Qui sont ces gens qui crient sous nos fenetres...?

laoshi a écrit :

Une question pour Tintin : auriez-vous, par hasard, enregistré les "cris" des marchands et autres rémouleurs dont vous parlez ? Ce serait sympa de les mettre en ligne ! Je suis sûre que beaucoup d'entre nous seraient heureux d'entendre les cris de Xi'an...

desole de vous repondre si tard...non je n'ai pas enregistre les bruits de la rue parce que je ne prends pas le temps de jouer "a l' ethnologue amateur"

il faut avouer aussi que la venue de ces gens de passage n'est pas reguliere dans le mois,donc difficile d'etre a l'affut...

mais si l'occasion se presente,pourquoi pas ?
affaire a suivre...

Olivierkrb

« Le problème des gens qui ont fait un voyage, c'est qu'il gardent inconditionnellement en mémoire l'image du lieu où ils ont été. Comme si le temps s'est arrêté et ils ont beaucoup de mal à imaginer comment les choses changent et ont changé. La Chine est un pays qui avance à la vitesse du son. 1996, c'est il y a 100 ans. »

Bravo !

En peu de mots tu as dit l'essentiel de ce que je pense !

Et surtout : LA CHINE EST UN PAYS QUI AVANCE A LA VITESSE DU SON.
1996, C'EST IL Y A 100 ANS. »

Tintin66 a écrit :

non je n'ai pas enregistre les bruits de la rue parce que je ne prends pas le temps de jouer "a l' ethnologue amateur"

Aucun d'entre nous, je suppose, n'aurait la prétention de s'improviser "ethnologue", pas même "amateur" ! Je ne vous demande donc pas de le faire ; je suis seulement comme vous, amoureuse de la culture chinoise (même si nous désespérons parfois de la Chine), et l'univers sonore n'est pas moins fascinant pour moi que celui de l'image. Personnellement, je me passerais beaucoup plus facilement de la télévision que de la radio (j'avais emmené un magnétophone lors de mon court voyage en Chine), c'est pourquoi je vous ai fait cette suggestion.

Merci, en tout cas, de m'avoir répondu et, ma foi, si un jour vous en avez l'occasion...

Roland, citant Olivier, en réponse à l'un de mes messages, a écrit :

"1996, C'EST IL Y A 100 ANS."

J'ai déjà répondu sur ce point à Olivier, "La Chine ne s'est pas immobilisée depuis mon voyage, je n'en doute pas un instant", mais il serait naïf de croire que le présent ne s'enracine pas dans une temporalité très complexe, où, pour reprendre les distinctions de l'historien Fernand Braudel, coexistent trois étages superposés, en Chine comme ailleurs : le temps de l'événement, du changement, qui est un temps haletant, "de souffle court" ; le temps moyen, le récitatif de la conjoncture qui se déploie sur quelques décennies ; et enfin le temps de longue durée, le temps quasiment immobile des structures : réalités géographiques ou biologiques, croyances religieuses ou idéologies ; "les mentalités aussi, écrit Braudel, sont prison de longue durée".

Que Tintin puisse, en ce début du XXI° siècle, prendre en photo et entendre crier sous ses fenêtres des rémouleurs d'un autre âge en témoigne... Sans doute ai-je une longévité au-delà du commun, j'espère quand même ne pas attendre à nouveau 100 ans pour retourner en Chine et me rendre compte, en direct, de tous les changements que vous avez vous-même constatés de visu...