j'ai trouve cet article sur le web et la raison pour vous le proposer dans son integralite, c'est que je crains que le lien ne soit plus accessible d'ici peu (en tout cas en Chine)
sources
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/comment-le-web-a-fait-evoluer-la-censure-chinoise_773360.html
"...Comment le web a fait évoluer la censure chinoise
Par Olivier Tesquet, publié le 08/07/2009 16:13 - mis à jour le 08/07/2009 18:29
Face aux émeutiers du Xinjiang, le régime chinois change son fusil d'épaule.
Alors qu'il semble accepter l'oeil scrutateur des médias occidentaux au Xinjiang, le pouvoir central censure de plus en plus drastiquement le web chinois. Décryptage d'un double discours.
Que nous apprennent les troubles ethniques au Xinjiang? D'un point de vue politique, les sinologues les plus avertis s'accordent à dire que la répression policière risque fort de tuer dans l'oeuf la contestation ouïghoure. En revanche, l'attitude du régime vis-à-vis d'Internet trace peut-être les contours d'une nouvelle stratégie, dissociative.
Comme le note Michael Wines dans les colonnes du New York Times, Pékin s'est empressé d'organiser un voyage de presse pour les journalistes étrangers à Urumqi (la capitale de la province), media center et réductions sur les chambres d'hôtel à l'appui. Au regard du blackout imposé aux journalistes lors des émeutes tibétaines de mars 2008, cette ouverture est un changement de cap dans la communication de la République populaire, sinon une révolution.
Dans le même temps, la censure s'est abattue sur Internet. Lundi, toutes les vannes ont été coupées dans la région, "pour contenir la violence et empêcher qu'elle se répande", expliquait Li Zhi, chef du Parti communiste chinois à Urumqi. Pour Evgeny Morozov, animateur du blog Neteffect et spécialiste des implications politiques de la matrice Internet, ce hiatus en dit long sur les ajustements des censeurs pékinois. "Ce que je trouve vraiment intéressant, c'est la volonté du gouvernement chinois d'éteindre la connectivité d'Internet (en bloquant l'accès à tous les sites), plutôt que de pratiquer une censure ciblée", écrit-il.
"La théorie du chat mignon"
Sur le web, un petit chat peut se faire la voix de la contestation.
Il faut dire que l'ampleur de la réaction a de quoi surprendre. Pékin possède sans doute l'un des systèmes de cyber-censure les plus élaborés au monde, comme le démontre la fiche d'Open Net Initiative, régulièrement mise à jour. S'il a momentanément abandonné son filtre Green Dam (qui devait être installé sur tous les ordinateurs à partir du 1er juillet 2009), le régime garde le contrôle sur les fournisseurs d'accès, contraints par la loi de se plier aux directives des bureaucrates. En outre, la haute technicité des filtres permet au ministère de l'Information de bloquer les recherches sur certains mots-clés, "Tiananmen" par exemple, autant que les sites jugés sensibles.
Dans ces conditions, faut-il déduire que le gouvernement a peur du séparatisme ouïghour et de la proportion qu'il pourrait prendre sur la Toile? Nul doute que les apparatchiks du Parti ont suivi avec attention la "révolution Twitter" en Iran, et en ont tiré quelques enseignements. Parmi ceux-là, la "cute cat theory" (littéralement la "théorie du chat mignon") a fait son chemin jusque dans les hautes sphères du pouvoir. Elaborée par l'universitaire américain Ethan Zuckerman, elle propose un postulat d'une simplicité déconcertante. Le web étant d'abord destiné à partager des informations sans importance (l'image du chat mignon), certains réseaux sociaux - Twitter et Facebook en tête - peuvent devenir l'abri des dissidents, en masquant les slogans sous les oripeaux de la banalité.
Face aux velléités démocratiques de ses 298 millions d'internautes, Pékin cherche peut-être à relever un défi surprenant: pousser ses technophiles épris de liberté à revenir aux outils du web...1.0. Courriels, forums et chats (virtuels ceux-là) sont les plus faciles à contrôler..."
intereressant , n'est ce pas ?