Une des principales étiquettes qui collent à la peau des laowai c'est qu'ils sont riches comme crésus !!
Les laowai sont aussi généralement individualiste et égoïste
Pour les français, c'est bien sur le mot romantique qui arrive en premier, par contre quelque chinois m'ont dit que la signification n'est pas forcement aimable et que cela veut dire aussi que les français préfèrent jouer aux charmeurs plutôt que de travailler.
Sinon ils existent aussi des préjugés entre chinois, la peau bronzé est synonyme de travailleurs manuels donc pauvres...
Il y a quelques années j'avais récupéré un article sur le livre « les chinois jugent les Français », même s'il date de 2003 je pense qu'il y a encore des choses d'actualité
Les Chinois jugent les Français : portrait à l'aigre-douce
Les Chinois sont comme ci, les Chinois sont comme ça. Les Français sont intarissables sur leurs qualités et leurs défauts. Mais que pensent les Chinois des Français ? Newzy a rencontré en Chine des francophones pour connaître leur opinion. Surprises.
À croire que les Chinois prennent les Français pour des Mickey. Des gens sympa, souriants, malins, cultivés. Ils s'en feraient bien de bons copains mais pour les affaires, ils préfèrent souvent Onc'Picsou, ou plutôt l'Oncle Sam. C'est vrai dans la copie surdimensionnée de Disneyland qu'est devenu le Shanghai du business et c'est aussi valable dans l'orgueilleuse et puissante Pékin. Pour la plupart des Asiatiques, les Français sont d'indéfectibles « romantiques ». Les Chinois francophones ont creusé le stéréotype (amour, glamour, modes et beauté) sans toutefois y renoncer. Leurs témoignages sont autant de réponses au jeu du « portrait chinois » du Français-type. Un portrait complexe en clair-obscur qui n'évite pas toujours les clichés et les contradictions.
Si le Français était une atmosphère ? Ce serait... la convivialité. « Ils sont gentils, polis, ils aiment plaisanter », souligne Ida Yin, assistante de direction chez Cetelem à Shanghai. Dans les sociétés françaises, la hiérarchie serait décontractée, les patrons accessibles et le respect trouverait ses marques. Ainsi, Zhang Xiang Dong, DRH chez Danone à Pékin, défend « l'ambiance facile à vivre, les procédures souples ». Et voit sa boîte comme une « bonne famille heureuse ».
« On considère que les entreprises françaises sont plus humaines que les américaines et les japonaises », soutient Franck Peng, consultant et coach à Shanghai. Les impitoyables Américains seraient prêts à fermer la boîte, en cas de mauvais résultats. Au contraire, les Français, ces grands sentimentaux, essaieraient de sauver les emplois.
Et si c'était une oeuvre d'art ? Ce serait... la statue de la liberté. Les cadres chinois francophones apprécient la flexibilité des horaires, et la liberté de parole. « On s'attend à être plus libres dans une boîte française, à pouvoir dire ce que l'on pense », commente Ying Chen, directeur de projets chez Danone. « Si je ne suis pas contente, j'envoie un mail directement à mon boss. Et tout se passe bien avec lui, je peux même dire que c'est un ami », renchérit Christine Shen, alors responsable de budget chez Lab Brand, une TPE de naming shanghaienne
En revanche débats et discussions déconcertent les autres cadres, qui préfèreraient un paternalisme à la Wendel Sacilor. « Ils trouvent que les Français donnent trop d'autonomie. Ils se sentent agressés quand on leur demande leur avis. Ils ont été élevés dans une culture où le chef, très respecté, décide tout. Sinon, il ne joue plus son rôle », insiste Léon Laulusa, français d'origine cantonaise, prof spécialiste du management en Chine à l'ESCP-EAP de Paris.
Et si c'était une civilisation ? Ce serait... la chinoise. À rebours de l'idée reçue sur ces Martiens de Chinois, ils revendiquent une communauté de moeurs avec les Français. « On dit en Asie que les Japonais sont l'équivalent des Allemands, les Indiens des Italiens et les Chinois des Français », explique Li Fang, responsable com' chez Veolia à Pékin. Stella Liu, chef de produit chez Leroy-Merlin, va plus loin : « Dans mon entreprise, on s'appuie sur des valeurs qu'on retrouve dans la culture chinoise : le partage, le respect, l'exemplarité. » Nous partagerions un goût pour l'histoire... Et une passion pour la cuisine. Avec fourchette ou baguettes, le déjeuner sert de terrain d'entente aux deux peuples qui se vantent d'être les plus gastronomes au monde. « On m'a dit : “Pour être ami avec ton boss français, tu dois connaître les vins, les fromages, et tu gagnes” », souligne Chunmei Li, représentante de la société Dana.
Et si c'était un art ? Ce serait... l'art de vivre. Celui d'un « esprit civilisé » que les Chinois dénichent jusque dans la plus extrême volatilité. « J'aime l'odeur du parfum français. Il donne une sensation de grâce, d'élégance et de distinction. Il y a de la culture dedans », poétise à la Baudelaire un jeune interprète de 32 ans, originaire de Guanghzou
. Les Chinois pourraient s'inspirer de cet art, souhaite Li Chunmei, pour trouver « l'équilibre entre travail et vie privée, entre histoire et modernité ». Et pour, selon le voeu d'Ida Yin, « ne pas parler toujours d'argent, de travail, de famille mais d'art, de mode, de culture ».
Et si c'était un don ? Ce serait... la créativité. Les Chinois admirent l'inventivité française, et en font un modèle à copier. « Ils ont une politique agressive de développement de leur propriété intellectuelle. Ils disent : “Un jour, ce sera à notre tour de déposer le plus grand nombre de brevets”, histoire de s'approprier de nouveaux territoires », souligne l'avocat Franck Desevedavy, du cabinet Adamas à Pékin.
Et si c'était... une qualité ? Ce serait... le savoir-faire. « La qualité des produits français est excellente. La France pourrait enseigner aux Chinois l'expertise, le métier, l'exigence et donc à travailler pour le long terme », analyse Stella Liu. Surtout dans des secteurs comme le luxe, le nucléaire, la haute-technologie, l'industrie, la grande distribution, le service, les transports, l'armement.
Et si c'était un défaut ? La liste est longue mais ce serait probablement la lenteur. Pas dans l'exécution mais dans la décision. Sans soute due à cette sale manie du Français de passer son existence en vacances et de réfléchir à cent fois avant de rendre une réponse. « On ne prend pas de décisions rapidement parce que nous voulons aboutir à un consensus », explique Alain Chen, directeur de la formation et du développement chez Saint-Gobain à Shanghai. Selon Hu Shan, responsable du bureau de la CIC, des fournisseurs chinois ne veulent plus travailler pour des Français à cause de leur manque de réactivité. S'ajoute en surimpression l'image d'un Français dandy dilettante. « Quand je pense aux Parisiens, je les vois passer des heures sur les Champs-Élysées en terrasse, à boire des cafés en regardant la Tour Eiffel », imagine Ida Yin, qui n'a jamais vu la capitale française mais qui reflète avec une fidélité de miroir ce que beaucoup de ses compatriotes pensent. Seuls ceux qui ont vécu en France rectifient volontiers et parlent de notre fort taux de productivité horaire.
Et si c'était un péché ? Sans aucun doute la colère. Qui n'est pas bonne conseillère en Chine. Les Chinois sont capables de s'injurier dans la rue comme des poissonnières du Vieux-Port, et de se battre à coups de concombre ou autre légume disponible. Mais, ils appliquent le fameux calme confucéen avec leurs connaissances. « Si on s'énerve contre un subordonné, on lui fait perdre la face. Si le Français oublie très vite, le Chinois est très rancunier et il n'osera plus s'exprimer librement », commente Sai Chun, responsable de ventes.
Et si c'était un lieu ? Ce serait... un capharnaüm. « Les entreprises françaises sont souvent très mal dirigées, on ne comprend jamais ce que veut vraiment le patron », analyse sévèrement Sai Chun. Les Chinois comparent souvent avec les Anglo-Saxons, qui tracent des « guide-lines » très claires. Curieusement les Français adressent exactement le même reproche aux Chinois : « Il leur manque des bases d'organisation et de procédure », remarque Alain Chen.
Et si c'était un personnage célèbre ? Ce serait... Harpagon. Au mieux les Français seraient des pères la prudence, et au pire, de gros radins. Plutôt paradoxal pour un peuple associé à l'image du luxe. « Les entreprises françaises fonctionnent à l'économie. Elles veulent gagner de l'argent mais sans trop dépenser. Il faut savoir donner pour obtenir », note, toujours critique, Li Chunmei. Les Français ont l'argent discret. Une faute de goût et de stratégie en Chine où on attend d'une entreprise internationale un siège social luxueux, dans un quartier prestigieux, et une com' quasi hollywoodienne. Quitte à frôler de près le style « parvenu ». Mais, remarque Annick de Kermadec-Bentzmann, directrice de la succursale de BNP Paribas à Shanghai, « ce n'est pas le style français. Les Chinois se font parfois de fausses idées sur la puissance de nos grands groupes, qui préfèrent souvent la discrétion ». D'autres, pourtant, ont décidé de se faire violence. « Quand mon patron vient à Shanghai, même s'il n'aime pas beaucoup l'ostentation, je le fais descendre dans un hôtel très chic et il a une belle voiture avec chauffeur. Il faut en imposer ici », commente Yves-Henri Robillard, responsable de l'EM Lyon en Chine.
Et si c'était un sentiment ? Ce serait... la méfiance. Les Chinois repassent le pinceau toujours au même endroit : les Français ne nous font pas confiance, répètent-ils. Ils insistent sur le plafond de verre qui maintient les « locaux » loin des postes de haute direction. « Les entreprises françaises veulent toujours avoir quelqu'un de la maison-mère à la tête de la filiale. Dans les sociétés américaines, c'est différent, même un Chinois qui ne parle pas très bien l'anglais peut devenir le numéro un ici », compare Li Chunmei. N'empêche, « ils n'aiment pas quand il y a trop de leurs compatriotes dans une entreprise étrangère, elle perd de sa dimension internationale », souligne Eric Tarchoune, DG du cabinet de recrutement Dragonfly, basé à Shanghai.
Si les jeunes cadres chinois sont frustrés dans leurs ambitions, c'est aussi parce qu'ils sont victimes de leurs fantasmes. Leur diplôme « étranger » en poche, ils se voient très vite un destin à la Bill Gates. « Il existe aujourd'hui une frénésie de la promotion. Les jeunes, qui sont partis à l'étranger, ont étudié le cas de personnages héroïques du business et ils ont ces modèles en tête. Ils n'ont pas envie d'attendre et veulent tous devenir numéro un rapidement », explique Lian Zhang, fondateur de Insigneum, une boîte de services aux entreprises shanghaienne, et francophone autant que francophile. D'où un impressionnant turn over : les spécialistes calculent qu'en moyenne, un jeune Chinois ne reste pas plus de dix-huit mois dans la même boîte. Les sociétés étrangères se disputent les diplômés et n'hésitent pas à faire monter les enchères. « Ils sont toujours en veille, ils guettent toutes les opportunités et ont en général peu d'attachement à l'entreprise », remarque Leslie Maillard, consultante pour le cabinet de recrutement Aspecto Asia à Shanghai.
Fusibles involontaires
Ce que l'avocat Franck Desevedavy traduit crûment par : « Shanghai, c'est la plus grosse concentration de prétentieux de l'univers. Ils sont tous champions du monde dans leur quartier. D'où d'énormes difficultés pour gérer les ressources humaines. C'est vrai que la promotion des cadres chinois reste limitée mais l'analyse des responsables français est juste : ils ne sont pas encore prêts à assumer de hautes responsabilités. Pas encore. » Question de génération. « Peu de Chinois ont des postes de très haut niveau, leur manque d'expérience les cantonne au middle management », constate Alain Chen. Pourtant Yves-Henri Robillard voudrait nuancer le propos. « Il existe des trous de compétences mais des Chinois très qualifiés ont échoué comme managers parce qu'ils n'avaient pas les clés inter-culturelles. Ils ne parvenaient pas à décrypter la politique du siège et au lieu d'interfaces, devenaient des fusibles involontaires. Lors de notre formation “advanced management program” sur le fonctionnement et la culture des entreprises européennes, un de nos stagiaires nous a dit : "Je viens enfin de comprendre pourquoi telle décision avait été prise par la maison-mère." »
Et puis, il y a le cas qu'on n'attend pas. Celui où le maître se retrouve piégé par l'élève. Le cas Christine Shen. Pendant un an, cette ancienne de Sciences Po Paris a vécu la situation dont rêvent nombre de jeunes Chinois. Des responsabilités, la confiance de son boss, Vladimir Djurovic, des dossiers intéressants, une grande part de liberté, des bureaux dans une friche métamorphosée en galerie d'art, façon bobo parisienne. Et pourtant, elle a démissionné. « Ce n'est pas une question de salaire. On travaille trop ici. Je ne veux plus de ce rythme. J'aimerais peut-être enseigner par la suite, faire de la traduction. Avoir du temps pour moi. » Donc cultiver un certain art de vivre. La Chine pourrait-elle un jour préférer Mickey à Onc' Picsou ? Après tout, le héros, c'est la souris costumée, pas le vieux canard déplumé, même laqué.
Étude qualitative réalisée auprès d'une trentaine d'employés et cadres chinois, originaires de Guangzhou, dans le Sud, qui a été publiée dans « Comment les Chinois voient les Européens », Li-Hua Zeng, Dominique Desjeux, Anne-Sophie Boisard, éd. Puf, janvier 2003.