Quelques éléments de réflexions proposés par la parties chinoise ...
Parlons un peu de la politique étrangère américaine fondée sur le « smart power »
Barack Obama vient de faire ses premiers pas de nouveau Président des Etats-Unis en entrant à la Maison Blanche et le grand spectacle des changements de la diplomatie américaine va lever le rideau et débuter sur la scène internationale. Parmi les personnages qui vont monter en scène en tant qu'acteurs, celui qui attire et retient le plus l'attention ce sera sans aucun doute la nouvelle Secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Le 13 janvier, lors de la séance d'audition organisé par la commission des affaires étrangères du Sénat américain, cette dernière a proposé à l'Amérique et au monde entier de fonder la politique étrangère américaine sur le "smart power" (équilibre entre défense et diplomatie). Cette nouvelle idée politique a tout de suite polarisé l'attention mondiale. Le mot « smart » (en français 'astucieux', 'ingénieux' ou 'intelligent') traduit et exprime le changement ultérieur de la politique diplomatique américaine.
C'est Joseph Nye, professeur à l'Université Harvard, membre permanent de tous les think tanks les plus importants, qui peut être considéré comme l'auteur de cette idée, alors que d'autres savants américains l'a développé par la suite. Maintenant, c'est le nouveau chef de la diplomatie américaine qui la propose, et de toute évidence, c'est pour s'opposer à la politique diplomatique néoconservatrice du gouvernement Bush, laquelle préconise la stratégie unilatéraliste agressive de la puissance dure. Ces dernières années, la stratégie adoptée par l'ex-Président américain a non seulement compromis gravement la puissance américaine, elle a en même temps beaucoup nuit à l'image des Etats-Unis. C'est pourquoi c'est le moment pour ces derniers de changer nécessairement leur politique diplomatique.
Le « smart power » proposé par Hillary Clinton a pour objet d'utiliser astucieusement et ingénieusement tous les outils politiques dont disposent les Etats-Unis, à savoir la diplomatie, l'économie, la force armée, la politique, la loi, la culture, ... etc., pour rétablir la force directrice mondiale des Etats-Unis. Désormais pour les Américains, ils s'uniront plus étroitement avec leurs amis, mais ils contacteront également leurs adversaires ; ils s'efforceront de renforcer et de consolider leur ancienne alliance, mais ils développeront en même temps de nouvelles coopérations. Bref, le mot « smart » signifie qu'il ne faut plus compter trop sur le "hard power" (ou de puissance de contrainte, pratiquée par l'administration de George W. Bush), mais qu'il faut user à la fois de la force et de la persuasion. En deux mots, cette nouvelle mixture politique sur laquelle les Etats-Unis fondent leurs espoirs est composée d'instruments "persuasifs" de contrainte assemblés à une composante "légère", à savoir la persuasion par des moyens commerciaux, diplomatiques, économiques et autres, grâce à la promotion des valeurs culturelles, politiques et sociales américaines.
On peut prévoir que les Etats-Unis qui s'appuieront davantage sur le « smart power » apparaîtront sur la scène mondiale avec une apparence plus bienveillante. Ils accorderont plus d'importance au soutien obtenu sur le plan moral, tandis que sur le plan tactique, ils renforceront avec toutes les parties, et surtout avec les puissances, la communication et la coordination. Naturellement, ces changements ne sont guère des nouveautés, car déjà lors du deuxième mandat du Président Georges Bush, la politique diplomatique américaine a commencé sensiblement à faire de semblables réajustements.
D'orgueilleux et d'arrogants, d'hautains et d'insolents, les Etats-Unis deviennent modeste et déférents, affables et respectueux et désirent coopérer avec les autres, cela mérite évidemment un bon accueil de la part de la communauté internationale. Mais, nous devons en même temps constater que les changements ultérieurs de la politique étrangère américaine ne sont en fait pas un objectif stratégique, tout au plus un moyen pour réaliser et pour atteindre son but. Les Etats-Unis propagent dans le monde entier la démocratie et la liberté à l'américaine et leur but final et définitif de préserver leurs intérêts dans le monde demeure inchangé et ne changera jamais. Et cette réalité mérite tout particulièrement notre attention lorsque nous essayons de comprendre et de saisir le sens réel de cette nouvelle idée de « smart power ».
Pour ce qui est de la Chine elle-même quant à cette idée proposée par la nouvelle Secrétaire d'Etat américaine, elle a en plus de tout cela un autre doute : dans le « smart power », quelle est la politique américaine envers la Chine ?
Vu de l'ensemble, le nouveau gouvernement étasunien poursuivra l'actuelle politique à l'égard de la Chine pour les principaux problèmes importants. Mais, l'application du « smart power » provoquera certainement des changements. Ce qui mérite qu'on prête la plus vive attention, c'est qu'en ce qui concerne certains problèmes d'importance mondiale, tels que le changement climatique, l'énergie, la lutte contre le terrorisme et la crise financière internationale, les Etats-Unis prendront en considération leur coopération et leur coordination avec la Chine, et ce qu'ils souhaitent le plus c'est de se servir de cette coopération bilatérale pour contribuer au règlement des problèmes multipartites, afin de pouvoir atteindre leur objectif de préserver et de protéger les intérêts des Etats-Unis dans le monde.
Ce qui est évident et qui ne fait aucun doute, c'est que le renforcement de la coopération entre la Chine et les Etats-Unis en matière de règlement des problèmes d'importance mondiale est bénéfique pour les deux parties en leur créant un plus espace de coopération, en leur apportant de plus nombreuses opportunités de double-gagnant et en renforçant leur confiance mutuelle. Mais d'un autre côté, cela permettra aux Etats-Unis de poser leurs exigences en invoquant la « responsabilité mondiale de la Chine » et la « partie prenante responsable ». En abordant la politique à l'égard de la Chine, Hillary Clinton a souligné ce point-là en disant : Pékin « joue un rôle extrêmement important quant au changement du destin du monde ».
Vu que le « smart power » est seulement un réajustement à caractère stratégique, c'est pourquoi les problèmes qui avaient créé toujours des ennuis aux relations sino-américaines, dont les problèmes du Tibet, de la vente d'armes offensives à Taïwan et des droits de l'homme, ne disparaîtront pas complètement. Les relations entre les deux pays pourront-elles continuer sur leur lancée et se développer de façon stable et durable ? Cela dépendra des deux parties et de leur intelligence et résolution à tenir compte des intérêts vitaux et fondamentaux de l'autre partie et à les respecter.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
http://french.peopledaily.com.cn/Horizon/6580419.html