite grandement les déplacements et le contact. Cette destination et ces temples, situés à 45 kilomètres au sud de Yangshuo, ne sont en effet repris dans aucun guide de voyage.
Le temple de Wen, aussi appelé Temple de Confucius, a été construit sur les pentes douces d'une colline il y a plus de 600 ans. C'est l'un des quatre plus grands temples de Chine dédié à la vie de Confucius; le plus important se trouvant à Qufù, la ville natale du Maitre.
Bien que longtemps délaissé, dans les faubourgs d'une grosse ville plutôt moderne, cet ensemble de temples reprend des couleurs et constitue un bon exemple de lieu de pèlerinage traditionnel. Les différents pavillons, à l'architecture impériale ornementée, alliant le bois et la pierre, sont disposés sur plusieurs niveaux. En bas, dans la cour centrale, un pont en pierre enjambe un magnifique petit bassin semi circulaire et, sur le côté, une stèle recouverte d'écritures repose sur le dos de bixi (une tortue mythologique proche du dragon). Le pavillon des lettres est un lieu de recueillement pour les étudiants à la recherche de succès dans leurs examens. Plus haut, un mémorial contient des tableaux sculptés d'épisodes de la vie de Confucius et de récits rattachés à l'iconographie du sage. Le temple principal renferme une grande statue de Confucius assis sur un trône dans une alcôve rose et or, et gardée par un quarteron de statues monumentales.

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Après avoir visité tranquillement ces deux temples, je décide de monter sur la colline à proximité. Le site est très agréable, et je redescends par une petite place, où se sont installés plusieurs groupes de joueurs de cartes et dominos chinois.

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Mon appareil photo et moi devenons vite l'attraction de la place et du proche terrain de jeux, où les enfants et mamans essaient d'échanger quelques mots avec moi. Même si les gens sont heureux de poser pour moi, j'abandonne vite mon appareil pour pouvoir discuter avec eux.
Le moment le plus intéressant de cette journée aura sans doute été la joyeuse procession vers laquelle je me suis dirigée. Alors que je m'apprêtais à prendre le billet d'entrée pour visiter les temples, j'avais entendu une musique de rue. Pensant qu'il s'agissait d'un défilé, je m'étais dépêchée de redescendre vers le centre de la ville pour y assister : des danseurs costumés agitant un dragon, des instruments de musique traditionnels jouant une mélodie joyeuse, les grands sourires et bonjours, la fierté de me voir suivre la procession en prenant des vidéos et photos... Tout était réuni pour que je ne réalise mon erreur qu'après coup : il s'agissait en fait d'une procession de funérailles, et je ne vis le cercueil qu'en regardant la vidéo, de retour à l'hôtel !

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Dernière édition : 09/08/2009 21h37

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09/08/2009 à 20:32 - Très beau carnet
Très beau carnet de voyage, je l'ai noté comme il se doit

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La Chine 中国 (Zhongguó), pays de l'Asie orientale, est le sujet principal abordé sur CHINE INFORMATIONS (autrement appelé "CHINE INFOS") ; ce guide en ligne est mis à jour pour et par des passionnés depuis 2001. Cependant, les autres pays d'Asie du sud-est ne sont pas oubliés avec en outre le Japon, la Corée, l'Inde, le Vietnam, la Mongolie, la Malaisie, ou la Thailande.