La tortue et la grue

@ Ckdeux

Dans les arts martiaux on ne sait pas où commence l'histoire et la légende. L'homme pour exister a besoin d'un imaginaire. Mais il faut savoir qu'il y a plusieurs styles de wing chung comme il y a en chine plus de 400 styles de wushu communément nommé kung fu en Occident qui apparemment ne fait pas la différence entre wushu qui veut dire arts martiaux ou encore « avec ou sans arme arrêter le combat » et kung fu qui veut dire homme accompli. Ainsi le wushu kung fu est l'accomplissement de l'homme par les arts martiaux. On peut avoir un bon kung fu en écriture ou dans l'art culinaire... mais passons et revenons au wing chung.
Ce style apparaît il y a 300 ans. Comme je disais précédemment en 1644 les Mandchous s'emparent de l'Empire du Milieu. Ils sont honnis par la population locale de l'ethnie Han qu'ils n'hésitent pas à opprimer. Des rebellions se font jour et l'on dit que les moines Shaolin soutinrent jusqu'au bout la dynastie Ming ce qui leur valut la haine des Mandchous. D'autant plus que le monastère semblait être le lieu d'entraînements illégaux d'arts martiaux. Lors du massacre du Temple par les Mandchou, la légende dit que cinq Grand Maîtres y échappèrent à savoir Pak Mei, Fung Do Tak, Miao Hin, Gee Sin et parmi ceux-ci figurait une none du nom de Ng Mui. Ces cinq Grands Maîtres auraient été à l'origine de la base du wing chung qui privilégie le combat rapproché et des exercices spécifiques de Tui shou ou mains collantes que l'on retrouve aussi dans le style de la grue blanche. En ce temps là ce style ne semblait pas avoir de nom particulier. Mais la légende dit aussi que Ng Mui prise de sympathie à l'égard d'une jeune fille du nom de Yim Wing Chung lui transmit son savoir martial. Après quoi, cette jeune femme l'aurait transmise à son époux qui en son honneur aurait baptisé ce style du nom de sa femme Wing Chung Qwan ( la boxe de l'éternel printemps ). Il faut savoir que ce style porte bien son nom car jeune ou vieux l'on peut s'y adonner.
Le dernier et incontestable Grand Maître, qu'on le veuille ou non, est Sifu Yip Man bien connu des pratiquants d'arts martiaux. Le style explose à partir des films de Maître Lee Siu Lung ( le petit dragon ) plus connu sous le nom de Bruce Lee. Mais ce que les gens ne savent pas, c'est que Sifu Yip Man à un moment donné semble avoir refusé de transmettre son savoir à Maître Lee Siu Lung du fait que celui-ci avait du sang allemand dans les veines. Nous sommes encore à une période ou les Chinois sont particulièrement prudents et méfiants quand à la transmission de leur savoir surtout aux étrangers.
C'est suite à une confrontation que Maître Lee Siu Lung alias Bruce Lee se rendit compte que son style n'était pas complet et qu'il créa le Jeet Kune Do ( l'art d'esquiver le poing ) partant du principe qu'un combat réel ne pouvait dépasser les 3 minutes.
S'agissant du wing chung il y a deux courants prépondérants qui s'opposent actuellement bien qu'il puisse exister des variantes notamment celui du neveux du Grand Maître, à savoir Lo Man Kam. Ceux qui se rattachent à Maître Leung Ting et ceux qui ceux rattachent à Maître William Cheung deux frères ennemis formés par le dernier Grand Maître du style à savoir Sifu Yip Man.
A Paris il existe un maître du style de renommée internationale à savoir sifu Bédar Didier élève direct de Maître William Cheung.
Voilà entre légende et réalité il y a dans les arts martiaux asiatique un fossé qu'on ne peut malheureusement séparé. C'est peut-être cela aussi qui fait le charme de ces arts martiaux. N'oublions pas toutefois que les arts martiaux actuels notamment en Occident ne sont pas non plus sans faire montre d'un aspect lucratif perdant un peu de son objet spirituel. Ainsi tel pratiquant dira que tel style est meilleur que l'autre et vice versa l'idée souvent étant de promouvoir une discipline plus qu'une autre alors que la sagesse chinoise dit « Il y a toujours une montagne plus haute que celle sur laquelle tu te tiens » et que tous les arts martiaux se valent dès lors que tu en sais la finalité.